DES MOBILITES GENERALISEES

Introduction :

  • Selon l’ONU, un migrant international est une personne installée dans un autre pays que celui dont il est citoyen, depuis au moins 1 an.
  • Aujourd’hui, plus de 250 millions de personnes sont des migrants internationaux (3% de la population mondiale), en augmentation rapide. Certains pays sont majoritairement peuplés d’immigrés étrangers : Qatar (90%), EAU (70%).
  • Ces chiffres sont toujours des estimations parce-que par définition ils ne comptent pas les migrants illégaux, clandestins.
  • La 1ère mondialisation c’est le peuplement de la Terre par l’homme ; la mondialisation, ce sont d’abord les déplacements des hommes à la surface du globe.
  • Mobilités = contraire du confinement !

–> (15 mn) Complétez ce schéma en plaçant les mots dans les cadres blancs.

CORRECTION :

Problématique : Comment et pourquoi les mobilités changent-elles la face du monde ?

I. LES MIGRATIONS INTERNATIONALES

–> (1h30) Etude de cas : Croquis à compléter à partir de témoignages de migrants internationaux tout en répondant par écrit aux questions : (témoignages et fond de carte ci-dessous)

1. D’où viennent les migrants (pays émetteurs) ? Pourquoi les migrants en partent-ils ?
2. Où vont les migrants (pays récepteurs) ? Pourquoi les migrants y vont-ils ?
3. Quel sont les pays de transit ?
4. Identifier différentes catégories de migrations. Représenter les 4 itinéraires en tenant compte de ces catégories.
5. Quelles sont les conséquences territoriales des migrations ?)

Témoignages de migrants :

Vasile, Moldave et Roumain
Vasile a obtenu une bourse pour venir étudier en France. Au bout de 11 mois, Vasile devait rentrer dans son pays natal : “Je n’ai pas voulu y retourner, parce que la situation commençait à se détériorer sérieusement en Moldavie”. Le jeune homme poursuit ainsi ses études à Paris, en licence d’économie. Il enchaîne avec une maîtrise et un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) toujours à Paris : “Ça a été difficile financièrement : je donnais des cours, distribuais des tracts… Ca forge le caractère, ça permet de faire des efforts”.
“Le jour où j’ai reçu la carte de résident de 10 ans, j’ai démissionné et j’ai ouvert la société Wexim, que je dirige depuis”.  Wexim est aujourd’hui spécialisée dans la vente d’accessoires et pièces détachées pour les téléphones portables.
Installé à Paris depuis maintenant une vingtaine d’années, Vasile n’a jamais envisagé de demander la nationalité française. “Plus le temps passe, plus je me sens un peu comme un étranger en Moldavie. Je me considère Parisien. Aujourd’hui je dis – Paris c’est ma ville !”

Remigio, Guatémaltèque
Remigio a 31 ans. Marié, il est père de six enfants.  La guerre civile lui enlève tout espoir de rester au pays. Son village s’est trouvé pris dans les zones de combat. Le bétail a été massacré. Certains habitants, tués ou déportés.
“Peu à peu s’est affermi en moi le désir de me réfugier au Mexique, puis aux Etats-Unis. Seul, je n’avais aucune chance ; aussi j’ai pris contact avec des passeurs que l’on appelle ici “polleros” (marchands de poulets) ou “coyotes”.  Certains ont abandonné leurs clients en plein désert, enfermés dans un camion, les laissant ainsi à une mort certaine. D’autres volent l’argent de leurs clients et disparaissent.  J’ai fait un emprunt d’environ 1000 € en hypothéquant ma maison et emprunté le reste à un ami.
J’ai dit à mon épouse : Adieu. Elle répondit : Adieu, que tout aille pour le mieux. Puis j’ai embrassé les enfants en retenant mes larmes.
Je suis arrivé aux USA chez des cousins et des amis. Enfin j’avais terminé un long parcours de deux mois, à travers le Mexique, avec toutes ses difficultés : froid, chaleur, pluie, manque de sommeil, fatigue, douleur, peur, angoisse, faim, soif, pleurs, cris, prières…
Je vivais et je travaillais sous un faux nom.  Ma vie changea brutalement quand, au petit matin, je fus arrêté à mon domicile. J’ai dû payer une caution et je suis en liberté. Mais, légalement, je n’ai pas le droit de travailler. « 

Oumar, Guinéen
« J’étais professeur de mathématiques au lycée, mais j’ai quitté la Guinée pour des raisons financières. Seul fils de ma famille, je n’arrivais plus à subvenir aux besoins de mes sœurs non-mariées qui ont des enfants, ni à ceux de ma femme et mes deux enfants. J’ai donc décidé de tenter ma chance en Europe.
Un ami m’a aidé à prendre un billet d’avion pour le Maroc. Avant mon départ, mon camarade m’avait aussi mis en contact avec un connexion man. Je lui ai remis 1 100 euros pour me rendre en Espagne.
Avec d’autres Africains, on a passé un mois dans la forêt, à attendre notre embarcation. C’était dur, on avait du mal à se nourrir. Mais une fois si près du but, tu ne peux plus reculer : certains migrants ont peur que, si tu fais demi-tour, tu les mettes en danger. Alors, ils disent : ‘Celui qui recule, on le tue et on le fait disparaître dans la forêt’.
Un soir, nous avons quitté le campement pour tenter la traversée mais nous avons été interceptés par la marine marocaine. Notre embarcation avait été signalée. On nous a ramenés à Nador.
Nous subissons le racisme chaque jour que Dieu fait.  Je suis un musulman pratiquant. Même quand je vais à la mosquée, des hommes changent de place. Sinon, certains Marocains sont gentils avec nous et nous aident à tenir le coup, surtout ceux qui ont voyagé et découvert d’autres cultures.
J’ai décidé de ne plus remonter sur un bateau. Je ne veux plus mettre ma vie en danger. Même si c’est très dur de ne pas voir ma famille, je ne veux pas rentrer en Guinée les mains vides et affronter le regard des autres. Je cherche à m’insérer au Maroc comme enseignant. »

Frédéric, Français
« Je suis parti en Tunisie puis au Sénégal parce-que j’étais attiré par ces pays et que j’y ai trouvé des opportunités professionnelles très intéressantes dans la recherche. C’est l’Etat français qui m’a proposé ces postes dans le cadre de la coopération internationale. Mon voyage et mon installation ont été pris en charge par mes employeurs. Mon salaire équivalait à quatre ou cinq fois ce que touchait un travailleur local avec le même niveau de qualification. Les Tunisiens m’ont accueilli de façon extraordinaire : j’étais habituellement considéré comme un invité de marque.
En Tunisie j’ai rencontré ma femme, espagnole et après le Sénégal, nous sommes allés vivre à Madrid car elle y avait trouvé du travail. Pour moi, cela a été plus difficile. Je ne parlais pas l’espagnol. Plusieurs opportunités professionnelles me sont passées sous le nez à cause de cela. A 30 ans, j’ai donc pris des cours de lanqgue.
Aujourd’hui, nous sommes installés en France et nous avons deux enfants qui bénéficient de la double nationalité et qui parlent naturellement deux langues vivantes. Je pense que dans le monde actuel, c’est un réel atout. »

Fond de carte à imprimer ou Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…). :

CORRECTION : 

1. Les espaces et les flux migratoires

–> (1h30) Croquis à compléter à partir de la leçon suivante. Parties 1. et 2. de la légende seulement. (Quelques indications en rouge)

Fond de carte et légende à imprimer ou Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…). :

En complément : pages 186-185 et 192-193 du manuel

  • Les motivations (souvent combinées) des migrants :
    • Fuir la pauvreté ou la violence
    • Attraction de certains pays (Union européenne (UE), Etats-Unis, Australie, pétromonarchies du Golfe, Afrique du Sud) (= Régions réceptrices)
    • Rejoindre des proches
    • Changer de vie, partir à l’aventure
  • La migration internationale est une rupture avec le pays d’origine, le plus souvent contrainte et mal vécue. Le retour est le plus souvent envisagé, mais rarement réalisé.
  • Ce ne sont pas les plus démunis qui migrent : cela demande ressources financières, physiques, mentales. Ce sont le plus souvent de jeunes hommes célibataires. De plus en plus de femmes et de diplômés (« fuite des cerveaux »).
  • Plusieurs types de flux : (= 2e partie de la légende…)

    • Sud-Sud :
      • Les plus nombreux !
      • Régions à forte mobilité des travailleurs : Afrique de l’Ouest
      • Réfugiés ou déplacés qui cherchent asile dans un pays limitrophe fuyant les persécutions (Myanmar), les guerres (Moyen-Orient, Afrique centrale), les catastrophes naturelles, le changement climatique (archipels atlantiques, indiens et pacifiques, delta du Gange) (= Régions…?)
    • Sud-Nord :
      • Pour des raisons similaires aux précédents : Sud-Américains vers les EUA, Subsahariens et Asiatiques vers l’Europe, pays du Golfe, Australie…
      • En situation intermédiaire : Maghreb, Moyen-Orient, Europe de l’Est et Mexique sont à la fois des zones de départ et des zones de transit (= Régions…?)
    • Nord-Nord :
      • Personnes diplômées, qualifiées
      • Mais aussi de jeunes chômeurs : Espagnols en Allemagne, Européens au Québec, en Australie ou dans les pétromonarchies du Golfe.
      • Régions à forte mobilité des travailleurs : Amérique du Nord, Europe,
    • Est-Ouest : de l’ex-URSS ou des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) (= Régions…?) vers lUE (= Régions…?).
  • –> Un phénomène inégalitaire :
    • Les expatriés des pays riches, privilégiés
    • Les migrants réguliers, avec contrat de travail, visa, droit de séjour ou de résidence, droit au regroupement familial ou statut de réfugié (droit d’asile) souvent victimes de discriminations
    • Les clandestins, privés de droits, contraints à l’esclavage

2. Les conséquences territoriales des migrations

–> (1h) Croquis à compléter à partir de la leçon en cours. Partie 3 (Quelques indications en rouge)
N’oubliez pas de vous aider du manuel : pages 186-185 et 192-193

  • Les politiques des pays d’accueil :
    • De nombreux pays riches connaissent des ralentissements de leur démographie et de leur population active qui justifient le recours à l’immigration dans certains secteurs. Ils mettent en place des politiques d’immigration sélective ou « choisie » (EUA, R-U, Allemagne, France) mais repoussent les « indésirables ».
    • En Europe : Espace Schengen de libre circulation des personnes mais le « Pacte européen sur l’immigration » –> Surveillance et dissuasion aux frontières de l’UE par l’agence Frontex depuis 2005 : équipes d’intervention rapide, gardes-frontières, radars thermiques, coopération avec les polices des pays du Sud (centres de rétention ou hot spots)… –> « Forteresse Europe », 1500 et 2000 morts par an en mer, 500 000 clandestins par an. D’autres frontières font l’objets de murs frontaliers (EUA/Mexique, Slovénie et Hongrie/Balkans, Afrique du Sud et Botswana/Zambie et Mozambique…) (–> Croquis)
    • Cela accroît le trafic de migrants. Les prises de risques augmentent, les coûts aussi et les mafias durcissent leur stratégie (narcotrafiquants entre Mexique et EUA). Les itinéraires sont de plus en plus dangereux et cela crée des zones de tension : détroit de Gibraltar, pointe de la Sicile, Cyclades, Bosphore, côte Adriatique, frontière EUA/Mexique, Golfe d’Aden, eaux territoriales australiennes, mer des Caraïbes. (–> Croquis)
  • Quand les migrants deviennent des immigrés :
    • Réseaux, regroupements en quartiers « ethniques », ghettos et ségrégation, diasporas (Indiens, Chinois, Libanais…) (–> Croquis)
    • Travail « au noir », économie informelle, exploitation, insécurité, pas de papiers –> Pas de droits
    • Régularisation par le travail, la durée de séjour, le mariage…
    • Une partie des gains des migrants est envoyée vers la région d’origine (remesas, rémittences) : 300 milliards de $ par an. On estime qu’un travailleur africain immigré en Europe fait vivre entre 15 et 20 personnes au pays. (–> Croquis)
    • Développement récent du phénomène de coprésence : on peut être ici et là-bas, multiplication des allers-retours et des investissements au pays par des détenteurs de double nationalité voire double identité.

CORRECTION :

Conclusion intermédiaire :
La mobilité est une expression de la mondialisation.
La mondialisation valorise la mobilité des riches et la refuse aux pauvres. En ce sens, elle est un facteur d’inégalités et est souvent dénoncée pour cela.
La question des migrations est donc une question sensible qui interroge la fraternité, les identités nationales et la répartition des richesses.
Le migrant n’est souvent présenté que comme « un problème », parfois criminalisé, souvent invisible, caché, mais la migration est le plus souvent la solution permettant de résoudre des problèmes.

–> (1h30) Etude de cas : Croquis des mobilités méditerranéennes à compléter à partir des documents ci-joints : Fond de carte et légende.ppt à télécharger et à modifier directement dans Powerpoint/Impress : utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…

CORRECTION :

II. LE TOURISME INTERNATIONAL

–> (1h) Activité à partir du manuel (pages 198-201) :
Définissez le tourisme.
Quels sont les principaux pôles du tourisme mondial ? Pour quelles raisons ?
Comment évolue le tourisme mondial ? Pour quelles raisons ?
Quelles sont les différentes formes de tourisme?
Comment le tourisme transforme-t-il les territoires ?

–> (15 mn) Texte à trous d’autoévaluation sur Pronote

CORRECTION :

Le tourisme est l’ensemble des voyages et séjours de loisir de moins d’un an en dehors de l’environnement habituel.
Les trois principaux pôles du tourisme mondial sont la Méditerranée et l’Europe, l’Amérique du Nord et les Caraïbes et l’Asie orientale-Pacifique. On y trouve en effet les populations dont la richesse permet le tourisme (pays émetteurs) ainsi qu’une grande densité de lieux touristiques (pays récepteurs) : plages et eaux chaudes, sites d’intérêt culturel et de loisirs ainsi que les hébergements et services nécessaires.
Le tourisme se développe rapidement au rythme du développement (augmentation du niveau de vie dans les pays émergents) et des progrès technologiques dans le domaine des transports (aviation en particulier). Il est devenu dans certains endroits un tourisme de masse et représente 10% des emplois et du PIB mondiaux.
Le tourisme prend des formes de plus en plus diverses, en fonction des capacités financières, de la durée et de l’éloignement : tourisme culturel, sportif, écotourisme, tourisme équitable, d’affaire, médical, religieux, sexuel…
Le tourisme modifie les territoires par les aménagements qu’il suscite : zones d’hébergement et de services, modes de transport, parcs de loisirs mais il entraîne aussi des conflits d’usage avec d’autres activités et des dégradations liées au surtourisme.

III. MOBILITES, TRANSPORT ET ENJEUX D’AMENAGEMENT EN FRANCE

–> (2h) Etude de cas : La Ligne à grande vitesse (LGV) Nîmes-Barcelone : faut-il encore construire des LGV?
Fond de carte et légende.ppt à télécharger et à modifier directement dans Powerpoint/Impress : utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…

CORRECTION :

1. Les usagers les plus fréquents des TGV sont ceux qui ont le meilleur accès à ces services : riverains des gares TGV, donc habitants des grandes métropoles, avec un pouvoir d’achat important, les tarifs étant élevés. Leur usage peut être régulier voire quotidien, professionnel (Lyonnais travaillant à Paris) ou exceptionnel (tourisme).
2. Le projet de LGV entre Nîmes et Barcelone concerne d’autres moyens de transport : il est sensé remplacer au moins en partie les liaisons ferroviaires classiques, avec lesquelles il doit aussi s’articuler : c’est la question de sa (dé)connexion avec les réseaux Intercités ou TER. Enfin, la création de gares en périphérie des villes comme la Mogère, pose la question de la (dé)connexion avec les transports en commun urbains (tramway montpelliérain) mais aussi l’automobile (proximité de l’A9) ou l’avion (aéroport de Montpellier-Fréjorgues).
3. Ce projet a donc une dimension à la fois locale (tramway, automobile), régionale (TER, Intercités, A9), nationale (réseau LGV français) et même internationale, européenne (connexion au réseau LGV espagnol par exemple, liaison Paris-Madrid).
4. Ce projet intéresse des acteurs publics comme l’Etat qui fixe les grandes directives, mais aussi les collectivités territoriales (Régions, départements, Métropoles) concernées. Il est mis en œuvre en partie par la SNCF, société anonyme (SA) à capitaux public ainsi que ses filiales (SNCF Réseau), en voie de privatisation, ainsi que par des acteurs privés comme Oc’via (groupe Bouygues) ou TP Ferro. On devine que les enjeux majeurs liés à ce projet, touchent aussi les usagers et les populations riveraines dont certaines manifestent leur mécontentement sous différentes formes (article de reporterre.net), s’affirmant en tant que citoyens capables de peser dans les débats.
5. Ce projet a pris un retard considérable et malgré d’importantes réalisations, la LGV est incomplète entre Montpellier et Perpignan (Cf. croquis ci-dessous) et son avenir n’est pas assuré, pour diverses raisons. Les tarifs, la fréquence et les horaires ne semblent pas encore pouvoir assurer une rentabilité purement commerciale (endettement et liquidation judiciaire de TP Ferro). La coordination de nombreus aceurs s’avère souvent complexe. Des oppositions locales peuvent retarder ou empêcher les expropriations. Enfin, le projet peut avoir du mal à s’insérer dans les réseaux préexistants (gare de la Mogère).
6. Croquis :

7. Cette LGV semble avoir un intérêt stratégique remarquable en réalisant une liaison ferroviaire rapide entre le Sud et le Nord de l’Union européenne longtemps empêchée par des écartements de voies différents entre la France et l’Espagne. Le choix du développement du rail, un moyen de transport plus « doux » que l’automobile semble aller dans le bon sens à l’heure d’une prise de conscience écologique.
Malheureusement, les LGV sont devenues des moyens de transport souvent inadaptés au plus grand nombre (accessibilité et connexion limitées (« effet tunnel »), tarifs élevés). Et rien ne prouve que ces investissements publics aient de réels effets de rééquilibrage des inégalités entre les territoires au-delà d’un effet d’image somme toute limité et peu durable : Montpellier, métropole à la communication clinquante, attirée par la modernité et un cadre de vie balnéaire (Cf. axe de développement sur le croquis ci-dessus) en bénéficierait certainement mais aux dépens des territoires périphériques peu desservis comme les reliefs et Hauts cantons menacés par la fermeture de petites lignes comme Béziers-Millau ou Nîmes-Langogne.

–> (1h) Texte à trous sur Pronote à partir des cartes du manuel (pages 220 – 227)

CORRECTION :

En France, des réseaux denses, diversifiés et interconnectés (plateformes multimodales) entraînent une réduction des distances-temps, l’allongement et multiplication de mobilités très diversifiées :

  • Quotidiennement, elles sont pendulaires entre le domicile et le travail (85% des Français, 50 mn par jour, 70% en voiture).
  • Saisonnièrement, elles sont touristiques, y compris depuis l’étranger (la France est le 1er pays en nombre de nuitées touristiques, l’Occitanie la 1ère région), entraînant des congestions importantes du trafic comme sur l’autoroute A9 ou à Agde.
  • Plus rarement, elles sont résidentielles et se dirigent majoritairement :
    • A l’échelle locale vers les espaces périurbains
    • A l’échelle régionale vers les métropoles
    • Et à l’échelle nationale d’un petit Nord-Est au solde migratoire négatif vers un grand Sud-Ouest (littoraux en particulier).

Les enjeux liés aux transports sont multiples :

  • Des enjeux d’aménagement qui sont surtout des enjeux d’image : certains transports (tramways, « vélibs » …) sont un signe de modernité. En effet, les transports sont peu décisifs (structurants) pour les territoires mais accentuent leur inégale attractivité. Par exemple :
    • L’essor du TGV favorise les métropoles déjà attractives et accentue l’enclavement des campagnes par effet tunnel : entre deux gares TGV, pas d’accès au train, phénomène aggravé par la fermeture des petites lignes
    • Les régions les plus attractives du Sud-Ouest sont les moins bien connectées, en particulier avec l’Europe
  • Les inégalités d’accès aux transports restent importantes à différentes échelles :
    • Des réseaux centrés sur Paris, hub européen et mondial, depuis toujours favorisée par un réseau de transports national radial (concentrique) qui ignorent souvent les jonctions entre les provinces périphériques
    • Métropoles régionales bien reliées comme l’axe principal Lille-Paris-Lyon-Marseille par rapport à des espaces ruraux enclavés, peu desservis (Massif Central, Pyrénées, Alpes du Sud, Corse) à Les Gilets jaunes soulevaient souvent ce problème
    • Centres-villes/Banlieues
      Le principe de continuité territoriale est sensé y remédier (isolement et éloignement de la Corse et des Outre-mer).
  • Enjeu de connexion à l’UE et au monde (–> Mondialisation) : tunnels (Manche), LGV, aéroports internationaux, ports)
  • Enjeu environnemental lié à un excès d’usage de la voiture individuelle qui favorise :
    • Les pollutions
    • L’étalement urbain et l’artificialisation des sols
      Face à cet enjeu, les transports en commun, les transports « doux » (marche, vélo…) et la densification des villes semblent être des solutions reconnues.

Conclusion :
La croissance démographique rapide et les progrès en matières de transports ont entraîné une forte croissance des mobilités sous toutes ses formes à l’échelle mondiale : plus ou moins lointaines, plus ou moins durables, plus ou moins désirées.
Leur généralisation rapide marque profondément les territoires et soulève de nombreux débats qu’on peut résumer en une question : les migrations sont-elles une opportunité ou un fardeau?
En définitive, elles sont la principale manifestation de la mondialisation : un développement très inégal des échanges mondiaux.

–> (1h30) Question problématisée (guidée)

FIN de chapitre

METROPOLE ET COLONIES

Introduction :
Une métropole désigne ici un territoire dominant un empire constitué de colonies. Si celles-ci ne sont plus forcément des colonies de peuplement (au sens antique), elles sont néanmoins toujours des territoires dominés politiquement, militairement et culturellement et exploitées économiquement.
Nous nous intéressons à l’Empire français entre 1870 et 1914.

Problématique : Pourquoi la République s’est-elle dotée d’un empire colonial ?

I. L’EXPANSION COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la leçon page 208 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

Quelques cartes complémentaires :

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La politique coloniale française durant la IIIe République s’inscrit dans la continuité du IInd Empire. Comme la plupart des puissances mondiales qui se réunissent à Berlin en 1895 pour se partager l’Afrique, la France y cherche :

  • Des avantages géopolitiques, mais qui peuvent conduire à des tensions et des crises :
    • Fachoda, 1898 : France-Royaume-Uni
    • Maroc 1905-1911 : France-Allemagne
  • Des matières premières
  • Des débouchés commerciaux
  • Une réserve démographique dans l’optique d’éventuelles guerres
  • Des possibles zones de relégation pour les « indésirables » (colonies pénitentiaires de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie) ou pour des colons (colonies de peuplement comme en Algérie) qui peuvent aussi constituer des clientèles politiques

L’empire français est constitué de statuts divers :

  • Départements d’Algérie (1848) : administration directe du Ministère de l’Intérieur
  • Colonies, regroupements : AOF (1895) et AEF (1910), Union indochinoise (1897), Madagascar (1895) à administration directe du Ministère des Colonies (1894)
  • Protectorats de Tunisie (1881) et du Maroc (1912) : autonomie relative sous tutelle d’un résident général

Mais cet empire considérable, comparable à l’empire britannique, intéresse encore peu les Français mis à part quelques élites (Jules Ferry, parti colonial, scientifiques…).

–> (1h) Questions sur documents :

II. LES CONTRADICTIONS DE LA POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la page 212 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La colonisation est présentée comme une « mission civilisatrice » au nom de l’« universalisme républicain » (héritage de la Révolution française, droits de l’homme). Concrètement, cela donne lieu à quelques réalisations : mission chrétiennes, humanitaires, création d’Instituts Pasteur (recherche épidémiologique) ou d’Alliances françaises (action culturelle, apprentissage du français). Mais ces « bienfaits » restent réservés à quelques élites peu nombreuses, dans un faible nombre de grandes villes (Alger et Saigon principalement).

Dans la plupart des cas, la violence est la règle. La conquête fût militaire, brutale. Les civils ont été très exposés. Les négociations, quand elles eurent lieu, furent très déséquilibrées. Les administrateurs coloniaux, européens, souvent en très petit nombre, vont imposer aux sociétés colonisées des règles sur le modèle du Code de l’indigénat algérien (1887), qui prévoit :

  • Un statut personnel de l’indigène en fonction de sa religion –> Discriminations, ségrégation
  • Des sanctions administratives (donc extra-judiciaires, souvent arbitraires) : internements, déportations, expropriations, violences
  • L’exploitation économique des ressources par le travail forcé (conduisant à la construction d’Infrastructures) souvent gérée par des compagnies privées concessionnaires
  • Dans tous les cas, l’exclusion des indigènes de la vie politique

Ce système raciste sera soutenu par une propagande grandissante lors des expositions coloniales (zoos humains), dans la presse ou la peinture (courant orientaliste).

Si certaines élites locales collaboreront activement dans un sens assimilationniste ((se) rendre identique aux colonisateurs), comme Blaise Diagne, député en 1914, cette situation provoque de nombreuses résistances :

  • Insurrection d’al-Mokrani en Algérie (1871)
  • Insurrection des Kanaks la même année
  • Nombreuses révoltes en Indochine
  • Résistance populaire à Madagascar
  • Revendications nationalistes tunisiennes dès 1910

Conclusion :
Comme la plupart des puissances mondiales, la France met en place un empire colonial fondé sur la domination politique, militaire et culturelle, ainsi que l’exploitation économique de la main-d’œuvre et des ressources.
Impérialisme culturel –> Acculturation –> Destruction des cadres sociaux traditionnels
Son « œuvre civilisatrice » (santé, éducation) relayée par une importante propagande reste limitée à quelques élites dans les grandes villes (Alger, Saigon).

FIN du chapitre

ANALYSE DE DOCUMENTS – Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation?

Cf. : Leçon sur LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITE OU FRAGMENTATION? et fiche de méthode de l’ANALYSE DE DOCUMENT(S)

CORRECTION :

Les documents que nous allons analyser sont un dessin de presse du Suisse Chappatte publié en 2018 sur son site Internet ainsi qu’un article d’après une publication scientifique de 2012 portant sur les transformations des espaces ruraux québécois. Nous verrons comment ils illustrent les transformations des espaces ruraux et les conflits que cela peut entraîner. Ces documents illustrent davantage la réalité des campagnes dans les pays développés (Suisse, Canada) que dans les pays en développement.

Les espaces ruraux sont par définition une zone intermédiaire entre les villes et la nature. Moins denses que les villes, ils sont néanmoins largement anthropisés contrairement aux espaces naturels. L’anthropisation est donc la toute première des transformations que connaissent et qui définit les espaces ruraux. Il y a ainsi de fortes chances que cet arbre-là (dessin de Chappatte) ait été planté par l’homme et que la vie de ce rouge-gorge soit intimement liée aux activités agricoles des hommes. Ainsi ne sont-ils pas vraiment naturels, mais largement liés à l’anthropisation.
L’industrialisation récente de l’agriculture (mécanisation, intrants, sélection, OGM) a largement transformé les espaces agricoles traditionnels. Un des effets les plus spectaculaires sont les remembrements : rapidement, les petites exploitations soumises à la pression de grands groupes économiques ont fait faillite et leurs anciennes petites parcelles ont été réorganisées en vastes exploitations ce qui a souvent conduit à la disparition des paysages traditionnels (bocage par exemple) pour faire place à la monotonie des openfield (vastes surfaces uniformément vertes du dessin de Chappatte).
L’industrialisation s’est accompagnée de l’urbanisation conduisant à la transition urbaine, dont l’étalement prévoit la disparition des espaces ruraux aux périphéries des villes. Cela se traduit par une artificialisation rapide (l’équivalent d’un département français chaque année…) par construction de lotissements et d’infrastructures (transports comme sur le dessin par exemple).
Dans de nombreux pays, ces mutations restent incontrôlées et conduisent à un mitage anarchique de l’espace rural par la ville, ce qui conduit à la périurbanisation, un entre-deux mêlant urbanité et ruralité. Le « Clos des champs » (la clé des champs?) de Chappatte, aménagement pourtant typiquement urbain, conçu pour des citadins, veut sans doute railler l’emballage campagnard de nombreux lotissements sensés vendre un cadre privilégié, loin des fureurs de la ville.

Cela reflète une époque où l’écologie et la qualité de la vie sont devenus des enjeux majeurs. On n’est alors pas étonnés de constater des mouvement d‘exode urbain ou de mobilités pendulaires des citadins vers les campagnes. Au début du confinement, les départs des villes vers les campagnes ont été nombreux. Ces populations néo-rurales, souvent plus aisées que les populations rurales traditionnelles, contribuent à un embourgeoisement des campagnes et au développement de nouvelles activités (« massothérapie, herboristerie, restaurants gastronomiques »…).
Toutes ces transformations conduisent à une diversification des activités rurales de plus en plus marquées par la multifonctionnalité (résidence, agriculture, industrie, infrastructures, loisirs, tourisme…) qui induit une fragmentation des espaces.

La multiplication des activités et des fractures a tendance à multiplier les conflits d’usage.
L’urbanisation exerce une forte pression sur les exploitations agricoles périurbaines soumises à la spéculation foncière. Un lotissement en plus, c’est souvent une exploitation agricole en moins, comme le caricature Chappatte. Une autoroute en plus, ce sont des ennuis pour toutes les activités qui se trouvent le long de son tracé, comme nous l’avons vu au travers de Rural! d’Etienne Davodeau, avec l’exemple de l’A87 qui a profondément affecté les riverains agriculteurs ou néo-ruraux entre Le Mans et Angers.
Autre conflit illustré par Laurie Guimond et Myriam Simard, l’embourgeoisement conduit au renchérissement de la vie dans les campagnes et à une autre forme de spéculation qui rend les logements inabordables pour beaucoup de gens, y compris les populations locales. Bref, certains pauvres ne trouvent plus à loger dans le village de leur famille, ce qui crée un « ressentiment des ruraux de longue date se sentant dépossédés de leur milieu de vie sociale et exclus indirectement des nouvelles activités ». C’est un phénomène que le confinement actuel a d’ailleurs permis d’observer en l’exacerbant : de nombreux ruraux se sont plaints de l’arrivée de « Parisiens » présentés comme des indésirables.
Enfin, le problème majeur qu’illustre Chappatte est peut-être le risque majeur que toutes ces transformations et pressions diverses font peser sur notre environnement. Le conflit entre nécessaire protection et indispensables activités économiques est sans doute un des plus prégnant aujourd’hui. Les nuisances et les pollutions que Chappatte réussit presque à nous faire sentir et entendre menacent la biodiversité (un million d’espèces animales menacées ?), souillent l’air, les sols, épuisés par l’agriculture productiviste et l’eau. Schématiquement, ce conflit oppose des écologistes, des décroissants et des scientifiques d’un côté aux climatosceptiques et aux chantres du productivisme carboné de l’autre.

On vient de le voir au travers de ces deux documents, entre caricature et recherche scientifique, les espaces ruraux sont soumis à de profondes et rapides transformations liées à l’industrialisation et à l’urbanisation, qui conduisent à leur fragmentation et à la multiplication des conflits d’usage. Ces compétitions ne doivent pas cacher l’enjeu majeur de la protection de notre environnement, d’autant plus sensible dans les campagnes, qui illustrent pour beaucoup un idéal d’aménagement raisonnable, entre nature et culture.