L’éducation populaire politique repose sur plusieurs principes qui sont liés à des justifications :

1. Partir de l’expérience sociale vécue des personnes.

Dans cette perspective, on part du principe qu’il existe différents types de savoirs. Tout le monde a un savoir. Toute personne à un savoir lié à sa position sociale située.

2. La problématisation de la réalité sociale.

L’éducation populaire ne passe pas par une approche dogmatique, mais s’appuie sur le questionnement socrastique pour engager une réflexion critique.

3. Le dialogue

Le questionnement suppose une réponse et amène donc à une dialogue. Dans le dialogue, tout le monde est sujet de pensée et de parole. Il n’y a pas qu’une personne qui pense et détient le savoir.

Dans le dialogue, il s’agit de partager des connaissances de nature différentes : des savoirs expérientiels comme des savoirs théoriques issues de travaux conceptuels ou empiriques.

4. La conscientisation.

Le dialogue entre différentes connaissances permet la conscientisation. Il s’agit de passer d’une conscience reposant uniquement sur des connaissances expérientielles à une conscience qui repose aussi sur des connaissances théoriques.

L’objectif de la conscientisation est de produire une synthèse culturelle qui associe des savoirs expérientiels et des savoirs théoriques.

5. La démythification.

Il s’agit d’analyser les idées que nous avons intériorisées et qui sont fausses. Ces idées jouent en particulier comme des obstacles dans un engagement dans un processus de transformation sociale.

6. Les inédits possibles.

La conscientisation permet de prendre conscience que les souffrances que vivent les personnes ont souvent une origine sociale. En prenant conscience qu’il s’agit de problèmes sociaux, on comprend :

a) que ce sont des constructions socio-historiques humaines, et non pas naturelles, et donc qu’elles peuvent être transformées par des êtres humains.

b) que ce sont des problèmes non pas individuels, mais collectifs et sociaux, et que pour les transformer, il faut donc une action collective et sociale.

Si ces réalités peuvent donc être transformées, il s’agit donc d’imaginer ce qui pourrait être autrement.

7. L’organisation et la décision collective de l’action.

C’est le temps de l’organisation de la stratégie d’action pour passer des inédits possibles aux inédits viables.

8. L’action collective est un acte limite qui transforme les inédits possibles en inédits viables.