Traduction d’un extrait des Géorgiques de Virgile, I, vers 463 à 488 (-Ier siècle).

Voici ma traduction personnelle d’un magnifique extrait des Géorgiques de Virgile étudié en classe, dans lequel l’auteur liste des phénomènes naturels vus sous un œil antique, illustrant le mystère de la Nature à une époque où limagination des Hommes apporte plus de réponses que la Science.

Qui oserait accuser le soleil de mensonge ?

C’est lui qui si souvent nous prédit les troubles qui planent,

La tromperie, les choses cachées et les guerres qui gangrènent ;

C’est lui qui, plaignant Rome à l’extinction de César, 

A tissé sur sa tête étincelante 

Une toile de rouille assombrie,

Et des générations impies 

Craignirent la nuit éternelle.

Bien qu’en ces temps aussi la terre et les plaines marines, 

Les obscures chiennes et les oiseaux sinistres

Donnassent des signes.

Combien de fois avons-nous vu bouillonner l’Etna, 

Inondant les plaines des cyclopes, 

Déchirant ses fournaises,

Projetant des tourbillons de boules de flammes 

Et de roches liquéfiées !

Dans tout le ciel, la Germanie entendit le fracas des armes, 

Les Alpes tremblèrent de mouvements anormaux.

Une voix énorme fut aussi entendue à travers les silencieux bois sacrés, 

D’étranges et pâles fantômes furent vus dans l’obscurité de la nuit, 

Et les animaux se mirent à parler, 

Horreur indicible !

 

Les rivières se figèrent et les terres s’entrouvrirent.

Et dans les temples l’ivoire pleurait, 

Et le bronze suait.

L’Eridan, roi des fleuves, balaya en tournoyant les forêts de ses remous

Et emporta à travers tous les champs 

Les troupeaux avec leurs étables.

En ce temps, ne cessèrent ni les fibres menaçantes d’apparaître dans les tristes viscères, 

Ni le sang de couler des puits,

Ni les hautes villes de résonner des hurlements des loups.

Jamais ailleurs la foudre ne tomba autant du ciel pur, 

Jamais ailleurs ne brûlèrent si souvent de terribles comètes.

Nathan

Un Guidage presque parfait…

Il ne faut pas ignorer que le guidage est art subtil et raffiné confié aux plus valeureux et motivés. Cela implique une connaissance parfaite de terrain visité, mais il faut aussi un esprit de corps soudé et prêt à tout imprévu (je crois qu’il nous manquait ces critères-là…). Surtout à Pompéi, cette ville romaine figée dans le temps depuis quasiment deux mille ans et qui n’attend qu’une seule chose : être présentée de manière digne et correcte (travaux des Latinistes de première). Et puis le guidage est une mission particulière confiée au duo de bricoleurs de la classe, avec parfois, des accrochages entre ces deux grands esprits pour pouvoir donner un cap à ce groupe qui nous suivait. C’est pour cela que nous vous racontons notre expérience en tant que guides dans cette ville que nous visitions pour la première fois.

À notre arrivée, nous récupérons un artefact d’une rareté précieuse : une carte, elle nous a été utile tout le long de notre guidage et les professeurs voulaient la garder pour les prochaines années (on a réussi a en une garder en douce.) . Cela fut très agréable de se balader dans cette :

« Ville figée dans le temps,

Où la beauté s’épanouit en chaque instant,

Ses rues pavées, témoins d’histoires passées,

Dévoilent une grâce qui ne peut être effacée. » (Valentin).

Mais aussi, l’ambiance de ce groupe fut agréable tout au long de cette journée, une écoute remarquable de la part du groupe, mais aussi des professeurs qui nous ont aidés durant tout notre trajet pour certains problèmes logistiques. De plus, on a eu une journée chaude et lumineuse (ça change de la Toscane en décembre 2022…) qui nous a accompagnés tout au long de la journée (Mme Velot n’a pas dû chanter dans le bus ce matin-là…#humour). De plus, ce temps-là nous donna l’occasion de déjeuner dans le théâtre avec des « olé » qui n’aboutissaient pas de la part des autres touristes. Et cela a été une expérience riche et divertissante, à laquelle je ne changerais rien.

Pour conclure, guider un groupe de 50 personnes à travers les rues pavées de Pompéi n’était pas une tâche facile, mais c’était incroyablement amusant ! Nous, les deux valeureux guides, avons divisé les tâches, l’un à l’avant et l’autre à l’arrière du groupe, afin de mieux encadrer tout le monde. À cause de cela, il fallait être attentif pour s’assurer que personne ne se perdait dans le dédale de vestiges antiques. Finalement, nous avons réussi à mener tout le monde aux lieu définis au préalable pour que nos camarades puissent présenter leurs médiations culturelles qui étaient extrêmement bien faites. Merci à vous et aux professeurs pour ce voyage !

Valentin et Hector

Villa des Mystères : Secrets Dévoilés!

Bonjour,

je vais vous présenter l’une des villas les plus complètes et les plus grandes de tout Pompéi : la Villa des Mystères. Cette villa est l’une des seules se trouvant à l’extérieur de la ville, à environ 300 mètres des remparts. Elle possède des fresques faisant partie des plus connues du monde antique et encore aujourd’hui soumises à de nombreuses discussions. Cette bâtisse remonte au IIe siècle avant Jésus-Christ, et la disposition actuelle de la villa date d’environ 60 avant Jésus-Christ. Elle reste très bien conservée, notamment ses murs, ses plafonds et ses fresques. La villa mesure 3700 m² avec plus de 60 chambres, ce qui en fait la plus grande villa en comptant celles à l’intérieur des murs. On peut y trouver une grande cuisine, des bains privés et un niveau inférieur inaccessible au public qui permettait d’étendre la zone de vie principale du dessus. Auparavant, il y avait un étage supérieur qui a malheureusement été perdu à cause de l’éruption du Vésuve. Autour de la villa, on trouve des cultures de vin. Cela a été prouvé par la présence de deux pressoirs à tête de bélier qui permettaient d’extraire le jus avec plus d’efficacité qu’avec les pieds. Ce jus était ensuite stocké dans des jarres qui sont présentes semi-enterrées autour du bâtiment.

pressoirs à tête de bélier

Pour commencer, parmi les nombreux objets trouvés dans cette villa, on retrouve une statue qui appartenait aux propriétaires d’origine. On trouve des traces sur la tête qui montrent qu’il y avait une couronne aujourd’hui disparue. De plus, des traces de maquillage ont été trouvées sur cette statue, notamment sur ses lèvres, ses sourcils et ses cils. On pense donc qu’elle était destinée à représenter la prêtresse de maison, mais la tête a sûrement été changée en fonction des propriétaires de la villa vu les traces qu’elle possédait autour du cou. Malheureusement, tous les objets en bois n’ont pas survécu à l’éruption, mais nous avons des moulages en plâtre de certaines portes et fenêtres qui ont aujourd’hui été reconstituées et sont présentes notamment dans l’atrium. Les chercheurs pensent qu’il y avait auparavant beaucoup plus de fresques sur les murs supérieurs qui n’ont pas survécu à la suite de l’éruption.

Statue de la prêtresse


Dans l’une des chambres, on trouve une fresque extrêmement bien conservée qui représente un griffon se battant contre un aramassby (un peuple mythique borgne de l’ancien pays oriental de la Scythie), où l’on voit le soldat essayer de s’emparer d’une pile d’or protégée par les griffons. Cette fresque fait partie de l’une des nombreuses fresques faisant partie du deuxième style de peinture murale. Ce deuxième style a pour but de peindre les fresques sur du plâtre humide pour qu’elles s’imprègnent et favorisent ainsi la conservation, ce qui a bien été prouvé vu qu’aujourd’hui nous trouvons encore ces fresques après l’éruption.
Ce style fait face au premier style apparu en 80 avant Jésus-Christ, qui est constitué de panneaux rectangulaires et d’autres formes géométriques que l’on peut aussi retrouver dans cette villa.

Fresque de l’aramasby

Dans cette villa, nous trouvons aussi un style architectural qui donne l’illusion d’un espace en 3 dimensions. On le retrouve notamment dans la chambre avec l’un des meilleurs exemples de peinture du deuxième style présentant trois niveaux d’un espace en 3 dimensions : les colonnes en premier plan devant un mur en deux plans et un temple au dôme rond au troisième plan. On remarque que la plupart des constructions peintes sur ces fresques sont avant-gardistes avec, par exemple, les triples arches qui n’ont pas été vues avant 200 ans après Jésus-Christ, ainsi que les saillies et tablatures supportées par des colonnes que l’on retrouve 100 ans après Jésus-Christ. Finalement, on retrouvera aussi de la 3D dans la fresque principale que je vous présenterai plus tard.

fresque 3D


Je vais enfin vous présenter le troisième et dernier style, avec l’exemple du tablinum ou du bureau principal. Ce sont des pièces au mur noir avec des dessins élégants comportant des formes géométriques, des petites figures ou même des dieux égyptiens comme Thoth, le Dieu de la lune et de l’astronomie, inventeur de l’écriture. Ce troisième style de peinture murale, que possède cette villa, a été populaire vers 20 avant Jésus-Christ, après que les Romains ont conquis l’Égypte vers 30 avant Jésus-Christ. Ce qui montre pourquoi il y avait des éléments égyptiens dans ces fresques.

exemple d’une partie de la fresque avec le dieu Toth

Cette villa reste tout de même très mystérieuse. On sait grâce aux chercheurs que la plupart des meubles ont été enlevés au moment de l’éruption et ont sûrement dû être vendus après le tremblement de terre de 662 après Jésus-Christ. Cette villa a aussi servi pour la production agricole mais les chercheurs ne sont pas sûrs. Par exemple, près de la pièce à l’extérieur, on a pu trouver des outils de jardin ainsi qu’une pile d’oignons dans la chambre.


Rentrons maintenant dans l’atrium. On peut y trouver 2 corps moulés qui ont été trouvés à l’intérieur de la villa. Au total, on a trouvé 9 corps à l’intérieur, 4 en dessous, ainsi qu’un groupe de femmes sûrement présentes à l’étage avec des bracelets en or et d’autres bijoux. Le corps de droite est un homme portant des anneaux avec 5 pièces en bronze trouvé à côté de lui. Et à gauche, une fille découverte près de l’entrée. Aussi dans cette pièce se trouve un reste de graffiti qui est une caricature avec écrit « c’est Rufus » que l’on pense être l’un des propriétaires de la villa.

photo de l’atrium avec les 2 corps

Caricature « c’est Rufus »


Nous allons maintenant passer à la pièce la plus importante de cette villa qui a donné notamment son nom, la villa des mystères. On pense que cette pièce pouvait être un triclinium ou une salle à manger car elle était présente à l’opposé de l’entrée et devait être réservée à des occasions particulières. Cette pièce s’étale sur 8 mètres par 5 mètres et le sol est recouvert de carreaux de marbre. On y trouve une très grande fenêtre avec une magnifique vue sur les montagnes. La fresque couvre l’entièreté des murs avec plus de 3 mètres de hauteur. De nombreuses figures à taille humaine y sont présentées alors qu’ils étaient pourtant très rares de voir des personnages de cette taille dans les peintures murales romaines, alors qu’ici nous en avons 29. Cette fresque a dû aussi coûter très cher car elle était entièrement recouverte en son fond par du cinabre qui était un pigment deux fois plus cher que le rare bleu d’Égypte. Je vous laisse imaginer le prix qu’a dû coûter cette fresque. On trouve encore aujourd’hui des couleurs très vives, mais ce ne sont pas celles d’origine puisqu’une fine couche d’huile a été appliquée au 20e siècle, ce qui a modifié les couleurs d’origine pour une meilleure conservation. La fonction de cette pièce suscite encore aujourd’hui de nombreuses questions, ainsi que le sens dans lequel on la lit. En effet, de nombreux chercheurs pensent que la fresque se lit de la droite vers la gauche, tandis que d’autres pensent qu’elle se lit dans un autre sens. Pourtant, la fresque garde un sens commun qui est le culte de Dionysos.

Photo de la fresque du culte de Dionysos

Gabriel

JARDINS

« Presque partout, au centre de la maison, est un jardin grand comme un salon, au milieu un bassin de marbre blanc avec une fontaine jaillissante, à l’entour un portique de colonnes. Quoi de plus charmant et de plus simple, de mieux choisi pour passer les heures chaudes du jour ?

Dans la plus vaste de ces maisons, celle de Diomède, des orangers, des citronniers, semblables probablement à ceux d’autrefois »

 Pompéi n’était qu’une ville de province sans grand intérêt de 10 000 à 1 5000 habitants : sa destruction l’a fait entrer dans l’Histoire.

Quelle meilleure phrase d’accroche que celle de l’académicien Hippolyte Taine pour initier mon récit. Comme attendu, je vous parlerai des JARDINS.

Les Jardins, c’est pour le moins surprenant de traiter des jardins dans cet océan de pierres qui nous a été donné de voir. Le fait est que, « les cailloux » bien que témoins du passé, ne sont plus très vivants. Quelle fut donc ma surprise lorsque, abasourdi, j’appris que les buis, les citronniers, les cédratiers qui brillaient dans la lumière de cet hiver doux (oui il ne pleuvait pas:)), étaient les clones, littéralement les clones de ceux qui ombragèrent un jour les après-midis Pompéiens. En clair, que ces êtres VIVANTS étaient là, à cet endroit, depuis aussi longtemps que les pierres. Mais comment retrouver des racines sous l’océan de lave qui déferla sur la ville en l’an 79 ? Je n’ai pas le début d’une réponse à cette question.

Cultiver le cédratier - Promesse de Fleurs

Toutefois, l’on sait que des agrumes tels que le citronnier et le cédratier se sont acclimatés au milieu méditerranéen au début de notre ère -bien qu’antérieurement cultivés par les Juifs et les Egyptiens-. Ce qui est sûr c’est que le Grand Théophraste (oui oui c’est bien lui qui a écrit les Caractères, le père spirituel de la Bruyère, d’ailleurs saviez-vous que la bruyère poussait surtout dans les sols siliceux ? Coïncidence ? j’en doute), nous donne une description précise du fameux cédrat, que l’on retrouve à Pompéi : « On n’en mange pas le fruit, mais il est fort odorant, de même que les feuilles de l’arbre, et, si on le place au milieu de vêtements, il les conserve à l’abri des vers ».  A cette époque, le cédrat n’est pas encore consommé, on lui trouve en outre 16 utilisations différentes, dont celle de CB12 antique… Très justement, ce qui me fascina, et qui continue de me troubler, c’est la justesse avec laquelle les arbres alors plantés répondaient aussi précisément aux besoins des hommes, et, il semblerait que c’est ce même détail qui retint l’attention de notre ami Hippolyte : « Plus on essaye de réformer ces mœurs [comprendre ici les jardins] dans son imagination, plus elles semblent belles, conformes au climat, conformes à la nature humaine. ».

En effet, comment ne pas s’émerveiller devant l’omniprésence des jardins dans cette cité, si prééminents qu’ils se trouvaient au milieu des maisons, qu’ils ceinturaient la vie des citoyens.

Pompéi l'éternelle | Globe-trottine

A vrai dire il nous a été donné de voir de somptueux édifices, certains se suffisaient à eux-mêmes, je pense à Paestum, d’autres, et je parle seulement d’apparence, n’étaient que l’ombre de ce qu’ils avaient un jour été, je pense à la Villa Oplontis.

Une chose ne quittait alors plus mon esprit, ce lieu manquait cruellement de jardins. Le béton avait remplacé l’herbe, les barrières les arbres. L’on ne voyait alors qu’un terne amas de pierres, bien agencé certes, mais un amas presque industriel, au milieu des HLMs. Les fresques piégées dans ces murs ne parvinrent pas à m’ôter cette impression. Là où les arbres, cédrats, citronniers, buis… exhalaient leur parfum, exposaient leurs couleurs, révélaient les pierres de Pompéi ; le gazon tondu et les buis fraîchement coupés, faisaient de la villa un arbre chétif dans une jungle de béton.

Villa des Vettii (merci à l’élève de première pour cette superbe médiation)

Similairement et pour clore, si j’ai été troublé par l’absence d’arbre pendant le voyage ; si de tout temps les hommes en plantèrent ; si le vieil homme de Giono « jugea que son pays mourait par manque d’arbres » c’est bien parce qu’il fait profondément parti de nous, qu’il nous est indispensable. L’adage du poète prend alors sens : « L’arbre humanise mieux un paysage que ne le ferait l’homme », il fait le monde à notre image.   

ELIAS

Une journée à Paestum : hors du temps et coupés du monde

La découverte des temples grecs de Paestum a été pour la plupart d’entre nous le clou du voyage, et nous avons été nombreux (vraiment nombreux) à photographier TOUS les temples sous TOUS les angles à plusieurs reprises, au moindre changement de lumière. L’incroyableté (c’est un mot latin) du lieu tient surtout au fait qu’il se trouve, pardonnez-moi l’expression, dans un bled paumé (nommé… Paestum, ça ne s’invente pas) constitué seulement de deux boutiques de souvenirs (sur lesquelles nous reviendrons), d’un café-glacier, d’une boucherie-charcuterie, de quelques maisons, d’une église ne possédant absolument aucun intérêt extérieur (ni intérieur, comme nous avons pu le constater avec mes camarades d’exploration) et d’un musée.

Ce musée est principalement connu pour abriter la célèbre tombe du plongeur, ornée de fresques très bien conservées (c’est d’ailleurs l’un des seuls attraits de ce musée, rempli sinon d’amphores, de blocs de pierre et de quelques amphores). Seul problème : la tombe était en restauration, et nous n’avons pu la voir que sur une photocopie qui, comme l’a très justement souligné Mme Velot, avait au moins le mérite d’exister. Néanmoins, la visite du musée a révélé qu’il possédait un autre intérêt : un piano se trouvait dans l’une des salles, à la libre disposition des visiteurs, et nous avons pu profiter d’un petit récital de Liszt par Nathan, apprécié par tout le monde (sauf les professeurs, occupés à discuter dehors).

Une fois sortis du musée, nous avons pu profiter d’un quartier libre (Paestum étant constitué d’une seule rue, personne ne s’est éloigné) pendant lequel nous nous sommes jetés sur les deux boutiques de souvenirs, qui vendaient principalement des tote-bags et des pâtes en forme d’appareil génital masculin, ce qui a largement suffi à nous contenter.

La journée s’est finie en beauté, avec un blind test dans le bus du retour ainsi qu’une magnifique interprétation – sans les consonnes ! – de «La Boîte de jazz», de Michel Jonasz, par Mme Velot. Le seul point négatif de la journée aura finalement été le restaurant où nous avons pris le repas de midi, qui était constitué d’un plat de pâtes, d’une paire de tranches de porc épaisses comme, disons, un quart de moitié de tiers de doigt humain, et d’un étrange gâteau aux couleurs fluorescentes : bleu, blanc, jaune et même un peu de vert… Certains l’ont apprécié, d’autres le leur ont volontiers cédé, et il a même permis à Marin d’exprimer sa créativité : il a en effet dessiné un magnifique ciel nuageux dans son assiette avec le colorant restant.

Petite précision : je n’ai pas pris de photos des boutiques de souvenirs ni du musée, car je trouvais que les temples et les ruines représentaient le seul véritable intérêt de Paestum…

Loup

Pourquoi Naples est une ville de foot ?

A Naples, on ne peut qu’être impressionné quand on découvre les nombreuses décorations en l’honneur de Maradona et du troisième scudetto remporté six mois auparavant. Mais d’où vient l’amour des Napolitains pour le foot ?

Un esprit napolitain dominateur sur l’Italie unifiée

L’Italie n’a pas toujours été celle que l’on connaît, auparavant et jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle, elle était fracturée en différents royaumes que la période du « risorgimento » vient unifier. Naples au XIXe siècle était la ville la plus puissante de son territoire : le Royaume des Deux Siciles. Elle prospérait alors dans une région qui en faisait de même puisqu’elle possédait les deux tiers de l’or italien. Or, pendant la deuxième moitié du XIXe siècle , Garibaldi vient occuper ce Royaume, obligeant le roi Ferdinand II de céder sa couronne à celui qui dirigera bientôt une Italie unifiée. Encore aujourd’hui, les napolitains gardent la mémoire des méthodes violentes utilisées à leur égard pour unifier l’Italie. De plus, c’est à partir de 1861, de l’unification, que la situation napolitaine va se dégrader. En effet, le pouvoir va se concentrer sur les villes du nord comme Gênes, Turin ou Milan, permettant, de facto, leur épanouissement et leur développement dans l’industrie à l’échelle internationale. Pour autant, ce ne sera que très peu le cas de Naples pour qui le gouvernement italien n’accordera pas beaucoup d’importance. En effet, les infrastructures publiques vont manquer à Naples pendant que le gouvernement au nord favorise Milan, Turin et Rome. Tout cela ajouté, les napolitains vont sombrer dans la pauvreté et dans la délinquance. De là va naître un fort esprit patriotique chez les Napolitains qui se sentent plus Napolitains qu’Italien, pour eux, l’Italie s’arrête à Rome. On peut comparer leur situation à celle des Corses, bien que ceux-ci, à côté des Napolitains, sont chouchoutés par l’État.

Naples, au coeur d’un royaume jusqu’à l’unificication italienne

Mais quel rapport avec le foot ?

scission entre les équipes du nord et Naples, au sud

Face à ce sentiment d’injustice, les napolitains vont se réfugier dans le foot qui va les transporter dans un autre monde. Dans un monde où la pauvreté ne compte pas et surtout dans un monde à utilité cathartique où ils peuvent se défouler face aux villes du nord comme la Juventus ou l’AC Milan. Ainsi, on comprend la haine qu’ils ont contre ces équipes et on comprend les W.C aux couleurs de leurs ennemis que l’on trouve à tous coins de rue. Ainsi, la victoire du scudetto la saison dernière représentait pour eux une affirmation de Naples face aux villes du nord et plus généralement face à toute l’Italie.

papier toilette à l’effigie des équipes adverses que l’on peut acheter dans les rues de Naples

Quel a été le rôle de Maradona et quel est son rôle aujourd’hui ?

Maradona a une place très spéciale pour les Napolitains. C’est un véritable Dieu pour eux. Il a permis à Naples de s’imposer sur la scène italienne en remportant de nombreux trophées. Mais comment se fait-il que ce grand joueur ait intégré une équipe qui luttait pour rester en Serie A ? Auparavant, il jouait à Barcelone et malgré son grand niveau, les supporters ne l’acceptent pas à cause de sa débauche (drogue, manque de sérieux…). Son image va se ternir davantage pendant la coupe du monde 1982 où il donnera un coup de pied à son adversaire. Il se doit alors de quitter le club dont le président le vend « à cause de son attitude ». Une seule offre attend Maradona : le SSC de Naples.

Il sera comme un héros pour Naples, car les scudetti qu’il va leur offrir vont leur permettre de ne pas se laisser écraser par les villes du nord et de retrouver de la dignité. De plus, les napolitains vont très vite s’attacher à ce personnage qui leur ressemble : il a des aspects négatifs (drogue…) que les napolitains ont aussi, car ils sont pauvres et s’y réfugient.

Encore aujourd’hui, son image est divine aux yeux des napolitains comme en attestent les décorations à son honneur, le stade qui porte son nom et les 13 enfants qui se nomment Diego Armando ou Diego Armando Maradona

Pour conclure, Naples est une ville de foot afin d’imposer son autorité sur les villes du nord. C’est ce que va réussir Maradona et qui va lui donner un statut de Dieu aux yeux des Napolitains. Mais est-ce qu’ aujourd’hui, il est encore aimé ou est-ce simplement une manière de donner une âme à la ville étant ainsi une grande source de revenus grâce au tourisme.

Jean-loup

Un premier voyage inoubliable

Ce premier voyage scolaire en Italie nous a marquées, que ce soit avec la nourriture traditionnelle, les musées historiques, les quartiers atypiques de Naples, les temples Grecs, et bien d’autres choses.

Mais ce que nous avons trouvé de plus remarquable, c’est la visite de Pompéi. On a été impressionné par sa conservation, la vie et l’histoire que cette ville nous a transmise. Les fresques et les villas très biens préservées nous ont éblouies.

Bien que nous ayons préféré Pompéi, on ne peut pas parler de ce voyage sans évoquer Paestum, où les vestiges de ces temples somptueux brillaient sous le soleil de cette belle après-midi. A la fin de la visite, nous sommes partis acheter des glaces entre copines pour clôturer cette journée mémorable.

Nous sommes sorties de ce voyage enrichies culturellement et historiquement, et en ayant fait de belles rencontres.

Kaoutar et Marilou

Kaoutar

La mort

Ce voyage à Naples, aux rues emplies d’une multitude de draps de couleurs, de mille et une senteurs de poubelles et de douces saveurs de pizzas, m’a amené à réfléchir sur la mort. Et pourquoi pas ! En effet, s’imaginer un paradis plus agréable qu’un restaurant napolitain, c’est difficile, et ça interroge franchement. Plus sérieusement, en présentant l’église Santa Maria delle Anime del Purgatorio à Naples, j’ai commencé à y réfléchir. Un édifice construit au XVIIe et érigé pour accueillir des messes à l’attention des morts. En particulier le peuple qui, lors d’épidémies de peste à la même époque, ne pouvait pas se payer d’obsèques et finissait, d’après les croyances chrétiennes, coincé au purgatoire. Cette église renferme pourtant un intérieur plutôt atypique, une sorte de crypte faiblement éclairée et décorée de crânes humains, de grandes croix noires et de chaînes. Dans cet environnement étrange va se développer la pratique d’un culte vénérant les morts. La mère de famille adoptait le crâne d’une sépulture, le choyait, lui faisait des offrandes et passait une sorte de pacte avec lui. Ce pacte et ce soin étaient censés réaliser les vœux de cette femme et de la famille. Donc, résumons, des gens trouvaient un crâne dans la rue, lui faisaient des câlins et espéraient un miracle en échange. Ce culte a perduré pendant des siècles à Naples. Il a finalement été interdit en 1969 (interdire ne veut pas dire supprimer). Ce rite m’avait surpris et je m’étais posé des questions sur les relations plus ou moins proches que l’on peut entretenir avec la mort. En effet, la mort fait peur, elle est tabou. Pourquoi en parler ? Pour effrayer ? Pour casser l’ambiance ?

Non, je vais montrer au contraire que l’on peut et que l’on doit en discuter, et l’occasion est parfaite : cet article est écrit sur un blog, un terme presque mort dans le vocabulaire des jeunes, et pour animer une option de langue dite morte. La mort donne un sens à notre vie, ou du moins nous pousse à en trouver un. « Philosopher, c’est apprendre à mourir », disait Montaigne, et j’irais plus loin : apprendre à mourir, c’est apprendre à vivre. C’est parce que l’on se sait mortel que l’on veut « faire » quelque chose de sa vie, la « réussir » : un but unique se pose alors, triompher de la fatalité de la mort, soit en devenant immortel, soit en étant le plus heureux possible. Ainsi, avoir conscience de notre mort, c’est saisir la valeur de notre vie. C’est commencer à exister, c’est sortir de ce qui reste figé (Ek-sisto). Agir et réagir, tout simplement.

Néanmoins, il ne faut pas considérer que notre conception de la mort comme cessation de la vie soit la seule. Une multitude de visions et d’histoires de celle-ci coexistent. Alors réitérons le voyage d’Ulysse au monde des morts, plongeons-nous dans toutes ses spécificités et essayons d’en ressortir grandis, plus aptes à mener une vie belle et heureuse.

La peur sans limite de la mort est un concept nouveau et purement occidental. Nous avons expliqué qu’une conscience de soi était nécessaire pour appréhender le phénomène. Néanmoins, c’est parce que nous vivons aujourd’hui dans une société individualiste où le groupe est secondaire et la communauté, quasiment oubliée, que la peur d’une mort du «soi» est si accentuée. Épicure nous explique que « la mort n’est rien pour nous », puisqu’elle arrive quand nous ne sommes plus, et donc, par-là, elle est absence de sensation. Or, cette formule ne nous rassure qu’à moitié. Nous n’avons pas vraiment peur de souffrir en mourant. Ce qui nous effraie, c’est de « n’être plus », c’est de laisser un monde qui vit encore pendant que nous partons (Montaigne nous donne l’image d’un banquet que l’on quitte). La peur de ne plus être est une construction historique, un fait de culture. Philippe Ariès, dans son Essai sur l’histoire de la mort en Occident, du Moyen Âge à nos jours, tente de retracer cette mutation du collectif au singulier. Au XIIe siècle en France, et jusqu’au début du XXe siècle, mourir était un évènement ordinaire: « la chambre du moribond était un lieu public », la famille se joignait à la fin de vie de l’être cher, les adieux était prononcés, le testament signé. Il s’agissait de « bien mourir » en tranquillité, prêt, et acceptant la fatalité. Les cimetières peuplaient les villes, les rituels pour honorer les morts étaient quotidiens. Dans la Grèce antique, les Anthestéries consistait en une fête qui durait trois jours et pendant laquelle on considérait que les morts étaient présents, avec les vivants. On leur servait à manger, on parlait avec eux… La mort était alors apprivoisée («familiarisée»), elle faisait partie du collectif et de la vie quotidienne du peuple. Néanmoins, une nouvelle géographie de l’au-delà apparaît au XIIIe. Auparavant, le seul fait d’être chrétien suffisait pour s’assurer une vie éternelle. Désormais, avec l’invention de « la pesée des âmes », du purgatoire et du jugement dernier, la relation à la mort se modifie. Une vision comptable et moraliste de la vie apparaît. Il faut maintenant se faire confesser, avouer ses péchés, se pencher avec contrition sur sa vie. La mort est ainsi un drame où l’on approche d’un jugement impartial, un dernier événement qui nous éloigne des autres et nous rapproche de nous-même. A compter du XVIe, le défunt a le droit à une sépulture individuelle, où son nom est gravé (sauf dans les monastères). Notre finitude privée prend de l’importance. L’œuvre de Bosch illustre à merveille cette peur croissante de la mort et de l’au-delà dans l’imaginaire collectif. Ariès dit : « La mort est devenu le lieu où l’homme a pris le mieux conscience de lui-même. ». De même, le mouvement romantique déplorant la perte de l’être aimé, dramatise la mort : elle devient une rupture avecle monde des vivants. Pour accentuer une forme de dégoût à l’égard de la mort, Eros et Thanatos vont se mêler pour former une sorte de topos, d’où les « vanités » où se côtoient une belle jeune fille et un crâne. D’où Une charogne de Baudelaire où cependant l’enjeu change de sens puisque la mort redevient vie. Cette attitude se modifie encore, en une dépersonnalisation de la mort où elle est en quelque sorte neutralisée, on ne meurt plus chez soi entre ses proches mais à l’hôpital parmi des soignants et dans des soins dits palliatifs. Au point que cette neutralisation finira par une simple consomption (l’incinération), ou dans les paysages sereins des cimetières américains. On va jusqu’à cacher à un malade l’imminence de sa mort comme l’on cacherait à un enfant son existence. On est à mille lieux des cris poussés par le Cornette Rilke lors d’une mort qui tient éveillé tout un village.

L’homme, effaçant progressivement la mort de sa vie, ne fait en vérité que la repousser, soit par l’avancée de la technique, soit par une sorte d’amnésie volontaire. Celle-ci opère une contention de la peur. Ce processus ne fait que cacher le problème, le rendre plus incertain, plus obscur. Néanmoins, le refoulement ne peut être total, il nous faut extérioriser notre angoisse, et si nous ne pouvons le faire par la parole, il faut le faire par l’acte. Ainsi débute, dans notre société, une diffusion et une dissémination de la mort qui se glisse partout : la guerre est omniprésente, les violences se déchaînent plus que jamais, l’agressivité entre les classes s’accroît. Michel Serres nommera ce phénomène la Thanatocratie : « les fous dangereux sont déjà au pouvoir, puisqu’ils ont construit cette possibilité, aménagé les stocks, finement préparé l’extinction totale de la vie ». Pour lui, nous vivons plus que jamais au contact de la mort, cette tendance individualiste et progressiste de l’homme, contribuant toujours à nous éloigner d’une acceptation de la mort dans la vie, a rogné la place de la vie. Aujourd’hui se dresse un monde où l’extinction totale de l’humanité par la bombe atomique n’est plus seulement une possibilité, mais une quasi-certitude. Il suffira d’une erreur.

On peut voir cette peur infuser dans toutes les strates de la société : les enfants jouent à la mort, les films, les jeux-vidéos, les jeux de société (Black stories…) sont saturés de mort. Nous avons accès à des images toujours plus violentes… Néanmoins, dans ce climat, la société refoule toujours le deuil, la dépression… On n’accepte plus la souffrance. La société doit être toujours dans un mouvement positif. Ces émotions apparaissent comme un manque de savoir-vivre. Ainsi, comment faire ? Comment sortir de ce cercle vicieux qui nous mène doucement vers des sociétés toujours plus individuelles où l’homme devient un esclave d’un capitalisme fondé sur le progrès scientifique et technique. La dystopie de 1984 illustre ce genre de société, où l’expression de la sensibilité est réprimée, la sensualité interdite. Les sociétés antiques et une multitude de peuples jugés à tort «primitifs» nous apprennent à reconsidérer la mort et par-là le sens de la vie. Si nous considérons certaines visions du monde comme des « superstitions » (l’idée de mort comme simple passage vers un nouvel état), alors nous devons aussi nommer « croyance » l’idée selon laquelle la mort est cessation totale de la vie. Délivrons-nous d’abord de ce tabou et essayons de ré-intégrer la mort comme processus normal de la vie : sans mort, la vie n’existe pas (le second principe de thermodynamique décrit toutes énergies comme devant se dissiper tôt ou tard).

Les rituels autour de la mort sont une manière de discuter de cette fatalité. Dans certaines sociétés, les morts sont au centre de la vie des hommes. Ils dictent les principes à suivre, ils doivent être respectés en permanence, ils sont honorés par des rituels non dénués d’humour et d’énergie. Par exemple, L‘enterrement à la Nouvelle-Orléans où l’on escorte le mort par une orchestration lugubre avant d’entamer un swing effréné en revenant du cimetière. La plupart du temps, la mort survient à un âge où l’homme a déjà parcouru une partie d’une vie riche et ne peut plus récriminer contre le destin. La mort peut également constituer une vraie délivrance pour ceux qui souffrent. Pour eux, la mort est un drame ou une libération ? Elle est souvent la fin d’années de douleur. C’est généralement la famille qui s’attache presque égoïstement à la vie de la personne. Elle projette inconsciemment sa peur de la perte de l’autre sur la souffrance que pourrait ressentir le premier concerné. La mort n’est donc pas un drame si elle survient à un âge avancé : elle intervient dans l’ordre des choses. Pour autant, la souffrance de la perte d’un être cher est légitime. Cela nous interroge aussi sur les questions de l’euthanasie, du suicide assisté…

L’exemple de l’animisme considère la mort comme un simple passage dans la vie. Il consiste en la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets, mais aussi les éléments naturels, comme les pierres, le vent… Les hommes peuvent communiquer par le rêve avec toutes les forces qui les entourent (ou par la musique, c’est le cas à Cuzco). Leur monde est ainsi une unité plurielle entre nature et culture. Leur culture honore tous les éléments extérieurs et la nature influence positivement ou négativement le destin des hommes. Par là, tous les êtres, organiques ou inorganiques, interfèrent en permanence avec l’homme. C’est une conception holiste du monde, qui infléchit la vie de l’homme d’une manière très différente de celle que l’Occident nous a enseignée.

Tout d’abord, cette société est un véritable « corps organique » pour reprendre Popper, où le moi est effacé au détriment de la communauté. ll ne choisit pas son métier, ses passions, il se plie à la volonté commune. Si l’on demandait à un membre de ces sociétés qui es-tu ? Il répondrait forcément en utilisant le « nous » . Il n’est qu’une part indissociable de sa communauté. S’il meurt, elle continue, elle, d’exister. Alors, sa mort ne serait qu’une transformation où l’homme passe d’une action directe sur le réel, à une action indirecte. Le dessin animé Coco l’illustre. Les morts ne disparaissent réellement que quand ils sont oubliés. Avant cela, le défunt continue d’influencer sa famille, ses habitude. Chez les Aborigènes, il existe huit sous sections de parenté. Chacune confèrent un rôle précis à l’homme. Ses principes infusent sur son entourage qui reproduit ses actions. Ainsi, des peuples mangeaient leurs morts, un culte qui nous semble à priori très étrange, néanmoins ce rite était vu comme une façon de porter en soi une partie du membre perdu. En le mangeant, on le porte matériellement. Sans aller jusque là, le simple souvenir permet cette continuité d’influence du mort sur la vie. Notre existence dépasse alors son caractère immanent et se transcende dans la communauté par l’immanence même.

L’art est aussi une façon de perdurer à travers le temps. Dans La mort des amants de Baudelaire, les «  étranges fleurs sur des étagères » sont le recueil des Fleurs du mal qui seront « écloses pour nous sous des cieux plus beaux ». Les deux bien-aimés peuvent périr, mais la poésie qui a dessiné leur amour continuera toujours d’envoyer son « rayon spécial », pour reprendre Proust. Enfin, dans ces sociétés, l’idée de régénération (métempsycose) est principale. Ce n’est donc pas la vie qui s’oppose à la mort mais la naissance. Imaginons une forêt ni domestiquée ni dérangée par l’homme. Non seulement l’on verrait une vie extraordinairement abondante, mais l’on rencontrera aussi, à chaque pas, des arbres tombés et des feuilles en train de pourrir. « En y regardant de plus près, vous découvrirez que le tronc et les feuilles en décomposition, non seulement donnent naissance à une nouvelle vie, mais sont eux-mêmes pleins de vie » Eckhart Tolle. Chez les Nahuas au Mexique, les morts étaient essentiels aux bonnes récoltes. Leur perception du temps, n’étaient pas linéaire mais cyclique. Ainsi, chaque temporalité se superposaient et s’influençaient.

En somme, tout indique que la thanatocratie est une invention récente et que toute la tradition ethnographique s’y oppose ainsi que le monde des animaux. La philosophie, le voyage…, sont des moyens de re-considérer la mort, et par-là de réenchanter la vie.

Restent néanmoins certaines questions que l’on ne pose que très rarement. Le cas de la violence sur les animaux est un sujet tabou et pourtant majeur à notre époque. Rappelons que chaque année soixante-dix milliards de poulets sont tués. De même, les conditions d’élevage comme d’abattage sont déplorables et nous questionnent sur la cruauté de l’homme face au monde extérieur. Il serait alors nécessaire de se rappeler que l’animal a une conscience de sa vie comme de sa mort (une sentience même chez les arbres et les animaux inférieurs). Les éléphants possèdent un rituel des morts. Ils recouvrent les cadavres de branchages et se recueillent autour d’eux.

Benjamin

Sénèque, le Jedi Stoïque

Dans une époque lointaine, très lointaine où les légendes naissaient sous les auspices du destin, émergea un homme dont la sagesse éclipsait même la lumière des étoiles elles-mêmes : Sénèque, le Philosophe Jedi Stoïque.

Au cœur des temps anciens, dans l’immensité de l’Empire romain, Sénèque a fait son entrée tel un éclat de comète, brisant les frontières du connu avec ses mots d’une sagesse transcendante.

Né dans les confins de Corduba, sa destinée était écrite dans les étoiles, mais c’est avec sa plume et son esprit vif qu’il a tracé son propre chemin à travers les méandres de l’histoire.

Guidé par la force intérieure de la philosophie stoïque, Sénèque s’est élevé au-dessus des tumultes de son époque, jonglant avec les idées comme un Jedi manie un sabre laser. Sa maîtrise des enseignements stoïques lui conférait un pouvoir indomptable sur les aléas de la vie, et il devenait ainsi un phare de sagesse dans une galaxie d’incertitudes.

Dans sa vie de Chevalier Jedi, Sénèque eu un padawan, Lucilius. Ils échangèrent des lettres aujourd’hui célèbres, dans lesquelles Sénèque apprenait la force de la sagesse à Lucilius.

Mais ce n’était pas seulement sa sagesse qui captivait l’attention des masses. Sénèque était aussi un maître de la répartie, lançant des éclairs de sarcasme et d’ironie contre le sénateur Palpatine.

Ses mots étaient des lumières dans l’obscurité, illuminant les esprits de ceux qui avaient soif de vérité et d’humour.

Tout comme les héros de la saga intergalactique, Sénèque a affronté des épreuves titanesques, luttant contre les forces du mal et de l’injustice avec la bravoure d’un guerrier de la lumière. Même face à l’adversité la plus sombre, il est resté imperturbable, tel un roc face à la tempête galactique.

Ainsi débute l’épopée de Sénèque, le philosophe dont la sagesse résonne à travers les étoiles. Son histoire est celle d’un héros, d’un sage, d’un Jedi de la pensée, dont l’héritage transcende les frontières du temps et de l’espace, illuminant les hommes de sa sagesse éternelle, mais vous en apprendrez plus avec notre maître Jedi à nous, Mme Velot.

Que la sagesse soit avec vous.

Axel

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