La sauveuse du Palais des femmes

Source : https://www.livredepoche.com/livre/les-victorieuses-9782253934639

Vous connaissez peut-être Laetitia Colombani, une très grande écrivaine, actrice, scénariste et réalisatrice française née en 1976 à Bordeaux. Elle est connue pour ses romans La tresse, Les Victorieuses ou encore Le Cerf-volant. Dès sa parution, Les Victorieuses s’est classé dans les meilleures ventes. L’intrigue se développe autour du Palais de la Femme à Paris, dans le 11e arrondissement. L’idée d’écrire ce roman est venue à Laetitia Colombani quand elle est passée devant ce lieu. Elle a commencé à se renseigner, à recueillir des témoignages et autres informations pour écrire son récit. 

Quand les femmes s’entraident

Les Victorieuses nous raconte l’histoire de Solène, une avocate qui est en burn-out car Arthur Saint-Clair, l’un de ses clients, s’est suicidé après son audience. Elle n’arrive plus à aller travailler et tombe en dépression. Elle consulte alors un psychiatre qui lui propose de faire du bénévolat au lieu de prendre des médicaments. Elle devient bénévole pour les femmes qui ont été violées, qui sont battues ou celles qui vivent dans la pauvreté… aux Palais de la Femme. Pour Solène c’est une vraie thérapie. Au début, elle est accueillie par la directrice chaleureusement. Elle commence sa première permanence et ne se sent pas utile pour ces femmes. Seulement elle va se rendre compte que soutenir les femmes dans le besoin l’aide beaucoup et va prend conscience que c’est le métier la qu’elle veut faire

Dans son récit, Laetitia Colombani retourne dans le passé pour nous parler de Blanche Peyron, une femme de 53 ans atteinte d’une grave infection aux poumons mais qui veut accomplir sa mission « Soupe. Savon. Salut » pour venir en aide aux plus démunis. Blanche Peyron n’est pas n’importe qui. Ancienne mondaine, elle quitte tout pour s’engager au service des autres et entre à l’Armée du Salut. Elle est aussi et surtout la fondatrice de ce Palais de la femme en 1926 ! Le lien qui la relie à Solène est leur volonté commune d’aider les femmes. Blanche Peyron a vraiment existé et selon moi cela ajoute plus d’émotions au récit car c’est une femme qui a fait beaucoup pour ses semblables.

Palais de la femme en 2019. Source : Sortiraparis.com

J’ai beaucoup aimé ce roman ! Je l’ai lu très rapidement car il met en scène des personnes en difficulté et je trouve ça très bien que des femmes s’entraident, c’est émouvant. A un moment du récit, Cynthia, une des résidentes du Palais, se suicide car elle souffre trop et se dit qu’elle ne sert à rien. J’ai trouvé ce passage très touchant car beaucoup de femmes se rabaissent et Laetitia Colombani aborde un sujet d’actualité. En effet beaucoup de femmes se sous-estiment tout le temps et je pense que c’est tout à fait vrai car je connais plein de monde dans ce cas. J’ai beaucoup aimé le personnage de Solène car elle aide beaucoup de personnes même si elle est elle-même au plus mal. Elle est très courageuse, je trouve qu’elle parvient à donner beaucoup de force aux résidentes du Palais qui ont un passé très douloureux. Je trouve le style d’écriture de Laetitia Colombani fluide et intéressant et j’ai apprécié le retour vers le passé avec Blanche Peyron. C’est très intéressant car on veut toujours connaître la suite, on n’arrive pas à s’arrêter de lire. Je vous conseille fortement de lire cette histoire, si vous êtes une femme et surtout si vous êtes un homme, pour mieux comprendre ce que les femmes peuvent vivre. Son récit est basé sur des histoires vraies. L’auteure s’est appuyée sur des témoignages et anecdotes pour alimenter son livre, notamment ceux de Blanche Peyron. Je trouve cela fantastique que Laetitia Colombani ait parlé de Blanche Peyron car c’est une personne importante dans l’histoire des femmes. 

Ce roman nous apporte beaucoup d’émotions. Ce n’est pas facile de se battre pour les femmes, et ce encore actuellement. Il y a encore trop d’inégalités. Si on met une jupe on nous insulte, si on est ronde on se fait critiquer, alors que pour les hommes ce n’est pas le cas – et ce ne sont que deux exemples ! Je pense que de nombreuses femmes n’ont pas assez confiance en elles et ne sont pas rassurées, même s’il commence à y avoir des petits changements. Je trouve que c’est injuste et je pense que beaucoup de mes semblables ne sont pas assez solidaires, elles se critiquent beaucoup trop elles-mêmes. Pour cela le roman de Laetitia Colombani est salutaire ; il est utile pour les femmes, pour qu’elles se sentent mieux, physiquement ou moralement. Qu’elles aient confiance en elles et qu’elles se donnent une seconde chance dans leur vie.

Pour ces raisons je mets cinq étoiles à ce roman. Je vous le recommande fortement !  

 

Colombani, Laëtitia. Les victorieuses. Librairie Générale Française, 05/2020. 233 p. Le Livre de poche, 35741. ISBN 978-2-253-93463-9

Sarah VERIN, 1ST2S2

Voyage absurde en Exopotamie

 

Boris Vian source:https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Boris_Vian.jpg

Vous connaissez sûrement Boris Vian, grand auteur, réputé pour ses romans noirs. L’Automne à Pékin est à la base l’un de ses romans paru en 1947. Celui-ci a été adapté en bande dessinée aux éditions Futuropolis en 2017 par les jumeaux Gaëtan et Paul Brizzi, réalisateurs de films d’animation et illustrateurs français. Cette histoire burlesque et absurde n’a pas connu le succès du vivant de l’auteur.

 

source:https://www.planetebd.com/bd/futuropolis/l-automne-a-pekin/-/33582.html

L’automne à Pékin nous raconte la construction d’une ligne de chemin de fer au beau milieu du désert d’Exopotamie, un endroit imaginaire. Plusieurs personnages de différents corps de métiers ont la charge de sa construction. Amadis Dudu, le directeur du chantier, prend le bus 975 et se retrouve en Exopotamie au milieu du désert. Anne et Angel, les ingénieurs, et Rochelle la secrétaire, se retrouvent au Tabou, dans le quartier de Saint Germain. En partant du Tabou, ils renversent Cornelius, un ingénieur de la Wacco. Ils l’emmènent à l’hôpital et Cornelius leur demande de le remplacer comme ingénieur pour construire la fameuse ligne de chemin de fer. Sur place, des fouilles archéologiques sont menées par un archéologue, Athanagore Porphryrogénète, Cuivre, son assistant et l’Abbé Petitjean. Ils se retrouvent tous dans un hôtel tenu par Joseph Barrizone. Amadis Dudu se rend alors compte que l’hôtel est en plein milieu du chemin de fer et en détruit donc la moitié alors qu’Angel aperçoit un tourbillon noir avec des personnages bizarres et croit que c’est une hallucination…

source:http://bdstock.fr/2017/09/lautomne-a-pekin-9782754823081-paul-brizzi-gaetan-brizzi-boris-vian/

Je n’ai pas vraiment aimé lire cette bande dessinée qui est selon moi trop absurde. J’ai eu du mal à comprendre ce livre. Les personnages sont loufoques et ça ne parle ni de Pékin ni de l’automne ! Le récit n’a pas de sens car ils veulent construire une ligne de chemin de fer en plein milieu du désert, laquelle passe au milieu d’un hôtel. D’un point de vue graphique les dessins de cette bandes dessinées sont au début très sombres pour devenir vifs et lumineux par la suite. Je trouve que ces dessins sont très réussis, c’est le point positif de cette BD. Je pense que si à l’origine le roman de Vian n’a pas eu de succès, c’est parce que l’histoire est difficile à comprendre. J’ai même dû aller regarder sur internet certains mots pour les comprendre. Pour ces raisons, je mets trois étoiles à cette BD.

Brizzi, Gaëtan / Brizzi, Paul. L’automne à pékin. Futuropolis, 09/2017. 115 p

Sarah VERIN, 1ST2S2