Mieux comprendre l'échec scolaire

Reprenant les travaux de E. et G. Chauveau, deux chercheurs spécialistes des ZEP à l’Institut national de recherche pédagogique (INRP), l’Inspectrice générale de l’Education nationale Francine Best recense six marqueurs inextricablement liés qui témoignent de l’échec scolaire (L’Echec scolaire, Puf, 1997) :

1. Les difficultés d’adaptation de l’enfant à la structure scolaire, qui  se traduisent par des problèmes de comportement.

2. Les difficultés d’apprentissage, qui se repèrent dès le plus jeune âge lors de l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul (troubles cognitifs, dyslexie et dysorthographie…).

3. Les procédures d’orientations négatives : redoublement, placement dans des filières dévalorisées…

4. Les difficultés de passage du collège au lycée, du lycée à l’enseignement supérieur.

5. L’insuffisance ou l’absence de certifications scolaires (diplômes, examens).

6. Les difficultés d’insertion professionnelle.

La lutte contre l’échec scolaire implique donc, selon F. Best, la prise en compte de la complexité des différents facteurs qui le sous-tendent, tels que :

L’appartenance à une catégorie sociale défavorisée, ce dont témoignent, dès les années 60, les travaux de sociologues comme Bourdieu et Passeron qui révèlent que les jeunes accédant aux études supérieures sont majoritairement issus des catégories socio-professionnelles dominantes. Ces recherches montrent ainsi que l’élève n’est pas le seul responsable de son échec, puisque celui-ci dépend en partie d’un héritage culturel insuffisant ou différent de celui que requiert le système scolaire.

Les problèmes familiaux : le deuil, la maltraitance, les violences familiales, etc. ne favorisent pas la disponibilité psychologique nécessaire à un bon apprentissage.

Les problèmes de santé physique ou psychologique, qui nécessiteraient la prise en charge de l’enfant par des structures adaptées, mais aux capacités d’accueil limitées.

Le rapport à la langue écrite : l’échec scolaire prend  très souvent sa source à l’école élémentaire, même s’il ne devient parfois visible qu’au collège où les problèmes de comportement et les difficultés d’orientation s’accentuent. Plus un enfant manie avec aisance la lecture et l’écriture, plus il a des chances de réussir à l’école. La pré-scolarisation en maternelle s’avèrerait à cet égard tout à fait bénéfique pour favoriser l’accès au monde de l’écrit.

Les redoublements précoces : des recherches ont révélé l’inefficacité voire la toxicité des redoublements proposés à l’école élémentaire et en début de collège. D’une part, les enfants sont trop jeunes pour intégrer cette décision et perdent alors toute motivation en se voyant figés dans le statut d’élève en difficulté ; d’autre part, l’école ne permettant pas une prise en charge différente des redoublants (effectifs allégés, pédagogie adaptée), l’élève se retrouve dans les mêmes conditions d’apprentissage que celles qui ont conduit à son échec.

L’effet établissement : une bonne ambiance de travail, des exigences affirmées de réussite commune, un projet d’établissement solide, des règles de vie scolaire cohérentes et respectées par les adultes comme par les élèves, déterminent en partie le bon déroulement de la scolarité en permettant à l’enfant de s’épanouir au sein d’une structure stable et rassurante.

La motivation des enseignants et des parents : le choix de la pédagogie adoptée par les premiers, et l’intérêt porté par les seconds à la scolarité de leur enfant, constituent deux facteurs favorisant la réussite de l’élève. En effet, ce sont les adultes qui posent le cadre et le rythme propices à son travail, et qui veillent, par l’attention qu’ils lui portent, à apporter les réponses adaptées aux difficultés qu’il rencontre.

S’interroger avec sérieux sur les causes de l’échec scolaire d’un élève ne peut donc faire l’économie d’une approche multi-factorielle impliquant une prise en compte d’éléments touchant au général comme au particulier. La résolution de cette problématique demande de cerner au plus près les raisons ayant conduit l’enfant à cette situation, et de travailler avec différents acteurs du système (parents, enseignants, assistant(e) social(e), médecin scolaire, psychologue, etc.) pour tenter de trouver les solutions adéquates. 

Nathalie Anton

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