Des femmes culottées comme jamais !

« 15 portraits de femmes qui ont inventé leur destin »

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Pénélope BAGIEU. Source : https://start.lesechos.fr/societe/culture-tendances/penelope-bagieu-nous-a-parle-des-culottees-et-de-son-parcours-1178043

Dans ce premier tome des Culottées Pénélope BAGIEU nous fait découvrir à travers de courtes histoires autobiographiques (5 à 10 planches), plusieurs personnalités féministes de cultures et d’origines différentes dont LAS MARIPOSAS, Agnodice, Leymah GBOWEE, Christine JORGENSEN… Elles vivent chacune à des époques différentes. Toutes ces femmes se sont battues contre les préjugés de leur temps et pour des causes qui leur tenaient à cœur…  Par exemple Leymah GBOWEE a combattu pour que la guerre cesse dans son pays. Elle est venue en aide à toutes les femmes du Libéria, pays où une femme sur deux était violée ! Les femmes ne peuvent nourrir leurs familles et personne ne prend en considération leurs difficultés. C’est scandaleux ! Dans ce pays où seuls les hommes peuvent mettre fin à cette guerre civile, à ce calvaire, en prenant la décision de ne plus se battre, GBOWEE va se révolter et encourager les femmes à faire une grève du sexe ! Pendant cette guerre, elle va également subir des violences conjugales. Je trouve qu’elle fait preuve de beaucoup d’audace et de courage puisqu’elle gère en même temps ses problèmes personnels et ceux des autres femmes. Elle a eu aussi le culot d’affronter les dirigeants. Se sentant impuissante, elle décide de se mettre nue devant les chefs de guerre, geste très grave dans leurs croyances. C’est une femme extrêmement forte moralement et physiquement. GBOWEE est un véritable exemple pour les femmes de son pays. Le monde devrait suivre son exemple : « Quand on veut, on peut ! » Nous devons toutes nous révolter comme cette féministe lorsque nous ne sommes pas d’accord !

Ces femmes ont toutes lutté pour plus d’humanité et améliorer la société… et rendre le monde meilleur. Certaines d’entre elles ont été victimes de sexisme, de violences conjugales. Mme BAGIEU nous explique cela dans cette BD en nous faisant passer beaucoup d’émotions avec ces histoires, toutes bouleversantes.

Je ne vais pas vous raconter en détail ce qu’elles ont dû accomplir. Je veux juste vous donner l’envie de découvrir cette BD.

En 2016, la BD est finaliste du prix Bédélys monde, puis en 2019, l’auteur obtient le prix Eisner de la meilleure édition américaine d’une œuvre internationale. Culottées est adaptée en série animée de trente épisodes en 2020 par France Télévision. L’avoir adaptée en série animée permet de se projeter encore davantage dans ces vies de combat, surtout pour ceux qui n’aiment pas lire ou qui préfère l’audiovisuel. Cette version permet de les valoriser, de les faire connaître à un large public.

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J’ai aimé cette BD. Elle est plaisante, captivante. C’est la première fois que je lis aussi rapidement. Les illustrations très colorées m’ont réellement donné envie de continuer ma lecture ; je ne pouvais plus m’arrêter. Elles m’ont permis de visualiser de façon plus précise les difficultés que ces femmes ont rencontrées, de ressentir leurs émotions et de me mettre dans la peau des différentes héroïnes ; tout cela dans un style humoristique ! Par exemple Agnodice ne pouvait pas exercer le métier de gynécologue à Athène en 350 AV-J-C. Les Athéniens interdisant aux femmes d’exercer la médecine. Les hommes les soupçonnaient de pratiquer des avortements. Agnodice, mécontente de cette situation, va donc se révolter et partir étudier la médecine en Egypte afin de réaliser son rêve. Elle se déguise en homme dans le but d’exercer ce métier et d’aider les femmes à accoucher. Ses actions ont permis de faire évoluer la législation athénienne puisqu’au début ce métier n’était exercé que par les hommes. La première femme a avoir obtenu son diplôme de médecin en France est Madeleine BRES… en 1875 !

Dans la forme, je trouve cela agréable que l’auteur écrive les textes en limitant les bulles avec des illustrations qui ressemblent à des « caricatures » et je pense que si l’auteur l’avait écrit sous forme de roman, cela aurait été plus indigeste. Avec une bande dessinée on arrive plus rapidement à l’essentiel. J’ai également apprécié la force de caractère, le courage de ces femmes comme par exemple les sœurs MARISPOSAS qui veulent tout faire pour changer le régime dictatorial de Rafael TRUJILLO en République dominicaine. On le surnomme « El JEFE ». L’une des sœurs MARISPOSAS subit des gestes, des mots déplacés, « sexistes », par le dictateur sous forme de métaphore tels  que « Voulez-vous voir mon avion ? » Un jour elle se révolte et lui dit  : « MAIS IL VA ME LÂCHER LUI ? !!! ».  Beaucoup n’auraient pas osé répondre aussi familièrement à un homme ayant du pouvoir.  Autre exemple, Christine JORGENSEN, née homme, a fait preuve d’énormément de courage en voulant changer de sexe, surtout à l’époque dans laquelle elle vit, au 20ème siècle. C’était une découverte pour la société, du jamais vu !

Planche consacrée à Christine JORGENSEN. Source : https://static.mmzstatic.com/wp-content/uploads/2016/04/les-culottes-bagieu-george.jpg

Toutes ces femmes ont su démontrer qu’elles avaient aussi en elles une énorme force de caractère, une volonté de fer, à toute épreuve. Toutes les histoires sont concises, simples à comprendre et très variées, avec des destins différents ; c’est l’une des raisons pour lesquelles je vous conseille vivement cette BD !

Toutes ces femmes ont osé s’affirmer. Elles ont toutes porté la culotte !!!  Ce n’est pas pour rien qu’on les surnomme « Les CULOTTÉES ». Je ne sais pas comment le monde aurait fait sans elles… Même si des progrès ont été faits, il y a toujours trop de violences, de préjugés. Quand cela cessera-t-il ? Ces biographies m’ont permis d’en apprendre davantage sur ces personnalités. Je remercie bien volontiers cette auteure de les avoir écrites.

Ce livre vaut largement 5 étoiles !

Bagieu, Pénélope. Culottées : Des femmes qui ne font pas ce qu’elles veulent Tome 1. Gallimard, 05/2017. 144p

Lisez-le …succès garanti ! Bonne lecture !

Chloé LEGAY, 1ST2S1.

Ma vie, mes rêves

Elizabeth GILBERT. Source: https://www.nj.com/mercer-community /2018/04/hamiltons _grounds_for_sculptur.html

« Changer de vie, on en a tous rêvé« . Elizabeth GILBERT raconte dans son roman son voyage qui s’est déroulé durant une année en Italie (mange), en Inde (prie) et à Bali (aime). C’est un roman autobiographique. Lors de son séjour elle est à la recherche de son identité, comme le personnage qu’elle a nommé « Liz ». C’est une femme de 31 ans qui a une « vie parfaite » : un mari, une maison, une carrière. Cependant elle a d’autres envies. Elle ne se sent pas prête pour être mère. Elle ne se sent pas épanouie… ce qui la pousse à demander le divorce. Son mari a beaucoup de mal à comprendre et à accepter la situation. Il va faire son possible pour que la séparation se fasse lentement. Un jour, il donne son accord à la « proposition patrimoniale avantageuse » que Liz lui a faite. Elle va ensuite tomber dans une dépression profonde à cause de la culpabilité qu’elle ressent face à son ex-mari et à sa dernière liaison « toxique ». Liz décide donc de tout plaquer, de changer de vie pour se retrouver… Pour cela elle part en Italie pour savourer les délices de la vie italienne, puis en Inde pour purifier son esprit, et pour finir en Indonésie, plus précisément à Bali, pour harmoniser son corps et son âme, se retrouver et se laisser guider vers la quête du bonheur. Certains de ses amis vont lui apporter une grande aide comme Ketut, le sorcier qui va l’épauler dans une grande partie de son voyage. Elle va nous raconter son aventure… Va-t-elle y parvenir ? Je ne vous en dirai pas plus…

Le roman a été vendu à plus de 10 millions d’exemplaires, c’est un véritable best-seller. En 2010 est sortie l’adaptation cinématographie de Julia ROBERTS qui incarne le rôle principal. L’adaptation est fidèle au roman,  seuls quelques éléments sont différents. J’ai cependant trouvé le film plus captivant, et c’est plutôt agréable de comparer les deux versions. Avec l’adaptation cinématographique, cela permet de voyager avec le visuel de tous ces beaux paysages, alors qu’avec le livre, on fait appel à l’imagination. Par contre, le cinéma nous impose le choix du comédien, les images, les paysages, et ne nous laisse pas le choix, ce qui n’est pas le cas pour le roman.

Photo du film. Source: https://th.bing.com/th/id/OIP. ZGI2FIAEee_dSQX3y-cj7wHaE8?pid=ImgDet&rs=1

Source : https://0620056z.esidoc.fr/recherche/ MANGE%20PRIE%20AIM

Personnellement, après avoir lu quelques pages, j’ai trouvé ce roman très plaisant. Au début de son aventure le livre est moins dynamique puisque Liz explique son passé, son divorce, avant son excursion. C’est un récit autobiographique, certaines personnes dans le même cas, divorcées comme Liz, se reconnaîtront certainement, parfois, avec un divorce compliqué. Elle nous raconte son histoire, tout le monde peut la comprendre, la plupart d’entre nous sommes déjà tombés amoureux. On se met facilement dans la peau du personnage principal. Par contre, je pense qu’elle insiste sur les détails afin que nous puissions comprendre ce qui lui arrive. Ce roman ressemble à un journal intime car elle nous dévoile ce qu’elle fait en détails et ce qu’elle ressent. Tout ce qui lui arrive, par exemple, à la page 106, Liz dit que si elle ne tente rien elle n’obtiendra jamais ce qu’elle veut. Il faut qu’elle se retrouve seule face à son destin sans quelqu’un pour combler sa solitude.  » Eh bien Liz, sens-toi donc seule, Liz. Apprends à apprivoiser la solitude. Dessines-en la carte. Tiens-lui compagnie, pour une fois dans ta vie. Bienvenue dans le monde de l’expérience humaine. Mais n’utilise jamais plus le corps ou les émotions de quelqu’un d’autre comme arbre à chat pour pallier des désirs insatisfait. »  Le personnage écrit souvent dans son petit carnet, ce qui permet de comprendre ses émotions. Ce roman m’a donné envie de voyager avec elle, de l’accompagner, c’est pour cela que je vous conseille de lire. J’ai beaucoup apprécié la force de caractère de Liz qui a voulu changer de vie, ne pas faire comme tout le monde, mais parvenir à ce dont elle rêvait… au plus profond d’elle-même. Elle répète fréquemment dans le premier chapitre « Je ne veux plus de ce mariage « , elle ne savait pas comment faire pour parvenir à ses rêves mais y arrive tout de même. Chaque individu est libre de son destin mais beaucoup n’osent pas sauter le pas, elle l’a fait… Je considère qu’elle est un exemple pour toutes les femmes…  elle a tout fait pour parvenir à être heureuse et épanouie. Liz est une femme indépendante, libre qui n’a pas besoin d’un homme pour s’assumer dans la vie quotidienne.

Le thème du prix littéraire Carnot « Tout feu, tout femme » peut avoir de nombreux sens. Certaines féministes militent pour l’égalité des droits, des salaires et bien d’autres choses, mais cela peut vouloir simplement dire aussi, je choisis la vie que je désire, sans me soucier du regard des autres, comme le ferait un homme…tout simplement.

Ce livre vaut largement trois étoiles, j’espère que je vous ai convaincu de le lire.

Bonne lecture !

Gilbert, Elizabeth. Mange, prie, aime : changer de vie, on en a tous rêvé.. elle a osé. Librairie Générale Française, 11/2020. 506 p. Le Livre de poche, 31355. ISBN 978-2-253-12630-0


 

 

Chloé LEGAY, 1st2s1