Chroniques du désastre

Couverture du roman Cher connard de Virginie Despentes CDI – LYCEE CARNOT – BRUAY LA BUISSIERE (62) | Cher connard (esidoc.fr)

Cher connard de Virginie Despentes est un roman épistolaire sorti en 2022. Il a fait partie des finalistes pour le prix Médicis de la même année. Cet échange de lettres ayant pourtant mal commencé, se poursuit par une grande amitié. Oscar Jayack, écrivain, publie sur son compte Instagram un message haineux concernant Rebecca Latté. Il se demande comment cette magnifique actrice, célèbre lors de son adolescence, est « devenue aujourd’hui ce crapaud ». Après quelques lettres on ne peut plus violentes, ces deux personnages se rendent compte qu’ils se côtoyaient durant leur enfance. Le destin de ces deux protagonistes est alors étroitement lié, la sœur d’Oscar était une amie de Rebecca. Zoé Katana, blogueuse féministe fait quelques apparitions au cours du roman. Elle accuse Oscar d’harcèlement sexuel dans la « Chronique de ma main dans ta gueule », réponse au post Instagram destiné à Rebecca intitulé « Chroniques du désastre ».

Je n’ai personnellement pas pris plaisir à lire ce roman. Les lettres n’avaient pas de liens entre elles. Rebecca, en parlant d’une amie, raconte à Oscar qu’« elle a tendance à parler sans se soucier de la personne à qui elle s’adresse ». J’ai eu l’impression en la lisant qu’elle décrivait le roman, chaque personnage parle de sa vie mais personne ne rebondit sur celle de l’autre. Je n’ai pas aimé le style d’écriture de Virginie Despentes ; elle utilise beaucoup de phrases toutes faites et vulgaires: « je te violerais même pas tellement t’es imbaisable ». Ce roman manque de transitions. Je n’ai ni compris où l’autrice voulait en venir, ni le but de l’histoire. En parlant d’histoire, y en avait-il une ? L’alternance entre les différents sujets du récit est mal faite. Virginie Despentes nous parle de féminisme avec #Metoo, de drogue, de la dangerosité des réseaux sociaux puis elle revient au premier thème et ainsi de suite tout au long du roman. Ce livre est une superposition de paragraphes sans liens. Je pense que Virginie Despentes a voulu se concentrer sur les sujets qu’elle souhaitait aborder tout en oubliant la forme et le récit.  En effet, Oscar est pris dans la boucle infernale des réseaux sociaux avec l’accusation le concernant. Mais ces deux personnages ont tous deux des problèmes avec la drogue et décident un peu plus tard de se soigner en allant aux réunions des Narcotiques Anonymes.

Un court passage sur les féminicides a attiré mon attention. Dans un de ses messages échangé avec Oscar, Rebecca dit : « Imagine qu’à la place des femmes qui sont tuées par les hommes, il s’agisse d’employés tués par leurs patrons. L’opinion publique se raidirait davantage. […] Si tous les deux jours, un employé tuait un patron, ce serait un scandale national. ». C’est l’un des rares moments du livre que j’ai apprécié

Je suis une passionnée de lecture qui dévore les livres mais ce dernier avait un goût amer. Cet ouvrage m’a fortement déçue, je n’avais aucune envie de m’y replonger pour connaitre la suite de l’histoire qui était sans intérêt. Je n’ai pas aimé ce livre dans sa majorité c’est pour cela que je lui attribue la petite note d’une étoile.  

Despentes, Virginie. Cher connard. Grasset, 09/2022. 343p

Inès MERLOT, 1ère2