Un amour impossible

Etes-vous déjà tombé amoureux d’une personne déjà promise à quelqu’un ? Si oui, c’est exactement ce qui va arriver à François, le héros de notre histoire. Ce roman est l’histoire d’un amour fou MAIS, comme le titre l’indique, IMPOSSIBLE. On parlera également de guerre, de trahison et de tromperies.

Photo extraite du film le diable au corps par Claude-Autant Lara. Source : http://tanukiwo.free.fr/cine /fi/diableaucorps.htm

L’histoire débute avec le récit de l’enfance d’un jeune garçon (il s’appelle François dans l’adaptation cinématographique de Claude Autant-Lara. Dans le roman l’auteur ne nous donne pas son nom) qui nous raconte son premier amour. Il nous explique ensuite à quel point la Première Guerre mondiale a été ennuyante pour lui. Il la compare même à des vacances… jusqu’en 1917 où il tombe fou amoureux de Marthe qui a 3 ans de plus que lui. Malheureusement Marthe est déjà promise à Jacques, un soldat qui va combattre au front avec l’armée française. Malgré les barrières entre ces deux amants, notamment le mariage de Marthe, François refuse de renoncer. Ils éprouvent tous les deux une attirance réciproque ! Ils profitent de la guerre pour se voir en cachette, François est fou amoureux de Marthe. Il ira même jusqu’à mentir à ses parents certains soirs pour aller dormir chez elle. Il utilisera son ami René comme couverture pour expliquer à ses parents le fait qu’il n’est jamais à la maison. En parallèle le jeune homme continue de séduire Marthe et profite des belles journées pour se promener avec elle au lieu d’aller au lycée !

Cette belle histoire d’amour est vouée à l’échec car un jour Marthe annonce à François qu’elle attend un enfant… de lui ! Dans un contexte normal ce serait une nouvelle extraordinaire ! Mais ici François a mis enceinte une femme mariée ! Malgré cela leur amour s’intensifie de jour en jour et les amants commencent à réfléchir au futur, notamment le lieu de leur futur domicile, comme un vrai couple ! François a le sentiment d’être chez lui quand il est chez la mère de Marthe, il arrive à se projeter dans l’avenir où, lui et sa bienaimée sont mariés. Ils continuent d’y croire ensemble tout en sachant que c’est peine perdue, que leur amour est impossible. Mais la guerre touche à sa fin, tout le monde parle de l’armistice… Cela veut dire que Jacques va revenir et qu’ils devront rompre. Mais si vous pensez que l’histoire va se terminer avec le retour de Jacques, vous risquez d’être surpris… la suite sera des plus bouleversantes ! Je vous laisse deviner cette suite et si vous voulez vérifier votre hypothèse, lisez le roman afin de découvrir la vérité ! Et si vous voulez aller encore plus loin, il existe aussi deux adaptations cinématographiques que je vous invite à regarder. 

Source : source : https://www.laprocure.com / bibliolycee-diable-corps-raymond-radiguet- radiguet /9782011690418.html

Ce livre pour moi met en avant la place de la femme dans la société de cette époque. On voit bien que le mariage qui a été fait entre Marthe et Jacques est un mariage arrangé. On voit aussi que cette idée de mariage contraint est le thème principal du roman. C’est pour moi l’élément important que l’auteur a voulu nous faire comprendre, il met en avant le statut de la femme dans la société.  Marthe n’a pas son mot à dire à propos de cette union, comme beaucoup de femmes à l’époque. Elle affirme même à François qu’elle n’a pas de sentiments pour Jacques. On le voit également à la liaison qui se crée entre les deux personnages. Si elle aimait Jacques elle ne se serait jamais lancée dans une telle relation avec François. Malheureusement, comme je viens de le dire, son opinion sur son mariage n’a aucune importance, elle ne peut pas quitter son mari !

Raymond Radiguet. Source : https://www.babelio.com/auteur/ Raymond -Radiguet/3307

L’auteur, Raymond Radiguet, s’est inspiré d’une histoire qu’il a vécu pour écrire son livre. En effet, en avril 1917 il rencontre Alice Daunier, une femme qui est la voisine de ses parents. Cette femme a 9 ans de plus que lui qui en a 14. Elle lui donne des cours particuliers car il a de mauvaises notes. Comme dans le roman cette rencontre se déroule pendant la Première Guerre mondiale et le mari d’Alice est au front. Ils nouent ensemble une relation qui ne durera qu’un an mais, petit à petit, il s’éloignera d’elle. Il aura au moins connu l’amour car à ses 20 ans (en 1923) l’auteur mourra d’une fièvre qu’il a attrapée en se baignant dans la Seine.

 

Photo extraite du film Le diable au corps de Claude Autant-Lara.
Source : http://tanukiwo.free.fr/cine/fi/diableaucorps.htm

Le rythme du livre varie beaucoup entre les moments où les deux amants sont ensemble et ceux où ils ne le sont pas. Il est plus joyeux et agréable quand ils sont ensemble et que tout va bien. Mais quand le héros du roman est triste où qu’il n’est pas en compagnie de la jeune femme, les passages semble plus longs, le rythme plus lent, on a beaucoup de descriptions, et le jeune homme semble froid…

Par contre, ce qui m’a plu dans ce livre est le fait qu’on se sent tous concernés par l’histoire que nous raconte l’auteur. On a tous déjà aimé quelqu’un, que ce soit réciproque ou non. On arrive à se projeter dans l’histoire, si bien que en ce qui me concerne cela m’a rappelé des souvenirs. L’histoire du livre est très intéressante, j’ai aimé les passages de description où l’auteur nous raconte comment les deux amants passent du bon temps. Comme cette journée où ils se baladent sur la Seine sur une barque, où François et Marthe s’amusent ensemble. C’est comme si on arrivait à sentir le bonheur qu’ils éprouvent l’un pour l’autre grâce à l’intensité de leurs sentiments. Mais ce que j’ai aimé par-dessus TOUT c’est le fait qu’en tant que lecteur, quand on lit ce roman et qu’on suit leur relation, on a envie qu’ils finissent pour de bon ensemble. Même si on sait que ce n’est pas possible, on y croit autant que les deux personnages du livre. On veut que Jacques ne revienne jamais QU’IL MEURT MÊME SUR LE FRONT ! Pour que le couple parte vivre ensemble avec leur enfant ! C’est pour moi le point le plus fort du livre. J’ai beaucoup aimé le fait que l’on peut suivre leur histoire d’amour pleinement en même temps qu’eux. Comme si nous, lecteurs, étions les yeux de ces deux personnages. 

J’ai pris plaisir à lire ce roman, c’est pourquoi je lui attribue trois étoiles et demie. Amateurs de roman d’amour ou non, je suis sûre que ce livre va vous plaire !


Radiguet, Raymond. Le diable au corps. Hachette, 2004. Bibliolycée, 21. ISBN 2-01-169041-2

Sophia KOUCH, 1ST2S1

Des femmes comme vous n’en avez jamais vues !

Pouvez-vous me citer cinq grand hommes de l’Histoire ? Bien. Vous avez pu constater que c’était assez simple. Maintenant citez-moi cinq grandes femmes de l’Histoire… Vous voyez, c’est exactement ça que Pénélope Bagieu a voulu faire comprendre dans sa bande dessinée Culottées. Elle veut nous montrer que les femmes sont aussi importantes que les hommes, qu’elles accomplissent autant de choses qu’eux et méritent d’être connues tout autant que les hommes. On a tous appris en cours des grandes figures telles que Voltaire, Albert Camus, Emile Zola… Pénélope Bagieu veut nous montrer l’importance de ces femmes que nous n’avons pas eu – ou moins – l’occasion de connaitre à l’école.

https://www.babelio.com/auteur/Penelope-Bagieu/25599/videos

Pénélope Bagieu.

Dans ce livre vous verrez des personnalités féminines que vous ne connaissez peut-être pas. Vous découvrirez alors les parcours de quinze femmes de nationalités différentes qui ont toutes existé ! Certaines sont encore en vie aujourd’hui et elles ont toutes vraiment accompli quelque chose d’important pour la société. Cette bande dessinée met en avant le rôle de ces femmes et leurs exploits. Ces femmes nous montrent ce dont elles sont capables, que certains métiers ne peuvent être réservés UNIQUEMENT aux hommes. Si certaines histoires connaissent un dénouement joyeux, d’autres sont dramatiques ! Ainsi l’auteure nous apprend que la plupart d’entre elles ont mené une vie horrible au point que certaines iront jusqu’au suicide…

On arrive facilement à se mettre dans la peau de ces héroïnes et une histoire m’a particulièrement marquée. Celle de Phulan Devi qui vivait en Inde et qui, à 10 ans, a été contrainte d’épouser un homme dont elle ne voulait pas ! Un jour ses parents lui annoncent qu’ils lui ont trouvé un mari, mais qu’ils ne se marieraient que quand elle aura 16 ans. Son mari refuse et l’emmène. A partir de là Phulan est violée et battue tous les jours dans une étable. L’un des passages qui m’a vraiment fait mal au cœur est le suivant : 

« Phulan : Mais en fait c’est quoi exactement un mari ? Son mari : je vais t’apprendre. A partir de là tous les jours pendant des heures, la petite fille est enfermée dans une étable avec son nouveau mari, battue et violée. Les villageois entendent ses hurlements quotidiens et s’en indignent, mais pas au point de bouger le petit doigt. Phulan : au secours !!! aidez-moi !!! Il a un serpent caché dans son pantalon il va me dévorer !!! »

La petite n’avait que 10 ans, elle a été mariée de force à un homme beaucoup plus vieux et a dû subir des viols répétés. L’horreur ! Elle n’a jamais vu de sexe masculin et confond celui-ci a un « serpent qui veut la dévorer ». Et son calvaire ne s’arrête pas là ! Jusqu’à l’âge de 16 ans Phulan sera sans cesse battue et violée. Finalement elle est sauvée par un dacoït. Les dacoïts sont considérés comme des bandits qui tuent les gens mais en réalité ce sont de bonnes personnes. Ils ne sont en réalité pas mauvais et agissent pour l’égalité entre les pauvres et les riches. Le dacoït qui l’a sauvé se nomme Vikram et tombera complétement amoureux d’elle. Ils se marieront par la suite. Phulan décide de rejoindre les dacoïts et se rend compte qu’ils se fichent qu’elle soit une fille. Maintenant elle se sent en sécurité avec eux. Dès lors elle raconte TOUT à son mari, qui lui promet de se venger des horreurs que son ancien mari lui a fait subir. Mais un jour un gang rival dirigé par le chef Sri Ram, furieux de voir un groupe dacoïts dirigé par une femme, décide de commettre un acte qui changera le cours de leur histoire… Excusez-moi mais je ne peux pas vous spoiler la suite ! Si vous souhaitez la connaître je vous invite à lire cette histoire 🙂 C’est d’ailleurs mon histoire préférée, elle m’a vraiment touchée. Toutes ces atrocités ont finalement forgé la personnalité de Phulan, et c’est comme ça qu’elle est devenue plus forte. Malgré ce qu’elle a vécu, c’est une héroïne, elle a accompli de grandes choses en n’ayant aucune épaule sur laquelle pleurer…

Qu’elles soient athlètes, rappeuses, astronautes, volcanologues, journalistes, auteures compositrices, collectionneuses d’art, miniaturistes du crime, activistes, actrices et inventrices, avocates, rock stars… toutes leurs actions ont permis à la société d’avancer. Cette diversité de profils est très intéressante, il y en a vraiment pour tous les goûts dans cette bande dessinée ! Toutes ces histoires suscitent différentes émotions chez le lecteur. De la colère, notamment devant les épreuves endurées par certaines juste parce qu’elles sont nées femme, d’autres à cause de leur religion, leur couleur de peau ou leurs origines. On ressent une immense tristesse car ces femmes sont rabaissées toute leur vie, violées et torturées. Elles sont utilisées comme de vulgaires objets ou même vendues. Heureusement Pénélope Bagieu nous donne envie de nous battre pour réaliser nos rêves, particulièrement avec l’histoire de Cheryl Bridges que je vous recommande fortement de découvrir ! C’est une femme qui a appris à avoir confiance en elle et a gérer ses problèmes grâce à la course. D’ailleurs, il y a une citation qui m’a vraiment plu dans cette histoire :

 « Un soir où elle n’a vraiment pas hâte de rentrer, après que tout le monde a déserté le stade de l’école, sans trop savoir pourquoi Cheryl se met à courir. Un tour de piste. Puis deux. Toute seule. Dans le noir. En cachette. Elle a mal aux pieds. D’ailleurs elle a mal partout. Ses poumons sont en feu. Mais quelque chose se déclenche. Alors elle commence à discuter toute seule dans sa tête, prend ses problèmes un par un, froidement, et analyse les situations dans lesquelles elles se sent coincée. Et tous les nœuds se défont, comme par magie. Soudain chaque problème a une solution. Tout vient de devenir surmontable. Ce sera son secret, son truc rien qu’à elle. »

Jusqu’à aujourd’hui on ne peut pas dire que le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes mais aussi contre le racisme soit terminé. Ce point est bien montré dans l’histoire de Jesselyn Radack. L’une de mes phrases préférées d’ailleurs à ce sujet est : « Si moi je suis Américaine, éduquée et blanche on peut me nuire à ce point, je n’ose même pas imaginer ce que ce gouvernement peut faire subir à d’autres dans ce pays ! » 

Bref vous lirez des portraits de femmes qui ont bravé tous les obstacles qui se sont dressés en travers de leur chemin pour mener la vie de leur choix.

J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée parce qu’elle reprend des sujets d’actualité parfois complétement ignorés.

 

https://mondedulivre.hypotheses.org/6154

Première de couverture de la bande dessinée. Source : https://0620056z.esidoc.fr/document/id_0620056z_22042.html

En effet cette bande dessinée dénonce les inégalités hommes femmes sous toutes ses formes : salaire, maltraitance, droit à l’avortement, droit de vote des femmes… De plus, nous pouvons remarquer que les personnages, en fonction de leur histoire (pour nous montrer les différentes formes des problèmes sociaux dans le monde) sont très bien choisis. En effet, nous ne retrouvons pas que des figures françaises, ce sont des femmes de pays différents. Elles méritent autant les unes que les autres d’être mises en avant comme d’autres grandes figures emblématiques telles que Marie Curie, Simone Veil, Marguerite Yourcenar, Rosa Parks… Le format et les couleurs du livre sont parfaits et c’est surtout la première de couverture qui m’a directement attirée avec cette couleur orange fluo en fond et les portraits de visages féminins de couleur bleu foncé, tous plus différents les uns des autres. C’est ce jeu de couleurs qui m’a immédiatement interpellée. Les couleurs sont très vives et les dessins magnifiquement bien réalisés, on reconnaît parfaitement les femmes illustrées. L’écriture et le vocabulaire de la BD sont accessibles à tout le monde, Pénélope Bagieu utilise un vocabulaire proche de celui utilisé par nos professeurs au lycée pour qu’il soit facile d’accès et qu’on n’ait pas de difficulté à lire sa BD.

https://www.bfmtv.com/culture/penelope-bagieu-je-ne-suis-pas-la-que-pour-faire-de-jolis-dessins_AN-201703250032.html

Extrait du livre Culottées 2 Source : https://www.letournepage.com/livre/culottees-2/

Par rapport au dessin, tous ne sont pas forcément beaux et attirants. On a des scènes horribles, des dessins qu’on peut qualifier de dégoutants mais qui illustrent bien les scènes  notamment aux pages 75 et 78 par exemple. Les dessins représentent parfois des scènes choquantes, l’auteure utilise des traits de crayon plutôt droits et durs en parfait accord avec ce qu’ont pu subir ces femmesElle a souligné ce choix dans une interview pour BFM TV: « Je ne suis pas là pour ne faire que de jolis dessins« .

Cette BD qui allie humour et tristesse vous fera ressentir plein de sentiments grâce aux différentes histoires proposées. J’ai surtout aimé cette BD parce que Pénélope Bagieu fait bien plus que recopier des bibliographies bien documentées ! Elle les illustre, elle apporte sa touche personnelle en mettant à l’honneur toute ces figures et pas seulement en leur rendant hommage mais en illustrant parfaitement leur parcours ! Elle reprend des figures peu, voire pas du tout connues, certainement pour nous faire partager « leurs exploits » et leur parcours complétement atypiques. Ce qui m’a aussi beaucoup plu c’est le fait que la plupart des lecteurs qui liront cette BD se retrouveront à un moment ou un autre dans le comportement de ces héroïnes déterminées qui, par le sport, l’activisme politique, la musique, les sciences ou l’art, sont parvenues à faire ce qu’elles voulaient, sans tenir compte de la réprobation des hommes et de la société.

Je vous conseille vraiment cette BD que je note avec 5 étoiles et j’espère que comme moi vous aurez pris du plaisir à la lire !

 

Bagieu, Pénélope. Culottées : Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent Tome 2. Gallimard Jeunesse, 01/2017. 168p

Sophia KOUCH, 1st2s1