PRESS'QU'ISLE

Dans le cadre de l’Éducation à la Vie Affective et Sexuelle, des séances ont été proposées conjointement aux élèves de 3e du Collège de l’Isle et aux élèves de 2nde du Lycée Polyvalent Galilée de Vienne durant toute cette première semaine 2024 de reprise scolaire. Sous la forme d’un spectacle conférence, la comédienne Cécile LEOEN a conté ce qui, durant son enfance, son adolescence et ses premiers émois, a façonné le fait d’être née au féminin. « Une fille comme les autres » ?

La conférence gesticulée « Une fille comme les autres« , c’est un format de spectacle tout nouveau pour les élèves de 3e que nous sommes. Du théâtre mais pas seulement, puisque, au-delà du jeu comique ou sérieux, la comédienne nous apporte un contenu argumenté, au moyen d’affiches, d’objets et de données statistiques. Jouant avec les situations, ses souvenirs mais aussi le public, elle aborde de manière vivante et parfois virulente, des thèmes souvent tabous comme le clitoris, les règles, les injonctions sexistes et même la culture du viol. Quelques chiffres nous ont marqués : sur 94 000 viols ou tentatives de viols perpétrés contre des personnes entre 18 et 75 ans, seuls 20 900 font l’objet d’une plainte officielle. Au final, 683 condamnations sont effectives, soit bien moins par année que pour des vols de voiture. Combien d’autres avant la majorité et combien d’autres jamais dénoncés ?!

Dès le début de son intervention de presque deux heures, le ton est donné. Elle n’a pas peur d’appeler une vulve, une « chatte » et un pénis, une « bite » ! Nous sommes tout de suite dans le vif du sujet et certains et certaines d’entre nous ont pu se sentir gêné.es, d’où quelques rires contenus ou nerveux et des regards parfois fuyants… L’emploi de termes vulgaires ou très imagés n’est pas destiné à choquer mais à nous faire réagir. En parlant comme nous à certains moments, elle se met à notre niveau de compréhension. Les filles ont trouvé en Cécile LEOEN une porte-parole de la cause féministe, pourtant les garçons n’ont pas été oubliés dans son approche évasienne (et non pas évasive) ! Son propos s’adresse autant aux filles qu’aux garçons car, par son témoignage et ses réflexions, elle apporte une connaissance et une attention qu’elle n’a pas reçues lorsqu’elle avait notre âge. Elle déplore qu’en France, au lieu des 21 heures d’EVAS attendues et obligatoires dans l’enseignement secondaire, seules 2.7 soient assurées en moyenne.

Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre en arrivant… et nous sommes reparti.es avec de quoi réfléchir. Chacune et chacun, avec ses doutes, ses interrogations, ses croyances, son corps en pleine métamorphose…, va pouvoir repenser à ce qui a été dit, montré, commenté. Les stéréotypes ont la vie dure mais on ne pourra plus dire qu’on ne savait pas…

Ko2ze et OkuniD