L'aide individualisée en question

La mise en place d’un soutien individuel pour les élèves en difficultés, que ce soit au sein ou en dehors du cadre scolaire, ne parvient pas toujours aux résultats escomptés. Ainsi, d’après Serge Boimare, directeur pédagogique du Centre Médico-Psychopédagogique Claude Bernard à Paris, « la situation favorable créée par l’aide personnalisée ne produit aucun effet pour les deux tiers des élèves en échec scolaire ». Selon lui, « ces enfants reconduisent, souvent même amplifient, leurs comportements et leurs stratégies d’évitement pour ne pas affronter l’apprentissage ». Nous allons suivre, dans cet article, la réflexion qu’il mène à propos de « ces enfants empêchés de penser », titre de son ouvrage paru chez Dunod en 2008,  pour mieux saisir la logique qui sous-tend cette répétition de l’échec à l’adolescence.

Comment comprendre, en dépit du soutien proposé, que de nombreux élèves en difficulté ne parviennent pas à progresser ? Pourquoi répètent-ils les mêmes erreurs ? Pourquoi présentent-ils souvent des problèmes de concentration et de comportement ?

Pour répondre à ces questions qui tourmentent aussi bien par les parents que les enseignants, Serge Boimarre en formule une autre :

« Et si le dérèglement des outils nécessaires à l’apprentissage n’était provoqué que par une réactivation d’inquiétudes et de malaises devant l’exercice de la réflexion ? »

Ce psychopédagogue, après de nombreuses années d’expérience de l’échec scolaire, explique en effet que « l’expression de la difficulté à penser est souvent assimilée à une limite de l’intelligence ou à un grave manque de motivation, alors qu’en fait, elle n’est qu’une stratégie développée par l’enfant pour maintenir son équilibre psychique ».

Les élèves qui se dévalorisent en décrétant qu’il n’y arriveront pas, qui court-circuitent la réflexion par une agitation perpetuelle, qui répètent des propos conformistes et impersonnels, qui associent, du tac au tac, pour répondre à une question posée, ou encore qui justifient leur attitude par un rejet de la responsabilité sur l’adulte, tous ces élèves témoignent peut-être d’une fragilité de leur monde interne qu’il leur est impossible ou douloureux de solliciter.

Car l’apprentissage nécessite la capacité de tolérer le doute, le fait de prendre le temps de trouver – ou non – une solution au problème posé grâce à ses propres ressources. Or ce temps de suspension peut être très angoissant pour certains jeunes chez qui il réactive des craintes d’abandon, et un fort sentiment de frustration :

« le monde interne n’est pas assez riche ou assez sécurisé pour autoriser ce repli constructif demandé par l’apprentissage. (…) Comment en effet affronter la solitude, l’ennui et la remise en cause qui font partie de l’apprentissage, si l’on ne dispose pas de cette ressource intérieure permettant de s’apaiser en déplaçant, en sublimant, en rêvant, en refoulant ? »

L’auteur en arrive à la conclusion suivante, que je partage totalement et qui légitime l’existence même de ce blog et mon activité auprès des jeunes :

« Avec les adolescents empêchés de penser, il ne faut surtout plus continuer à parier sur un rattrapage scolaire sous forme d’entraînement supplémentaire, (…) mais avant tout les aider à remettre en marche les rouages de la pensée ».

Nathalie Anton

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