Un métier plus riche que vous ne le pensez

Source : https://www.capitalkoala.com /label-koala/mag/interview-anna-sam/

Les tribulations d’une caissière est un livre écrit par Anna Sam, écrivaine française, et publié en 2008. Après avoir terminé son DEA de littérature, Anna Sam travaille pendant 8 ans en grande surface. C’est après ces longues années en tant qu’hôtesse de caisse qu’elle décide de partager son expérience en écrivant ce roman et en nous faisant découvrir un métier qui nous semble banal mais qui nous cache bien des choses…

A travers Les tribulations d’une caissière, nous rencontrons donc Anna Sam qui travaille en grande surface. Elle relate ses 8 années d’hôtesse de caisse de son premier à son dernier jour. Vous pensez peut-être, comme moi avant ma lecture, que le métier de caissière ne consiste qu’à biper des articles et encaisser des chèques et de la monnaie tout au long de la journée ? Ou encore que ce métier est choisi par défaut lorsque nous ne sommes pas faits pour les études ? Et bien c’est maintenant qu’Anna Sam, votre future hôtesse de caisse préférée, va vous prouver le contraire ! Un diplôme universitaire en poche, celle-ci va travailler en grande surface, d’une part pour financer ses études, d’autre part pour obtenir son indépendance financière. Chaque chapitre de ce livre aborde un thème différent à travers une multitude d’anecdotes et toujours en lien avec le métier de caissière.

Bon, d’accord, je vous en dévoile quelques-uns. Après avoir vu plusieurs centaines de personnes dans la journée, impossible de se rappeler qui nous avons servi, difficile de se rappeler d’un visage qu’on a vu seulement quelques minutes. Pourtant, il y a certaines personnes qu’on n’oublie pas, comme par exemple, « les clients saouls« . Autre exemple, lorsque qu’il y a une file immense qui patiente à votre caisse mais que deux amis se chamaillent pour savoir « qui est celui qui paie », parce que oui, à ce moment-là, tout le monde veut payer ! J’ai envie de vous dire que tous les chapitres de ce roman sont intéressants. Malheureusement je ne peux tous les citer, alors si vous souhaitez découvrir tous les secrets qui se cachent derrière ce métier de caissière, je vous invite à lire ce livre !

Les tribulations d'une caissière - Anna Sam - A6 – My Little French House

Source : https://www.livredepoche .com/livre/les-tribulations-dune-caissiere-9782253127550

Personnellement, j’ai adoré lire ce roman. Je répète souvent que je ne suis pas fan de lecture mais celui-ci m’a vraiment emballé. Je ne pensais pas apprendre autant de choses sur ce métier qui est en fait… loin d’être banal ! Je me suis vraiment imaginé toutes les scènes décrites dans ce livre et me suis mise à la place d’Anna Sam. Étant une fille, le passage où celle-ci parle d’une société machiste m’a particulièrement touchée, même s’il n’est pas le sujet ici. Ce qui me plait également c’est qu’il y a une part d’ironie venant de l’écrivaine, lorsqu’elle se « rabaisse » au fait qu’elle soit juste caissière, mais tout en gardant toujours le sourire. Je trouve ce livre très instructif et en plus teinté d’humour de la première à la dernière page, c’est pourquoi je le recommande à tout le monde.

Pour moi, la pauvreté pourrait ici être symbolisée par le métier de caissière, qui est loin d’apporter la fortune ! Néanmoins, ce difficile métier reste très riche en apprentissages, en émotions, demande du savoir-faire et encore bien d’autres choses. La plupart des personnes se fie à l’apparence et pense que ce métier se résume à être assis sur une chaise, à scanner des articles toute la journée pour obtenir un salaire peu élevé. Mais à travers l’histoire d’Anna Sam, on s’aperçoit que la richesse ne se résume pas au salaire mais qu’elle puise bien plus dans l’expérience humaine !

Bonne lecture !

Sam, Anna. Les tribulations d’une caissière. LGF, 04/2009. 185 p. Le Livre de poche, 31358. ISBN 978-2-253-12755-0

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Juliette PONCHEL, 1ère1

Poshli ! (=allons-y !)

Je vais aujourd’hui vous parler du roman Les cosmonautes ne font que passer d’Elitza Gueorguieva. Avant de commencer, j’ai une question à vous poser :

Fun-fact : Connaissez-vous la différence entre « cosmonaute », « astronaute », « spationaute » ou encore « taïkonaute »? La réponse à la fin de cette critique 😉

Iouri (ou Youri) Gagarine, 1er homme à être allé dans l’espace et figure importante de la conquête spatiale soviétique. Source : https://www.europe1.fr/international/Gagarine-le-1er-homme-dans-l-espace-312202

Ce roman nous fait vivre l’histoire d’une jeune bulgare née dans les années 80 sous le régime communiste. Elle apprend  les valeurs de « la mère patrie » dès son plus jeune âge. Le récit nous met dans la peau de la protagoniste, ce qui a pour effet de nous donner directement accès à son ressenti et de nous immerger encore plus dans l’univers de cette fiction, son époque, celle du régime communiste. On peut donc très facilement, et d’une façon déstabilisante, réaliser à quel point l’endoctrinement communiste atteint les enfants de façon prématurée : cela commence dès leur arrivée à l’école (oui, la maternelle !). On leur fait alors l’éloge de la camaraderie, de la conquête spatiale et de ses acteurs : Iouri Gagarine et Valentina Terechkova. Notre héroïne est une enfant parmi beaucoup d’autres qui rêvent de contribuer à la conquête spatiale soviétique. Assez rapidement on arrive à comprendre qu’il y a très sûrement une part d’autobiographie d’Elitza Gueorguieva.

A travers l’histoire de cette enfant dont le nom n’est jamais cité tout au long du récit, on peut différencier deux parties : une enfance rêveuse sous le régime communiste suivie d’une entrée difficile dans la démocratie à partir de la chute du mur de Berlin en 1989, lorsqu’elle avait 8 ans. Puis une adolescence troublée par cette nouvelle situation politique.

Dans la première partie du livre, nous remarquons une enfant innocente, naïve, qui ne rêve que d’une chose : Accomplir la même mission que Iouri Gagarine et aller dans l’espace ! S’ensuit alors un enchaînement de péripéties dont le but est de conquérir l’espace. Il faut alors s’entraîner sportivement, s’habituer à l’apesanteur, construire une fusée et obtenir tout le matériel nécessaire. Bien entendu, ces intentions étant celles d’une enfant, vous imaginez qu’elles ne sont pas sérieuses, et qu’elles nous mènent à des situations encore plus drôles qu’inattendues !

Cependant, « sa mission » est stoppée net par la chute du mur de Berlin et et celle du régime communiste. C’est le début d’une émigration de masse des Bulgares en direction de l’Europe de l’Ouest avec l’espoir d’avoir de meilleures conditions de vie. C’est à cet instant que notre protagoniste réalise, à ses dépens, que tout ce à quoi elle croyait dur comme fer depuis toujours n’est qu’une invention du régime communiste conçue pour former des soldats prêts à tout pour leur patrie. Ce changement brutal a été un bouleversement dans la vie de beaucoup de Bulgares et beaucoup de gens vivant en Europe de l’Est. De plus, le pays qui, aux yeux de notre héroïne était le meilleur pays au monde, le plus grand, le plus riche, n’est en fait qu’un petit pays parmi tant d’autres, relativement pauvre, surtout depuis que sa monnaie (le lev) est confrontée au dollar. Ce qui ne tarde pas à créer une crise économique en Bulgarie, maintenant ouverte au monde entier. La chute du mur de Berlin ayant entraîné une circulation beaucoup moins restreinte des personnes, des biens et des informations, la jeune fille ne tarde pas à découvrir la culture occidentale de l’époque et principalement les groupes de rock ! Son objectif précédemment brisé de devenir une actrice de la conquête spatiale est remplacé par un nouveau rêve : Créer son propre groupe de rock…

Valentina Terechkova, première femme à être allée dans l’espace. De plus, elle est présente sur la 1ère de couverture du livre. Source : https://www.astronomie-nova.fr/2019/06/13/valentina-terechkova-premiere-femme-dans-lespace/

Elle sera cependant confrontée à la corruption d’un gouvernement ne sachant pas comment gérer une transition du pouvoir et aux prises avec le banditisme. Deux choix s’offrent alors à elle : Intégrer la mafia par l’intermédiaire de son cousin qui en fait déjà partie et mener une vie agréable, ou lutter contre celle-ci tout en menant une vie beaucoup plus entravée par les problèmes économiques et les menaces de cette mafia qui contrôle le système. Je vous laisse lire le livre par vous-même pour découvrir son choix, qui entraîne de nombreuses conséquences… 😉

Et vous, à sa place, qu’auriez-vous fait ? Comment auriez-vous réagi ?

J’ai beaucoup aimé ce livre qui nous plonge dans une époque que l’on croit connaître. Il parvient à nous faire comprendre la gravité de ces évènements : une propagande menée auprès des plus jeunes enfants, leurs rêves brisés par la réalité… Le tout en abordant des solutions trouvées pour espérer pouvoir s’en sortir dans un monde soudainement devenu si dur.

Le moment le plus marquant du livre est à mes yeux celui-ci : « époustouflée, haletante, émerveillée, rouge, dépassée, luisante, effrayante, ta mère est au milieu de ta chambre et sautille sur un pied, émet des sons et des cris saccadés, t’embrasse et te secoue, souffle de la fumée de cigarette dans ta figure et t’adresse des paroles incohérentes. […] Le mur de Berlin est tombé, te semble dire ta mère ». On peut ici ressentir le soulagement que la chute du mur a représenté pour beaucoup de gens à l’époque, avant que ceux-ci ne se rendent compte des conséquences, bonnes ou mauvaises que cela pourrait avoir.

En voyant à quel point le livre insiste sur le communisme et son idéologie, je pourrai presque aller jusqu’à dire qu’il m’a fait penser au Manifeste du parti communiste de Karl Marx considéré comme le fondement de l’idéologie communiste.

J’ai été étonné d’apprendre que ce livre n’a pas reçu de prix littéraire tellement je l’ai trouvé abouti ! Je ne peux donc que vous en conseiller la lecture !

Réponse du fun-fact :

Astronaute : Nationalité américaine

Cosmonaute : Nationalité russe

Spationaute : Nationalité européenne

Taïkonaute : Nationalité chinoise

Pour moi, c’est 5 étoiles !

Gueorguieva, Elitza. Les cosmonautes ne font que passer. Gallimard, 04/2018. 183p. Folio. ISBN 978-2-07-276502-5

Vous pouvez retrouver ce livre sur : https://0620056z.esidoc.fr/recherche/Les%20cosmonautes%20ne%20font%20que%20passer

Ps : je voulais mettre le titre de cette critique en alphabet cyrillique mais ce blog ne les reconnait pas : (

Le terme que j’utilise pour le titre de ma critique est une citation de Iouri Gagarine dans un film (dont le titre n’est pas précisé) évoqué dans ce roman.

Samuel COURTIN, 1ère1

L’ascension de la fortune

Première de couverture du roman (édition Feedbooks)
source : https://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/3b/45/77/7816507/ 1540-0/tsp20191224073510/Bel-Ami.jpg

Guy de Maupassant, le célèbre écrivain, nouvelliste, et ancien journaliste français, nous immerge dans le Paris des années 1880. Le roman Bel-Ami, paru en 1886, est représentatif de la nature littéraire de l’auteur, qui fut le poulain de Flaubert d’ailleurs, de par le réalisme qui s’en dégage et la qualité stylistique de l’œuvre. J’ai moi-même choisi de lire ce roman car j’apprécie personnellement Maupassant, dont je trouve l’écriture attrayante puisqu’elle se montre appliquée, précise et pleine de grâce. On ajoutera que le pessimisme est aussi présent dans Bel-Ami, comme dans d’autres de ses œuvres, Une vie par exemple. Ce roman a connu un grand succès et a été plusieurs fois adapté au cinéma. Ce qui est intéressant, c’est que l’artiste s’identifiait quelque peu au personnage principal, ayant vécu à Paris un moment, et ayant le sens des affaires : « Bel-Ami c’est moi ! », plaisantait-il.

Ce roman éponyme est centré sur le personnage de Georges Duroy, alias Bel-Ami. Il s’agit d’un jeune homme qui à sa sortie de l’armée en tant que sous-officier, s’installe à Paris. Au début du récit, il se trouve dans une situation médiocre, employé aux bureaux des chemins de fer, ayant un maigre salaire et crevant la faim. Il a belle allure, étant décrit séduisant et beau garçon, et il rêve d’idylles ardentes. C’est alors qu’il va tomber sur un vieux camarade de classe, Forestier, devenu homme du monde, rédacteur à La Vie Française, un journal réputé.

Bel Ami : affiche du film avec Robert Pattinson et Uma Thurman
source : https://www.critique-film.fr/bel-ami-affiche-du-film-avec-robert-pattinson-et-uma-thurman/

Celui-ci va permettre à notre personnage de prendre son envol, en lui faisant gagner peu à peu en considération dans la société. C’est un emploi au sein du journal qui va d’abord lui sourire, puis son cercle de connaissances va s’élargir, comprenant des personnes de plus en plus importantes, haut-placées. Son envie d’amour va se voir progressivement atténuée, par les aventures passionnées qu’il vivra, ayant du succès auprès des femmes. C’est d’ailleurs la fille de sa maitresse, Mme de Marelle, qui lui donnera le surnom attendrissant de « Bel-Ami », étant apprécié au sein de la famille. Nous nous attachons rapidement à ce personnage, et apprécions également les membres de son entourage. Cependant, il convoite une femme en particulier, et son appétit ne pourrait être assouvi sans cette « acquisition »… l’obtiendra-t-il ? D’après les propos de Richard Roudaut qui préface cette édition du roman, le récit démontre « comment réussir dans l’existence avec beaucoup de prestance, très peu de scrupules et un rien de chance ».

Comment la situation de Bel-Ami va-t-elle tourner ? Cette ascension dans la société sera-t-elle perpétuelle, ou se dégradera-t-elle finalement ?

J’ai beaucoup aimé ce roman car le personnage de Georges Duroy, qui à l’origine se trouve en bas de l’échelle sociétale va progressivement se dégager de sa condition, grâce à l’amitié tout d’abord, puis à l’amour et la considération acquis, qui vont le lier à certaines personnes plus nobles.

Les rebondissements émotionnels sont intéressants car notre héros connaitra des hauts et des bas dans son parcours, se fera des amis chers, comme des ennemis ! Notre cœur bat sans cesse la chamade à la lecture, on se soucie du sort de Bel-Ami, fier d’une part, notamment dans ses conquêtes amoureuses, mais émotif de l’autre, car parfois apeuré, désespéré, alerté. Nous sommes sensibles à son évolution, et nous nous sentons davantage crispés vers la fin du récit, dont je vous laisse prendre connaissance du dénouement par votre propre lecture.

Qui plus est, cette œuvre évoque le contexte historique de l’époque, avec la mise en pratique du télégramme, l’élaboration de chemins de fer, l’utilisation accrue des voitures… On ressent aussi chez les personnages une envie de se cultiver, en allant aux Folies-Bergère par exemple, ce théâtre parisien très fréquenté. La presse aussi est au cœur de l’histoire : l’opinion publique se développe dans le cadre d’une République établie depuis peu et certains journaux se font concurrence. D’ailleurs, des affrontements entre La Vie Française et d’autres journaux sont abordés dans le récit.

J’apprécie particulièrement la description des relations humaines faite par Maupassant. En effet, il dresse une analyse très objective des pensées et agissements des personnages envers d’autres, au sens professionnel, amical, ou même romantique. Il évoque des caractères humains sans cacher l’hypocrisie, la mesquinerie, la prétention et surtout la convoitise. Ce qui est flagrant, et qui est toujours le cas de nos jours, c’est que pour espérer évoluer, il faut savoir séduire autrui, comme Bel-Ami en a le don. Ces relations liées au pouvoir de l’argent, qui se fait désirer, dont Duroy en a fait sa quête, créent un véritable feu d’artifices de péripéties dans cet éden qu’est la vie parisienne. Or, toute épopée connaît des périples …

Je vous le conseille de tout cœur : c’est un roman délectable, riche en connaissances, et en émotions !

C’est pourquoi je lui attribue la note de … 4,5 étoiles sur 5 !

 

Je vous souhaite une agréable lecture. Merci pour votre attention.

Maupassant, Guy de. Bel-Ami. Librairie Générale Française, 09/2007. 367 p.

Marion Massinon, 1ère1

La vie… le plus grand des combats

 

Les Victorieuses est un roman publié en 2019 par Laetitia Colombani, une cinéaste, scénariste, comédienne et romancière, connue pour son best-seller La Tresse. Les Victorieuses met en lumière les femmes de l’ombre. Les femmes qui doivent se battre nuit et jour pour vivre. Les femmes qui ont consacré leur vie à en sauver d’autres. Les femmes qui connaissent le pavé, expression utilisée dans le livre pour dire qu’elle vivent dans la rue. Il y a aussi celles qui ont connu la guerre ou encore celles qui ont réussi à rebondir quand elles avaient touché le fond. Bref, c’est un livre qui n’a pas peur des mots !

Un ouvrage fort et puissant !

 L’histoire de ce livre se déroule à deux époques distinctes. La première se passe de nos jours. C’est l’histoire de Solène, une brillante avocate qui tente de se reconstruire après un burn-out. Son psychologue lui conseille de sortir de chez elle pour se rendre utile. Grâce à une annonce elle décide de devenir écrivain public pour Le Palais de la femme, un foyer parisien décrit dans le roman comme « Un palais pour panser ses blessures et se relever ». J’ai alors découvert, en même temps que Solène, les portraits touchants de nombreuses femmes. Il y a Binta, qui à fui la Guinée avec sa fille pour échapper au sort réservé aux femmes dans ce pays ; il y aussi Vivianne, la tricoteuse, et d’autres que vous pourrez découvrir en lisant ce magnifique roman. Alors même si cela n’est pas facile, Solène veut aider ces femmes bousculées par la vie, coûte que coûte !

Blanche et Albin Peyron, commissaire de l’Armée du Salut source : https://lemagazoom.files.wordpress.com/ 2019/10/blanche-et-albin-peyron.jpg

Les chapitres de la période actuelle s’entremêlent avec ceux évoquant Blanche Peyron, une femme au fort caractère bien décidée à aider les personnes démunies. Elle a vraiment existé ! C’est une des commissaires de l’Armée du Salut, une organisation humanitaire. C’est elle qui est à l’origine de la création du Palais de la femme inauguré en 1926. J’ai pu suivre son histoire à travers ses projets, ses doutes et ses réussites. C’est à la fin du livre que ces deux histoires se rejoignent grâce à un petit détail que je vous laisse découvrir…

Dès le début, j’ai su que ce livre allait me plaire car l’histoire commence dès la première page ! En effet, dès les premières lignes j’ai eu envie de savoir comment Solène allait faire pour surmonter une épreuve que vous découvrirez en commençant ce roman. J’ai également beaucoup apprécié le fait que ce livre soit très bien documenté, ce qui rend l’histoire très réaliste. J’ai par exemple appris que les femmes représentent 70% des travailleurs pauvres ! Cet ouvrage m’a permis de me rendre compte que notre société ferme trop les yeux sur le fléau de la précarité, notamment chez les femmes, c’est encore un sujet tabou. Je pense que tout le monde devrait lire ce roman car cela permettrait de se rendre compte de la chance que nous avons. En effet, vivre sous un toit, avoir accès à l’eau ou encore se sentir en sécurité est un luxe, même si cela nous parait normal. Il faut garder en tête qu’encore trop de personnes ne possèdent malheureusement pas ce privilège.

Une vraie prise de conscience !

Je vous conseille vivement ce formidable roman très agréable à lire. Cet ouvrage est un vrai un coup de cœur, alors je suis tout à fait convaincue que ce livre vous plaira autant qu’il m’a plu ! C’est pour cela qu’il mérite amplement 5 étoiles !

Hôtels 5 étoiles d’Afrique - Hôtel 5 étoiles

Alors bonne lecture ! 

Si vous voulez en savoir plus, écoutez directement Laetitia Colombani vous parler Des Victorieuses. 

https://www.francetvinfo.fr/sante/precarite-lhistoire-vraie-du-palais-de-la-femme-dans-le-nouveau-roman-de-laetitia-colombani_3452219.html

Bibliographie: COLOMBANI, Laetitia. Les victorieuses. Paris: Le livre de Poche, 2019.240p

Clémence CHOPIN 1ère 1

Comprendre l’impossible

Michael Goodwin dans la BD

Michael Goodwin, l’auteur de cette BD Source : https://drawingthetimes.com /authors/mike-goodwin/

Economix est un roman graphique écrit par Michael Goodwin et illustré par Dan E. Burr. Publiée en France en 2014, c’est la première histoire de l’économie en BD. Dans ce livre, l’auteur raconte et explique de manière objective l’histoire de l’économie.

Economix retrace les débuts de l’économie depuis le 17ème siècle où des notions telles que le capital et le capitalisme sont définies. S’ensuivent alors les grandes dates de l’Histoire avec l’arrivée de l’économie dans la politique et le travail d’économistes célèbres comme Adam Smith et le libre marché ou encore Karl Marx avec le communisme. Durant la lecture du livre, on voit peu à peu le monde se moderniser, lors de la Révolution industrielle,  avec l’arrivée de la télé (et les répercussions qu’elle a sur la population)… Mais aussi la puissance et l’argent qu’obtiennent certains patrons de grosses entreprises comme J.P. Morgan (banquier) ou encore J.D. Rockfeller (compagnie pétrolière), qui peuvent alors presque diriger le monde ! La puissance financière mais aussi la fragilité de la bourse sont évoquées – oui, et ça fait peur ! – avec les premiers krachs boursiers et les suivants. Michael Goodwin nous montre également les conséquences et l’importance des guerres, que ce soit au niveau économique ou politique. Et l’on peut observer petit à petit, au 21ème siècle, une prise de conscience écologique dans certains pays, ce qui n’empêchera pas de poursuivre des activités polluantes mais qui rapportent de l’ARGENT ! au détriment de notre planète qui va mal

Cette BD «documentaire» permet donc d’aborder des notions économiques tout en faisant un parallèle avec l’Histoire (avec un grand H). L’auteur d’ailleurs se représente dans ce roman graphique – c’est le type en haut à droite de ma critique – puisqu’il narre l’histoire à la première personne du singulier « je », il nous accompagne. Les planches sont dessinées avec des schémas, des caricatures ou encore des personnifications qui permettent d’expliquer les propos de l’auteur. Cela m’a plu et m’a permis de comprendre beaucoup d’éléments.

Economix : la première histoire de l'économie en BD (4e édition) La première histoire de l'économie en BD - broché - Michael Goodwin, Dan E. Burr - Achat Livre ou ebook | fnac

Source : https://livre.fnac.com/a13226389/ Michael-Goodwin-Economix-la-premiere-histoire-de-l-economie-en-BD-4e-edition

Une BD instructive, accessible à tous et que tout le monde devrait lire !

C’est une BD très intéressante. Son seul petit défaut est d’être centrée sur l’Amérique et non sur l’Europe. De ce fait, on ne connaît pas les points de vue de pays Européens lorsque l’Amérique adopte des lois en liens avec l’économie, ou lors des krachs boursiers… C’est dommage puisque les Etats-Unis sont la première puissance mondiale, que la bourse de Wall Street s’y trouve et que chaque choix qu’elle fait a des répercussions sur d’autres pays. Mais cela s’explique sans doute en partie par le fait que l’auteur est Américain et que c’est une BD traduite en français.

Sinon, j’ai beaucoup aimé lire ce livre qui nous permet de voir comment on en est arrivé là aujourd’hui. En effet, l’économie joue un rôle très important dans la politique. C’est à la fois quelque chose de primordial qui permet aux pays de « contrôler » en quelque sorte le commerce, les exportations/importations qu’elles font et ainsi éviter certains krachs boursiers. Mais c’est aussi un problème car le gouvernement peut aussi lui-même être influencé par l’économie ou plus précisément par certaines corporations qui luttent contre les lois leur faisant perdre de l’argent… On pourrait représenter l’économie comme une balance qui, lorsqu’elle penche trop d’un côté, provoque une répression (krach boursier) et, lorsqu’elle est au milieu, ne provoque rien et celle-ci suit ainsi son cours. On constate aussi que les conflits entre certains pays et la perte de vies humaines sont souvent liés à l’argent. C’est écœurant car on ne peut pas sacrifier des vies humaines au nom de l’argent ! A travers ce roman graphique, on voit la valeur de l’argent au cours du temps évoluer, l’impact qu’ont les grandes entreprises sur les gouvernements et donc sur nous également. Tout cela fait peur puisque des personnes (actionnaires) dont le seul intérêt est de faire « du pognon » peuvent influencer les gouvernements et influencer nos choix quotidiennement.

                                                                                    
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      Bonne lecture !

    Googwin, Michael. Economix : la première histoire de l’économie en BD. Les Arènes, 05/2013. 304p

Thibaut  SCHULZ 1ère1

Le rêve de Kounandi

Source : https://www.lerouergue.com /catalogue/je-prefere-quils-me-croient -mort

Ce livre a été écrit en 2011 par Ahmed Kalouaz, journaliste, spécialiste du football à Eurosport et qui a publié plus d’une trentaine d’ouvrages (poésie, nouvelles, romans, pièces de théâtre, textes pour la jeunesse). Il nous présente ici l’histoire du jeune Kounandi, 13 ans, qui vient du Mali sans argent et qui a été repéré par un recruteur. Il rêve de devenir un jour un grand footballeur reconnu dans le monde entier comme ses idoles Africaines.

La vie de ce garçon va prendre une tournure surprenante et bouleversante !

Kounandi est issu d’un quartier très pauvre du Mali. Là-bas tout le monde se connaît, s’entraide et se respecte. Beaucoup de jeunes ont envie de devenir à leur tour célèbres grâce au football et ainsi pouvoir prendre soin de leur famille en lui envoyant de l’argent pour qu’elle puisse vivre décemment et ne manquer de rien. Ils font donc tout leur possible pour y parvenir et s’entrainent sur des terrains impraticables, à pieds nus pour certains, avec des chaussures abîmées pour d’autres. Ils jouent souvent avec des ballons raccommodés et abîmés, le but étant de se faire remarquer pour, un jour, être recruté par un club à dimension internationale. C’est le cas de Kounandi ! Il se fait repérer et, grâce au soutien de ses parents, il part en France avec d’autres enfants. Mais à leur arrivée le recruteur les laisse seuls, livrés à eux-mêmes, sans nourriture et sans argent. Ils essaient de survivre et continuent de s’entraîner sans relâche jusqu’à s’épuiser totalement. Ils voyagent de clubs en clubs en gardant toujours dans un coin de leur tête l’envie de devenir un jour célèbre et de faire la fierté de leur famille.

Kounandi va-t-il réussir à concrétiser son rêve, celui de devenir célèbre ? Va-t-il pouvoir sortir sa famille de la pauvreté ? A vous de le découvrir …

Le sujet du livre – ici en particulier la pauvreté et le trafic des jeunes joueurs dans les pays africains – m’interpelle et j’éprouve de la compassion et de la pitié pour ces jeunes qui deviennent des marchandises échangées entre clubs. Ils vivent des moments difficiles, comme la séparation avec leurs familles mais aussi l’obligation qu’ils se sont fixé de devenir célèbres à tout prix pour rendre fière leur famille et lui offrir un meilleur avenir. Ce sujet est également d’actualité car la pauvreté dans les pays d’Afrique est très souvent abordée et plusieurs associations viennent en aide aux familles les plus démunies d’un point de vue alimentaire mais aussi dans les domaines de la santé ou de l’éducation.

Le titre du roman Je préfère qu’ils me croient mort nous donne envie de le lire. Dès le début de l’histoire on sent que celle-ci sera semée d’embûches pour le personnage principal. J’avais envie de savoir quel serait son destin et comprendre pourquoi l’auteur a choisi ce titre, à qui le pronom personnel «ils» se réfère. Les personnages sont à la fois attachants et crédibles, notamment Kounandi qui essaye de se détacher des autres. En tant que lecteur on est au cœur de sa vie et on voit qu’il fait tout son possible pour réussir. On est également au cœur de ses voyages (notamment ses stages dans d’autres clubs et son errance avec ses camarades dans la ville pour trouver à manger), de ses rencontres (avec les coachs), de ses moments de partage avec ses amis, de ses entraînements où on peut découvrir ses talents sur le terrain, mais aussi de ses moments douloureux.

Je vous conseille vraiment de lire ce livre et je lui attribue une note de 4/5 car même sans s’intéresser au football, on est plongé dans une histoire captivante et on suit avec intérêt le parcours de ces jeunes enfants africains, leurs évolutions ainsi que les efforts de Kounandi pour arriver à son but et rendre fière sa famille. Je trouve injuste que les jeunes africains n’aient pas les mêmes possibilités que les jeunes joueurs européens pour se faire repérer et intégrer des grands clubs et que des recruteurs mal intentionnés promettent aux familles de ne plus vivre dans la misère alors que la réalité est bien différente. J’aurais aussi aimé lire une description du monde du football moins brutale qui aborde aussi les côtés positifs de ce sport, mais la réalité est toujours plus cruelle que ce que l’on imagine !

Je vous laisse vous faire votre avis par vous-même 🙂

Bonne lecture à vous !

Kalouaz, Ahmed. Je préfère qu’ils me croient mort. Éditions du Rouergue, 02/2011. 99p. DoAdo. ISBN 978-2-8126-0195-8  

Baptiste GAREL 1ère  1

« Un coffre-fort ne suit pas un corbillard »

Un cadeau est un roman qui dénonce le pouvoir que peut exercer l’argent sur notre société actuelle, tout cela à travers une histoire remarquablement touchante. Une histoire signée Eliane Girard !

Ce roman rend compte d’une histoire bouleversante, et presque comique. Celle de Félicien, un jeune dessinateur d’Île-de-France, tracassé par un cadeau qu’il voudrait offrir à Laure, sa copine, pour ses 30 ans. Mais attention, ce n’est pas n’importe quel cadeau, c’est une paire de bottes à… 869.95 euros tout de même ! Félicien le sait, il a fait une erreur, une grosse erreur. Il devient même paranoïaque rien qu’a l’idée d’y penser, 869.95 euros, le prix de son loyer ! Tout au long de l’histoire ce nombre va lui tourner dans la tête, et ses extravagantes péripéties vont d’autant plus remuer le couteau dans la plaie.

J’ai été agréablement surpris par ce livre, c’est un plongeon totalement réussi dans la triste réalité qu’est le quotidien pour beaucoup d’entre nous. L’argent ne coule pas à flot, et il y aura toujours un moment où le compte bancaire criera famine ! En effet Félicien subit de plein fouet le stress et la culpabilité liés à un achat bien trop onéreux pour son modeste revenu. Cette situation est généralisée dans notre monde d’aujourd’hui où la finance gouverne et où les revenus des plus modestes subissent les terribles effets de la mondialisation. A en croire que se faire plaisir est destiné uniquement aux riches ! Comme le disait si bien Sacha Guitry : « Le luxe est une affaire d’argent. L’élégance est une question d’éducation ». En somme, Félicien est un homme simple, bien éduqué, donc élégant mais le luxe n’est pas pour lui… il n’en a tout simplement pas les moyens !

Source: https://www.livredepoche.com/livre/un-cadeau-9782253005100

Ce roman n’en est pas moins comique. Félicien encaisse une multitude d’événements et de « coups » tel un boxeur tapant dans le vide, comme quand il enchaine cette extravagante nuit dans le métro parisien auprès de quelques SDF qui lui en font voir de toutes les couleurs. Des SDF certes pauvres mais bien riches moralement ! Ses péripéties se succèdent tour à tour à grands coups de malchance. L’histoire en devient même drôle. Le style fluide de l’écriture colle bien avec le sujet de l’œuvre, on y trouve une importante réflexion de Félicien sur son achat qui le tracasse du début à la fin de l’histoire. Aussi, il ne faut  pas  grand-chose pour qu’on ressente de l’empathie envers ce personnage, et c’est bien ce dernier mot, l’empathie, qui est déterminante dans la lecture de ce livre. Ses malheurs successifs qui s’enchainent à tour de bras créent en nous une véritable compassion envers ce personnage malchanceux. L’auteure nous transmet une multitude de sentiments, tous différents les uns des autres, avec une facilité déconcertante, ce qui rend ce livre si agréable à lire !

Pour finir, je vous conseille fortement de lire ce roman qui vous fera profondément réfléchir sur notre société et le pouvoir de l’argent si omniprésent. Par ailleurs, laissez-vous déborder d’empathie pour Félicien et baladez-vous à travers cette lecture chargée d’émotions et de rebondissements, vous ne serez pas déçu par cette passionnante lecture !

Lisez Un cadeau, je vous le promets, il ne coûte pas 869.95 €…

 

Girard, Eliane. Un cadeau. Librairie Générale Française, 02/2015. 121p. Le Livre de poche. ISBN 978-2-253-00510-0

Léandre Furmaniak, 1ère1                                                  

Les mineurs sortent de l’ombre, c’est Germinal !

«Germinal, Germinal, Germinal ! », criaient les mineurs de Denain à la vue du cortège qui emmenait le célèbre écrivain Emile Zola au cimetière de Montmartre. Ces acclamations sont le parfait témoignage du succès et de la popularité qu’a connu ce merveilleux roman, chef d’œuvre de la littérature réaliste !

Photographie d’archive d’Emile Zola. Source : https://id.pinterest.com /pin/139541288434910485/?d=t&mt=login

Vous devez probablement connaître Emile Zola. Ecrivain français du XIXème siècle (1840-1902), Zola a vécu dans la misère et la pauvreté durant son enfance. Après quelques emplois qui lui déplaisent et lui rapportent peu, il décide de se consacrer à l’écriture. L’Assommoir est son premier grand succès. Il écrira ensuite, en 25 ans, une série de 20 livres qui composeront, telle La Comédie Humaine pour Balzac, une fresque humaine et sociale : Les Rougon-Macquart. Germinal en fera bien sûr partie.

Précision importante sur l’œuvre en question : elle est le fruit d’un travail documentaire énorme réalisé par l’auteur puisqu’il a visité des mines du Nord de la France, est descendu avec les mineurs, les a côtoyés…. Tout cela dans l’unique but de rendre son œuvre la plus véridique possible.

L’histoire débute en 1865 dans le Nord-Pas-de-Calais pendant la crise industrielle. Avec la montée du capitalisme en France, les mentalités évoluent. Un réel clivage entre salariés et employeurs apparaît alors. Les inégalités s’accroissent et la misère s’installe dans la région. Un jeune chômeur, Etienne Lantier, congédié après avoir donné une gifle à son patron, se rend aux mines de Montsou (ville fictive inventée par Zola) non loin de Douai. Affamé et sans le sou, il cherche un nouveau travail. Le seul poste qu’on peut lui proposer à la fosse de Montsou consiste à abattre le charbon et à pousser les berlines. Pour survivre, il n’a pas d’autre choix que d’accepter ce poste de haveur. A la mine, Etienne se lie d’amitié avec une famille de dix mineurs, les Maheu. On découvre, avec tous ces personnages, les conditions atroces et pénibles du travail des mineurs. Ils ne sont pas les seuls concernés par ces travaux harassants et douloureux : les chevaux doivent aussi descendre dans les mines et tirer les berlines. En lisant le roman, on a vraiment l’impression d’assister au travail des chevaux et on comprend pourquoi certains remontaient gravement blessés, et même parfois morts !

Les descriptions de l’auteur sont si crues et brutales que j’ai eu l’oppressante sensation d’être descendue, avec eux, dans ce précipice que sont ces galeries de charbon.

Au-delà des conditions dans les mines, les lecteurs découvrent le quotidien des mineurs lorsqu’ils rentrent aux Corons. Entre famine, endettement, prostitution, manque d’hygiène, absence d’intimité, les mineurs sont confrontés à un enfer quotidien. Les houilleurs, formatés depuis des générations, ne se rendent plus compte de l’horrible façon dont ils sont traités. Etienne, lui, pourtant, a remarqué dès son arrivée que les patrons des mines exploitent leurs salariés. De plus, la baisse des salaires, déjà très insuffisants pour les familles, est une difficulté nouvelle qui s’ajoute à tant d’autres. En réponse à toutes ces injustices, l’ambitieux Etienne fonde un mouvement de travailleurs révoltés. Leur mécontentement va d’abord se manifester par des grèves. Sans résultat et réponse de la Compagnie, ce mécontentement se transforme peu à peu en un élan de colère dévastateur et incontrôlable. C’est un peuple entier qui se réveille. Des milliers de charbonniers vont tout détruire sur leur passage : ils saboteront les fosses des alentours, se mesureront aux forces de l’ordre, défieront les non-grévistes et les bourgeois…

L’auteur rend magnifiquement compte de la rage qui bout en ces travailleurs, peut-être vos aïeuls si vous descendez d’une famille de mineurs !

Manifestations de mineurs, photographie extraite du film Germinal de Claude Berri, sorti en 1993. source: https://proxymedia.woopic.com/api/v1/ images/331%2FGERMINALXXXW0048428_BAN1_2424_ NEWTV.jpg         

 « Une poche de rancune crevait en eux, une poche empoisonnée, grossie lentement. Des années et des années de faim les torturaient d’une fringale de massacre et de destruction. » – passage de Germinal qui résume, selon moi, toute leur colère.

Mais Germinal, ce n’est pas que cela ! Outre le contexte historique, vous trouverez de nombreuses intrigues captivantes sur les personnages. Vous découvrirez ainsi la passion qui naîtra entre Etienne et Catherine Maheu, battue par son « galant » (c’est ainsi que Zola nomme les conjoints) et rejetée par sa famille, les Maheu. La fin tragique et complètement inattendue ne vous laissera pas indifférents ! Je vous laisse la découvrir et vous souhaite de l’apprécier tout autant que moi. Vous vous rendrez alors compte que malgré son caractère dramatique, Germinal est couronné par une note pleine d’espoir et d’avenir pour les mineurs. 

Pourquoi finalement ai-je tant été captivée par la lecture de ce roman ?

J’ai d’abord été très surprise par son caractère prenant et immersif. Au début, je dois bien avouer que je regrettais mon choix de livre à la vue du lourd pavé qui m’attendait… Malgré mes doutes, j’ai attaqué ce « monstre ». Et, à mon plus grand étonnement, je me suis aussitôt plongée dans l’histoire. Dès les premières pages vous accompagnerez les mineurs dans leur quotidien. En effet, grâce aux descriptions poignantes du naturaliste Zola, je me suis enfoncée difficilement dans les galeries, j’ai martelé les parois de charbon, j’ai poussé les berlines des mineurs ! Certains passages m’ont tourmentée par leur dureté : les descriptions sordides de l’insalubrité de leur vie peuvent mettre mal à l’aise. La noirceur des textes de Zola m’a transportée, m’a marquée et m’a procuré de fortes émotions. 

Ce roman est noir et brutal. Attention, sa violence peut parfois choquer les plus sensibles ! Oserez-vous plonger dans cet univers sombre où règne l’injustice ?  

Je me suis aussi attachée à ces travailleurs du charbon qui ne laissent jamais indifférents. A moins d’être vraiment insensible, vous éprouverez parfois de l’empathie, parfois du dégoût pour tel ou tel personnage. Lorsque Zola décrit un monde hanté par la faim puis enchaîne sur la description de la bourgeoisie des patrons des Compagnies, monde aveuglé par son confort et vivant dans le superflu, j’ai été perturbée par un tel niveau d’inégalités entre les classes ! Enfin, n’oublions pas que Germinal, c’est aussi une intrigue qui vous anime du début à la fin. Lorsque l’on voit aujourd’hui la pauvreté de certains romans contemporains qui vous vendent des soi-disant scénarios haletants, on se dit que Zola n’aurait rien à leur envier s’il revenait parmi nous. C’est là aussi une nouvelle forme de plaisir que j’ai pris !

Livre de poche « Germinal », collection Folio. source : https://www.le-livre.fr/photos/RO9/RO90026660.jpg    

Certes, cette œuvre fut un réel coup de cœur pour moi, mais il n’empêche que ma lecture n’en a pas été facile. Les nombreux détails, le vocabulaire technique et spécifique aux mineurs, les allusions aux périodes historiques et aux mouvements politiques, sont parfois compliqués à appréhender. Certains passages du texte resteront des zones d’ombres pour moi car je ne suis pas parvenue à bien les comprendre. Je ne dis guère cela pour vous repousser, bien au contraire, car la lecture peu aisée de Germinal ne m’a pas empêché de dévorer le roman. Et puis, il faut savoir parfois apprécier la difficulté !

Si vous êtes féru de notre région, d’histoire ou encore de littérature, vous ne pouvez plus passer à côté de l’œuvre à grand succès d’Emile Zola ! 

« C’est Germinal ! », s’exclame-t-on lorsque l’on vit une situation pénible : vous comprenez enfin le sens de cette expression !

Zola, Emile. Germinal. Librairie Générale Française, 1990. 538 p. Le Livre de poche. ISBN 2-253-00422-7

Clothilde DELATTRE, 1ère1