I- De 1830 aux années 1950 : Instruction et lutte pour l’hégémonie intellectuelle

L’éducation populaire est liée à l’instruction des adultes :

– 1830 à 1880 : apprendre à lire et à écrire à une époque où l’école n’est pas obligatoire.

– 1880-1950 : compléter une instruction obligatoire qui est limitée à l’enseignement primaire.

L’éducation populaire constitue également un enjeu d’influence idéologique sur les masses populaires. Cela est marqué par trois courants principaux qui tentent d’imposer leur influence :

– les catholiques (à travers diverses œuvres et mouvements religieux)

– les républicains laïcs (qui ont a partir des années 1880, l’école obligatoire laïque).

– les socialistes (via en particulier le syndicalisme).

Il y a une lutte pour « l’hégémonie intellectuelle » (Gramsci) de ces trois courants sur le peuple.

II- 1950 à nos jours : Civilisation de loisirs et animation.

Au début du XXe siècle, le mouvement syndical lutte pour la journée de 8h : 8h de travail, 8h de loisir et 8h de sommeil. Il conquiert aussi les congés payés. Le loisir tel qu’il est pensé par le mouvement ouvrier est le loisir au sens grec : le loisir comme temps consacré à l’étude et à l’engagement politique.

Après la Seconde guerre mondiale, Joffre Demazedier établie un lien entre l’établissement d’une civilisation de loisir et une éducation populaire qui va être de plus en plus pensée comme de l’animation sous l’effet d’une confusion entre loisir et divertissement.

Le temps de loisir avec la société de consommation se trouve de plus en plus colonisé par les industries du divertissement : cinéma, télévision, musique commerciale, jeux video ect…

L’éducation populaire se professionnalise avec la constitution d’une filière professionnelle de l’animation et de l’animation sportive à partir des années 1960. La transformation de l’éducation populaire en animation correspond à un processus de « neutralisation » de l’éducation populaire.

III- Un renouveau timide de l’éducation populaire politique

En 1998, l’association ATTAC est lancée : elle se réclame de l’éducation populaire, mais dans un sens différent de l’animation. Il s’agit de faire prendre conscience aux citoyens des enjeux liés à l’économie financière.

Au tournant des années 2010, émergent les SCOP d’éducation populaire (dont l’origine se trouve dans la SCOP Le pavé). Les SCOP se revendiquent de l’éducation populaire politique.