Pourquoi lire ?

Quel est le livre qui a marque votre vie ?

Les secondes 2 ont interviewé leur famille en leur posant une seule question : « Quel est le livre qui a marqué votre vie ? »

Morceaux choisis : 

LIRE POUR prendre du plaisir
LIRE POUR se détendre
LIRE POUR s’évader
LIRE POUR  apprendre
LIRE POUR imaginer
LIRE POUR rêver
LIRE POUR fantasmer
LIRE POUR s’amuser
LIRE POUR  s’informer
LIRE POUR se nourrir
LIRE POUR s’instruire
LIRE POUR réfléchir
LIRE POUR grandir
LIRE POUR découvrir
LIRE POUR voyager
LIRE POUR se forger
LIRE POUR se construire
LIRE POUR ressentir
LIRE POUR s’enrichir 
LIRE POUR s’inspirer
LIRE POUR s’exprimer
LIRE POUR s’opposer
LIRE POUR argumenter
LIRE POUR se souvenir
LIRE POUR aimer
LIRE C’EST VIVRE 

« Les secondes 2 »

Les secondes 2 dans l’aventure d’un prix littéraire

Pour la deuxième année 

 

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4 livres, 35 votes, 1 gagnant ……

Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)

 

Amusez vous à découvrir l’énigme de Run Billie proposée par Nathan, Alexei,Thimothée

 

 

 

Grille de Jeu : suivez le lien jeu run Billie

 

 

 

Découvrez les avis des lecteurs sur la sélection du Prix 

UN CONCERT INTEMPOREL   Par Théo Papalardo

 

Née en 1982 à Montreuil, Claire Loup a été maquilleuse et chanteuse dans un groupe de rock, avant de devenir maman, puis rédactrice et chroniqueuse de jouets. Elle anime des ateliers d’écriture et publie deux romans chez Plon Jeunesse : « Mes premières fois » (2008) puis « Lycée out »(2010).

Run Billie, roman policier, sera publié ensuite en Avril 2016. A travers son récit, Claire Loup explore les thèmes de l’identité, de la fracture sociale, de la famille et de l’amour.

Billie, personnage principal de ce roman, est une jeune fille de vingt et un ans, chanteuse du groupe de rock Run Billie. Celle-ci, qui vient de se hisser au sommet de la gloire, disparaît le soir de son premier concert au Bataclan de Paris. Que ce soit son petit ami et batteur du groupe Moosh, son ami d’enfance Joshua, sa mère Christiane ou même sa sœur Sandra, personne n’est capable d’expliquer cette mystérieuse disparition à l’inspecteur Luka Prajnic.

Alors que certains pensent qu’elle a craqué sous la pression médiatique ou qu’elle est simplement partie se ressourcer, d’autres évoquent un crime ou un suicide. Mais que lui est-il arrivé ?

Mon avis sur cette œuvre reste partagé. Je tiens tout d’abord à dire que j’ai apprécié ce livre, facile à lire et à comprendre. L’écriture précise ainsi que la complexité des personnages donnent vraiment de la profondeur au roman.

De plus, la multiplicité des voix (interrogatoires, mails, lettres, chansons), puis le récit des faits antérieurs à la disparition sous les différents points de vue de chaque personnage, m’ont permis de rester en éveil constant et m’a réellement tenu en haleine.

Néanmoins, au vu des nombreux rebondissements présents au fil de l’histoire, je m’attendais à une fin à l’image du roman, ce qui n’est pas le cas. En effet, de nombreuses questions restent sans réponse : Est-elle toujours en vie ? A t-elle retrouvé son père ? Reviendra-t-elle retrouver son amour de toujours, Djilali ?

Aucune fin réellement dévoilée par l’auteur au bout de plus de trois cent pages, c’est ce que je trouve regrettable. C’est pour toutes ces raisons, positives ou négatives, que j’accorde une note de 3/5 à ce roman divertissant malgré tout.

Je tiens tout de même à recommander ce livre car il convient à tout le monde à partir de l’adolescence. Il est vraiment simple à lire notamment car le suspens est rapidement mis en place, ce qui permet de prendre goût au récit dès les premières pages, sans même être un grand lecteur.

Citation page 26 :

« Je suis amoureux. Pitié, que cette fille incroyable accepte de devenir la chanteuse de Run ».

Une fin décevante par Nathan Brieux

Run Billie est un roman de Claire Loup, aux éditions Gallimard jeunesse. Ce n’est pas la première fois que cet auteur publie un ouvrage ; deux autres romans intitulés Mes premières fois et Lycée Out, ont déjà vu le jour, aux éditions Plon jeunesse. Elle n’a pour le moment reçu aucun prix littéraire.

Dans cette histoire, on retrouve quelques personnages principaux. Adèle, une jeune fille mystérieuse de vingt et un an, doté d’un caractère bien trempé, fait partie d’un groupe de rock nommé Run Billie. Celui-ci est composé d’un batteur, Moosh, petit ami d’Adèle, jeune garçon de vingt-trois ans, à l’attitude désinvolte. Le groupe compte aussi Jean-Baptiste, bassiste, grand et brun, d’une vingtaine d’années comme les autres membres du groupe, qui se distingue par sa lucidité à toute épreuve. Pour finir, Damien, le guitariste et choriste de la « bande », à peu près du même âge que les autres, possède des cheveux bouclés et de grands yeux verts. Très sentimental, il est ravagé par son amour pour Adèle. C’est donc ces personnages accompagnés de quelques autres, qui sont le « fil conducteur » du livre. L’histoire se déroule à Paris et dans ses alentours. Lors du soir de leur concert au Bataclan, une des plus grandes salles que Run Billie ait faite, juste avant la représentation, Adèle, alias Billie, manque à l’appel. Où est-elle ? Que fait-elle ? Personne ne le sait…

Voici le cadre et l’ambiance dans lesquels l’inspecteur Prajnic commence son enquête. Un livre mystérieux et absorbant, très bien réalisé, où l’histoire mouvementée et animée tient en haleine. La fin reste néanmoins trop mystérieuse, presque décevante, en fait inexistante…

Ce récit demeure tout de même un roman policier très bien écrit, avec de riches descriptions qui nous plongent dans l’ambiance avec beaucoup de suspens. Je le conseille particulièrement aux lecteurs qui aiment les enquêtes. Sous son air de « pavé gigantesque », cet ouvrage est très aisé à lire et je le recommande également à ceux qui apprécient la lecture facile. Voici une petite citation pour vous mettre en haleine :

« Le musicien s’assoit lentement sur la petite chaise en face de l’inspecteur, son regard erre quelques instants au milieu de la pièce avant de se poser fixement sur l’inspecteur Prajnic.

-Adèle ne reviendra pas.

Sa voix est grave et posée. L’inspecteur plante son regard dans celui de son interlocuteur. »

 

 

La vie de Gainsbourg revue en quelques dessins 

par Quentin Lelong

 

« Gainsbourg » est une bande dessinée réalisée par Alexis Chabert et François Dimberton. Ce livre s’inscrit dans la continuité des bandes dessinées déjà réalisées par Dimberton.

 

L’illustrateur François Dimberton était charpentier de profession. Il quitta son métier pour s’orienter vers la bande dessinée. Il travaille d’abord dans la presse comme avec Pif le Chien, Rock Derby puis commence à écrire des albums de bandes dessinées. Les premiers sont des fictions (Le Grand Machinchouet) puis il réalise des biographies sur Coluche, Jean Jacques Goldman et Louis De Funès. Cette bande dessinée sur Gainsbourg s’inscrit donc dans cette série de livres qui rend hommage à de grands artistes du XXeme siècle.

Son collègue Chabert est un auteur de bandes dessinées. Il a étudié peu de temps aux Beaux-Arts, puis s’est orienté vers le conservatoire de musique de Versailles. Il a ensuite travaillé dans la création graphique, avant de revenir définitivement vers son premier choix, la bande dessinée. Sa collaboration avec l’éditeur Guy Delcourt lui permet de rencontrer l’illustrateur Didier Convart avec lequel il va collaborer. Il a écrit des bandes dessinées comme Rogon Le Leu, L’Elu…..

 

Ce livre Gainsbourg, relate la vie du très célèbre Serge Gainsbourg, auteur-compositeur-interprète, de sa plus jeune enfance à sa mort. L’artiste est présenté comme fumeur et alcoolique. L’histoire se situe dans les villes où a vécu Gainsbourg, en grande partie Paris, entre 1928 et 1991. Ce livre est présenté comme une bande dessinée biographique.

 

Cet album m’a plu parce que les illustrations sont particulièrement réussies, notamment dans les pages 18 et 19 qui évoquent la période où Gainsbourg a peint. L’univers qui l’entoure est imprégné du mouvement cubiste. On ressent bien les émotions, les sentiments et le caractère de Gainsbourg et des différentes personnes qui ont compté dans sa vie. La vie du chanteur est balayée de façon intense et intéressante avec toujours une pointe d’humour.

On peut néanmoins regretter que le Serge Gainsbourg, le musicien ne soit pas plus largement évoqué.

Cette œuvre permet aux personnes ne connaissant pas bien l’histoire de ce chanteur d’exception de le découvrir et de retracer sa vie et son œuvre à travers des dessins hauts en couleur et diversifiés.

Sur une note de 1 à 5, je mettrais 4 en retirant un point pour la petite critique citée précédemment.

Je recommande vivement ce livre aux personnes qui aiment les bandes dessinées, les biographies faciles à aborder et les dessins de qualité.

 

 

Le Bonheur de Verdun par Elina Lepage

          Philippe Nessmann est né en 1967. Ses trois plus grandes passions sont les sciences, l’histoire et l’écriture. Il a écrit 31 livres dont Art et sciences, Ceux qui rêvaient de la Lune : Mission Apollo et A l’assaut du ciel : La légende de l’Aéropostale. Il a été  journaliste à Science et Vie Junior jusqu’en 2003 et dirige maintenant la collection de livres d’expériences scientifiques Kézako. Il écrit aussi des romans historiques pour les plus grands. Après sa formation d’ingénieur et d’Histoire de l’art, il publiera La Fée de Verdun aux éditions Flammarion Jeunesse.

                Un soir d’avril 2013, comme tous les jours, un jeune homme de 20 ans, étudiant l’histoire, passe devant une crèche. Mais lorsque celui-ci se rend compte qu’elle va être démolie, il s’intéresse un peu au bâtiment, et, en levant les yeux, y découvre l’inscription « FONDATION NELLY MARTYL ». Ce nom lui rappelle vaguement quelque chose. Une histoire racontée par sa grand-mère, qui, en 1943, avait découvert le corps d’une femme ensanglantée. Cette femme, c’était Nelly Martyl, une cantatrice connue à son époque. C’est après la découverte de cette fondation que le jeune homme a commencé des recherches sur cette cantatrice. Tout d’abord par curiosité, puis avec acharnement, lorsque son enquête lui révèle de nombreuses rebondissements sur la vie de cette grande femme     

                Nelly Martin, devenue Nelly Martyl au début de sa carrière de cantatrice, est une femme au grand cœur. En effet, lorsque la Première Guerre  est déclarée, Nelly, après le départ de son mari, Georges, a voulu aider son pays en devenant infirmière. « La Fée des armées de Verdun » est devenue une mascotte, puisqu’elle n’a pas abandonné pour autant son premier métier, et s’est déplacée de front en front pour soutenir les soldats et leur porter chance. Pour son engagement auprès d’eux, elle reçut le prix de la Légion d’Honneur. L’histoire est racontée par le jeune homme, comme un journal intime, il y livre toutes ses recherches en y mêlant des extraits biographiques de Nelly Martyl. En parallèle, le jeune homme se fait le narrateur de la vie de Nelly auprès de sa grand-mère qui est touchée et fascinée par ce récit.

                Ce livre m’a beaucoup plu parce que son histoire est partagée entre les recherches du jeune homme sur la vie de Nelly et une biographie réelle de cette femme. Cela diversifie le livre et permet une meilleure compréhension puisque les recherches et les informations trouvées s’alternent selon l’ordre chronologique des recherches. Je suis intéressée par les histoires et les témoignages de guerre, ainsi grâce à ses nombreuses analepses, ce livre m’a marqué. L’histoire est émouvante, elle nous raconte la guerre d’une autre façon, sous le regard cette fois d’une infirmière et non des soldats. Néanmoins, j’ai trouvé la fin du livre assez rapide, j’aurais aimé en apprendre plus sur la vie de Nelly. La Fée de Verdun est un roman qui se dévore en quelques jours.

                Pour ma part, lorsque je l’ai commencé, j’ai eu du mal à le lâcher ! Il a un intérêt documentaire puisqu’il parle de la vie des infirmières lors de la Guerre. Il permet aussi de se distraire puisqu’il est facile à comprendre. Je lui attribue la note de 4.                                                                                    Je recommande ce livre pour ceux qui aiment les enquêtes et pour ceux qui sont intéressés par les histoires sur la guerre, les témoignages réalistes, poignants.

Citation page 219

« Je regarde ma grand-mère : elle a fermé les yeux pour mieux se concentrer sur la musique. Un léger sourire éclaire son visage. Un orchestre entame l’air d’ouverture. Je saisis la main ridée de ma grand-mère et ferme les yeux. Soudain, la voix claire de Nelly Martyl emplit le salon. Je serre fort la main de ma grand-mère. Je souris à mon tour. Ca y est, Nelly est là.  Elle est revenue, bien vivante, parmi nous. »

 

Master par Elma

Je viens de finir Master, une courte pièce de théâtre qui a été concue pour être jouée en salle de classe. Elle a été écrite par David Lescot, un auteur et metteur en scène qui a également écrit « Un homme en faillite » ou encore « L’Européenne » pour laquelle il a d’ailleurs obtenu le Grand Prix de littérature dramatique.

Ce livre est un drôle de petit bijou. L’histoire se déroule dans une salle de classe de collège. Le prof de musique interroge un élève au hasard : Amine, sur la leçon précédente : la culture HIP HOP. Celui-ci doit citer des œuvres majeures, des dates importantes mais il ne connait pas sa leçon ! Le prof le ridiculise alors devant la classe. Amine réagit et l’examen tourne vite au clash, à la Battle, au concours de Graffe. Deux visions s’affrontent alors : celle du prof blanc ayant connu les débuts du rap dans les années 80 et celle d’Amine, issu de l’immigration, vivant dans une cité, ne connaissant pas l’histoire du mouvement mais possédant une pratique avertie du rap et du Tag.

Ce livre est indéniablement original : il est drôle et sérieux à la fois. Le texte est bien travaillé, les arguments sont à chaque fois,  intéressants et sensés, ouvrant à la réflexion. Les sujets traités, comme le racisme, les préjugés, sont abordés de façon réaliste et vivante. On peut y voir aussi un intérêt documentaire car il nous permet d’apprendre beaucoup sur la culture Hip-Hop et le Rap.

Je recommande ce livre à tous ceux qui cherchent une lecture-plaisir, facile et fluide, à tous ceux qui aiment rire et qui veulent en savoir plus sur le rap et le Hip-Hop. J’attribuerai un 4 sur 5 à ce livre.

Extrait page 34, touchant et réaliste, qui dénonce ce que vivent certaines personnes au quotidien

 « Mais pour toi, c’est des mots, tu t’es jamais fait craché dessus.

Jamais fait traiter de négro, on dit pas que ta cuisine pue.

On te regarde pas de travers quand tu marches dans la rue.

On n’écorche pas ton nom pour qu’tu sentes malvenu »

« Raconte moi une histoire »

 L’Institution Rey serait-elle touchée par le bovarysme?

Après la section littéraire, les élèves de seconde 4 explorent l’œuvre mythique de Flaubert parue en 1857, « Mme Bovary ». Une fois la découverte de Yonville et de Charles effectuées, nos écrivains en devenir se lancent dans la rédaction d’un roman grâce à une correspondance inter-établissement.

Ce projet, marquant une alliance entre REY (Mme HARTOUT) et les élèves de SAINT-THOMAS D’AQUIN (Mme BERENGER), dans l’ORNE, se déroule de septembre 2016 à avril 2017 et a pour objectif la construction d’un univers romanesque à deux voix grâce à la rédaction de lettres échangées régulièrement.

ETAPE 1 : Le questionnaire de Proust ou l’art de se présenter sans mentionner son identité.

Marcel_Proust_1900          Les élèves ont répondu aux questions regroupées dans trois thématiques : « Ma description physique et morale », « Mes désirs d’évasion », « Mes goûts artistiques ».
Deux sujets rédactionnels complétaient ce questionnement. Le premier se référait à un personnage qu’ils admiraient. Enfin, un événement honteux devait être raconté aux correspondants.
Les élèves sont désignés par des lettres.

(Annexe 1 : Questionnaire de Proust de B)

Annexe 1 questionnaire de B

Etape 2 : La construction d’un univers romanesque ainsi que la rédaction de l’incipit.

Les élèves devaient imaginer leur correspondant entrant dans la classe en tenant compte de ses réponses au questionnaire (cf étape 1). Nos romanciers narrent la scène de rencontre en point de vue interne puisqu’ils doivent donner l’impression d’être dans la classe. Ces derniers tomberont sous le charme de ce nouvel élève, double de Charles Bovary. Tout doit être décrit excepté le visage car un chapeau le cache.

-> Vous verrez que le chapeau a son importance !!!!!!!!!!!

Grâce à ce blog, je vous propose de suivre un roman écrit par Elina SADOUNI (2nd 4). L’auteur vous invite à découvrir l’histoire de Sasha.

Bonne lecture !!!!!!!!!

CHAPITRE I

                      Surveillés par Monsieur Bory, notre professeur d’anglais, nous avons commencé les exercices. Tous semblaient sérieux et faisaient de leur mieux pour comprendre, répondre, argumenter de façon la plus claire et la plus rapide possible, sauf moi. De mon coté, je les observais réfléchir, écrire, jouer avec leur stylo et croisais de temps à autre le regard de mon professeur qui m’incitait à commencer. Cependant, je lui avais répondu gentiment par un sourire pour ensuite tourner mon regard vers le paysage à ma gauche. Ayant été à coté de la fenêtre, je pouvais vite me divertir par ce qui s’y trouvait de l’autre coté. Il s’y dressait un parking, pas très grand, de quoi garer dix voitures peut-être. Cet espace entouré de pelouse possède deux places handicapées.

Au bout de cinq minutes de contemplation, je m’étais de nouveau concentrée sur mes camarades aussi studieux que… le soleil en Normandie ? Je sais, la comparaison était assez nul mais il fallait voir les choses en face : ils n’étaient plus du tout concentrés ! Je jetai un regard circulaire et vis plus de la moitié des élèves de ma classe en train de regarder autour d’eux, de jouer avec leur stylo ou leur ciseau, de parler avec leur voisin et j’en passe. Les regarder devenait de plus en plus ennuyeux…

De ce fait, je décidais de m’intéresser à la classe et à sa décoration. C’est une assez grande salle peinte en blanc pour y faire rentrer une classe de 34 personnes voire 36, avec leur enseignant sans manquer d’espaces. Une porte violette située à chaque extrémité du mur qui se dressait à quelques mètres à ma droite. Sur ce même mur était accroché un panneau marron où sont affichées les informations importantes ou du moins celles jugées importantes. Sur celui d’à coté, se trouve un tableau où les consignes sont écrites :

« Pas de documents autorisé. Les réponses sont à faire sur le polycopié. »

A gauche du tableau se tenait une armoire un peu vieille et en face de celui ci, le bureau du professeur nous faisait face. Je trouvais la classe trop terne, trop neutre, trop… sans émotion en résumer. On aurait dû accrocher des posters, pas comme ceux qu’un ou qu’une adolescente accroche sur les siens. Mais au moins des posters qui servent de prospectus, ce n’est qu’un exemple.

J’avais été stoppé dans mon élan d’artiste quand la porte s’était ouverte pour laisser place au directeur suivi d’une silhouette svelte et musclée, sûrement sportif, que je ne connaissais pas ou du moins que je n’avais jamais vu auparavant. Un garçon.

Je n’accordais pas particulièrement d’importance au sexe opposé. Mais là, ce fut comme une apparition.

Il s’était avancé pour affronter les regards interrogateurs de la classe. Le jeune homme se tenait droit, la tête légèrement baissée. Etait-il timide ? Surement. Il était grand, plus grand que moi en tout cas, environ 1m75 j’aurais dis, mais aussi mince. Vêtu d’un t-shirt blanc surmonté d’un large sweat à capuche. Celle-ci étant très grande, je ne pus apercevoir son visage. Et sa tête baissée n’avait arrangé en rien tout cela. Son jean bleu marine collait à ses hanches pour finir sur des baskets blanches. Le tout faisait de lui un homme totalement irrésistible.

J’avais gravé son souvenir dans ma mémoire, mes premières impressions, mes premiers sentiments.

Une envie m’avait prise de plonger mes pupilles dans les siennes pour sentir une connexion nous relier. Mais ce genre de chose, on ne le voit seulement dans les films et pour couronner le tout, cette maudite capuche m’empêchait tout accès à ses yeux.

Il s’était mis ensuite à se présenter à ses futurs camarades :

  • Salut, je m’appelle Sasha.

Le proviseur le coupa afin de poursuivre son allocution :

  • Il a emménagé dans cette ville pour des raisons personnelles. Je compte, donc, sur vous pour l’accueillir comme il se doit.

Un brouhaha de bavardage s’était fait entendre à la fin de cette phrase. Plusieurs questions me vinrent aux oreilles :

« Tu crois qu’il a une copine ? » murmura une fille derrière moi.

« Tu penses qu’il vient d’où ? » questionna un garçon.

« Il est pas mal, ne trouves-tu pas ? » demanda une de mes camarade de l’autre coté de la classe.

Le chef d’établissement avait mis fin à tout ce bruit. Pendant ce temps, je l’avais observé silencieusement. Tous ses gestes avaient semblé plus gracieux que les précédents et tellement mystérieux. Je voulais tout savoir de ce personnage ses secrets, ses passions, ses pensées, son caractère, ses habitudes.

 

Chapitre II

Je n’arrête pas d’y repenser. Ce nouveau avec sa grande capuche noire. Il était tel qu’au début, nous ne pouvions voir son visage qui semblait si beau mais qui était en fait horrible. Ce moment où il s’était présenté au professeur et où elle avait enlevé sa capuche fut un instant tragique et révélateur pour ma vie de lycéen. Ce garçon est tout ce qu’il y a de plus détestable, il est égocentrique et prétentieux. C’est vrai, il répond à toutes les questions qui lui sont posé aussi personnelles qu’elles soient, sans aucune gêne. Comme si c’était une star qui se devait de révéler toutes les informations le concernant à ses fans. Où est ce qu’il se croit ? Non, ce n’est pas la bonne question à poser, la vraie question c’est : Pour qui est ce qu’il se prend ? vous ne le croirez jamais mais en plus de faire part à n’importe qui de ses moindres petits problèmes, il a l’audace de faire du fayotage envers les enseignants qui ont pitié de lui. Ce n’est pas parce qu’il vit seul qu’il est forcément à plaindre. J’ai également entendu dire qu’il avait une sœur et, qu’à cause de ça, il n’appréciait guère rester avec des filles de son âge, moins ou un plus âgée qu’elle. Seulement ça ne tient pas debout. Et il n’y a pas que ça, dans le lycée, mais surtout en classe, toutes sortes de choses sont dites à son sujet : c’est un nouvel abandonné par ses parents et, ne pouvant supporter les regards pleins de « compassion » de ses anciens camarades. Il avait, apparemment, décidé de déménager, seul. Il y en a aussi qui dise que sa sœur, ayant 18 ans autrement dit deux de plus que lui, l’aurait traumatisé.

Je range mes affaires étalées sur la table afin de sortir pour me diriger vers ma salle de classe actuelle, la Re3. Comme à mon habitude, je prends tout mon temps de façon à ne pas arriver trop en avance et m’arrête au seuil de la porte. Pourquoi ? allez-vous me demander. Car une scène des plus étranges est en train de se jouer à l’intérieur de cette même salle : un Sasha énervé contre le reste de la classe. Le discours tenu par celui qui était seul face à une armée d’élèves confondus et presque identique. Intriguée, je franchis le seuil de la porte pour entendre ou plutôt pour écouter les paroles de Sasha, furieux. Il semblait passer toute sa colère sur ses camarades en disant :

« Ma vie ne vous regarde en rien, et puis vos rumeurs ne sont que des légendes urbaines, des Bla Bla totalement faux et sans importance. Vous croyez tout savoir de ma vie ? Non ! Ça aussi c’est totalement faux, le peu de choses que vous savez de moi, c’est quoi ? Que je vis seul et que j’ai une sœur de 18 ans. Puis c’est tout et ce n’est certainement pas suffisant pour raconter toutes ces choses. Vous voulez savoir autre chose sur moi ? D’accord, il n’y a pas de soucis. Pourquoi je vis seul ? Parce que je ne peux tout simplement plus supporter mes parents, ils m’étouffaient. Je n’ai aucune complicité et aucune relation fraternelle avec ma sœur, il est vrai mais elle ne m’a certainement pas traumatisée ! J’ai déménagé car je ne voulais plus les revoir, c’est tout. »

Non seulement il était prétentieux mais en plus il aimait se donner en spectacle, c’est pathétique. Pour autant, un désir inexpliqué me poussait à connaître cette âme désespérée. En effet, ce garçon me renvoyait une image de moi-même qu’il faudra que je vous expose.

Si l’on poursuit l’adage de Montaigne, je dirai « parce que c’était lui, parce que c’était moi ».

 

La rédaction du roman se poursuit puisque nous rédigeons, actuellement, le chapitre III. De plus, l’étape 3 de cette correspondance inter-établissement vous sera bientôt révélée. Patience!!!!

Les lettres d’amour.

Les premières S 2 ont assisté, samedi 07 janvier 2017, au spectacle Les Lettres d’amour. Ce dernier se déroulait au Théâtre des Deux Rives.

 

  • Spectacle époustouflant, alliant déclaration d’amour et d’adieu, dans lequel les voix de femmes trahies se succèdent.

 

  • Une mise en scène exceptionnelle : la jeune femme attristée magnifie son mal par cette phrase répétée à plusieurs reprises « Quand tu m’as dit  je ne t’aime plus, j’ai pensé quel courage »

 

  • L’actrice est accompagnée d’un acrobate et du groupe montréalais électro folk Dear Criminals.