Paris : destination exotique pour les touristes perruches

Perruche à collier femelle ou mâle immature.

L’espèce est reconnaissable à sa couleur vert pomme unie sur les parties supérieures contrastant avec un bec rouge vif. Les rectrices sont également très développées. Le collier noir bordé de rose présent uniquement chez le mâle adulte permet de déterminer  l’espèce parmi la quinzaine que compte le genre Psittacula.

Non, ces photographies n’ont pas été réalisées dans de lointaines contrées exotiques. Elles ne proviennent pas non plus d’un parc zoologique. Ces photographies ont été prises en région lle -de- France. Les perruches que l’on voit sont des perruches à collier.

Depuis près de vingt ans, un container sur le site aéroportuaire d’Orly contenant quelques dizaines d’oiseaux s’est ouvert. Cette espèce s’est bien adaptée dans la région. La perruche à collier est donc qualifiée d’espèce invasive et ses effectifs se chiffrent aujourd’hui entre 1000 et 1500 individus en Ile de France. Cette croissance suscite l’inquiétude chez certains ornithologues dans la mesure où cette espèce adopte un mode de nidification cavernicole. L’espèce se reproduit très bien en ville (les couvées comportent de 2 à 6 œufs et l’espérance de vie de l’oiseau en captivité est d’environ 30 ans). Or, en milieu urbain, le nombre de cavités peut être un facteur limitant la reproduction de nombreuses espèces (pics, étourneaux, sittelles…). Elle inquiète également les gestionnaires des espaces verts dans lesquels elle s’implante par les dégâts qu’elle peut causer aux arbres dont elle consomme les fruits (notamment en hiver). Dans son aire de distribution originelle, elle est en effet considérée comme un fléau pour les cultures céréalières.
La Perruche à collier a pour origine le Sud asiatique ainsi que l’Afrique sub-saharienne dont les climats diffèrent sensiblement de celui de la région parisienne, ce qui pose la question de la survie de ces oiseaux essentiellement granivores et frugivores en hiver. Les usagers des parcs et jardins de la région se sont en majorité bien accommodés de la présence de la Perruche à collier et nombreux sont ceux qui viennent nourrir les oiseaux notamment en période hivernale quand ceux-ci sont moins farouches.

D’après Bernard Drillat, un ornithologue, en Isère aussi, il y en a quelques-unes qui ont été vues à l’état sauvage : 22 observations entre 2006 et 2015.
Dont certaines pas très loin  : 1 à la Citadelle de  Salaise sur Sanne le 6/09/12, 1 à l’étang de St Bonnet à Vaulx-Milieu le 21/03/09 et 1 à Villefontaine le 8/12/2013 .
Mais il s’agit d’échappées de captivité, elles n’ont pas encore réussi à s’installer définitivement comme à Paris, Marseille ou Lille.
Source: Bernard Drillat (ornithologue), Marine Buisson et Fabien Haverland (Habitants d’Ile-de-France)

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