Marine à Madrid

Faites une photographie (format horizontal) depuis la fenêtre de votre chambre, et donnez-en une légende.

Voilà la consigne envoyée à nos huit étudiants en mobilité. Par retour de mail, Marine nous envoie sa photographie, accompagnée d’une légende.

Madrid, Photo Marine P.

« Petit immeuble d’une rue calme du quartier de Lavapiès, raconte Marine, tout proche du métro La latina. Je suis perchée au quatrième et dernier étage. Les seules fenêtres que je possède sont des velux, difficile alors d’apercevoir l’extérieur. Je peux juste sentir la chaleur des rayons du soleil qui traverse les vitres et voir le ciel et ses quelques nuages. L’appartement est mansardé et ne mesure pas plus de 9m², il m’est encore difficile de me l’approprier. »

Voilà une mise en contexte à partir du lieu dans lequel elle va, durant l’année universitaire, apprendre à voir la ville de Madrid.

 

Se déplacer en ville 3.0 : franchir les limites du ridicule

Le président Emmanuel Macron dans les rues de Copenhague, 29 août 2018, photo AFP

Le déplacement en « mode doux » est à la mode dans les plus hautes sphères de l’Etat. Bien entendu il s’agit de la bicyclette, objet centenaire qui a fait ses preuves, qui plus est dans une des villes les plus cotée en matière de cycle. Le vélo incarne à la fois un esprit jeune et sportif, distingué et « dans le coup ». C’est aussi le signal que la terre souffre.

Cela dit, les moyens de transport individuels ont largement débordé des formes traditionnelles de la bicyclette ces dernières années. Très subjectivement, cela nous permet d’aborder la question du déplacement en ville à travers une revue d’objets pensés pour le déplacement dit « intelligent ». J’utilise pour cela un site de vente en ligne.

Topmate Mini vélo électrique ES-30 Gris – 599 euros
JX SMLRO Vélo électrique avec Deux Batteries Tricycle Électrique Vélo Scooter 14 Pouces 250 W 36 V 14.4A H – 1539 euros
6.5″ Self Balance Board Bluewheel HX420 Smart APP Hover Scooter – 249 euros

Les overboards sont de plus en plus souvent utilisés par les enfants dans leur version « jouet ». Un adaptateur permet d’ajouter une roue et un siège, ce qui rend l’objet plus attrayant à la manière d’un karting. La position debout nécessite une stabilité et un équilibre qui peut poser problème dans l’espace urbain, notamment au moment du franchissement des voies.

Inmotion P1F Mini-Scooter Mixte Adulte, Noir/Or – 900 euros

On assiste à la présence d’objets de taille réduite allant de pair avec le besoin de le stoker facilement et n’importe où. Reste un objet lourd et parfois encombrant du fait de l’électrification et du poids des batteries. Dès l’instant où la vitesse dépasse les 25 km/h, la réglementation impose le port du casque et la circulation sur la route exclusivement.

INMOTION V10F Gyroroue électrique Mixte Adulte, Noir – 1790 euros

Tous ces véhicules ont en commun d’être électrique, c’est-à-dire de consommer de l’électricité stockées dans des batteries. Disons le tout de suite, le partage de la route avec des véhicules pouvant dépasser les 30 tonnes pose problème. Le pilote ne dispose d’aucune armure comme il peut en être pour les motards, par exemple. Le corps reste vulnérable, d’autant plus que les pilotes sont souvent en costume, puisque ces objets s’adressent avant tout aux businessmen et aux professions du secteur tertiaire, nous dirions également au monde urbain, dans toute son urbanité.

Tous ces objets ont en commun un « vide juridique » sur leurs positions dans l’espace urbain vis-à-vis des autres usagers, piétons, cyclistes et chauffeurs. Faut-il être spécifiquement assuré, et faut-il porter un casque ? Peut-on rouler sur les trottoirs ou les pistes cyclables ? La motorisation offre la possibilité d’une allure plutôt rapide, et parfois supérieure à 25 km/h. Dans ce cas, les pistes cyclables ne sont plus appropriées, mais la voie publique l’est-elle pour autant ?

L’accidentologie est en manque de données et il faudra attendre encore quelques mois ou quelques années pour savoir si ces modes de transports sont plus sûrs ou plus dangereux que les modes « traditionnels ». Restes qu’ils sont assez rares, ce qui renforce cet aspect distinctif.  Enfin, la question du ridicule posée à la manière d’un concept sociologique permet de penser que l’enjeu central reste celui de la distinction. Vouloir se montrer autrement, par un objet surprenant, et surprendre à son tour. L’individu est au cœur de cette pratique. Par exemple, la monowheel, que les adeptes nomment « gyroroue » fait partie des objets ostentatoires autant que procurant une distinction. Faut-il être jeune et en forme physique pour oser se tenir debout sur plusieurs kilomètres ? Faut-il ne pas avoir peur du ridicule ?

Nous pourrions amorcer une étude dans ce sens, et poser la question à brûle pourpoint. Dans le même temps, n’est-il pas curieux de revoir ce déploiement d’objet étonnants comme nos ancêtres ont pu le voir au début du XXe siècle ? Pour preuve, voici quelques illustres objets roulants.

18-12-13, Parc des Princes, bicyclette Bunau-Varilla [vélo torpille, l’ingénieur Bunau-Varilla et Marcel Berthet] : [photographie de presse] / [Agence Rol] – BNF
[24/6/20, Parc des Princes, jubilé en l’honneur du cycliste Thorwald Ellegaard], Marcel Durand [sur un monocycle et, sur sa petite bicyclette, le] jeune Evrard : [photographie de presse] / [Agence Rol] – BNF

C’est la rentrée ! Première séance le 19 septembre

Plage de Narbonne-Plage avant la rentrée, août 2018, photo NJ

Tout d’abord, voici le Programme 2018-2019 tel qu’il est proposé en première lecture. Quelques aménagements auront peut-être lieu dans le courant du semestre, mais rien de très essentiel. Il est calibré pour douze étudiants, notamment concernant le suivi au second semestre. Nous avons intégré les cinq séances en matinées destinées aux étudiants de retour de mobilité. Ces séances seront utile aux S9 comme aux S7 qui verront en amont comment structurer leur pensée pour en produire un mémoire…

Cette rentrée s’accompagne également en ouverture du séminaire d’une lecture intitulée Des paradigmes en sciences sociales  constituée de deux articles de Francis de Chassey, publiés respectivement en 1997 et en 2003. Le sociologue s’intéresse à un débat passionnant centré sur les paradigmes des sciences sociales et notamment le vieux conflit entre le modèle holiste et le modèle de l’individualisme méthodologique. Il dresse également le panel des modèles de pensée utilisés depuis Auguste Comte ou Émile Durkheim, et bien sûr, à l’orée des années 2000. Son recul historique lui permet de mesurer l’impact d’un modèle au détriment d’un autre, à travers une analyse historique, économique et politique qu’il articule dans ce qu’on appelle généralement le contexte.

Plage de Narbonne-Plage avant la rentrée, août 2018, photo NJ
« La société est-elle une totalité qui est toujours plus que la somme de ses parties, c’est-à-dire que le comportement et les représentations des individus qui la composent, ou n’est-elle en définitive que l’effet d’agrégation de ces comportements et représentations individuelles, soit d’une multitude de choix rationnels individuels ?  » nous demande Francis de Chassey. Voilà une question auxquels les étudiants devront répondre et se positionner. Ces deux articles se complètent car ils portent sur la même thématique. Il y a donc des redondances et des précisions qui font qu’il n’est pas inutile de s’abstenir de les lire. Certains étudiants trouveront ces textes compliqués, mais c’est pour bien montrer les enjeux au centre des sciences sociales. Une ville n’est pas un assemblage d’immeubles, mais la mise côte à côte d’institutions, et tout ce qui fait société (suivant le paradigme) avec, c’est-à-dire les gens.

 

 

Pourquoi regarder les animaux ? Un ethnologue à PlanetOcean ;-)

Public devant l’aquarium aux requins, Planet Océan, Montpellier, photo NJ

Ce titre renvoie directement à l’ouvrage que John Berger publia en 2011, qui est en réalité un recueil de textes rédigés entre 1974 et 2009. Ce penseur (1926-2017) attirait l’attention sur le fait que ce que nous regardons en allant au zoo, c’est nous-même. Il ne s’était pas trompé si l’on en juge par la teneur de l’image prise à l’aquarium de Montpellier cette semaine.

J’ai vu une femme en vidéo-conversation avec une amie qui montrait le vaste écran de verre nous séparant du monde aquatique. Elle faisait une visite à distance. Au même endroit, des dizaine de personnes saisissant leur téléphone cellulaire à la recherche d’une prise de vue, faisant de grands gestes, ne se souciant plus des autres visiteurs pourvu que leur cliché soit « réussi ». J’ai vu d’autres personnes la main serrée contre la poignée d’une perche attentives aux mouvements des poissons colorés, mais plus au reste. J’ai vu d’autres personnes, souvent des femmes, se photographiant elles-mêmes à l’aide de la fonction ad hoc : le selfi. On prend les enfants devant les vitres, avec pour arrière plan un poisson. Peu importe, les noms ne sont ni lus ni mémorisés. On reste dans l’à peu près. Certains s’essaient à la devinette, mais se trompent souvent, même devant les requins. J’ai vu énormément de gens se photographier et photographier à l’aide de leur téléphone. Ces actes répondent-ils au besoin insatiable de saisir, ou de cumuler ces micro-événements de leur journée ?  Pour se souvenir une fois rentré chez eux, ou pour témoigner de ce bon moment passer à ne pas voir, mais à filmer, flasher ou shooter. Enregistrer toute sa vie, voilà le vrai sujet. Malgré tout, les gens restent seuls et ne communiquent pas entre eux (sauf à l’intérieur de leur famille).

Dans ce texte écrit en 1977, John Berger aborde la question des limites entre l’homme et l’animal. Il écrit que le zoo est apparu au moment où l’animal en peluche (l’imitation) faisait son apparition. C’est aussi à cette période que les espèces commencèrent à disparaître. « Les zoo publics sanctionnaient le pouvoir colonial contemporain. La capture d’animaux figurait symboliquement la conquête de terres lointaines et exotiques (p. 44-45) ». Cependant les zoo ont aujourd’hui repensé leur rapport à leur histoire et certaines espèces ne vivent quasiment plus à l’état naturel. Le zoo reste le seul espoir de voir « vivant » ces animaux.

« Les animaux s’avèrent rarement à la hauteur des réminiscences adultes, tandis qu’aux enfants ils apparaissent la plupart du temps étonnamment mous et ennuyeux (p. 48) ». A l’intérieur des aquariums, le regard est beaucoup plus complexe à analyser car l’œil du poisson ne cligne pas. A-t-on l’impression de croiser quelque chose en croisant l’œil d’un requin ? Ou bien est-il comme le lion au zoo inerte à notre présence car dépecé de son instinct animal qui le consacrait jadis roi de la jungle ?

« Le zoo est un révélateur de la relation entre l’homme et les animaux » nous dit John Berger. Mais c’est aussi un révélateur des comportements de l’espèce humaine. Dans la seconde partie des bâtiments, Planet Océan abrite un espace dédié à l’espace. J’ai été confronté à une scène qui en dit long sur les comportements humains et sur ce que viennent chercher les gens. Devant un grand écran des gens se trémoussaient en regardant leur image restituée à partir d’une caméra infra-rouge. On ne devinait que le contour des corps, les parties non protégées par des vêtements prenaient une couleur rouge alors que les parties protégées étaient vertes, en passant par le jaune. Chacun bougeait ses bras et ses jambes en essayant de se repérer sur l’écran. Ensuite, armé de son téléphone cellulaire, chacun prenait des photos de ces scènes qui visiblement comblaient d’avantage les « visiteurs » que les précédentes scènes devant les aquariums.

« Le zoo ne peut que décevoir » nous dit encore John Berger, car « le visiteur de zoo non accompagné se retrouve seul » (p. 54). Comme on le perçoit c’est avant tout soi-même le centre d’intérêt principal, et finalement se voir, se filmer ou se photographier sont les raisons qui motivent cette théâtralisation.

 

=> John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?, Editions Héros-Limites, 2011

 

La ville rêvée

La Tentation de Saint Antoine. RF3936. Huys Pieter (vers 1520-vers 1577). Huile sur toile, 70 x 103 cm. Localisation : Paris, musée du Louvre. (C) RMN / Gérard Blot

 

La ville rêvée, non pas celle dont on rêve, mais celle que l’on voit en rêve. Voilà un projet passionnant que l’on pourrait constituer à partir de la création d’une onirothèque et de récits parallèles. Cette bibliothèque qui rassemble les rêves des gens au sujet de la ville pourrait nous permettre de mesurer l’écart entre « la ville rêvée » celle que chacun de nous souhaiterait ou imaginerait, et celle qui apparaît dans nos rêves. En soit, l’écart mesuré pourrait être très intéressant.

Pour collecter les rêves, il faut un certain entrainement, car les rêves sont fugaces et s’évaporent le matin à notre réveil. Des techniques existent pour collecter ce genre de matériaux. L’une d’elles consiste à consigner dès le réveil les derniers éléments du dernier rêve sur un carnet, et d’essayer de se remémorer le rêve dans son intégralité. Petit à petit et avec patience, il est ainsi possible de constituer une onirothèque personnelle. Chaque rêveur doit être identifié sociologiquement, à travers une « biographie sociologique », comme le soumet Bernard Lahire. Je n’entre pas dans le détail ici.

Dans les techniques de l’entretien, cette méthode consiste à relancer la personne en essayant de s’approcher de détails. Il ne s’agit d’interpréter les rêves, mais de guider le rêveur sur les détails. Car nous avons besoin de détails pour cerner avec la meilleure acuité possible la ville dont nous rêvons. Une des grosses difficultés du rêve c’est qu’il ne peut être appréhendé qu’à travers le récit, et donc à travers une forme plus ou moins romancée, censurée, modifiée du rêve.

Salvador Dali, Banlieue de la ville paranoïaque-critique, 1936, DR

 

Ensuite, nous pourrons rechercher les origines des matériaux de nos rêves. Où puisons-nous nos sources ? Dans les films, dans les livres, dans notre créativité ? Et quelles sont les différences d’avec la réalité ? Les villes rêvées sont-elles simples et banales ou bien extra-ordinaires et délirantes ? Le plus souvent, dans un rêve, on ne perçoit pas la ville dans son entièreté, mais à un endroit : cela se passe dans un magasin, dans la rue, sur une place, etc. Pouvez-vous décrire cette place ? Quels sont les éléments caractéristiques ? Quels en sont les liens avec la réalité vécue ?

Il existe de nombreux témoignages d’auteurs racontant leurs rêves, ou de peintres ayant pris le rêve comme médium, comme le montre Nicolas Heckel, à qui j’ai emprunté l’image de Jérôme Bosch. Mais le plus actuel et important travail revient au sociologue Bernard Lahire qui vient de publier le premier tome d’une enquête sur le rêve.

Près de 500 pages pour élaborer un programme de recherche pour une sociologie du rêve, voilà de quoi bien terminer l’été. Page 97, je note : « un rêve ne peut donc être correctement interprété si le récit de rêve n’est pas articulé aux dispositions incorporées du rêveur dont une partie a pu commencer à être formée dès la petite enfance, à l’état de sa problématique existentielle dans la période où il rêve […], aux éléments contextuels déclencheurs du rêve dans le passé immédiat […] et au cadre du sommeil dans lequel prennent forme les images animées du rêve ».

Pour nous aider à collecter et à décrypter ces rêves, voici plusieurs ouvrages qu’il serait important de parcourir, avant ou pendant la lecture du travail de Bernard Lahire qui apporte un regard critique à l’histoire de cet objet :

=> Freud Sigmund, L’interprétation des rêves, (1899), Paris : Points, 2013

=> Jouvet Michel et Gessain Monique, Le grenier des rêves : essai d’onirologie diachronique, Paris : Odile Jacob, 1997

=> Jung Carl Gustav, Sur l’interprétation des rêves, Paris : Livre de Poche, 2000

=> Lahire Bernard, L’interprétation sociologique des rêves, Paris : La Découverte, 2018

Repousser les limites : l’exemple de la musique spectrale

Rebecca Wenham, violoncelliste, interprète une œuvre de Kaija Saariaho intitulée Sept papillons, 2012, DR

Comment l’intérêt pour la musique contemporaine peut-il aider à comprendre la question des limites face à la Ville ?

Partir d’une idée simple et l’exploiter d’un domaine à l’autre. Voilà comment ce billet commence. Faire des aller-retour entre avant et maintenant, entre le courant moderne, et nos jours, entre la musique contemporaine et l’architecture moderne.

 

Rebecca Wenham, violoncelliste, interprète une œuvre de Kaija Saariaho intitulée Sept papillons, 2012, DR

Quelle école ou quel courant se rapproche-t-il le plus de ce style de musique ? Le déconstructivisme ? Le spectralisme ?

Selon les propos de Florent JEDRZEJEWSKI, dans sa thèse consacrée à la musique spectrale chez les percussionnistes, notre compositeur finlandaise Kaija SAARIAHO évolue dans le courant de la musique spectrale. Nous avons déjà dépassé le déconstructivisme.

Ce courant qui consiste à utiliser dans sa totalité « la manière spectrale de traiter les possibilités sonores spécifiques de chaque instrument » (Jedrzejewski, p. 140) permet de repousser les limites instrumentales comme celles de l’écriture. Il ne s’agit pas simplement de déconstruire, mais d’utiliser l’ensemble du spectre de chaque instrument. « Par leur recherche des qualités spectrales des sonorités, les compositeurs de ce mouvement ont dégagé des propriétés qui leur permettent de mélanger les sons en se fondant sur les caractéristiques de leurs spectres » (Jedrzejewski, p. 145). Il y a par conséquent un au-delà de la musique, que l’architecture, semble-t-il, n’a pas encore atteint.
Si l’on considère la ville dans son aspect spectral, cela reviendrait à réinventer le rapport à la norme établie en la dépassant. Les règles figées sont transgressées, dépassées pour aboutir à de nouveaux usages, mais également à de nouvelles règles. Par exemple, l’utilisation d’un espace vacant comme lieu de rencontre ou de co-voiturage, transformer pour un temps une rue en fête de quartier. Pour faire évoluer la ville, il faut forcément revoir les règles et les renouveler. Définir de nouveaux usages et de nouvelles limites. C’est ce que cette musique semble évoquer.
Dans le domaine de l’architecture, posons-nous la question des squats et de la réécriture de ces architectures dans leurs usages. La réglementation n’offre pas cette possibilité de développement humain que l’on pourrait penser attendre d’une ville spectrale.
Aucune réponse définitive ne viendra de ce billet. Je lance cette question qui trouvera peut-être une réponse dans un ailleurs et plus tard.
=> JEDRZEJEWSKI Florent, Le son dans le son : les percussions dans la musique spectrale, Thèse sous la direction de Pierre MICHEL, Université de Strasbourg, 2014
=> SEAY Albert, La musique au Moyen Age, Arles : Actes Sud, 1988

Marion, Clara, Marie, Paul, Pauline, Marine, Valentine et les autres

Marion lors du rendez-vous d’avant le départ, photo NJ

Ils ou elles sont sept étudiants et étudiantes à partir un an à l’étranger et à s’être inscrits dans notre séminaire. Nous leur souhaitons bonne chance pour leur installation et leurs premiers pas dans cet environnement nouveau. Après le dépaysement des premiers jours, viendra le sentiment de familiarité, et peu à peu l’apprivoisement de l’immeuble ou de la maison, de la rue, du quartier, puis de la ville. Les habitudes vont s’imprégner dans les postures et les manières de faire, sans que l’étudiant s’en aperçoive. Ce que Leonardo Piasere nomme la perduction.  J’y reviendrai.

Avant de partir Marion a rédigé un petit message :

« Cette première année de Master, je l’imagine riche d’un point de vue pédagogique mais surtout culturel. Le choix de mon thème de mémoire m’est apparu comme une évidence. Partir sur un autre continent est l’occasion de découvrir de nouveaux lieux, une nouvelle ville. J’ai hâte de parcourir ces paysages et ces villes d’Argentine, particulièrement Santa Fe où je vais passer les dix prochains mois de ma vie d’étudiante. C’est avec un mélange d’appréhension et d’excitation que je prépare mon départ. »

La marge, la foule et le libre arbitre en question

« Le capitaine et gardien de l’équipe de France Hugo Lloris brandit la Coupe du monde, à l’arrivée à Roissy le 16 juillet 2018 » photo Thomas Samson, AFP, La Dépêche, DR

Quelle marge a-t-on pour exprimer son libre arbitre lorsqu’il y a mouvement de foule ? Telle est la question que je me suis posée en voyant le résultat de la dernière coupe du monde de football. A Toulouse, La Dépêche annonce 200.000 personnes dans les rues de la ville pour fêter l’événement sportif.

Pour tenter d’y répondre, je m’appuie sur le travail du sociologue Jean Stoetzel, qui travailla en son temps sur la psycho-sociologie des foules. Le comportement des individus lorsqu’ils composent une foule est-il de l’ordre de l’individu ou bien d’autre chose ? Au-delà des phénomènes psychologiques qui caractérisent chaque individu, d’autres phénomènes d’ordre sociologiques ne sont-ils pas en jeu ? Voilà le genre de questions qu’il se posait.

Comme tout phénomène collectif, la foule exprime une somme d’individualités qui dépassent la psychologie individuelle. « Quand la conduite devient franchement collective, c’est après réception d’un message rationnel que tout le monde a reçu et compris en même temps : il y a simultanéité, non interaction » nous dit Jean Stoetzel en faisant la critique de ses prédécesseurs. En cela, il propose une autre vision des choses, car pour lui la psychologie individuelle n’est pas la même que celle des « hommes en foule ». « Le seul fait de faire partie d’une foule modifie l’individu » écrit-il. Dans le cas qui nous intéresse, l’équipe de France de football vient de gagner la coupe du monde. Le message est clair et rationnel, et la foule va s’organiser pour montrer sont contentement.

Les supporters en liesse (détail), photo La Dépêche, DR

« Placé dans une foule, même une assemblée d’élite, les individus les plus intelligents acquièrent une mentalité de barbares et de primitifs » nous dit-il encore. La foule agit comme un seul homme, pourrions-nous dire, et l’étude de quelques débordements nous permettra d’en mesurer l’importance. L’individu n’est plus maître de lui, et son libre arbitre a volé en éclat. Reprenant les analyses de Le Bon, Stoetzel démonte les mécanismes des mouvements de foule qu’il regroupe en trois thèmes que je reprends ici.

En premier lieu, l’unanimité, qu’il appelle loi mentale des foules. Il écrit que « dans une foule, les émotions, les convictions, les interprétations, les intentions, les actions des individus sont unanimes. Et cette unanimité s’accompagne de la conscience d’elle-même, entraînant comme conséquences le dogmatisme et l’intolérance, un sentiment de puissance irrésistible, et aussi une idée d’irresponsabilité. » « On a gagné ! » scandent les supporters de l’équipe de France. Quand on est dans une foule, on finit par perdre toute notion de responsabilité individuelle, une sorte d’ivresse nous envahie et notre libre arbitre disparaît. Mais c’est aussi l’agression de deux individus portant un drapeau « autre que le Français » qui sont pris à partie et agressés, comme le rapporte le témoignage d’un lecteur impliqué (voir l’article du 16 juillet). Dans ce cas, la foule fait obstacle à tout ce qui se positionne contre ses valeurs.

En second lieu, Stoetzel nous dit que « les individus en foule sont toujours sous le coup d’émotions, et ces émotions sont soudaines, simples, extrêmes, intenses et très changeantes ». Cela peut expliquer qu’une centaine d’individus se soient jetés du haut des ponts dans la Garonne, ou que certains individus se soient donnés en spectacle.

En troisième lieu, « les foules pensent et raisonnent, mais leurs pensées sont simplistes et leurs raisonnements rudimentaires ». Chaque supporter reprend à peu près les mêmes idées se résumant en « Ça fait tellement plaisir, c’est une belle France qu’on a. Tout le monde est joyeux, tout le monde est cool » ou encore « On est super fiers de cette équipe, ils sont vraiment devenus nos joueurs ». Les expressions marquent le ton et le prénom, l’âge et parfois la profession donnent ce sentiment que le collectif déborde des catégories sociales. Mais c’est aussi cet homme qui agresse une femme souhaitant entrer dans la fan zone, espace sans doute réservé aux hommes, tout du moins dans sa représentation. Posons-nous aussi la question de la représentativité de la population française dans cette démonstration patriotique.

Sans une enquête sociologique précise, il est difficile de faire ressortir certains aspects représentatifs d’une idéologie nationaliste. S’agit-il de phénomènes marginaux ou bien cet esprit est-il partagé plus largement ? Les français sont-ils les seuls à fêter cet événement mondial ?

Image de La dépêche publiée le 16 juillet 2018, republiée ici à titre scientifique et culturelle

Quelques débordements rapportés par la presse locale témoignent de ces comportements collectifs. L’étude des marges est ici signifiant. L’exemple des plongeons dans la Garonne du haut des ponts d’une centaine de « supporteurs » montre ce besoin d’imiter le meneur, forcément un homme. Notons au passage l’emploi du terme francisé qui n’est jamais utilisé au féminin (supportrice ou supporteuse). Le meneur est indispensable pour canaliser la foule et pour la guider. « La foule est un troupeau qui ne saurait se passer de maître » ajoute-t-il. Mais sans une enquête in situ nous ne reprendrons cette analyse qu’à titre spéculatif. Malgré tout, les nombreux matériaux diffusés par la voie de l’Internet permettraient une approche plus objective de ce phénomène. A chacun de s’en saisir…

 

=> Les Bleus champions du monde font le retour triomphal en France

=> 200 000 personnes fêtent la victoire de Bleus à Toulouse sur fond d’alcool

=> Victoire des Bleus : quelques dérapages lors d’une nuit de fête très arrosée

=> Jean Stoetzel et le phénomène des foules

 

 

 

 

Ville, musique et guitare

Poster élaboré dans le cadre du colloque « Quand la ville s’électrise »,

La musique ne date pas d’hier, et les témoignages sont nombreux pour indiquer qu’elle pourrait être à l’origine du langage (Leroi-Gourhan). Produire des sons et les répéter. Reconnaître ces sons et les apprécier, voilà le démarrage du « tube ». Les musiques accompagnent les récits, ceux des explorateurs comme les grands faits divers de tout temps.

Alors lorsque l’on s’intéresse à la ville, il peut être légitime de se questionner sur le rapport que peuvent entretenir certains instruments avec la ville dans sa globalité. On nous dit « ville globale », « ville mondiale », mais alors qui sont les instruments capable d’évoquer cette globalité ?

Il y a quelques temps, j’avais répondu à un appel à communication sur le thème « Quand la guitare s’électrise » de la Cité de la Musique à Paris. Ce billet sera l’occasion de revenir sur cette proposition et d’amorcer quelques pistes possible en matière de recherche. Parallèlement, les illustrations proviennent d’un corpus « le coin guitare » que je collecte à partir d’images de forum.

Le coin guitare, photographie récupérée sur un forum, photo X

Une première recherche concerne le rapport entre la ville et la guitare électrique. A priori, il pourrait être facile de penser que la guitare électrique côtoie la ville, dès son introduction, au début des années 1930. En effet, l’arrivée des premières guitares amplifiées dans les orchestres de jazz, avec Charlie Christian, notamment, évoque davantage la ville que la campagne. Les grandes formations se produisent en ville, et les thèmes musicaux sont souvent en lien avec la ville. Dans le domaine du blues, un guitariste comme Robert Johnson clame son amour pour Chicago (Sweet Home Chicago) alors qu’il n’a encore qu’une guitare à cordes en acier, et non électrifiées. Cependant, ce tube de l’époque sera repris par de nombreux groupes de blues ou de rock par la suite (Blues Brothers). Le lien entre électrification et ville n’est donc pas si évident. J’ai donc demandé à des musiciens de réfléchir à cette question.

Pour ce faire, j’ai contacté différents guitaristes en leur posant la question de savoir si la guitare électrique était plutôt du côté de la ville que du côté campagne. Les réponses ne sont pas tranchées puisque certains mettent le blues du côté de la campagne alors que le rock est clairement du côté de la ville, de même que le jazz.

Amédée Ozenfant, Fugue, Guitare et Architecture, 1922

L’invention de la guitare électrique a eu lieu dans un contexte d’évolution technique considérable, du domaine de l’amplification et la production et à la diffusion des sources sonores. Parallèlement, de nouveaux genres musicaux sont nés ou se sont confortés grâce à l’apport des musiques amplifiées. La guitare électrique est un instrument qui vit parfaitement en solitaire, lorsqu’elle n’est pas accompagnée d’un groupe de rock ou de jazz.

Le coin guitare, photographie récupérée sur un forum, photo X

Poser la question à des guitaristes, repérer dans les écrits le rapport entre le guitariste et la ville, comparer les thèmes abordés au style musical et au genre musical. S’intéresser aux guitaristes et à leurs compositions. Dans quel contexte la ville est-elle au centre de la composition .

Exemple, Paul Davies dans New York Trader renvoie au trader de New-York, la ville est précisément définie et la fonction aussi (le commerce), Machine Do It Now, renvoie au monde de la machine que l’on peut rapprocher le la ville… La ville est pleinement présente.

Art Zoyd dans Les fourmis de Rocco Fernandez, la guitare est utilisée comme métaphore des gens courant comme des fourmis dans la ville. Ici en son clair, Gibson Les Paul à l’époque. La guitare est associée à la ville.

La guitare électrique est aussi associée à la fée électricité, et par conséquent à une certaine idée de l’émancipation urbaine. La ville électrique avec ses faubourgs éclairés et ses tramways, eux-mêmes suggérés ou chantés par les guitares.

Le coin guitare, photographie récupérée sur un forum, photo X

Au contraire, la guitare jazz, dès les débuts de son amplification va jouer en son clair. Aujourd’hui, des luthiers comme Gérard Defurne travaille la guitare jazz comme un instrument du quatuor. Les bois, les vernis au tampon, le travail de la table et du dos, la touche en ébène, les bois précieux… Comment imaginer jouer en son saturé sur un tel instrument ? Le jazz, musique cérébrale, évoque la ville, et l’urbanité dans ce qu’elle a de plus évolué.

Le compositeur Rodolphe Burger nous dit qu’avant « la saturation était interdite », en parlant de l’utilisation des pédales d’effets comme la fuzz. Aussi pouvons-nous comprendre que lorsque Hendrix utilise ce genre de pédale, il cherche à transgresser les limites dans l’utilisation de son instrument.

Dans un autre registre, Steve Seasick est un représentant du blues rural capable de se produire en concert une cigare-box guitare en mains, confectionnée par lui-même. On peut le voir en concert à Bern en 2014 une casquette John Deere (fabricant de matériel agricole) sur la tête, chemise à carreau et cote d’agriculteur élimés, donnant l’image d’un bluesman pur jus. Il joue sur des instruments plus improbables les uns que les autres, comme une cigare-box guitare à une seule corde, d’une demi-caisse à trois cordes, un manche de Danelectro montré sur une planche encapsulée de micros rafistolés, etc. Des instruments qu’il confectionne lui-même dans son garage et qu’il rafistole à l’aide de ruban adhésif. Les traces sont apparentes et laissent penser qu’elle participe au jeu. Le son est saturé dans l’overdrive grâce à deux vieux amplificateurs (Kustom 100 et Fender Tremolux). Evidemment, ces amplificateurs ont l’apparence de vieux objets de quarante ans, mais s’agissant d’un musicien professionnel, comment croire que les condensateurs et les transformateurs n’ont pas été changé ? Cela nous incite à penser qu’il y a une mise en scène savamment orchestrée. Et même si l’idée n’est pas de tromper le fan, il faut reconnaître que l’artifice fonctionne. Nous voilà en présence de guitares des campagnes, pour ce qu’elles ont de plus rustique. Par certains côtés, cela n’est pas sans rappeler les reliquages opérés par des mains expertes de luthiers qui, au fil des ans, se sont spécialisés dans la patine et l’usure prématurée des instruments. La qualité du son justifie l’utilisation d’objets éloignés des critères du haut de gamme de la lutherie. Du reste, il serait d’assez mauvais goût d’utiliser un modèle haut de gamme dans ce contexte. Et cela incline à penser que s’il est affaire de valeurs c’est qu’en retour, nous sommes en présence d’une construction sociale. Certains guitaristes ont essayé de flirter avec ces limites, entre transgression de l’objet en rapport au son émis, comme Ted Nugent, dans les années 1980 qui utilisait une Gibson Birdland tout en jouant en son saturé et cherchant le larsen. Nugent est d’ailleurs connu pour être un collectionneur de Birdland, guitare qu’il semble apprécier pour son esthétique et qui se prête assez bien à l’utilisation en hard rock.

Le coin guitare, photographie récupérée sur un forum, photo X

Le reliquage consiste à vieillir artificiellement les objets en accentuant les traces d’usure. Pour paraître le plus réaliste possible, cette opération est confiée aux meilleurs luthiers des entreprises comme pour des modèles signature qui vont de Rory Gallagher à des éditions Relic 1955 réalisées par le Custom Shop de Fender. Se sont avant tout les modèles basés sur la forme des Telecaster et Stratocaster qui subissent ce genre de transformations, les guitares à caisse ou à demi-caisse étant vraisemblablement plus choyées.

La Telecaster est un des modèles emblématiques de l’histoire de la guitare électrique, puisqu’inventée en 1950, elle a traversé le temps et les modes à tel point qu’il est difficile de lui donner l’exclusivité d’un style musical. Les modèles des années 1950 sont non seulement recherchés par les collectionneurs ou les musiciens professionnels, mais ont atteint des prix très élevés, sans toutefois atteindre la valeur d’un violon ou d’un violoncelle de concert. Du reste, le nom de Telecaster proviendrait de « télé »-vision et la couleur blonde permettrait de mieux être remarquée à l’époque du noir & blanc.

Le coin guitare, photographie récupérée sur un forum, photo X

Federico Casagrande joue sur une Nocaster blonde (plaque noire à cinq vis, sans le nom Telecaster), un jazz épuré en son clair qu’il travaille en finger picking. L’usure du manche semble naturelle. Ici, nous faisons le lien avec l’origine de la guitare électrique.

Les utilisateurs de Telecasters sont pléthores, et quelques noms célèbres illustrent cette tendance, associée à la cote en hausse des modèles les plus anciens. Keith Richards, des Rolling Stones, sans être un inconditionnel de la Telecaster, possède une collection remarquable dont sa Micawber de 1950. Il utilise un son saturé par un overdrive. Ce genre d’artiste a beaucoup fait pour contribuer à la notoriété de marques comme Fender ou Gibson, mais dans le même temps, a contribué à figer l’aspect de la guitare à un modèle et à une couleur propre. Il sera difficile ensuite de faire appel à des luthiers, même si à un certain moment de sa carrière, Richards (Ronnie Wood également) s’est retourné vers Zemaitis, un luthier anglais.

Les luthiers ont une toute petite part dans ce marché mondial de la guitare. Rare sont ceux qui ont réussi à franchir la barrière de l’anonymat.

Marc Ducret joue sur une guitare du luthier Vendramini, en son clair comme saturé. Ses thèmes de prédilection nous poussent vers la ville (Tower Bridge), comme la configuration très avant-gardiste de sa musique peut le laisser penser.

Le coin guitare, photographie récupérée sur un forum, photo X

Julien Desprez, qui joue sur une Stratocaster blanche un style très personnel entre jazz inde et noise, considère que la guitare appartient au monde. « Je dirai que la guitare appartient au monde, en général. Donc tout autant à la campagne qu’à la ville. Après il est vrai que les sons que j’utilise (et aussi comment ils s’organisent) peuvent faire référence à la ville. Mais je dirai plutôt à un certain monde industriel. Qui traverse finalement tout autant la ville que la campagne. Après en terme d’énergie, je pense être tout autant influencé par la rapidité des villes, d’internet, des connections rhizomatiques que par des grandes étendues statiques, tels que plaine, désert, mer etc. »

Paul Davies, musicien de jazz, explore également les arcanes de l’écriture depuis une trentaine d’années. Après avoir essayé un grand nombre de guitares, il s’est reporté vers la Stratocaster qu’il prépare lui-même. Il a notamment squalopé la touche dans le haut du manche, à partir de la quinzième case afin de l’adapter à son style de jeu. Pour lui, la guitare appartient à la ville indéniablement. D’ailleurs, son œuvre est souvent associé à la ville, avec New York Trader ou Machine do it now, par exemple. Il utilise un son clair, retravaillé par une réverbération, qui passe quelque fois en son saturé dans les moments intenses.

Cette réponse, que je livre ici de manière partielle, n’a pas eu l’écho escompté auprès du comité scientifique de la Cité de la Musique. Peu importe, j’ai le sentiment d’avoir ouvert une porte et d’avoir poser quelques limites qu’il faudra désormais franchir.

=> Lectures :

BURGER Rodolphe, Avec la guitare, coll. Les petites conférences, Paris : Bayard, 2013

COOK Nicholas, Musique, une très brève introduction, Bordeaux : Alia, 2006

GURALNICK Peter. A la recherche de Robert Johnson, coll. CastorMusic Bordeaux : Le Castor Astral, 2008

VELU Jean-Philippe (sous la dir.), Architecture et musique. Espace, Sons, Sociétés, Editions Delatour, 2015

Quand on est fier de Zoé Riolet

On dirait un film…

Eh bien on l’exprime !
Zoé est partie un an à Santa Fe, en Argentine, en 2015-2016. A son retour, elle a passé une année à rédiger (ou digérer) son voyage. Le résultat a été stupéfiant puisqu’elle a produit un petit texte d’une vingtaine de pages dont la lecture vaut le détour. Ici, elle sort carrément des limites de l’exercice. Ce type de mémoire serait difficile à réaliser maintenant, avec l’intégration des mobilités en séminaire. Il faut donc lire ce texte avec un certain recul, et un certain détachement.
Comme le document n’est pas diffusable par Internet (restriction de l’auteur), je laisse la référence pour que les étudiants puissent aller le lire.

 

Quatrième de couverture

Et puis la semaine dernière, Zoé a soutenu son PFE, avec brio. Le jury lui a décerné une mention spéciale parce qu’évidemment on ne pouvait pas s’attendre à autre chose qu’à du spécial. Je lui souhaite une trajectoire brillante pour un renouvellement en pleine conscience du métier d’architecte car je suis fier d’elle, et j’espère que nos étudiants sauront s’en inspirer.

Bien entendu, nous suivrons avec plaisir son parcours, et peut-être même l’inviterons-nous sur une séance prochaine…

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