Affaire Marion Fraisse : l’Education nationale jugée responsable pour 1/4

Il y a quatre ans déjà, Marion Fraisse, collégienne victime de harcèlement se suicidait par pendaison à l’âge de 13 ans. Son calvaire avait été double : harcèlement scolaire et cyber harcèlement via Facebook. Ses bourreaux ? Des « camarades » de classe. Le lieu central de son mal de vivre : son collège. Apparemment les dispositifs de lutte conte le harcèlement n’étaient pas au point dans cet établissement : une désorganisation au moins puisque plusieurs élèves connus pour être des acteurs de violence seraient restés impunis.

Cette élève de 4e C avait pourtant laissé deux enveloppes sur son bureau, dont une adressée à son établissement. Elle y détaillait ses souffrances ainsi que les humiliations, les insultes parfois subies en plein cours. Elle y désignait nommément ses bourreaux. Nora Fraisse, sa mère,  a écrit un livre : Marion, 13 ans pour toujours  qui a donné lieu à un film éponyme réalisé par Bourlem Guerdjou,  diffusé le mardi 27 septembre 2016 sur France 3 dans le cadre d’une soirée spéciale consacrée au harcèlement scolaire. Elle se souvient « Sur une seconde enveloppe, elle a écrit : « Mes meilleurs souvenirs avec vous », mais celle-ci est vide. »  Suite au décès de sa fille, Madame Fraisse a créé une association Marion La main tendue pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise…

Association contre le harcèlement sous toutes ses formes

Cette maman dénonçait également le silence plus que troublant de l’équipe de direction et des enseignants suite au deuil qui avait touché sa famille. C’est avec le rappel de ces faits que la décision de justice du 26 janvier 2017 prend tout son sens.

L’État a en effet été jugé partiellement responsable du suicide de l’adolescente. Par le biais du site Lirelactu.fr, accessible depuis tous les établissements scolaires de France, nous avons pu consulter un article paru dans le Figaro du jeudi 2 février 2017 où il est indiqué que « ces alertes faites par les parents auraient dû, selon les juges, conduire le personnel à porter une attention particulière aux deux attroupements menaçants survenus dans l’enceinte du collège le 12 février 2013 et visant à chaque fois Marion. Évoquant « une absence de réaction appropriée » et estimant qu‘il y a eu un « défaut d’organisation du service public », les magistrats ont toutefois atténué la responsabilité de l’Éducation nationale en relevant que ces violences déterminantes s’étaient déroulées sur une seule journée et qu’une majorité des menaces avait été adressée via « les sites électroniques ». Une partie du calvaire de Marion lui avait donc échappé. « L’État est responsable à hauteur de 25 % », note Maître Laurent Ayache, avocat de la famille pour ce volet administratif. « Reste », dit-il, « les 75 % restants ». »

Moralité : le harcèlement, il faut en parler sinon, il ne s’arrête pas.

Attention : ce que vous dites peut blesser, mener au suicide lorsque cela devient répétitif et volontaire. Refuser de voir et de témoigner est un délit de complicité…

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