Les difficultés structurelles de la zone euro

Dans un numéro de Flash économie publié ce jour, Patrick Artus (photo ci-dessous) montre que le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine ne peut expliquer principalement les difficultés macroéconomiques des pays de la zone euro. Celles-ci sont d’ordre interne et tiennent à des facteurs structurels qui, depuis la crise mondiale de 2008 et la crise de l’euro entre 2011 et 2015, n’ont pas été prises en compte par des politiques économiques adéquates.

Artus s’appuie en particulier sur un graphique qui montre la progression de la croissance économique potentielle calculée comme la sommes des gains de productivité et de la croissance de la population active de la zone euro (graphique 3 dans le document) : entre 2016 et 2019, elle a été au maximum de 1,5 % en glissement annuel (à peine supérieure à 1 % pour 2019). L’auteur rappelle que cela tient à la faible progression de la qualification moyenne ainsi qu’au vieillissement démographique à l’œuvre dans les pays de la zone euro d’une part, et à l’insuffisance de l’investissement innovant des firmes qui composent la zone d’autre part. Pour prendre un seul indicateur de comparaison, les investissements en NTIC sont de l’ordre de 1,9 % du PIB aux Etats-Unis en 2018 contre à peine 1,15 % du PIB de la zone euro. A terme, cela renforce la distance que les firmes de la zone euro entretiennent avec la frontière technologique.

En fin de compte, cela pose encore la question de la coordination des politiques économiques au sein de la zone euro et en particulier sur le plan structurel (politique industrielle, politique de formation de la main d’oeuvre, politique éducative, politique de RetD, etc.)

Le document de P. Artus est téléchargeable ici :

Artus 10 09 2019

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