Money Money Money

Arrivé au tiers du parcours, je me propose ici de faire un petit point sur ma situation matérielle.

 

Comme je le savais avant de venir, ma situation financière n’est pas des plus favorables : dans un pays où le coût de la vie est considérablement plus élevé qu’en France, ce n’est pas toujours évident de se débrouiller avec le salaire d’un enseignant français. Il faut savoir qu’un collègue australien, à ancienneté équivalente, gagne environ trois fois notre salaire…

 

Par ailleurs, l’enseignant Jules Verne n’est pas dans la même situation qu’un enseignant en échange poste à poste : habituellement, ce dernier va échanger poste mais aussi logement/voiture, ce qui facilite quelque peu l’installation dans le pays étranger. Certains collègues en Jules Verne ont pu profiter de logements de fonction ou d’aide de la part de leurs établissements hôtes, mais cela n’est pas la règle, et du moins ce n’est pas mon cas. C’est donc à l’agent de trouver son logement (et de le payer), ainsi que d’assurer son transport quotidien, ce qui absorbe une bonne partie du salaire. Ajoutons à cela que, contrairement à l’agent expatrié, l’enseignant Jules Verne ne perçoit aucune indemnité spéciale, ni aide particulière, ne touche bien sûr plus l’ISOE, tout juste lui paie-t-on le billet d’avion (même le visa reste à notre charge). S’il vient en famille (ce qui est mon cas), aucune aide n’est prévue non plus pour ceux-ci.

 

Peut-être, pour rendre l’intégration plus aisée, pourrait-on envisager de contractualiser un minimum de participation de la part de l’établissement hôte : après tout, nous travaillons pour eux pendant une année entière, il me semblerait normal que l’on reconnaisse notre travail. Ils pourraient être tenus de contribuer au logement par exemple, et de payer les frais de visa le cas échéant.

 

Mais il n’empêche que cette expérience reste passionnante à plus d’un titre (comme le montre d’ailleurs ce blog) et je ne peux qu’encourager mes collègues à poser leurs candidatures. Tout juste insisterai-je sur la préparation nécessaire à cette mobilité, et à une perception réaliste de ce qui sera possible financièrement.

 

Let’s go!

Enfin, je reçois le visa aujourd’hui, le 4 février. La rentrée en Australie s’est faite la semaine dernière, bon, je rate les premiers jours… Tout le reste étant désormais en ordre, je n’ai plus qu’à signer mon ordre de mission et faire les valises!

visa suite et suite

Fin décembre: les radiographies et certificats médicaux sont faits, envoyés directement à Sydney… Reste plus qu’à espérer qu’ils traiteront le dossier rapidement là-bas!

Du côté du Rectorat, c’est vacances bien sûr. Je n’ai toujours pas l’accord officiel pour l’ordre de mission, alors j’attends la reprise pour voir s’il y a déblocage.

Je suis donc en vacances sans savoir si la rentrée se fera ici à la Réunion, ou en Australie. Pour ceux qui préfèrent les vacances zen et sans souci, il faudra repasser…

visa suite

Début décembre: on me demande de passer une radio, puis de faire faire un certificat médical pour mes enfants. Puis le Consulat se ravise et me recommande plutôt radio et certificat médical pour tous, to be on the safe side. A payer sans remboursement sécu of course (quelques centaines d’euros à prévoir), puis à envoyer par coursier en Australie. En comptant sur le congé du médecin assermenté (il y en a qu’un seul sur l’île, à plus d’une heure de voiture…), cela va prendre 15 jours, puis le temps d’expédier les résultats en Australie, puis le temps de traiter le dossier… vais-je avoir le visa à temps pour la rentrée?

What an adventure!

Visa

Well, that’s it, I’ve now sent my visa application to Pretoria (the Australian High Commission is in Arcadia…sic), beginning of November. Hope I’ve got all the documents, fingers crossed. I’ve had the direct intervention of the Australian Immigration Services in Canberra to help my application through, so it should all work out.

formalités

Oui, la sélection par la DAREIC n’est que le début d’un long processus semé d’embûches avant de se retrouver face à ses élèves dans le pays étranger, d’autant plus si l’on vient d’une île en plein Océan Indien (La Réunion) et que l’on vise l’Australie. L’objectif ultime a trois composantes: la lettre de mission, le visa d’un an, le billet d’avion pour Adelaïde.

Cela commence par la nécessité d’officialiser le lien avec l’établissement d’accueil. C’est-à-dire de se mettre d’accord avec celui-ci sur nos responsabilités et obligations professionnelles, d’établir une fiche de poste (job description letter). La philosophie du programme Jules Verne est bien que l’on remplisse les devoirs habituels d’un enseignant dans le pays tiers, tout en secondant de fait les enseignants sur place. Pour ma part, je ne suis pas considéré comme un ‘vrai’ prof, n’ayant pas de qualification australienne, je serai donc à priori une sorte de ‘super assistant’, prenant surtout des groupes d’élèves plutôt qu’ayant un poste complet de classes en responsabilité. Je serai aussi quelque peu ambassadeur de la culture française, et j’aurai des responsabilités transversales, de liaison et de conseil avec d’autres établissements de la ville.

Une fois la fiche de poste établie, il faut faire signer un accord officialisant la mise à disposition. Accord entre le M.E.N français, et l’autorité locale (l’établissement), en plusieurs exemplaires papiers bien sûr… Puis, last but not least, pour obtenir un visa de ce type en Australie nous devons avoir un sponsor, l’Ambassade de France en l’occurrence. Cela aussi, ce doit être un formulaire établi en bonne et due forme, l’ambassade se portant en quelque sorte garant de notre moralité!

Une fois ces papiers réunis, l’agent (=moi) doit tout envoyer avec une ribambelle de documents administratifs au Consulat Australien le plus proche (pour la Réunion, c’est en Afrique du Sud), avec un chèque de banque en Rands SudAf (encore une démarche complexe qui passe par le siège parisien de la banque…), puis patienter… tout et en se préparant à une visite médicale qui ne manquera pas d’être exigée par la suite, avant l’obtention du précieux sésame: le visa.

Puis, enfin, le Rectorat doit établir une lettre de mission, et le billet d’avion suivra. Pour ceux qui espèrent pouvoir en profiter pour passer quelques vacances dans le pays en question, ce n’est pas facile, car on n’est par forcément maître de nos dates de voyage.

obtenir la mobilité

Les premiers obstacles à franchir sont le dossier de candidature à un poste Jules Verne, que l’on doit renvoyer à la DAREIC, puis l’entretien. Je ne pense pas qu’il y ait de recette miracle, simplement, il faut bien avoir réfléchi au projet de mobilité, s’être bien renseigné sur le pourquoi et le comment du programme Jules Verne, et, si possible, avoir identifié un établissement susceptible de nous accueillir dans la pays visé.

Pour ma part, j’avais déjà des contacts avec une collègue Jules Vernienne en poste à Adelaïde, alors j’ai simplement envoyé quelques mails aux établissements voisins du sien (qui dispensent des cours de français), en exposant brièvement la situation. Un établissement m’a indiqué son intérêt pour ma démarche, et j’ai construit mon projet autour de celui-ci.

L’entretien s’est passé dans un climat de confiance, avec la responsable de la DAREIC et l’IPR d’Anglais de la Réunion, et quelques jours plus tard on m’informait que ma candidature avait été retenue.