« En 1969, j’ai arrêté les femmes et l’alcool, ça a été les 20 minutes les plus dures de ma vie »

Source :
lecarredesmots.com/ product/show/ 9782234077287/ george-best- le-cinquieme-beatles

« C’est comme cela que tout avait commencé, et que tout a fini. »

Le Cinquième Beatles est un roman écrit par Vincent Duluc en 2014, racontant la vie du célèbre footballeur nord-irlandais George Best.

J’ai découvert ce livre et en ai appris plus sur George Best grâce au projet du Prix Littéraire Carnot 2024, et j’ai trouvé l’oeuvre plutôt intéressante dans l’ensemble. Laissez-moi vous la présenter.

Vincent Duluc, né en 1962, est journaliste au sein de la rubrique football de L’Equipe. Il est l’auteur de multiples livres sur ce sport. Dans Le Cinquième Beatles, il nous raconte dans le premier chapitre sa passion pour le football anglais et particulièrement pour George Best.

Pour en revenir au récit, l’auteur commence par nous raconter son voyage scolaire en Angleterre, en 1973, où il vivait chez une famille d’accueil. C’est au sein de ce foyer, à la télévision, qu’il a appris la retraite de George Best, à l’âge de 27 ans seulement ! Puis commence le récit de la vie de Best, de ses débuts dans le football, jusqu’à son décès.

« Balle au pied, George ne faisait pas de prisonniers » 

George Best, originaire de Belfast, Irlande du Nord, était un garçon timide mais révélait un talent incroyable pour le football. Il a fini par être repéré par un recruteur de Manchester United et a fait ses débuts avec ce club en 1963, à 17 ans. Dès le début, George a montré qu’il n’était pas là pour « enfiler des perles ». Il dribblait tous les défenseurs qui voulaient lui barrer la route, et repassait même parfois une deuxième fois pour les humilier. Il multipliait les buts spectaculaires et devenait, match après match, le footballeur préféré de milliers de gens. Son comportement sur le terrain était simple : pour lui, ses coéquipiers n’étaient que des plantes vertes, des plots de chantier à qui il ne donnait le ballon qu’en cas de vrai problème ( ceci n’est pas une déclaration officielle, ce n’est qu’une hyperbole très exagérée de ma part ! ).

George Best sur le terrain Source : www.thesun.co.uk/sport/ football/ 3931408/george-best-death-wive s – alex-angie-manchester-united/

Il gardera cette façon de jouer et le football lui fera perdre sa timidité. Il passera notamment par une relation particulière, voire une rivalité, avec une autre star de son équipe, Bobby Charlton, qui vient de s’éteindre ce 21 octobre 2023. Pour la petite histoire, ce dernier n’était plus le même homme après avoir survécu à la catastrophe de Munich, le 6 février 1958. Ce jour là, presque tous les membres du club ont péri, sauf quelques personnes, dont Bobby.

« Sur tous les terrains je suis le dernier homme debout »

La célébrité peut poser problème à de nombreuses personnes. Parfois de simples soucis mais dans le cas de George Best ce ne sont pas que de simples problèmes ! En effet, il a hérité de l’alcoolisme de sa mère et était célibataire alors que toutes les femmes étaient folles de lui… pratique ! Il multipliera donc les relations sexuelles avec des dizaines de femmes, parfois des célébrités, des Miss Great Britain et autres Miss Monde. Attirer ce genre de femmes était simple pour lui, vu sa célébrité et son talent sur le terrain. Cependant cela lui fera rater beaucoup d’entraînements, il aura même l’audace de dire (page 107) : « I used to miss a lot ». Subtil jeu de mots qui veut dire « J’avais l’habitude de rater beaucoup de choses » et dont le double sens signifie qu’il a à la fois manqué des entraînements et des rendez-vous galants. Sacré George !

Aussi, tous ces verres et toutes ces femmes auront des répercussions. Mais est-il parvenu à vaincre ses démons ? Qu’a-t-il fait à sa retraite ? Pour le découvrir,  lisez Le Cinquième Beatles !

J’ai pris mon rythme, je ne suis pas George

De manière générale, j’ai apprécié le livre, mais sans plus. Disons que j’ai eu du mal à trouver mon rythme au départ parce que je n’ai pas l’habitude de sortir de la fiction pour aller vers un récit biographique. Pour certains passages, je vais être honnête, je finissais par simplement vouloir que ça se termine. Un exemple me vient en tête, ce sont les 35 pages où on a une liste ( sûrement non exhaustive ) de ses « conquêtes de la nuit ». Certes, ça fait partie de l’histoire et ce n’est pas le fait d’avoir cette liste – pas écrite comme une liste de courses non plus – qui pose problème, mais simplement la manière dont tout cela est raconté qui finit par être ennuyeuse selon moi. Cependant, avec toutes ces femmes et ces pintes, l’auteur nous fait comprendre que c’était un point fondamental et essentiel dans la vie de George.

Rassurez-vous, il n’y a pas que des passages ennuyeux. Il y a certaines parties que j’ai beaucoup appréciées, comme les cinq, dix premières années après sa retraite où il adoptait un style de vie qui me plaisait. Il changera, mais je ne peux pas dire comment, dans quel sens ? ça c’est à vous de le découvrir !

Pour aborder le thème du destin, thème du Prix Littéraire Carnot cette année, on pourrait se poser la question : Best a-t-il gâché sa vie ? Selon moi ça ne fait aucun doute ! L’avenir qui l’attendait dans le football était en or massif. Sachez qu’il a quand même remporté le  Ballon d’Or 1968 mais a raté sa carrière à cause de sa « double vie ». Pouvait-il faire quelque chose pour éviter un tel destin ? Aurait-il pu brider ses démons ? Je vous laisse vous poser la question. De mon point de vue, l’alcoolisme est le problème majeur. C’est une addiction plus compliquée à gérer que d’autres. Je pense que sans l’alcoolisme, Best aurait pu se reprendre en main et avoir une meilleure carrière dans le football. Encore une fois, libre à vous de vous poser la question de votre côté. Et, pour autant, a-t-il été malheureux ?

Je le répète, le récit est agréable à lire dans l’ensemble. Je lui donne la note de trois étoiles sur cinq. Si vous aimez le football, le Royaume-Uni, ou les deux, ce livre devrait vous plaire !

Duluc, Vincent. Le Cinquième Beatles. 2014, Stock. 227 p. 5192. ISBN 978-2-234-07728-7

Martin DUMUR, 1ère2