Jeudi noir…

Depuis 2015, chaque premier jeudi suivant le retour en classe après les vacances de la Toussaint, l’Éducation nationale organise une journée de sensibilisation et de lutte contre le harcèlement (cyberharcèlement et autres harcèlements).

Chaque établissement propose à l’occasion de cette journée, une ou plusieurs actions destinées aux élèves. Des initiatives sont prises pour nous permettre d’aborder ce problème et de nous remettre en question. Selon les collèges ou lycées, on peut trouver une table thématique au CDI, un affichage dynamique avec une vidéo qui défile, des affiches réalisées par des élèves exposées dans les classes ou dans un endroit stratégique, ou encore de possibles interventions de professionnel.les, etc…

Le terme «harceler » vient de l’ancien français « herseler » qui signifie « tourmenter » ou « malmener » ;
ce mot a été défini par Dan Olweus, un professeur de psychologie à l’université de Bergen, en Norvège, en 1990.

Il est important de communiquer à propos de ce fléau mais à force d’en entendre parler, on peut aussi avoir tendance à tout considérer comme du harcèlement. Ainsi quelques moqueries isolées ou une dispute ponctuelle ne constituent pas forcément un acte de harcèlement.

Cette année, pour la première fois, à l’initiative du Ministère de l’Éducation nationale, un questionnaire a été conçu pour « donner la parole aux élèves ». Le décret du 7 novembre 2023 précise les modalités de ce nouveau dispositif nommé « Enquête harcèlement ». Ce questionnaire, adapté pour chaque tranche d’âge, sera désormais distribué au moins une fois par an aux élèves du CE2 à la terminale. Il nous a été proposé de le compléter le 16 novembre dernier.

Bien qu’anonyme, cette grille d’auto-évaluation remplie par l’élève doit permettre aux chefs d’établissement et aux professeurs d’avoir une vision plus précise des faits de harcèlement à l’échelle d’une classe, d’une école ou d’un établissement. Et d’adapter en conséquence les mesures de prévention et de prise en charge.

Avant cela, le projet pHARe a été mis en place au collège. C’est un plan global de prévention et de
traitement des situations de harcèlement entre élèves. Une équipe est constituée dans chaque établissement, sur la base du volontariat parmi les membres de la direction, CPE, professeur.es, AED et tout personnel sensibilisé à la cause… On reconnaît les ambassadeurices à leur bracelet vert : #touscontreleharcelement


Cette équipe a droit à une formation en interne de deux jours au moins. Dans notre collège, les ambassadeurices contre le harcèlement à l’école, adultes et élèves, ont bénéficié d’une formation avec Sandra Baudin, une psychopraticienne, spécialiste comme Emmanuelle Piquet, de la thérapie brève stratégique selon l’École de Palo Alto..

L’originalité de cette démarche réside dans le fait d’amener les élèves en proie à des violences scolaires à changer de posture, pour ne plus être des victimes mais acteurs et actrices de leur défense. Pour que la peur change de camp, il faut savoir substituer à la violence des réactions d’humour et d’autodérision qui désarment les agresseurs puisque leur cible n’est plus atteignable. Un travail collaboratif de réparation.

Un numéro vert (comme le bracelet des ambassadeurices) reste indispensable pour signaler tout acte de harcèlement, en tant que témoin ou victime : le 3020 (harcèlement et cyberharcèlement).

La clé est en vous ! En attendant, ne vous laissez pas harceler par… le harcèlement !

Poisson clown

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