The SQUARE : le carre sans limites

Les carrés, une simple forme ou un pure symbole ?  Provocateur serait-il le mot pour définir « The square »?

En effet , « The square » réalisé par Ruben Östlund, a reçu la palme d’or en 2017, celle-ci a toutefois été remise en cause. Effectivement, ce film intriguant et attrayant d’autre part n’est pas aimé de tous et a été réalisé dans le but de créer un certain malaise chez les spectateurs. Christian, un jeune conservateur de musée d’art contemporain, va être confronté et va mener un combat acharné contre la vie. Depuis cette fameuse journée où son téléphone et son porte-monnaie furent volés, son pire cauchemar prit alors place. Il va, afin de partager ses idées et créativité, créer une exposition, intitulée ‘the square » dans le but d’inciter les visiteurs à l’altruisme et à rappeler leur devoir à l’égard de leurs prochains. Dans celle-ci paix et altruisme règnent. 

Le carré, une simple forme géométrique, est un réalité un véritable symbole. En effet, il représente de nombreuses choses telles que la perfection, le sérieux, la rigueur, ou encore la sécurité… Ses côtés lisses et droits représentent les traits viriles et la masculinité, il est en opposition avec le cercle qui représente la féminité, en outre celui-ci est défini par le cycle, la fantaisie et l’absence de codes . 

Dans ce film,  on observe une abondance de carrés, on en retrouve énormément dans le décor du film. Tout d’abord nous pouvons observer que l’appartement de Christian en est rempli, en partant de la décoration, en passant par les meubles et enfin par la forme des pièces, le tout dans des tons sombres et modernes. La présence de carrés permet de créer un environnement rassurant et protecteur à Christian. Cependant, ce foisonnement de carrés montre aussi une irréfutable isolement vis à vis du monde extérieur, en outre le personnage est dans sa bulle, dans son inaltérable lieu de sécurité. Cet enfermement perpétuel ne permet donc pas à Christian de s’ouvrir au monde extérieur, et donc de sortir implicitement du carré. Une fois s’en être extirpé par obligation, notre héros déchu se retrouvera nez à nez avec le monde qui l’entoure, complètement désemparé et perdu de tout repère. Cette authentique forme géométrique est montrée comme un lieu de confiance et de paix absolu, comme lorsque l’exposition « the square » est visitée par Christian et ses deux jeunes filles. Dans celle-ci nous retrouvons à l’entrée un carré destiné au dépôt de tout objet de valeur. C’est là que confiance et crédulité doivent se mettre en place envers son prochain. Malheureusement, tout débordement est résolument possible dans la vie courante.

Le cadrage, tout aussi déstabilisant que le film, est en effet problématique, pourquoi ? Nous spectateurs sommes restreints à la vision d’un personnage lors d’un dialogue, ce qui est d’autant plus dérangeant. Nous sommes coincés dans un carré, un cadre, continuellement, ce qui est très perturbant au visionnage. Le réalisateur a voulu jouer sur la restriction des libertés et ainsi a voulu la dénoncer à travers le film. 

Nous pouvons conclure que Runben Östlund a voulu montrer que lorsque nous sommes dans « un carré » nous sommes dans une zone de confort et de sécurité pleinement fourni de repères, mais également dans une zone où les libertés sont restreintes. Mais lorsque nous franchissons la limite de celui-ci, nous nous retrouvons désemparé et libre dans le monde qui nous entoure. 

Nous pouvons retenir que ce film à plusieurs objectifs concrets, la satire sociale, et la notion d’œuvre d’art qui est remise en cause. Ce film est destiné à un public bien particulier, il nécessite une analyse pointilleuse des différents symboles présents, tels que les carrés. Par conséquent certaines personnes peuvent comprendre, analyser le film et l’adorer, tandis que d’autres peuvent ne pas le comprendre et alors ne pas l’aimer. Ces deux contrastes très différents soulignent le fait que The square n’est pas un film commun et qu’il est d’autant plus intrigant. Les plus curieux d’entre vous, et les amoureux du cinéma pourraient alors trouver satisfaction.

Lilia Chagraoui

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