Gadagne : un hôtel / deux musées!

Le 20 décembre dernier, les élèves de 1ère et de terminale option facultative ont passé la journée à Gadagne pour découvrir le Musée d’Histoire de Lyon et le Musée des Arts de la Marionnette, manière pour eux d’appréhender un musée qui n’est pas un musée de Beaux-Arts !

Nous laissons la parole aux élèves !

Oriane et Filiz nous parlent du MHL et Balqis et Luna du MAM ! Merci à elles et… Bonne lecture !

Lyon sous tous les angles

En ce 20 décembre 2023, la joyeuse équipe d’HIDA option s’est rendue dans le Vieux Lyon pour y découvrir l’ancien hôtel particulier de Gadagne, connu pour son architecture Renaissance du XVIème siècle.

Depuis 1920, il est classé aux monuments historiques et il est également labellisé « Musée de France ». Le Musée d’Histoire de Lyon (MHL) s’y est installé en 1921… un bail !

Rappelons que Gadagne accueille un deuxième musée portant sur l’histoire des marionnettes (MAM) ; Balqis et Luna nous en parlerons plus loin.

Cette structure bicéphale de 1100 m2 est animée par plus de 60 agents relevant de nombreux services qui vont de la médiation à la conservation en passant par l’accueil et le gardiennage.

Dans les années 2000, Gadagne a fait l’objet d’une grande campagne de rénovation/restructuration qui a permis de faire des fouilles archéologiques et de mieux saisir l’histoire du bâtiment.

Ces dernières années, une nouvelle scénographie a été mise en place pour mieux répondre aux attentes du public ; ces transformations ont été réalisées de manière progressive, la dernière phase a ainsi été achevée seulement trois semaines avant notre visite !

Gadagne, ce sont des hommes et des femmes… parmi ceux-ci, Bénédicte Auriault qui fut notre médiatrice pour la matinée. Elle a un Master 2 en muséologie. Elle est spécialisée dans les visites pour les familles, les enfants ou encore la petite enfance. En plus des visites, elle est chargée de la programmation culturelle du musée et elle a co-construit deux expositions dont l’une a été l’objet d’une médiation. Durant la visite, elle nous a beaucoup parlé de la muséographie et de la scénographie du musée ainsi que des choix qui ont été opérés.

Elle nous a rappelé que la muséographie consistait à concevoir un parcours de visite qui tienne compte des ambitions intellectuelles et culturelles des conservateurs, mais également des aspects techniques liés précisément à la conservation des collections. Le scénographe vient quant à lui proposer des solutions de « mise en scène » afin d’attirer et de convaincre le public, de lui donner du plaisir, à la fois esthétique et intellectuel.

Jusqu’à la dernière campagne de restructuration, le MHL avait un parcours chronologique allant de la fin du XIIème jusqu’au XXème siècle. Aujourd’hui, le parcours s’articule différemment puisque le choix du récit a été opéré : on raconte la ville de Lyon par grands entrées thématiques :

• Portrait de la ville de Lyon

• Les pieds dans l’eau

• Qu’est-ce que tu fabriques ?

• Engagements des pouvoirs dans la cité

Chacune de ces thématiques est accompagnée d’une œuvre phare et d’une ou deux couleurs que le visiteur peut retrouver dans chaque salle ou encore sur certaines œuvres.

Tout a été travaillé pour que le musée ne soit pas vu comme un livre un peu rébarbatif mais plus comme une expérience, comme une immersion dans une ambiance qui permette de mieux comprendre les enjeux et de s’adresser à tous les publics. Car le but est bien de questionner et d’éveiller la curiosité des visiteurs.

Portrait de la ville de Lyon

Le premier thème s’adresse plus aux touristes qui ne connaissent pas bien Lyon. Il s’agit précisément de dresser brièvement le portrait de Lyon. Aussi y retrouve-t-on les spécialités de la ville en introduction avant de plonger dans 6 sections/îlots qui, grâce à quelques objets donnent les clefs de lecture de Lyon à travers les siècles. Chaque îlot présente un personnage fictif qui témoigne du quotidien de son époque. Il porte un objet insolite qui crée une rupture et interroge le visiteur. Sur chaque îlot figure une carte de Lyon, un livre pour aller plus loin, un récit inventé et raconté par une comédienne qui correspond à l’époque évoquée (des dispositifs auditifs ont été mis en place en trois langues différentes, le français, l’anglais et l’espagnol, liée aux nationalités les plus nombreuses dans le tourisme). Enfin, deux objets du quotidien utilisés à cette époque : une clé et une paire de chaussures. Le tout sur un fond rose… rose praline, évidemment ! Une spécialité culinaire lyonnaise.

La pièce phare de cette section est une maquette interactive prenant une salle entière !! Sur cette maquette, tout un jeu de lumière a été installé et grâce à trois tablettes, on peut faire évoluer Lyon au fil du temps et ainsi observer ses différents changements.

Les pieds dans l’eau

Le deuxième thème parle de la relation, parfois ombrageuse, entre le Rhône, la Saône et Lyon. Il est plutôt à l’attention du jeune public à partir de 5 ans. C’est à leur intention que les meubles, les œuvres, les cartels, etc. ont été installés plus bas qu’à l’accoutumée. De nombreuses activités ludiques ont été proposées et les enfants ont de quoi s’asseoir, s’allonger, écouter une histoire, ou encore mettre les mains dans l’eau dans une maquette montrant les inondations en fonction de l’évolution des terrains. Cette exposition permet également de sensibiliser le public aux enjeux écologiques. La couleur dominante est, comme vous pouvez l’imaginer, bleu, d’un bleu plus beau que celui de ces cours d’eau malheureusement bien pollués !

Dès l’entrée de cette expo, on se retrouve en face de la pièce phare, une grande pirogue-vivier, ou du moins ses restes.. Cette dernière servait à la pêche, le mot “vivier” est tout simplement le réservoir dans lequel les poissons étaient déposés. Elle fut découverte en 2004 non loin du musée et sa restauration a duré 3 ans. Elle date du XVIème siècle et mesure plus de 6 mètres pour un poids de 800 kg !

Qu’est-ce que tu fabriques ?

Le troisième thème (celui co-construit par notre médiatrice) est plutôt dédié aux adolescents. Elle a décidé de reprendre la lecture chronologique de l’ancien musée et reprend les savoir-faire de Lyon entre le XVème et le XIXème siècle. Ce thème nous permet d’appréhender l’industrie qui a permis à la ville de se développer à l’époque moderne. Elle vise à éveiller tous nos sens en nous faisant sentir des épices, nous faisant toucher des tissus comme la soie, écouter des histoires ou encore regarder les œuvres. Parmi celles-ci, un métier à tisser rare, c’est l’élément phare. Il s’agit d’un métier à tisser à la Grande Tire, l’un des derniers dans le monde et datant du XVIIème siècle. Ici, ce n’est pas une mais deux couleurs qui ressortent ! Le jaune safran et le violine.

Pouvoirs et engagements dans la cité

Le quatrième thème est consacré majoritairement aux étudiants. Il s’agit du thème le plus actuel du musée. Cette section aborde l’histoire politique de Lyon, les combats et luttes qui s’y sont développées. On y retrouve par exemple des pancartes de manifestations féministes, des interviews dont la fresque d’Olivia Paroldi qui aborde divers engagements et combats sociaux . Il est caractérisé par le violet et nous remontons dans le temps en suivant ce dernier parcours. La pièce phare de cette exposition est le Sac de Lyon par les calvinistes en 1562. C’est une peinture allégorique qui représente la prise de pouvoir des protestants à Lyon en 1562. Dans la dernière salle de l’exposition nous retrouvons une multitude de portraits de Lyonnais et Lyonnaises engagé(e)s dans les luttes sociales depuis l’époque médiévale.

Pour conclure, cette journée à Lyon nous a permis de découvrir l’histoire de la ville ainsi que les coulisses d’un musée et tout le travail de scénographie. Nous avons compris que la mise en place d’une exposition représente de nombreuses heures de travail et de paperasse. En effet, pour chaque salle un tableau est établi avec les objets de collection voulus dans la salle, la place actuelle de ces objets, toutes les informations en lien avec ces œuvres.

Notre médiatrice était très intéressante au point de se laisser quelque peu entraîner par le temps…

Enfin, nous aimerions remercier le musée de Gadagne de nous avoir bien accueillis, notre médiatrice ainsi que nos chers professeurs, Mme Soulier et M. Pireyre.

Oriane et Filiz

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