pédagogie

Je vais parler ici de quelques différences dans la relation prof-élève, et dans la pédagogie.

Tout d’abord, la relation prof élève me semble plus détendue que chez nous. Les élèves entrent en classe au compte-goutte (que le prof soit là ou pas d’ailleurs), s’installent, semblent à l’aise dans un environnement qui est le leur, sans que cela soit perçu comme manque de respect, car lorsque le professeur commence le cours, il obtient la plupart du temps l’attention des élèves. Lorsqu’ils n’ont pas compris quelque chose, les élèves n’hésitent pas à demander de l’aide, à se lever, à interpeller l’enseignant. Puis, et cela est sans doute dû à la manière de concevoir la notation, lors d’un contrôle raté, l’élève aura souvent la possibilité de refaire son évaluation, ce qui dédramatise le moment de l’évaluation.

Ce qui m’amène à envisager la notation. Si chez nous le concept d’évaluation positive (= noter les progrès, ce qui est compris et assimilé plutôt que de noter ce qui ne l’est pas) a quelque peu de mal à s’imposer, ici c’est une évidence. Non seulement les élèves peuvent souvent refaire leurs tests ratés, mais surtout ils seront systématiquement informés par avance de la teneur de l’évaluation, les parents aussi d’ailleurs (souvent, à chaque début de période, les parents recevront un document explicitant les attentes et les objectifs de la matière). Pour les expressions écrites, on donne le sujet un mois à l’avance, l’élève s’y prépare, fournit un premier brouillon au prof, qui sera annoté et commenté, puis il bénéficiera de temps scolaire en classe pour se lancer dans sa rédaction, avec l’aide du professeur et du dictionnaire/ordinateur, la copie finale se terminant à la maison ou en classe. Ainsi, j’ai mené plusieurs cours d’expression écrite, où les élèves passent l’intégralité de la séance (1h30) à se pencher sur leurs travaux.

Même système d’ailleurs pour l’EO: tous les élèves ont pu s’entraîner systématiquement à dire/lire/interpréter leurs interventions, avant l’enregistrement (et l’évaluation) final.

Si cela me semble très louable, j’ai néanmoins l’impression que l’on ne met pas suffisamment de pression sur les individus, car ils seront rarement mis en position où la performance est exigée. Ainsi, ils progressent d’année en année, obtenant des A, B, ou C (le professeur qui ose mettre un D ou un E est plutôt mal vu, considéré comme n’ayant pas fait son travail de remédiation ou d’accompagnement de l’élève en difficulté). Je conçois très bien qu’un élève doive bénéficier de plusieurs tentatives, et ne devrait pas être noté par rapport aux autres mais bien par rapport à sa propre performance, à ce qu’il est capable de faire, néanmoins, ne devrait-il pas à certains moments faire le preuve du niveau qu’il aura atteint?