Suite!

Deux ans plus tard… De retour à la Réunion, je me suis efforcé de ne pas oublier cette aventure, et d’en faire profiter un maximum de personnes : on en a discuté avec les collègues, je réinvestis mes découvertes au jour le jour dans ma pratique en classe, je pousse à la généralisation des outils informatiques qui m’ont été bien utiles en Australie et ainsi de suite.

Et, to cut a long story short, j’ai gardé contact avec les collègues et établissements à Adélaïde. Ayant pu me faire muter en lycée (au lycée St Exupéry, Les Avirons), j’ai contribué à la mise en place d’un échange avec l’Australie, et cette année 2016, 35 élèves de 1ère passent quelques semaines en immersion dans trois établissements scolaires australiens (Reynella East College, Seaview High School, Marryatville HS). En octobre, nous recevront en échange des élèves australiens ici à la Réunion, et nous sommes donc bien partis pour mettre en place un partenariat durable de jumelage (sister schools).

Cette année Jules Verne aura donc porté ses fruits!

Back home

Fin décembre, il est temps de rentrer à la Réunion. Un long voyage en avion (escale à Perth, puis à Maurice, avant d’arriver sur le sol réunionnais), la joie de retrouver sa maison, ses amis, ses marques, et la peine de quitter ce beau pays qu’est l’Australie, et cette ville agréable qu’est Adélaïde.

 

Bilan? Positif! D’avoir pu ainsi vivre un an à l’intérieur d’une école australienne, c’est une expérience dont je me souviendrai. Il va maintenant falloir me réhabituer à mon collège d’origine, retrouver mes classes de 6°, 5° et 4°, retrouver ma place dans le collège.

 

Que garder de cette expérience? Ce blog, bien sûr! Et la leçon pédagogique, c’est l’autonomie des élèves, tellement plus prononcée à Marryatville High. Une leçon à méditer, à tenter d’intégrer au mieux dans mon enseignement au quotidien.

 

Bon, et puis je ne résiste pas au plaisir de joindre la copie de mon certificat, bien australien.

 

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Et la suite? Eh bien, je compte bien continuer à alimenter ce blog avec mes idées et réflexions lors de mon retour dans le système français. Et puis, consultez mon blog élèves (sur lewebpedagogique.com/englishabc), ainsi que le site Emilangues, notamment sa page consacrée au programme Jules Verne (http://www.emilangues.education.fr/actualites/2010/r-cits-et-t-moignages-sur-le-programme-jules-verne).

 

Regards

SAETL Farewell Lunch

La fin de l’année se fête, comme il se doit en Aussie, en barbecues et pot luck lunches d’adieu. Nous n’avons point manqué à la tradition, premièrement en organisant un BBQ pour nos amis, voisins et collègues le samedi au parc à côté de notre appartement (ici, il y a souvent des plaques de cuisson en libre service dans les parcs, ainsi le barbecue est aisé : il suffit de nettoyer la plaque, appuyer sur le bouton de démarrage et y poser ses grillades!).

 

Puis le lendemain dimanche, ce fut le tour du Farewell Lunch de la South Australian Exchange Teachers League (SAETL). L’occasion de revoir les collègues en échange une dernière fois, de partager les dernières nouvelles et anecdotes, de recevoir un certificat du Department of Education, et dire nos adieux à tous. L’heure en est pas encore au bilan, mais l’aventure se termine bel et bien.

 

SAETL Farewell
SAETL Farewell

 

ESL oraux

Avec les Year 12 ESL, nous avons travaillé sur une série de tâches variées tout au long de l’année. Le plus souvent, l’enseignant commence par expliciter la tâche finale, expliquer le déroulement de la séquence, puis les élèves sont plus ou moins laissés en autonomie (guidée) pendant plusieurs semaines au fur et à mesure des progrès de chacun.

 

Quant à moi, ma tâche a souvent consisté à aider ces élèves en tête à tête,  premièrement en les guidant dans leur choix, affinant leurs recherches, puis petit à petit en accompagnant la réalisation de la tâche finale, orale et/ou écrite. Ainsi, les élèves ont eu à préparer un discours de remerciements lors de leur 18ème anniversaire, faire un exposé oral sur le thème des devoirs scolaires, rédiger un rapport de 900 mots sur un sujet de société le leur choix, faire un rapport écrit et oral d’une  interview qu’ils auront réalisée avec quelqu’un de leur entourage… Les eleves ayant beaucoup de temps a travailler sur chaque tâche, le produit final est le plus souvent de bonne qualité. Plusieurs brouillons seront remis aux profs pour correction et commentaire (pour l’ecrit) et pour l’oral, on commence toujours par ecrire un brouillon qui sera lui aussi affiné, corrigé, puis répété avant d’être lu et enregistré pour l’évaluation.

 

Ce qui est assez étonnant pour le français que je suis, c’est l’accompagnement continu des élèves, le fait que le produit final aura été fruit d’un constant travail de va et vient entre élève et prof, ce qui ne met guère l’élève en réelle situation d’évaluation. Ainsi, à l’oral, les instructions du ‘SACE Board’ (centre d’examen) seront de réaliser une présentation orale sur tel ou tel sujet, l’élève n’ayant pas à lire son papier mais devant s’exprimer librement à partir de notes succinctes. Mais en réalité, conformément aux instructions, nous enverrons au Board un enregistrement audio de la prestation des élèves, ainsi qu’une copie écrite des notes, alors que l’oral aura en fait consisté en une lecture oralisée de leur discours préparé, corrigé et répété en classe.

 

Il n’empêche que les prestations reflètent assez bien les capacités de chacun, et même si on ne pourra évaluer leur aptitude à s’exprimer à partir de notes, on pourra tout de même se concentrer sur le rendu oral en anglais. Je joins quelques exemples audio, pour se faire une meilleure idée.

1: J nous parle des devoirs.

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2. C nous présente la personne qu’il a choisi d’interviewer.

 C interview

3. S nous explique comment elle a réalisé son interview.

S interview

SACE oraux

En ce début de 4ème trimestre, les Year 12 arrivent à la fin de leur parcours scolaire et vont donc passer leurs examens finaux SACE. Dans certaines matières, l’évaluation se fait uniquement en contôle continu (c’est la cas de l’ESL par example), dans d’autres la note finale combine le contrôle continu (environ 70 pour cent de la note) et un examen, ce qui est le cas des langues étrangères. 

 

Pour le français, cet examen final sera un oral, un entretien entre deux examinateurs et le candidat. Cet entretien dure de dix à 15 minutes, et est divisé en deux parties: une première où le candidat répond à une série de questions personnelles, sur sa famille, son école, ses loisirs, ses voyages par exemple, et une seconde où le candidat exposera les résultats d’une enquête approfondie personnelle et réagira aux questions des examinateurs.

 

Nous n’avons pas d’élèves en français en Year 12 à MHS, mais l’école de Loreto voisine en a une quinzaine, alors la professeure de français de Loreto a fait appel à nos services (mon épouse et moi-même) pour aider les élèves à se préparer.

 

Comme on peut s’y attendre dans une école privée catholique de filles, les conditions d’étude sont excellentes, et les élèves sont pour la plupart bien entrainées et volontaires. Les entretiens se déroulent bien, les élèves réagissent rapidement aux questions qui leur sont posées. A ce niveau, elles savent plutôt bien se présenter et parler d’elles mêmes. Les sujets d’enquête sont très variés, librement choisis par les élèves du moment que cela concerne la culture française au sens large. Ainsi, on nous a parlé de Jules Verne, de la Révolution Française, de Marie-Antionette, de la place de la Concorde, de la Champagne, du tabagisme…

 

Le niveau attendu correspond grosso modo à notre B1 européen, avec un ‘pass’ à A2, ce qui est un peu en dessous de ce que nous attendons en France pour le LV1.

 

Le fait que les élèves aient pu choisir librement leurs sujets d’enquêtes me semble une bonne chose, ainsi chacune travaille sur un sujet qui l’intéresse, mais à l’issue de ces entretiens, je me dis qu’un guidage plus serré de la part des enseignants aurait été utile, car les candidates n’avaient pas toujours de remarques pertinentes à faire. Par ailleurs, le format de l’épreuve (l’examinateur pose les questions, l’élève réagit) me semble un peu réducteur, car l’élève n’est pas vraiment mis en situation de démontrer tout son savoir-faire linguistique.

 

Néanmoins, les échanges sont parfois très intéressants, et je joins deux extraits audio pour se faire une meilleure idée de l’exercice. Enjoy !

 

Présentation

Tabagisme

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J’arrive maintenant à la fin du troisième trimestre (l’année scolaire a quatre trimestres en Australie), et j’ai maintenant pensé qu’il serait profitable d’aller jeter un œil à d’autres établissements scolaires de la ville. J’ai donc cherché à contacter mes collègues enseignants de français, et cette semaine (la dernière avant les vacances d’octobre), je suis allé visiter deux établissements.

 

Le premier est juste à côté de MHS. C’est une école privée catholique de filles, qui s’appelle Loreto College, et qui accueille des élèves de la maternelle à la terminale. Il y a un internat, qui reçoit des élèves des quatre coins du pays. Les langues que l’on y enseigne sont le français, l’italien et le chinois, et la professeure de français m’a demandé de l’aider dans la préparation des épreuves orales des Year 12 (onze filles). Il s’agira de leur faire répéter leur oral, car l’exam SACE est pour début novembre. Le niveau visé m’a t-elle expliqué est A2/B1, et l’épreuve comporte deux parties : une première conversation d’ordre personnel où l’élève doit se présenter et parler de soi, puis une deuxième partie où l’élève présente ses travaux de recherche sur un aspect de la culture francophone qu’elle aura librement choisi. Je ferai cela avec mon épouse, enseignante en congé et qui m’a maintenant rejoint ici à Adélaïde.

 

 

Nous en avons profité pour faire le tour de l’établissement : locaux très propres, calmes, modernes, aérés, construits autour d’une ancienne bâtisse et chapelle qui me font d’avantage penser à une monument historique colonial qu’à mon collège réunionnais bien fatigué, le tout dans un parc boisé et fleuri…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite, nous sommes allés visiter Reynella East College, un centre scolaire public qui se trouve au sud de la ville, et qui accueille un public bien plus modeste. C’est un très grand centre scolaire, avec quelque 1700 élèves (primaire et secondaire ensemble). Les bâtiments sont en pleine rénovation, et les locaux sont vastes, spacieux et modernes. D’ailleurs, jusqu’ici je n’ai encore jamais vu d’établissement scolaire concentré comme il peut y en avoir en France, et les locaux sont toujours très bien équipés, les salles de classe relativement grandes, avec chauffage et/ou clim, mobilier en bon état, et équipement informatique. Les établissements neufs chez nous sont sans doute comparables, mais ils ne sont pas légion…

 

 

Nous y avons rencontré une des enseignantes de français ainsi que le responsable de la section internationale, et nous avons évoqué la possibilité de monter un partenariat avec nos établissements à la Réunion, avec – si tout se passe bien…- voyage scolaire à la clé. L’idée est donc lancée, à nous maintenant de structurer le projet sur le long terme.

 

SAFTA

Le français, on l’aura compris, n’est pas la langue étrangère la plus influente en Australie, ni la plus enseignée dans les écoles. Mais il y a tout de même une forte présence du français à Adélaïde, en témoigne la SAFTA (South Australian French Teachers Association).

 

Cette association regroupe les profs de français, du primaire comme du secondaire. Leur objectif est bien sûr d’encourager la diffusion de notre langue, de motiver les élèves en mettant en place petits concours et spectacles, et aussi d’encourager une certaine émulation entre profs de FLE en organisant des stages ou des conférences. Et c’est donc ainsi que j’ai été invité à participer au dernier colloque de la SAFTA, dont le thème central etait la chanson, ou plus généralement la musique, en classe de FLE.

 

On m’a demandé d’animer un atelier sur ce thème de la chanson, et j’ai donc eu le plaisir de rencontrer mes collègues d’autres établissements, tout en partageant mes idées et mon expérience. J’ai choisi d’axer mon atelier autour de l’aspect culturel de la chanson, en démontrant la richesse culturelle qui sous tend les chansons populaires françaises, et qui peuvent etre une excellente porte d’entrée vers la civilisation francophone (par exemple, nous nous sommes amusés a imaginer le diaporama qui pourrait illustrer ‘Douce France’ de Charles Trenet, pour ensuite le confronter a ‘Douce France’ chanté par le groupe Carte de Sejour: quelle image contrastée de la France se dessine-t-elle?). Puis j’ai passé en revue quelques techniques en vrac, pour éviter le fameux ‘texte à trous’: travail axé sur la phonologie ( sur ‘Je l’aime a mourir’ de F. Cabrel), sur la grammaire ou le lexique (à partir de la chanson ‘Les Cornichons’ de N. Ferrer).

 

Sujet riche et porteur…

 

Puis j’ai aussi assisté à des ateliers et moments de partage: j’ai ainsi pu connaitre mieux le service en langue francaise de la radio-television nationale australienne ABC, rencontrer des libraires spécialisés dans les langues (il n’y en a pas à Adelaide) et surtout partager avec mes collègues. Ainsi, j’espère que mon projet de mise en place d’échange linguistique et de voyage va progresser, grace aux contacts établis.

 

SAETL

Le parcours d’un enseignant en mobilité ou en échange est certes semé d’embûches, mais il y a aussi des organisations et des personnes qui nous facilitent l’intégration, et la SAETL en est un brillant exemple. 

 

SAETL, c’est la South Australian Exchange Teachers League. Il s’agit d’une association dont le bureau permanent est composé d’enseignants australiens qui ont tous été en échange, et qui a pour but justement de nous accompagner, nous autres enseignants étrangers ici en Australie Méridionale. Ils organisent pique-niques, excursions, sorties, soirées, ce qui contribue définitivement à un bon séjour ici.

J’ai ainsi pu passer un long weekend à Kangaroo Island (voyage en School Bus!), avec une quinzaine d’autres enseignants en échange (canadiens, britaniques, américains, sans oublier nos hôtes australiens), puis un séjour à Goolwa pour voir les baleines en migration. Nous avons aussi assisté au grand dîner annuel de l’association, et nous irons bientôt dans la Riverland faire du canoé-kayak.

 

Toutes ces sorties sont avant tout l’occasion de partager nos expériences avec nos collègues, d’échanger anecdotes et réflexions et bien sur d’établir des relations d’amitié – ce qui fait du bien quand on se trouve un peu isolé dans une terre accueillante mais étrangère. Un grand bravo donc à SAETL!

PE stagiaires

Ce lundi, j’ai eu la chance d’aller à la rencontre d’un groupe de Professeurs des écoles stagiaires, en stage ici à Adélaïde. Ils étaient un peu fatigués, car ils étaient arrivés la veille, à 22h, et n’avaient pas beaucoup dormi me semble-t-il.

 

En tous cas, j’ai appris qu’ils étaient ici pour 6 semaines. Ils passeront les deux premières semaines en stage intensif d’anglais, puis ils interviendront dans quelque unes des écoles primaires de la ville. J’aurai d’ailleurs la chance de travailler avec deux d’entre eux, qui seront à Marryatville Primary où j’interviens également.

 

Pendant leur premier jour d’accueil, j’ai donc été invité à présenter brièvement mon projet Jules Verne, et parler de mon vécu en tant qu’enseignant réunionnais dans un établissement australien. Je leur ai expliqué ma démarche, leur ai parlé de mes responsabilités à MHS et MPS, tout en soulignant les différences entre nos systèmes éducatifs, l’importance de la technologie ici, la conduite de classe peut-être plus détendue, moins « académique » que chez nous, puis je leur ai montré ce blog ainsi que mon blog voisin (englishabc).

 

Cet expérience sera très utile à ces futurs enseignants j’en suis sûr. Les conditions me semblent bonnes (leur billet d’avion/visa/logement est pris en charge, ce qui n’est pas négligeable), et ils ne pourront que bénéficier de cette immersion.