Jean Graff

Jean GRAFF (1901-1994)

          Jean Graff fut inspecteur d’académie dans l’Yonne durant les années soixante du XXème siècle. A ce titre, il était en contact avec Henri Denise et servit d’intermédiaire pour inviter ce dernier à entrer en relation avec son éditeur, Delagrave, qui recherchait des auteurs en mathématiques pour l’école élémentaire.

Bien que cela ne nous intéresse pas directement ici, signalons qu’il publia (avant 1964) : Le Texte de Conrad (traduction du « Ruolantes Liet »), édition de la Geste Francor, 31 rue de Bourgogne, Paris.

Comme auteur de manuels scolaires, dès 1941 il publie sa Méthode pratique d’apprentissage de la langue commerciale allemande qui sera réactualisée à plusieurs reprises et complétée d’autres publications jusqu’en 1976.

Jean Graff acheva sa carrière dans l’Yonne où il prit sa retraite tout en continuant ses publications. Le grand plaisir de Jean Graff fut la marche en haute montagne ; il était très fier d’être un des plus anciens adhérents du Club Alpin Français. Il décède à  Auxerre le 6 janvier 1994 à l’âge de 93 ans et est inhumé au cimetière des Conches, à Auxerre,  près de son épouse et de sa fille.

Il eut un fils (général parachutiste) et trois filles, toutes enseignantes; la dernière, Geneviève, enseignante dans l’Yonne décède le 24 mars 2009.

Bibliographie :

Graff (Jean), Die deutsche Handelssprache. Méthode pratique d’apprentissage de la langue commerciale allemande. Correspondance et lectures commerciales, 1941.

Graff (Jean), Die deutsche Handelssprache. Méthode pratique d’apprentissage de la langue commerciale allemande. Correspondance et lectures commerciales, 1945.

Graff (Jean), Die deutsche Handelssprache. Méthode pratique d’apprentissage de la langue commerciale allemande. Correspondance et lectures commerciales, 1950.

Graff (Jean), Die deutsche Handelssprache. Méthode pratique d’apprentissage de la langue commerciale allemande. Correspondance et lectures commerciales. A l’usage des écoles commerciales et des employés, 1962.

Graff (Jean), Die moderne deutsche Handelssprache. Méthode pratique d’apprentissage de la langue commerciale allemande moderne. Correspondance et lectures commerciales. A l’usage des écoles de commerce et de secrétariat, 1969.

Graff (Jean), Die deutsche Geschäfts- und Wirtschaftssprache. L’allemand commercial et économique. Cours de correspondance commerciale pour le marché commun avec lectures économiques. Enseignement technique du second cycle, enseignement économique supérieur, interprétariat, secrétariat, 1976.

Einführung in die Französische Geschäftssprache, E. Kett Verlag, Stuttgart.

Graff (Jean), Einführung in die deutsche Handelssprache. Cours d’initiation à l’allemand commercial parlé et écrit. A l’usage des collèges et lycées techniques et des écoles commerciales, 1972.

 

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Jeannot et Forin, éditeurs

UNE MAISON D’ÉDITION À AUXERRE,

JEANNOT & FORIN

 

     Aujourd’hui, lorsque l’on parle d’éditeur, on pense à une entreprise gigantesque dotée d’un siège social imposant au cœur de la capitale. Le temps n’est pas si loin cependant où de petites structures provinciales étaient capables d’éditer des ouvrages et d’en assurer le suivi.

     Parmi les ouvrages détenus par le Musée du livre scolaire d’Auxerre, on trouve « la Géographie de l’Yonne » de Gustave Boisseau, publiée chez Arnon-Calmus à Auxerre. Le même Gustave Boisseau publie toujours à Auxerre, cette fois chez Jeannot & Forin une « Histoire du département de l’Yonne ».

     Les renseignements nous manquent encore pour faire l’historique de l’éditeur Arnon-Calmus (éditeur d’un précis d’agriculture de Clémendot), mais nous avons pu glaner quelques éléments concernant Jeannot & Forin dont ils furent manifestement les successeurs (Les frères Jeannot éditant aussi un manuel d’instruction civique du même Clémendot).

 

Les frères Jeannot, Gaston et Robert, originaires de Pouilly-sur-Loire, ont acheté, après la Grande Guerre, la Librairie des écoles à Auxerre. Gaston était licencié en droit, ancien juge de paix au Blanc (36), et son frère Robert agrégé de latin et de grec.

     Robert Jeannot s’est retiré au profit de monsieur Forin qui était un commis si efficace qu’il est devenu l’associé de Gaston Jeannot. Ils sont donc co-éditeurs.

     La librairie Jeannot & Forin puis plus tard, Fraikin se situait 45-47 rue du Pont à Auxerre.

     Pour ce qui est de l’édition, ses activités se concentrèrent sur la Géographie de l’Yonne et l’Histoire de l’Yonne avant de s’orienter vers des ouvrages techniques destinés à la base militaire de Monéteau proche d’Auxerre. Son catalogue resta donc restreint et spécialisé.

     Gaston Jeannot est décédé en 1951, Sa femme Blanche avait travaillé avec lui ainsi que leur fille unique, Marcelle. Née en 1913, Marcelle Jeannot avait eu le permis de conduire à 18 ans et faisait des livraisons dès cette époque. Elle s’est mariée, en février 1939, avec un instituteur parisien, Jacques Fraikin. On ne sait si Jacques Fraikin fut aussi éditeur, mais au moins pour ce qui est de l’imprimerie le couple a été un temps associé de monsieur (et peut-être madame) Forin. Vers 1960, Jacques Fraikin a été libraire à Aix-en-Provence.

 

    La fille de monsieur Forin, Jeanine Forin, épouse de Robert Galley a pu nous indiquer que la librairie-maison d’édition fut vendue en 1962 à une coopérative d’instituteurs, émanation du Syndicat des Instituteurs qui avait déjà pris la succession de l’imprimeur Tridon-Gallot. Plus tard, l’immeuble fut revendu à une société d’assurances cependant que la librairie, devenue Librairie universitaire se déplaça rue de Paris à Auxerre, puis, après des déboires financiers devint la Nouvelle librairie universitaire, rue Louis-Richard toujours à Auxerre avant de se déplacer à nouveau à Appoigny (89).

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Elie Ernest Hanriot

Élie Ernest HANRIOT

(1850 – 192Smilie: 8)

       Né le 8 septembre 1850 à Bercenay-en-Othe (Aube), Élie Ernest Hanriot commence sa carrière dans l’enseignement secondaire comme répétiteur aux lycées de Troyes puis de Grenoble entre 1870 et 1873 tout en poursuivant des études de lettres à l’université. Sa licence obtenue, il enseigne entre 1874 et 1878 à Avallon puis Auxerre, il continue sa carrière dans l’instruction publique en devenant inspecteur de l’enseignement primaire à Avallon puis Auxerre entre 1878 et 1880. Après des responsabilités équivalentes à Clermont-Ferrand, Melun puis Boulogne-sur-mer, il termine sa carrière comme directeur d’école normale à Saint-Lô puis Orléans et enfin Rouen de 1895 à 1910 comme noté dans son dossier de Légion d’Honneur. En 1897, paraît la première édition de son dernier manuel pour l’enseignement primaire Choix de maximes, de pensées et de préceptes pour aider à l’enseignement de la morale.  Il décède le 7 mai 1928 à Héry (Yonne).

          Son ouvrage Vive la France ! paru en 1885 est destiné à entretenir un esprit de Revanche contre l’Allemagne qui passe par un culte envers la Patrie. Outre Cours régulier de langue française édité en 1896 qu’il cosigne avec Emmanuel Huleux, on lui doit De l’Explication des noms géographiques et des noms de lieux qui en 1887 vulgarise auprès d’un public d’adultes les bases de la toponymie mais aussi une carte géographique de l’Yonne paru en 1882 et gravée par l’habile Georges Erhard Schièlbe peu avant sa mort.

                      L’épouse d’Ernest Hanriot est originaire d’Héry dans l’Yonne, ce qui explique le choix de ce département lors de ses premiers postes d’enseignant et son retour à Héry après sa cessation d’activité. Hanriot bénéficie de jugements curieusement nuancés de la part de ses supérieurs : « Professeur laborieux, il a beaucoup gagné et est aujourd’hui à peu près à la hauteur de sa classe. Sa conduite et sa tenue sont irréprochables. » (1876)

« M. Hanriot est sensé et instruit, c’est à dire curieux d’information et au courant de détail géographique et économique, mais il est froid, son enseignement n’a rien de personnel, aucun point de vue de critique ou de morale ; ce n’est en histoire que la substance du précis et pour la description du pays le relevé de tableaux statistiques. Sa parole assez nette, mais d’un accent vulgaire est dépourvue d’animation et d’originalité. Il obtient du travail de ses élèves et des succès dans les concours et examens. C’est un estimable professeur de collège, nous douterions de son succès dans un lycée. » (1876)

 « N’est nullement à la hauteur de cet enseignement – manque de savoir et de jugement – il ne parle pas, il lit et dicte. Les fausses appréciations, les anachronismes, les fautes de goût et de mesure abondent dans cette dictée. Ne peut rester professeur d’histoire à Auxerre. Il vaut mieux le charger d’un cours de grammaire, même dans un lycée ou plutôt dans quelque grand collège communal puisqu’il est licencié. » (1877)

            Comme ses inspecteurs l’y invitent, Hanriot va abandonner l’enseignement en lycée pour lequel ceux-ci ne le jugent pas à la hauteur [?!], mais il ne les suivra pas lorsqu’ils le poussent vers les collèges : il s’oriente vers l’école normale. C’est ainsi qu’on le retrouve directeur de l’École normale de Rouen, ville où au moins un de ses enfants va se fixer pendant que lui-même va revenir finir ses jours dans le pays de son épouse, à Héry, dans l’Yonne.

Sources Dossier AJ 16/ 1131 et F 17/ 22905 des archives nationales. [Alain Chiron]

Il publie Choix de maximes, de pensées et de préceptes pour aider à l’enseignement de la morale, lib. A. Picard & Kaan, Paris, 1897, 70 pages,  pour lequel nous ne pouvons fournir d’illustration.

Par ailleurs, nous connaissons, sous la seule signature d’Hanriot, un manuel d’éducation civique « Vive la France ! », recueil de lectures, récitations et chants patriotiques, ainsi que deux manuels de français co-signés par Hanriot & Huleux (Hanriot semble donc montrer plus de penchant pour l’enseignement de la langue française que pour celui de l’histoire-géographie qu’il enseignait au lycée d’Auxerre en 1875  :

– E. Hanriot, E. Huleux, Cours régulier de langue française, cours préparatoire et élémentaire, lib. A. Picard & Kaan, Paris, vers 1890, 168 pages

– E. Hanriot, E. Huleux, Cours régulier de langue française, cours intermédiaire, lib. d’Éducation nationale (A. Picard & Kaan), Paris, vers 1896, 256 pages

Un examen sommaire du contenu de ses ouvrages conduit à s’interroger sur les jugements émis dans un rapport d’inspection à propos de d’Hanriot au début de sa carrière et notamment l’absence de jugement moral dans ses cours. En effet, la seule morale qui puisse s’exprimer est la morale normée : 

 

Toute déviance avec la morale en usage conduit à l’affrontement avec les autorités de tutelle, comme on pourra le voir un peu plus tard avec Hervé et Clémendot, ou à une censure de la part de l’éditeur.

Sans transgresser aucune norme, Hanriot et Huleux font montre d’humour :

Dans leur Cours intermédiaire, Hanriot et Huleux ont fait le choix éditorial de proposer deux sujets de rédaction en parallèle. Le parallèle est souvent de pure forme :

Parfois, le parallèle des illustrations laisse au lecteur tout loisir à former son propre jugement et fournit matière à des comparaisons hardies :

 

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Robert Timon

Robert TIMON

 Né en 1944, instituteur en 1964, Robert Timon a enseigné, toujours dans l’Yonne, à tous les niveaux de l’école élémentaire, de la grande section de maternelle à la classe de fin d’études. Il enseigné en classe unique à Champlost (Vachy), en classe de transition (Migennes), en école à plusieurs cours (Champlost), dans l’école à aires ouvertes de la ZAC Saint-Siméon d’Auxerre (1972-1984), dans une classe d’application de l’école des Clairions à Auxerre (1984-1999).

 Liste des ouvrages édités :

CE2-CM « MATH », manuel de l’élève (Hachette) CE2-CM, corrigé (2000)

CM2 « MATH », manuel de l’élève (Hachette) CM2, corrigé des exercices (2000)

CP pédagogie de l’essai, cahier de l’élève (Hachette)    CP, guide pédagogique (2001)

CE1 pédagogie de l’essai, cahier de l’élève (Hachette) CE1, guide (2002)

CE2 pédagogie de l’essai, cahier de l’élève (Hachette) CE2, guide (2004)

Sur le Net : Blog du CM1.

 1/ Genèse du projet : Comment est venue l’idée de se lancer dans la réalisation d’un manuel scolaire ?

En septembre 1998, débutant ma dernière année d’activité, plutôt que de répéter mes cours passés en comptant les jours qui me séparaient de la retraite, j’ai décidé de préparé, en mathématiques, les fiches de préparations idéales que je n’avais jamais pris le temps de mettre au point. Je m’en suis tenu à cette louable intention pendant trois mois. Pour tester la qualité du travail, j’ai adressé les fiches réalisées à trois éditeurs, en demandant à deux professeurs de l’IUFM d’Auxerre s’ils acceptaient de cosigner le projet, ce qu’ils ont accepté volontiers (l’un d’eux avait quelques années plus tôt dirigé une équipe se proposant de refondre les manuels de Denise pour le compte de Delagrave, même si l’opération n’avait pas abouti, la graine était semée.

Sous huitaine, un contact téléphonique était établi avec les responsables du secteur élémentaire d’Hachette-Éducation, avec prise de rendez-vous. La proposition que nous leur avions faite correspondait à leurs propres projets.

Quelle sont les grandes idées sous-jacentes au projet ? En quelle façon cette collection se démarque-t-elle des autres collections en usage au moment de la création ?

En 1998, les cycles venaient d’être installés depuis quelques années seulement à l’école élémentaire et les programmes correspondants promulgués. Pour le cycle III (cycle des approfondissements, soit les classes de CE2, CM1 & CM2) nous nous proposions de traiter chaque point du programme dans un même ouvrage en distinguant les niveaux d’âge par une gradation des exercices d’application, un seul volume couvrant l’ensemble du cycle au lieu des trois en usage habituellement. Hachette, de son côté cherchait à se diversifier en s’appuyant sur ses ventes phares (la grammaire de Bled) et nous a proposé de poursuivre notre projet en scindant l’ouvrage en deux parties se recouvrant en tuilage ce qui l’allégerait car nous avons rapidement convenu qu’un seul volume pour trois années serait trop lourd. Si la publication rencontrait son public Hachette se proposait d’étendre la collection à tous les niveaux  de l’école élémentaire.

l’éditeur souhaitait exploiter la notoriété de ‘Bled’

Sur le fond du projet, ancien élève de monsieur Denise, j’étais convaincu de la justesse de son approche faite d’une simplicité apparente sans concession quant au contenu. J’étais aussi soucieux de rendre l’élève actif, donc de faire appel à la réflexion et d’éviter autant que faire se peut l’appel aux applications qui marchent les yeux fermés.

2/Constitution de l’équipe : Plusieurs co-auteurs signent les différents ouvrages. Comment se sont-ils intégrés ? Comment se fait la répartition des rôles au sein de l’équipe d’auteurs ? Y a-t-il eu des échecs ? (co-auteurs pressentis qui se sont désistés ?) Comment l’équipe de rédaction a-t-elle évolué ?

Sur le papier, l’équipe était constituée dès le dépôt du projet, le but étant d’apparaître le plus crédible auprès de l’éditeur. Les responsables d’Hachette ont cependant toujours dits que ce n’était pas cet aspect qui avait retenu leur attention. Dans les faits, ce fut plus difficile. Après avoir attiré l’attention de l’éditeur, nous avions quelques mois pour « mettre au point deux ou trois chapitres, à notre choix en vue, pour l’éditeur de les faire tester en table ronde avec un panel d’utilisateurs potentiels. », les trois membres de l’équipe étant tous en activité, nous nous sommes réunis quatre ou cinq fois sans cependant mettre en place des méthodes de travail très efficaces, chacun développant des vues générales. Le résultat à tout de même été validé par l’éditeur qui nous a proposé comme calendrier : dépôt manuscrit en décembre 1999 pour mise au point entre janvier et juin 2000 avec publication pour la rentrée de septembre 2000. Au cours de cette période, n’étant plus en activité, j’ai pu me consacrer plus largement à la rédaction de l’ouvrage et prendre les options qui s’imposaient court-circuitant les discussions générales pour faire avancer l’aspect matériel.

Le rythme de publication imposé par l’éditeur était d’un volume par an (remise du manuscrit à l’automne, mise au point en hiver et printemps, publication pour la rentrée scolaire). L’équipe a fonctionné sur ce mode pour les deux premiers ouvrages, les professeurs d’IUFM ayant plus particulièrement en charge la rédaction des guides pédagogiques.

La réalisation du fichier CP a marqué une rupture. Il n’était pas question pour le cycle des apprentissages premiers d’adopter la forme du cycle III. L’expérience que nous avions les uns et les autres de ces classes nous faisaient répugner à mettre entre les mains de jeunes élèves des fiches imprimées, par nature pré-définies. Nous aurions souhaité pour le CP un fichier où les fiches se détruisent au fur et à mesure que se construisent les savoirs plutôt qu’un fichier où s’accumulent les exercices, comme autant de contrôles… Nous avons tenté de reconstruire une équipe en sollicitant les maîtres formateurs attachés à l’IUFM, mais sans convaincre. Finalement, les deux co-signataires ayant des activités prenantes par ailleurs, je me suis retrouvé pratiquement seul pour défendre le projet. Du côté de l’éditeur, les choses n’allaient pas au mieux : l’illustratrice qui avait à son actif des livres pour enfants, était novice dans le domaine de l’éducatif, le chef de projet après avoir lancé l’opération partit en congé maternité, laissant l’intérim à une vacataire qui heureusement sut faire face, et donner une cohérence à ce qui n’était encore que des bribes de fichier, imposer un cadre éditorial. Le résultat fut, de mon point de vue, très moyen.  Ainsi, quand j’examine le fichier avec le recul du temps, je tombe souvent sur des maladresses, des naïvetés, qui appelleraient une refonte.

Un maîtresse de maternelle co-signa le fichier CP. Cette entrée dans l’équipe visait à l’intégrer à ce moment pour qu’elle donne la pleine mesure de ses compétences lorsque viendrait le moment de rédiger un ouvrage pour l’école maternelle où elle exerçait. Malheureusement, l’éditeur s’est détourné du projet qu’il a estimé non rentable (un contrat avait pourtant été signé, un manuscrit rédigé).

Les fichiers CE1 et CE2 tirent profit des tâtonnements qui ont présidé à l’élaboration du CP et sont de bien meilleure facture.

3/Rapports avec l’éditeur : Quel est le rôle de l’éditeur ? Regard sur les contenus ? Contrôle de conformité avec les programmes ?

Notre projet a eu la chance (exceptionnelle) de rencontrer les vœux d’un éditeur en recherche de plumes. A partir de là, l’éditeur a accompagné la création, en fixant le nombre de pages, la maquette, les illustrations, la mise en forme, la conformité des contenus avec les programmes, la compréhension des consignes, les aller-retour avec l’imprimeur…

Je dois dire que le consensus a toujours été complet, les contraintes (nombres de pages, maquette d’une page) n’ont jamais été ressenties comme pesantes, les remarques (lisibilité, choix et cohérence des exercices) ont toujours été bienvenues, les remarques n’ont jamais porté sur le fond. Trois exceptions toutefois, une fondamentale sur laquelle je suis revenu à la charge jusqu’à obtenir un consensus :

– le refus d’aborder les bases non décimales pour expliquer la numération (ce refus est la trace du traumatisme laissé par les programmes de 1970 qui avaient conduit à exagérer l’étude de cette notion), sans le recours (au moins léger) à cette notion, les explications du système décimal sont acceptées comme des évidences (ce qu’elles ne sont pas) tombent à plat la compréhension reste superficielle.

– Le refus de l’éditeur d’inclure dans le manuel de CM2 un chapitre sur le calcul d’une division, notion qui était, à l’époque, sortie du programme de l’école élémentaire pour être repoussée au collège. Il s’agissait d’un chapitre qui marquait l’aboutissement de la réflexion menée dans une partie de l’ouvrage. Le veto a été contourné en incluant la notion dans « Utilisation d’un algorithme ».

– Une présentation provocatrice de programmes de TV qui curieusement passa le barrage du chef de projet et fut envoyée à la composition avant d’être refusée lors de la relecture par le chef de service.


Qui propose la maquette ? Quelles sont les contraintes de l’édition ? Sont-elles pesantes ? (maquette, nombre de pages, illustrations, contenu, rythme de publication…)

Au regard de l’expérience du travail effectué par l’équipe de refonte du Denise (dans les années 1990, travail qui n’avait pas abouti comme je l’ai dit) qui avait voulu se préoccuper, ,outre de la rédaction, de la mise en page et de l’illustration, l’intrusion de l’éditeur (avec toutes les compétences techniques qu’il maîtrise) m’est apparue comme très bénéfique et je n’ai eu qu’à m’en louer.

Quel investissement (en temps de travail) représente l’écriture d’un volume ? Par quelles étapes passe la réalisation ? (relecture éditeur, relecture épreuves….)

La matière étant là (soit fruit de l’expérience d’une carrière passée à enseigner, soit sous formes de notes établies au fil des idées qui sont venues au cours de la rédaction de parties antérieures de la collection), des recherches bibliographiques n’étant guère nécessaires, à raison de six à huit heures quotidiennes, les trois mois impartis par l’éditeur ont été suffisants pour rédiger un volume. En pratique, je commençais la journée vers quatre heures par la rédaction du premier jet d’un nouveau chapitre. Cette phase de la journée se terminant vers neuf heures, l’après-midi et l’a soirée sont consacrés à des retours sur les chapitres déjà mis en chantier pour relecture, complément, affinage, à la mise au point de graphiques… (entre 1998 et 2005, des progrès sensibles des logiciels de traitement de texte et l’augmentation en puissance des ordinateurs ont largement facilité ce travail de mise au point que nous n’aurions pas (ou mal) su faire à la main.

Ces trois mois de préparation du manuscrit sont une phase où les auteurs travaillent en solitaires, sans rapport avec l’éditeur, qui lui prépare une maquette dans laquelle s’inscrira le manuscrit ; si les deux premiers de nos ouvrages ont eu la même maquette, les trois suivants ont bénéficié chacun d’une maquette spécifique.

Le manuscrit achevé est remis à l’éditeur. Achevé est un euphémisme ; en effet, quels que soient le soin, la compétence, l’expérience des rédacteurs, c’est au plus la moitié du travail qui est faite.

A ce stade, l’éditeur fait relire le travail, par un utilisateur qui l’annote et en donne sa vision critique après quelques semaines. (illustration) Si la critique n’est pas rédhibitoire, le travail de mise au point en vue de l’édition commence. Pour nous, ce fut des séances d’une journée à Paris avec le chef de projet, à raison d’une journée par semaine environ pendant dix semaines. Chapitre à chapitre le manuscrit est décortiqué (volume et difficulté des exercices, orthographe, rédaction des énoncés….) la semaine entre les séances de travail étant mise à profit par les auteurs pour rédiger leurs corrections. Les chapitres mis au point passent ensuite à la composition (chez l’imprimeur avant que la PAO ne soit ce qu’elle est aujourd’hui) pour donner un premier jeu d’épreuves.

En 2000, alors que le débit des courriel à 56 kbs interdisait tout transfert massif de données, c’était aussi des conversations téléphoniques de deux à trois heures où éditeur et auteurs, chacun devant ses épreuves imprimées prolongeait la mise au point dégrossie lors des séances en tête à tête.

A ce stade, les modifications ne portent plus sur l’architecture globale de l’ouvrage, ni même sur l’architecture d’un chapitre, seuls restent à revoir des corrections ponctuelles.

Le relecture doit être minutieuse ; ainsi, pour le fichier CP, lors du travail de composition, l’ouvrier, pour éviter un retour à la ligne a-t-il écrit dans le sommaire (qui a été fait dans l’urgence des dernières heures avant la publication, quand chacun pousse pour respecter le calendrier) «  le nombre 10 » , le titre de la leçon étant bien noté «  le nombre dix » dans le corps de l’ouvrage. L’incohérence[1] contenue dans le sommaire a bien été relevée par un professeur qui en a fait un sujet de concours d’entrée à l’IUFM à la grande honte de l’auteur du fichier lorsqu’il l’a découvert (mais la remarque était bien légitime et le sujet de réflexion proposé aux candidats bien adapté). Pendant ce temps, de façon transparente pour les auteurs, l’éditeur sollicite des illustrateurs, des graphistes, se préoccupe d’obtenir les droits pour les photos éventuelles.

incohérence dans le sommaire au chapitre 27

 

Comment l’éditeur rémunère-t-il le travail des auteurs ?

Pour l’éditeur, une tranche d’âge, c’est 700 000 élèves, ce qui détermine le marché. Compte tenu des frais éditoriaux, un ouvrage génère des profits lorsqu’il est vendu à plus de 20 000 exemplaires. C’est aussi, de façon subjective, tout restant ici sujet à appréciation, le niveau qu’il faut atteindre pour que les auteurs sentent leur travail rémunéré. Ce volume n’est atteint que dans les matières générales, et encore, pas par tous les titres. Dans les matières plus confidentielles, les chiffres restent en deçà de ce seuil de rentabilité. L’éditeur apprécie le succès d’un ouvrage en mesurant la part de marché qu’il obtient.

L’auteur (les auteurs) est rémunéré au pourcentage des ventes, le calcul se fait sur le prix de vente de l’exemplaire broché, hors coût de reliure. Dans notre cas, il était de 4,5 % pour les livres de l’élève et 2,2% pour les guides pédagogiques. Toujours dans notre cas, la répartition des droits entre les auteurs se fait selon un accord amiable entre eux, hors de toute intervention de l’éditeur.

4/ Diffusion et évolution des ventes. Durée de vie d’une édition.

Les manuels cartonnés sont utilisés en moyenne cinq ans avant d’être remplacés car trop usagés. Dans les consignes, auteurs et éditeur veillent à protéger l’ouvrage en recommandant à l’élève de ne pas écrire sur le manuel (« recopie le tableau et complète-le ».) Actuellement, les programmes se succèdent à un rythme bien plus rapide et rendent, théoriquement, les contenus obsolètes ; en pratique, les enseignants à l’école élémentaire s’accommodent de manuels se référant à d’anciens programmes, ce qui explique que l’éditeur les laisse figurer à son catalogue.

Les fichiers sont prévus pour être remplacés chaque année, l’élève écrivant dessus (ce qui, eu égard à la qualité du papier, aux couleurs, contredit tout travail d’éducation au respect de l’ouvrage imprimé, au sens de l’économie, mais c’est un autre débat[2]). Naturellement, l’éditeur est enclin à privilégier l’utilisation de fichiers qui lui apportent une rente de situation par des ventes renouvelées chaque année.

 Évolution des ventes de l’ouvrage CE2-CM : ventes au 31/12 :

2000 : 7396 ;               2001 : 6908 ;            (2e édition) 2002 : 5631 ;               2003 : 3957 ;        (3e édition) 2004 : 3405 ;       2005 : 2969 ;                2006 : 1643 ;                                 2007 : 1503 ;                   2008 : 1307;          2009 : 837 ;                     2010 : 701.

Gains des auteurs pour cet ouvrage entre 2000 et 2010 : (avant impôt sur le revenu)

2000 : 2036 € ;                   2001 : 1949 € ;                 2002 : 1600 € ;            2003 : 1080 € ;          2004 : 949 € ;                  2005 : 834 € ;            2006 : 509 € ;                      2007 : 647 € ;                    2008 : 561 € ;                2009 : 435 € ;                                 2010 : 419 €.

Évolution des ventes du fichier CP : ventes au 31/12 :

2001 : 16536 ;            (2e édition) 2002 : 33191 ;           2003 : 5671;           2004 : 3611 ;        2005 : 2188 ;        2006 : 1341 ;             2007 : 925 ;                     2008 : 354;                                 2009 : 247 ;                                 2010 : 231.

Gains des auteurs pour cet ouvrage entre 2001 et 2010 : (avant impôt sur le revenu)

2001 : 5361 €  ;        2002 : 3047 € ;          2003 : 2087 € ;      2004 : 1270 € ;          2005 :  821 €;               2006 :  515 € ;         2007 :  523 € * ;                2008 :  234 €;                   2009 :  96 € ;                2010 : 137 €.

* Les gains ne sont pas directement proportionnels aux ventes à cause de l’incidence des droits secondaires (reprographie).

5/ Quels sont les retours des utilisateurs ? (lettres, contacts divers)

Pour nous, ils ont été insignifiants. Quelques relations personnelles, tout au plus, aucune lettre d’utilisateur inconnu. [Ce qui semble contredire la réponse de Paul Camille Dugenne à la même question. L’explication tient au système : ici pour les utilisateurs, majoritairement de l’Éducation nationale, l’éditeur de manuel scolaire est une entité extérieure et l’auteur est perçu comme partie prenante de cette entité].

6/ Quels sont les regrets des auteurs quant à l’évolution de la collection ?

– Pour la collection publiée, quelques regrets (qui nous sont imputables, je m’en suis expliqué plus haut) quant à la faiblesse de la réalisation du CP.

– Ne pas avoir eu l’opportunité de faire évoluer la collection lors de rééditions ou de refonte lorsque les programmes ont été modifiés.

– Ne pas avoir pu publier le prolongement de la collection vers la grande section. (le manuscrit a été écrit, il sera peut-être mis en ligne un jour, mais il me faudrait le retravailler)

– Ne pas avoir eu l’opportunité de publier un ouvrage pour le public de l’école élémentaire, mais sans référence aux programmes ou à un niveau, avec le seul souci de présenter chaque notion en l’explorant autant que nécessaire pour en mettre à jour toutes les facettes.

– Un ouvrage préparé pour le CM (refusé pour une édition papier) avec un angle d’attaque un tout petit peu moins scolaire que les ouvrages publiés cités ci-dessus à été mis en ligne, malheureusement, il y manque tout le travail éditorial, l’apport d’un véritable illustrateur, d’un programmeur pour les exercices qui gagneraient à être inter-actifs…. On peut rêver.


[1] Il y a ici une double incohérence : une incohérence, vénielle, entre le sommaire et le titre dans le corps de l’ouvrage (celle-ci n’a pas été relevée dans le sujet d’examen précité) et une incohérence grave : à ce stade de l’étude des nombres, les élèves ne sont pas censés comprendre la valeur du chiffre ‘1’ placé à gauche du ‘0’, la notion de position ne leur ayant pas encore été présentée, elle le sera au chapitre 37 (Dix = 10).

[2] La proposition faite à l’éditeur d’un : « … fichier de l’élève [qui] serait monochrome (pas de couleur), imprimé sur papier recyclé, sans ajout de matériel pédagogique (auto-collant ou autre). » fut sèchement refusée.

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l’Yonne (département)

YONNE (département)

 Au temps du Certificat d’études primaires la géographie du département était à l’épreuve de l’examen, dans l’Yonne comme ailleurs, des fascicules sont donc parus pour présenter cette partie du programme. Nous proposons ici une bibliographie qui recouvre ce sujet. Nous ne nous en sommes pas tenu aux publications explicitement scolaires, nous y avons inclus quelques ouvrages visant un public plus large.

Certains auteurs nous sont connus, pour d’autres nous manquons d’informations ; ainsi, Hanriot, ou des Lucquin, qui furent sans doute enseignants dans l’Yonne, mais nous n’avons pas trouvé d’éléments les concernant hormis ceux figurant sur leur ouvrage. Si vous possédez des informations complémentaires aux nôtres, n’hésitez pas à nous en faire part.

 

 

ARLUISON et CARTERET  L’Yonne, monographie extraite de la France par départements, 64 pages, illustrée de 29 gravures par Notor, Massé…

BABINET M.,  Atlas primaire de Géographie, éditeurs Bourdin et Hachette, 1863 (?)    En fin d’ouvrage : une carte sur le département de l’Yonne.

BADIN Ernest, Géographie classique du département de l’Yonne, Auxerre, 1842. (biographie en préparation)

BATAILLE A. Le département de l’Yonne, C.M. et F.E., éditions M.D.I, 1971.

BOE M . Département de l’Yonne, in Géographies départementales de la France, étude physique, historique, administrative, agricole, industrielle et commerciale de chaque département, Guérin, Paris, vers 1895, 6 p.

BOISSEAU G. Histoire du département de l’Yonne, Jeannot et Forin à Auxerre, 1935

BOISSEAU G., Géographie scolaire de l’Yonne avec complément d’histoire locale, Libraires-éditeurs Jeannot frères, Auxerre, 26e édition.

BOISSEAU G., Géographie scolaire de l’Yonne avec complément d’histoire locale, Librairie-imprimerie Forin et Fraikin, Auxerre, 44e édition.

CHALAMET A. Jean Felber, Picard et Kaan, en fin d’ouvrage : Yonne par Arluison et Carteret, monographie historique, géographique, agricole et pittoresque, 64 pages, 29 gravures et 1 carte en couleurs

DEFER F. et PRINCE L., La géographie par l’observation, le département de l’Yonne, C.E.P., Delalain, Paris.

DIDOT F., Département de l’Yonne, dans tome 1 du Guide du voyageur en France

DORLHAC de BORNE Alphonse . Géographie physique, agricole, industrielle, commerciale, administrative et historique du département de l’Yonne, Gallot, Auxerre, 1869, 404 p.

DORLHAC de BORNE Alphonse et LEFEBVRE A., Petite géographie du département de l’Yonne, collection Levasseur A., 1874

DUBREUIL Léon & SÉGUIN Jeanne, Le Département de l’Yonne, [éditeur inconnu] 1928

DUCOURNEAU et MONTEIL A., Département de l’Yonne (France départementale), 1844

JOANNE Adolphe, Géographie de l’Yonne, Hachette, 1884

Joanne, 4e édition, 1888

JOANNE Adolphe, Géographie de l’Yonne, Hachette, 1909, réédité en 1994

JOANNE Paul, Itinéraire général de la France : Bourgogne, Morvan, Jura, Lyonnais ( Collection des Guides Joanne), Hachette, 1902

Adolphe-Laurent Joanne, né à Dijon le 15 septembre 1813 et mort à Paris le 1er mars 1881, est un journaliste et homme de lettres français.

Adolphe-Laurent Joanne est né à Dijon, rue de la Liberté, le 15 septembre 1813 au domicile de ses parents ; c’est le fils de Bénigne Joanne qui exerce la profession de marchand-orfèvre et de Françoise Decailly. Ses parents ont contracté mariage à Dijon le 21 décembre 1812.

Venu à Paris en 1817, Joanne fut élevé au collège Charlemagne, étudia le droit, et se fit recevoir avocat en 1836. Après avoir pratiqué le barreau pendant trois ans, il y renonça pour se consacrer tout entier à la littérature.

Dès 1833, il avait débuté dans le journalisme sous la direction de Dubois, en fournissant au Journal général de l’Instruction publique le compte rendu des cours du Collège de France et des séances de l’Académie des Sciences.

Il collabora ensuite au Journal des Tribunaux (1837), au Droit (183Smilie: 8), qui inséra de lui deux séries d’études sur la magistrature et le barreau d’Angleterre ; au National (1841), etc.

De 1838 à 1850, il fut un des rédacteurs habituels de la Revue Britannique, où une grande connaissance des mœurs et de la littérature anglaises donnait à ses articles une certaine autorité.

En 1843, de concert avec Édouard Charton et Paulin, il fonda un des recueils les plus accrédités de ce temps, l’Illustration, dont il fut pendant plusieurs années sous-directeur et où il ne cessa de travailler qu’en 1852.

En 1866, Joanne organisa sans succès un mouvement considérable contre le projet de mutilation du Jardin du Luxembourg, recueillit un grand nombre de signatures à la pétition qu’il adressait, dans le but de s’opposer à la réalisation de ce projet, au Sénat.

On cite, parmi ses travaux : Histoire générale des Voyages de découvertes maritimes et continentales, 1840-1841, 3 vol. in-12 : trad. de M. Desborough-Cooley, avec Forgues ; Histoire de la Grèce ancienne, 1847, t. 1er, in-8° : trad. de l’évêque C. Thirlwall, ouvrage dont la continuation fut interrompue par les événements de Février ; Voyage illustré dans les cinq parties du monde, 1849, in-4°; Souvenirs des Alpes, poésies, 1852 ; La Case de l’oncle Tom, 1863, in-8°: trad. de Mme Beecher-Stowe avec Forgues, nouvelles de Dickens, traduites de l’anglais (1845), etc.

Les « guides Joanne » :

Encouragé par la publication d’un Itinéraire descriptif et historique de la Suisse, du Jura, de Baden-Baden et de la Forêt Noire (1841 ; 2e édit. entièrement refondue, 1863, in-1Smilie: 8), Joanne entreprit toute une série de guides semblables pour les diverses contrées ou capitales de l’Europe, et même pour quelques grandes lignes de chemins de fer. Ces compilations, très soignées sous le rapport de l’exactitude historique et des renseignements de toute espèce, dont la collection atteignit un chiffre énorme et jouit d’une renommée universelle, ne tardèrent pas à remplacer celles de Richard, d’Ebel et de Murray. Les principales sont : Itinéraire de l’Écosse, 1852, in-18 ; Itinéraire de l’Allemagne du nord, 1854 ; Itinéraire de l’Allemagne du sud, 1855 ; les Environs de Paris, 1856, De Lyon, 1857, etc.

Son fils Paul a participé à la rédaction puis à la direction des collections entreprises par son père et éditées par Hachette dans le cadre de ses « bibliothèques de gare ». En 1919, la collection dirigée par Marcel Montmarché devient « les Guides bleus ». [d’après Wikipedia]

HANRIOT E., Département de l’Yonne : Géographie, Histoire et Statistique, Gallot à Auxerre, 1882 (1ère édition)

LUCQUIN L. et LUCQUIN S., Le département de l’Yonne à l’usage des écoles primaires, Les Editions Lorraines, Verdun, ca. 1955, 48 pages, 55 photos, 12 cartes.

Sylvain Lucquin (07/02/1914 – 30/09/1994), professeur d’allemand, d’histoire et de géographie, fut directeur du cours complémentaire de Villeneuve-sur-Yonne. L’établissement était situé tout près de la porte de Joigny. Actuellement (2014), c’est un école primaire : le groupe scolaire Joubert. Sylvain Lucquin fut maire de Villeneuve-sur-Yonne de 1972 à 1977.

Dont quatre enfants : trois filles et un fils, Gérard.

Lucien Lucquin, oncle du précédent ( .. – ca 1981), il décède dans les années 1980.

 

MALTE-BRUN Victor Adolphe, L’Yonne, éd. du Bastion, 1987, réédition de l’ouvrage de 1882

Né le 25 novembre 1816, il est fils de Conrad Malte-Brun, autre géographe, d’origine danoise, fondateur de la Société de géographie. Son frère, Conradin, fut un artiste peintre et mourut en 1850. Victor-Adolphe n’a que 10 ans quand son père décède, mais il grandit dans le souvenir de la réputation de son père.

En 1846, Eugène Cortambert, professeur et membre de la Société de géographie, publie un Cours de géographie directement inspiré des œuvres de Conrad Malte-Brun dans lequel il dit que la géographie est la peinture générale de la nature, de l’humanité et de ses travaux. Cette vision humaniste rejoint la volonté de Victor-Adolphe de se consacrer à une géographie moderne construite sur d’autres bases qu’une énumération des lieux.

Victor Adolphe Malte-Brun deviendra à son tour membre de la Société de géographie (de Paris), en 1851, secrétaire-adjoint en 1852 et en deviendra secrétaire général, au cours des années 1860-1867 (son père avait lui-même été le premier secrétaire général, en 1822-1824). Lorsqu’il quitta le poste, il deviendra le premier Secrétaire général honoraire. De 1852 à 1867, il aura la responsabilité d’édition du Bulletin de la Société de géographie et il signera de sa main, plus de cent articles.

De 1851 à 1855, il éditera une nouvelle édition de l’œuvre de son père, le Précis de géographie universelle.

Dès 1851, il s’intéressa au projet du percement d’un canal en Amérique centrale entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique. Le premier projet d’Alexander von Humboldt aboutira en mai 1879 au Congrès international d’études du Canal interocéanique présidé par Ferdinand de Lesseps. Victor-Adolphe présentera à cette occasion une carte des 18 projets existants. On remarquera qu’outre ses talents de rédacteur, Victor-Adolphe sera aussi un excellent cartographe.

Décédé le 13 juillet 1889, il repose au cimetière de Montparnasse à Paris.

Une montagne de Nouvelle-Zélande, dans la chaîne des Alpes néo-zélandaises (Île du Sud), porte également son nom : le Mount Malte-Brun (culminant, selon les sources, entre 3 176 m et 3 199 m). Toutefois, rien ne dit lequel des deux géographes a été honoré par cette désignation. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Adolphe_Malte-Brun]

PÉLISSIER Jean-Pierre, Cartographie administrative historique de l’Yonne, éd. SGY Auxerre, 2003, 52 pages.

QUANTIN Maximilien, Géographie classique du département de l’Yonne (1842), réédité en 1991 aux éditions de la Tour Gille, Péronnas (01)

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C.D.D.P., L’Yonne, un département, Dijon, 1984, 242 p.

L’Illustration économique et financière, numéro spécial, l’Yonne, décembre 1927.

INSEE, Atlas démographique , Yonne, 1993, 26 p.

INSEE, Atlas de Bourgogne, 1996, 42 p.

 

On trouve encore :

Par un professeur de l’Université, Petite géographie à l’usage des élèves des écoles rurales de l’Yonne,  Libraire-éditeur Albert Gallot, Auxerre, 1876, 72 p. 1 carte (Madame Nadia Varin)

Petite géographie du département de l’Yonne, Hugnot, Auxerre, 1879, 35 p + carte

anonyme, Petite géographie classique du département de l’Yonne, Lanier, Auxerre, 1888, 35 p.

Géographies départementales de la France, Département de l’Yonne, Ed. André Lesot, 8 p.

On pourrait consulter avec profit l’article de J. P. MOREAU, Un siècle de géographies scolaires du département de l’Yonne, Géographie 89, n°20, juin 1990, pp.41-66, avec un commentaire concernant DORLHAC de BORNE, HANRIOT, JOANNE , BOE, BOISSEAU, LUCQUIN, BATAILLE.

 

 

  Atlas de Bourgogne, 1996, 40 pages, 21×29,7 cm. Commande du préfet de région.

Parmi les collaborateurs, on peut noter, pour l’Yonne (Auxerre, Géo-89) : Jean Charles GUILLAUME, Alain BATAILLE, Bernard DALLE RIVE .

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Paul Camille Dugenne

Paul Camille DUGENNE

Interview de Paul Camille Dugenne réalisée le 13 octobre 2011 à son domicile.

Liste des ouvrages édités :

Grammaire française et orthographe : [classes de 6e et 5e] / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , DL 1967

Grammaire française et orthographe : livre du professeur : [classes de 6e et 5e.] / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel, DL 1967

Grammaire française et orthographe : [Classes de 4e et 3e.] / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , DL 1969

Approches de la grammaire, 6e : structures, transformations, orthographe et phonétique / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , 1974

Approches de la grammaire, 6e : structures, transformations, orthographe et phonétique : livre du professeur / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , DL 1975

Approche de la grammaire 5e : structures, transformations, orthographe et phonétique / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , 1975

Approche de la grammaire 5e : structures, transformations, orthographe et phonétique : livre du professeur / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , 1976

Approche de la grammaire 4e  / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , 1976

La Grammaire 3e qui était prévue n’est pas parue ; de même que le souhait de l’auteur de publier une Grammaire intégrale (dont le manuscrit a été réalisé n’a jamais pu être exaucé). Paul Camille Dugenne s’est intéressé à la grammaire dès 1946 lorsque, retour de captivité, il a repris ses études en faculté et s’est rendu-compte que son professeur régurgitait le contenu de Souché-Lamaison sans aucune référence à la grammaire structurale.

1/ Genèse du projet et constitution de l’équipe ; comment est venue l’idée de se lancer dans la réalisation d’un manuel scolaire ?

 Jeune professeur (1), j’ai d’abord préparé mes cours accumulant livres, notes et préparations élaborées pour pallier ce que je ressentais comme des lacunes des manuels existants. Vers 1964, j’ai rencontré le directeur des éditions Ligel qui avait pour projet de constituer une équipe chargée de dépoussiérer le « de Gigord » (2). L’éditeur a réuni pendant plusieurs semaines quatre professeurs (un Lillois, un Auvergnat, deux Parisiens) en Bretagne, dans une école de la marine, j’ai été invité à participer au travail des quatre frères comme intervenant [au vu des idées originales que PC D avait exposées et expérimentait avec ses élèves]. Il est rapidement apparu que les quatre professeurs manquaient de projet. Ils étaient venus avec leur bonne volonté et leur crayon, j’avais plusieurs cartons de livres, des notes et mes cours. On peut se faire un idée du contenu de mes cartons en consultant la bibliographie qui est donnée aux premières pages du Corrigé des exercices correspondant au livre de 5e. S’ils ont abattu honnêtement leur part de travail, l’absence de projet des quatre professeurs s’est fait très vite sentir et ils se sont peu à peu trouvés marginalisés de sorte que de coordonnateur je suis rapidement devenu rédacteur avant de continuer l’entreprise seul.

   J. de Gigord

 2/Quelle sont les grandes idées sous-jacentes au projet ? En quelle façon cette collection se démarque-t-elle des autres collections en usage au moment de la création ?

L’idée que j’avais était d’aborder la grammaire par une approche structurale qui à l’époque était complètement ignorée des manuels disponibles. J’ai souhaité aussi faire passer quelques idées pédagogiques ; en effet, dans mes cours je faisais participer les élèves et j’écoutais leurs remarques. C’est ainsi qu’une fois, j’ai distribué à chacun une grammaire différente, à charge pour la classe de faire la synthèse de la notion d’article.

 3/Quels étaient vos rapports avec l’éditeur ?

L’éditeur Ligel, me faisait confiance, il n’est jamais intervenu sur les contenus. Je lui remettais le manuscrit, fournissant dessins et photo, deux à trois mois plus tard les épreuves du livre étaient imprimées pour une dernière relecture avant le ‘bon à tirer’. Je ne me suis jamais vu imposer un nombre de pages déterminés ni une remise fractionnée du manuscrit. Il me semblait nécessaire de remettre l’ensemble de l’ouvrage à l’éditeur pour qu’il ait une vue de l’ensemble de l’ouvrage.

Le rythme de parution était d’un volume par an. Soit six à neuf mois de travail intense pour préparer le manuscrit.

L’éditeur m’a fait signer un contrat que j’ai lu distraitement au terme duquel je touchais un pourcentage des ventes des livres brochés [NDLR : les reliures sont exclues du calcul des droits d’auteurs chez tous les éditeurs que nous avons rencontrés]. Dans les années 1980, les effectifs des frères qui en leurs belles heures étaient plus de 25 000 ont considérablement déclinés et l’éditeur a cessé ses activités, de sorte que le volume de 3e qui était prêt n’a jamais vu le jour ainsi que la Grammaire générale sur laquelle je travaillais.

 L’éditeur vérifiait-il la conformité des contenus de vos ouvrages  avec les programmes ?

L’éditeur me faisait confiance et cette question n’a jamais été soulevée.

 4/ Options des auteurs

Le tutoiement est maintenant de règle pour l’ensemble des ouvrages de l’enseignement primaire comme de l’enseignement secondaire, pour ma part, je n’ai pas le tutoiement facile et j’ai toujours vouvoyé mes élèves tant dans mes ouvrages qu’en classe. Ce vouvoiement permet, me semble-t-il de conserver une certaine distance, ce qui n’exclut pas pour le maître de considérer l’élève comme une personne, que l’on respecte et que l’on entend lorsque les remarques qu’il fait sont pertinentes.

 5/ Diffusion et évolution des ventes.

Mes livres ont été assez largement utilisés, sans doute jusque dans les années quatre-vingt, mais je n’ai aucune idée des tirages et du nombre d’exemplaires vendus. Un inspecteur m’a rapporté avoir constaté que mes livres étaient utilisés au Lycée [public] de Rennes, ce qui m’a fait plaisir.

 6/ Quels sont les retours des utilisateurs ? (lettres, contacts divers)

J’ai eu beaucoup de courriers, des remarques orales, mais les réactions spontanées des utilisateurs sont très rarement utilisables, elles portent sur des points de détail, des citations et ne peuvent pas être insérées dans un ensemble.

 7/ Quels sont les regrets quant à l’évolution de la collection ?

J’ai eu comme projet de traiter des rapports entre thème latin et grammaire. C’est un aspect trop méconnu. Avant le thème, il me semble nécessaire de faire l’explication du texte et de l’étudier finement sur le plan grammatical. La traduction mot à mot ne vient qu’ensuite et la remise en ordre des mots dans l’autre langue encore après.

 J’aurai souhaité aussi écrire un cours de composition française, cours qui n’aurait pas négligé la rédaction de textes documentaires, de compte-rendus médicaux ou scientifiques, il y a beaucoup de grammaire dans une étiquette et sa méconnaissance peut en interdire la compréhension.

             

Ci-dessus, exemple de corrections apportées après la première édition.

(1) Pour la compréhension de certains passages qui suivent, il convient de savoir que Paul Camille Dugenne a enseigné dans des établissements catholiques privés.

(2) Comme la plupart des livres de l’enseignement catholique, ces « Leçons de langue française » sont publiés par ‘une réunion de professeurs’, en fait des frères qui n’apparaissent pas à titre personnel comme auteurs et ne sont pas intéressés à la vente par un pourcentage ; ici, J. de Gigord, Paris 6e, apparaît sur la page de garde comme co-éditeur avec la Maison Mame, de Tours.

 

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Paul Camille Dugenne

Paul Camille DUGENNE

Professeur dans l’Yonne où il réside toujours, Paul Camille Dugenne est l’auteur d’ouvrages de grammaire ; il a profité de sa retraite pour écrire un Dictionnaire historique généalogique et historique de l’Yonne en 4 volumes (sept pour l’édition originale).

Grammaire française et orthographe : [classes de 6e et 5e] / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , DL 1967

Grammaire française et orthographe : livre du professeur : [classes de 6e et 5e.] / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel, DL 1967

Grammaire française et orthographe : [Classes de 4e et 3e.] / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , DL 1969

Approches de la grammaire, 6e : structures, transformations, orthographe et phonétique / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , 1974

Approches de la grammaire, 6e : structures, transformations, orthographe et phonétique : livre du professeur / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , DL 1975

Approche de la grammaire 5e : structures, transformations, orthographe et phonétique / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , 1975

Approche de la grammaire 5e : structures, transformations, orthographe et phonétique : livre du professeur / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , 1976

Approche de la grammaire 4e  / Paul C. Dugenne / Paris : Ligel , 1976

 

DUGENNE Paul Camille

° Mornay-sur-Allier (1Smilie: 8), 18 XI 1919.

– f. de Maurice & Léonarde Marie Guiblin du Morf.

– Orphelin de mère à 8 ans, il est recueilli par Joséphine Guéret. Études au petit séminaire de Bourges et à Notre-Dame du Rosaire (Le Réray, Aubigny-sur-Allier, Allier) restées incomplètes faute de moyens financiers. Engagé au 1er régiment de zouaves à Casablanca (Maroc), il fait la guerre 1939-1940 au service de renseignements de la 82e division nord-africaine.

– Fait prisonnier à Kerbach (57) le 12 V 1940, il est interné à l’Oflag VIII F. (Wahlstat) puis au Stalag VIII. C (Sagan, Silésie) durant cinq années.

– Au camp, il participe aux activités d’enseignement à « l’université » du camp comme conférencier et instituteur pour illettrés. Il est cofondateur d’un cercle de poésie (avec P. Chable, René Lafforgues, René de Obaldia, Jean Robinet, Libert Chatenay) et de la Revue Flammes. Il est, très peu de temps, directeur du Soleil Saganais, journal du camp, dont il démissionne par refus de collaboration. Il est enfin assistant dentiste (1942-1944).

– De retour en France, il reprend ses études. Il devient professeur au Réray, puis à Moulins (Allier) de français, latin, grec et histoire (1945-194Smilie: 8).

– Il passe un diplôme de libraire et est libraire à Auxerre, rue Joubert (1948-1956). Il redevient professeur à Saint-Joseph d’Auxerre, complète ses études à la faculté des lettres de Dijon (1961-1964), malgré ses 20 heures de classes hebdomadaires de 20 à 40 élèves du 1er cycle.

– Il obtient de bons résultats et d’excellentes notes des inspecteurs généraux.

– Il participe comme « intervenant » à plusieurs sessions de vacances pour la formation continue des enseignants à Auxerre, Mende, Rodez, Melun, où, très au fait des recherches linguistiques actuelles, il contribue à la rénovation des études du français dans le premier cycle.

– Curieux de tout, il est également imprimeur, bricoleur, bâtisseur, peintre (aquarelle, huile), ainsi que jardinier et apiculteur.

– Croix de guerre avec palme – Palmes académiques.

= Deux séries de Grammaires (structurales) pour le 1er cycle, avec corrigés (Ligel, 1966-1976) – Le thème latin (hors commerce) – La Composition française, de la rédaction à la dissertation (hors commerce).

= Articles pédagogiques et conférences : Guerre d’Espagne – Les Guerres perdues, leçons inutiles – Un aspect ignoré de la psychologie, la caractérologie – La Farce des tests – Les Quatre disciplines du français : étude des mots (vocabulaire, étymologie, signification) grammaire, composition française, étude de textes (littérature) – Le Structuralisme (ensembles et grammaire) – L’Absurdité de l’enseignement actuel du français.

Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l’Yonne (7 volumes) (Société généalogique de l’Yonne, 1996-2004).

Vétilles – Apophtegmes 1 et 2, truismes et autres banalités – Pseudo-pensées d’un mal pensant, coquecigrues (hors commerce) Le Saviez-vous ?

= Poésie : Chroniques – Annabelle – Le Dit d’Annabelle – Adieu Annabelle – Le Temps de la douce amère (hors commerce) – Le Cri de la chouette.

= Recherches inachevées : Le Roman populaire – L’Article, adjectif démonstratif et adjectif numéral dans les langues indo-européennes.

¥ (Auxerre, 27 VIII 1946) Irène Paulette Rateau (fille de Joseph Macary & Marie Louise Lemaître), d’où :

Georges Maurice René, ° 5 VI 1947, directeur territorial des services d’Incendie et de Secours, ¥ Dominique Grosjean (fille de Claude & Sabine Lacau Saint-Guily).

[Brigitte Lalandre]

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Louis Thollois

Louis THOLLOIS

En 1814, la famille THOLLOIS est installée à Paroy-en-Othe (Yonne) depuis au moins quatre générations.

Né à Paroy-en-Othe (89), en 1814, marié vers 1836 en un lieu qui nous reste encore inconnu avec Silvère Colombe MILLOT, elle aussi née à Paroy-en-Othe (en 1816), on le trouve instituteur à Bellechaume (89) en 1835 où naissent deux enfants du couple en 1836 et 1845. Plus tard, il est établi à Arces (89) où sa femme et lui décèdent respectivement en 1890 et 1893. Lorsque l’on constate que ces trois villages tiennent dans un cercle de moins de cinq kilomètres de rayon, on peut penser que Louis Thollois a mené une vie tranquille. Cependant, il est l’inventeur d’une méthode de lecture dont il créa le matériel ce qui le conduisit à éditer un volume chez Delagrave :

L. THOLLOIS, (instituteur), Guide de la méthode universelle de lecture, d’orthographe et de calcul au moyen des caractères mobiles, Paris, Delagrave, 1889.

En 1912, près de vingt après le décès de son concepteur, on trouvait de la réclame pour ce produit dans la Revue de l’enseignement primaire et l’on pouvait commander le matériel correspondant à sa méthode chez les libraires, la fabrication se faisant à Arces.

 

La boîte contenant le matériel Thollois

Le matériel de la méthode Thollois

Nous avons retrouvé sur un blog quelques photos qui permettent d’avoir un aperçu du matériel. Selon le propriétaire du matériel : « Les lettres sont en fer-blanc peintes seulement sur une face. »  Il ne pense pas qu’elles seraient aux normes de sécurité de nos jours : bords coupants et coins bien pointus !

Voici ce que dit  Christiane JUANEDA-ALBAREDE Actes de lecture n° 37, A.F.L. de la méthode Thollois :

/…/

P. LAROUSSE, F. PETIT, A. COIGNEY et A. LOYE  (53) pensent que l’enfant pourra retrouver seul, au besoin à l’aide des images,  les lettres et sons étudiés. Certains exercices proposés par LAROUSSE permettent même aux enfants de composer, eux-mêmes, des mots à partir de syllabes perçues dans d’autres mots, pratique encore rare au XIXème siècle, au cours de laquelle l’enfant crée des mots (54). COIGNEY avec sa méthode analytique a pour but « d’apprendre à lire et à écrire simultanément en l’absence du maître » ; c’est l’observation des vignettes et la présence de signes conventionnels qui viennent au secours du lecteur débutant (55). AUDAN  « offre au public » sa méthode de lecture  « sans maître » où,  pour retrouver les « éléments », les élèves sont aidés non pas par des figures ou des signes, mais par des phrases : « lorsqu’une lettre est oubliée, que l’élève sache en trouver, lui-même, le nom dans la phrase modèle »,  tel est l’objectif essentiel visé par l’auteur. L. THOLLOIS, avec l’utilisation des « caractères mobiles«   souhaite faire de l’élève,   » « un agent actif, aussi actif que le maître, un collaborateur intelligent dans les leçons qu’il en reçoit » (56) tandis que A. GRESSE, un an après, propose sa  « solilégie »,  fondée sur le même principe  où « le maître ne lit ni lettre ni syllabe ni mot » et où l’enfant lit seul, à l’aide des figures (57).  /…/

(53) A.J. LOYE, Méthode de lecture sur un nouveau plan, Chalon-sur-Saône, 1856-1890.

(54) P. LAROUSSE, (ancien instituteur), Méthode lexicologique de lecture, Paris, de 1835 à 1914, (33e édition) ; il existe également des tableaux de lecture.

(55) A. COIGNEY, Méthode analytique ou clef pour apprendre à lire et à écrire simultanément en l’absence du maître, Imprimerie de Gaittet et Cie, Paris, 1855.

(56) L. THOLLOIS, ( Instituteur), Guide de la méthode universelle de lecture, d’orthographe et de calcul au moyen des caractères mobiles, Paris, Delagrave, 1889.

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Benjamin Lafaye

Benjamin LAFAYE

Pierre Benjamin Lafaist, dit Lafaye 

(1809-1867)

 

Benjamin Lafaye est l’auteur d’un Dictionnaire des synonymes qui, après avoir fait longtemps autorité, reste une référence ; à ce titre, Benjamin Lafaye trouve sa place ici parmi les lexicographes icaunais.

 Les renseignements que nous donnons sont une synthèse faite essentiellement à partir de deux sources.

Un article extrait du « Dictionnaire biographique généalogique et historique de l’Yonne » (quatre volumes, SGY, 199Smilie: 8) de  Paul Camille Dugenne :

 LAFAYE/LAFAIS Pierre Benjamin Lafaist, dit

° Mont-Saint-Sulpice, 5 VII 1809 ; † Aix-en-Provence (13), 5 I 1867.

– f. de Victor Alexandre & Marie Magdelaine Chevallier.

– École normale supérieure (1829), docteur ès lettres (1833).

– Professeur de philosophie au collège de Marseille, professeur à la faculté d’Aix-en-Provence, puis doyen.

= Dissertation sur la philosophie atomistique [Universitas regia… thesis philosophica de definitione] (1833) – De l’Enseignement de la philosophie considéré comme complément de l’éducation des collèges (discours de distribution des prix au collège royal d’Orléans [16 VIII 1834]) – Le Père Lafaist à ses enfants, petits-enfants et neveux (1870) Dictionnaire des synonymes de la langue française, avec une introduction sur la théorie des synonymes français (Hachette 185Smilie: 8) [l’ouvrage connaît 8 rééditions de 1861 à 1903] – Synonymes français, synonymes grammaticaux (1841, prix de linguistique ).  [La]

Le sitePhilo 19’, base de données concernant les ouvrages de philosophie parus en langue française de 1800 à 1900, qui est plus disert :

  » Philologue français, né le 6 juillet 1809, au Mont Saint Sulpice [Yonne] ; mort le 5 janvier 1867, à Aix [Bouches du Rhône].

Ancien élève de l’École normale [1829]. Agrégé de philosophie en 1832 [cette année, sous la présidence de V. Cousin, sont reçus : Adolphe Franck ; Jean Antoine Nougarède, Pierre Lafaist, dit Lafaye],

Docteur ès-lettres [Paris, 1833] avec une thèse sur Dissertation sur la philosophie atomistique [Paris : impr. royale. In-8, 8-118 p., 1833]. Sa thèse latine porte sur la Définition [Thesis philosophica de definitione. Parisiis : ex typis Lebègue. In-8, 23 p., 1833].

1834-1860. Carrière universitaire.

Professeur de philosophie au collège royal d’Orléans. En 1834, il y prononce un discours de distribution des prix : De l’Enseignement de la philosophie considéré comme complément de l’éducation des collèges, discours prononcé à la distribution des prix du collège royal d’Orléans, le 16 août 1834 [Paris : impr. de Lebègue. In-8, 22 p., 1834].

Est nommé professeur de philosophie au collège royal de Marseille [1845], puis à la Faculté des lettres d’Aix, dont il deviendra le doyen [vers 1850], à la suite de Hippolyte Fortoul, nommé ministre de l’Instruction publique.

1841. Synonymie française.

Dès 1834, il s’intéresse à la synonymie française. Dans un ouvrage intitulé Synonymie française [Paris : L. Hachette, 1841] Benjamin Lafaye explique comment, alors qu’il enseignait au collège royal d’Orléans, il a reçu d’un certain de Boisrenard, arrière-petit-neveu de Condillac, des manuscrits laissés par l’écrivain : « Il s’y trouvait un dictionnaire de français, encore présentement inédit, qui avait été composé pour le prince de Parme, et destiné sans doute à voir le jour avec les ouvrages compris dans le Cours d’études. » Il y raconte aussi comment il décide à se moment de se consacrer tout entier à la lexicologie, en s’appuyant sur les ouvrages déjà existants.

Cet ouvrage reprend partiellement divers articles déjà parus dans des revues. Dans le Dictionnaire de la Conversation, sont étudiés les mots : hypothèse, logique, malheur, maxime, mélancolie ; dans l’Encyclopédie des gens du monde : erreur, haine, honnêteté, habilité, indépendance, entendement, indifférence, instruction, fermeté, genre, hardiesse, fadeur, formalisme, essence, être, inclination.

1845. Lecture d’un Mémoire.

Dans les séances du 30 août et du 10 septembre 1845, Benjamin Lafaye, professeur de philosophie au collège royal de Marseille, est admis à lire, devant l’Académie des sciences morales et politiques, un Mémoire : Des Avantages que peut procurer à la philosophie l’étude des mots en particulier l’examen comparatif de ceux qu’on nomme synonymes. Publié dans les Compte-rendus des séances et travaux de l’Académie des sciences morales et politiques, 1845, tome 8, pages 321-360.

1861. Le Dictionnaire des synonymes.

Auteur d’un Dictionnaire des synonymes de la langue française, avec une introduction de la théorie des synonymes, paru chez Hachette en 1861. Publié à plusieurs reprises ; quatrième édition, avec un supplément, en 1878 [Paris : Hachette. In-8, LXXXIII-336 p., 1878] ; réédité en 1884, comme cinquième édition. Repris en 2001, par la BNF, en édition électronique [accessible par BNF, http://gallica.bnf.fr/].

Publication.

Synonymes français, synonymes grammaticaux. Obtient en 1843, le prix de linguistique de l’Institut [Prix Volney, créé en 1820], décerné dans la séance publique des cinq académies. Ouvrage autorisé par le Conseil royal de l’Instruction publique pour l’usage des classes dans les collèges.

Dictionnaire des synonymes de la langue française, [Paris : Hachette. In-8, LXXXIII-336 p., 1861].

Référence: Gustave Vapereau. Dictionnaire universel des contemporains. Paris. 1-4 [1858]. »

Dédicace de Benjamin Lafaye à E. Munier Prosper, principal du Lycée Jacques-Amyot d’Auxerre vers 1850.

Grâce aux relevés de la Société généalogique de l’Yonne et aux registres d’état civil numérisés, nous avons pu reconstituer le tableau de la famille LAFAIST où l’on constate que trois au moins de cinq fils du maçon Alexandre Victor LAFAIST ont fait, dans des domaines différents, une carrière remarquable :

Vulfranc qui devient docteur en médecine, Benjamin qui devient universitaire (voir ci-dessus) et Prosper (voir ci-dessous la notice extraite du dictionnaire de P.C. Dugenne).

 LAFAYE (Lafait/Lafay) Prosper, dit Youp-là-Boum.

– Mont-Saint-Sulpice, 25 IX 1806 ; † Paris (75), 3 III 1883.

– f. de Victor Alexandre & Marie Madeleine Chevallier.

– Il gagne Paris à pied et par le coche d’eau, loge chez le père de Gavarni*, est d’abord apprenti chez un pâtissier dur et exigeant, tombe malade. Rétabli, il entre chez un marchand de couleurs, commence à peindre et étudie autant qu’il le peut. Il loge alors avec ses deux frères qui l’ont rejoint, ils n’ont qu’un seul habit pour trois. Il suit à la Sorbonne et au Muséum les cours de Guizot, de Geoffroy Saint-Hilaire et de Villemin. Peintre, il est élève de Coudert et commence à exposer dans les salons des scènes religieuses et historiques, des paysages. En juillet 1830, il se bat pour préserver les collections du Louvre. Il est chargé par Louis-Philippe d’exécuter plusieurs tableaux. il réalise aussi à Paris les vitraux de Saint-Germain-l’Auxerrois, Saint-Étienne-du-Mont, Saint-Eustache, Saint-Gervais, la grande rose de Saint-Augustin, et restaure de nombreuses verrières avec la collaboration de sa femme.

¥ Sophie Joséphine Coppée (sœur de François Coppée, le poète des Humbles), dite Fauvette (f. de Joseph & Louise Rose Baudrot).

= La Bataille de Bouvines La Famille d’Orléans (musée de Dijon) – Samson et Dalila (musée de Dôle) – Intérieur avec mère et enfant L’Opulence (mairie de Mont-Saint-Sulpice) – Le Tambour de village Vue de Notre-Dame (1833) – Violence [] par Nogaret […] envers le pape Boniface VIII Vue prise aux environs de Saint-Germain (1834) – Intérieur d’appartement gothique (1836) – Louis quittant sa cour pour aller à la conquête de la Franche-Comté Le Choléra à Paris Intérieur d’une bibliothèque (1837) – Le Chant du départ (183Smilie: 8)Combat de Cézame Découragement Holbein à la cour d’Henri VIII (1839) –Chambre à coucher de Louis XIV Bataille d’Ascalon (musée de Versailles) (1841) – Bal masqué à l’Opéra-Comique (1842) – Frère et sœur Gabriel Metzu (1843) –Le Travailleur (1844) – Le Désœuvré (1845) – Joséphine Bonjour, mon enfant (184Smilie: 8).

= illustration Les Caractères de La Bruyère.

– il a cinq frères : Benjamin, Wulfran, docteur en médecine (exerce dans l’Yonne au Mont-Saint-Sulpice), Savinien, Narcisse et Victor.

[d’Amboise, J. Cl. Charlet, S. Coste, Hoefer]

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Bernard Dalle-Rive

Bernard DALLE-RIVE (1951-…)

Bernard DALLE-RIVE, né en 1951, il suit des études supérieures à l’Institut de géographie alpine de Grenoble, de 1969 à 1974. Agrégé de géographie, il devient professeur au lycée de Bavay (Nord), en 1975-1976, à Auxerre, au collège Albert-Camus, de 1976 à 1987, puis, toujours à Auxerre, au lycée Jacques-Amyot, depuis 1987 à maintenant.

Il a écrit des articles dans la revue « Géographie 89 » et établi des cartes pour des publications de l’ARORY et ADIAMOS

Il a collaboré aux manuels de géographie de second cycle dans la collection dirigée par J.-L. Carnat, ouvrages publiés aux éditions Bertrand-Lacoste.

Bibliographie :

Géographie seconde :

Collection : J.-L. Carnat ;

Auteurs : A. et J.-L. Carnat – P. Clerc – B. Dalle-Rive – J.-P. Gadler – M. Joyeux – M. Lagorce – F. Pinchinat – É. Roger – M. Sanchez

Livre de l’élève, 256 pages.  ISBN : 978-2-7352-1651-2

Géographie première

F. Bouchet, M. Bouchet, A. Carnat, B. Dalle-Rive, M. Joyeux, C. Oudot ; Géographier 1re ; sous la direction de Jean-Louis Carnat, 1997, éd. Bertrand-Lacoste

 

 

 

Géographie classe de Terminale

A. Carnat, J. Castel, B. Dalle-Rive, B. Garneret, M. Joyeux, M. Michaux; F. Pinchinat ; L’espace mondial, terminales L, ES, S ; sous la direction de Jean-Louis Carnat ; 1998, éd. Bertrand-Lacoste

 Géographie et informatique (CDDP Auxerre)

Il écrit des articles dans la revue « Géographie 89 » et établit des cartes pour des publications de l’ARORY et ADIAMOS

                                 

Articles de Bernard Dalle-Rive…

         … publiés sous l’égide de l’Université de Bourgogne :

(Les productions de Bernard Dalle-Rive à l’Université de Bourgogne en font le premier auteur de manuel scolaire de l’Yonne que nous rencontrons à proposer une exploitation systématique des TICE. D’autres auteurs sont sans doute présents sur la toile ; quelques uns ont pu intégrer des CDRom à leur ouvrage, mais ici, il s’agit de la mise au service de l’enseignant dans le cadre de sa mission de tout la palette des outils de communication.)

Expérimentations SIG avant Fabricarto

Dossier : le Second Empire

Les Noces de Cana, tableau de Véronèse.

Les Pays de l’Yonne ; autour de la notion de « Nouveaux Territoires »

Les ZUS (zones urbaines sensibles) d’Auxerre (Yonne)

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