emploi du temps

Aujourd’hui, je vais évoquer les emplois du temps, des élèves comme des enseignants, bien différents du système français on s’en doute.

 

Tout d’abord, les cours commencent à 8h30, pour finir à 15h15 tous les jours, sauf le mardi, où les élèves finissent à 14h25. Les enseignants sont tenus d’être présents pendant toute la journée, et assurent également la surveillance de la cour et des bâtiments pendant les récréations et la pause déjeuner. La mardi, après le départ des élèves, 2h sont consacrées aux réunions pédagogiques des diverses équipes (équipes disciplinaires, ou par classe, niveau, etc).

 

Si les enseignants sont présents, ils ne sont pas nécessairement tout le temps face aux élèves: un temps plein correspond environ à 21h d’enseignement. Les heures libres seront consacrées au travail pédagogique ou administratif. D’ailleurs, chaque salle de classe, ou groupe de salles, possède un bureau attenant, où les enseignants peuvent travailler à leur aise, avec postes informatiques, étagères, armoires pour le matériel.

 

Pour ce qui est de l’EDT des élèves, une première différence est qu’ils n’ont jamais d’heure de permanence: toutes les heures sont prises, pour toutes les classes, sauf pour les Year 12, qui ont moins de matières, et bénéficient de temps libre pour approfondir leur travail personnel.

 

Ces emplois du temps se construisent selon un planning plus simple qu’en France, car toutes les matières ont le même nombre d’heures. Un cours (une séance) dure environ 45min, et les élèves ont 5 séances de chaque matière, réparties en 2×2 séances (= une session d’une heure trente), + une séance. La journée comporte 7 séances, avec une pause de 20 min. à 11h, puis la pause déjeuner à 13h (50 min.).

 

Ainsi, si je prends l’exemple de ma fille, elle a 7 matières, donc 35 séances par semaine (ou 15 doubles, et 5 cours de 45 min.). Vous me suivez ?

 

A cela, il faut ajouter le premier créneau de la journée, Home Group, où le professeur principal fait l’appel et communique les informations du jour à son groupe d’élèves. Ce créneau dure 15 à 40 min. selon la journée. C’est aussi dans ce créneau que se déroule « Assembly », une ou deux fois par trimestre.

 

outdoor assembly for sports day

 

similitudes

Ce n’est pas parce que beaucoup de choses sont très différentes, que rien n’est pareil!

 

Tout d’abord, si les élèves doivent porter un uniforme stricte, les enseignants, eux, s’habillent sensiblement comme en France: certains sont très formels, d’autres portent des tenues décontractées, il n’y a ni code ni obligation particulière. Ce qui me convient, car étant habitué à la décontraction réunionnaise, je redoutais de devoir porter la cravate!

Autre point commun: entre les professeurs, il y a des jalousies, des rancœurs, qui font surface de temps à autre, comme chez nous. De même, les discussions en salle des profs portent parfois sur des élèves, mais plus souvent sur la météo, les enfants, les courses, les sorties etc etc.

 

Enfin, étant dans un bon établissement, la moyenne d’âge des profs a tendance à être élevée car ici, comme chez nous, les profs débutants trouveront le plus souvent un travail là où les plus anciens ne préfèrent pas (plus) aller: zones défavorisées  ou (particularité australienne) zones rurales isolées.

Différences évidentes

Il y a bien sûr beaucoup de différences entre Marryatville High School à Adélaïde, et le Collège Marcel Goulette à Piton St Leu. Pour commencer, MHS se situe dans un quartier aisé de la ville, et les élèves sont issus d’un milieu bien plus avantagé que la moyenne de ceux de mon collège d’origine. Ensuite, MHS est une ‘High School’, les élèves commencent à 12/13 ans, pour finir à 17/18 ans (grosso modo, de la 4ème à la Terminale). En effet, il n’y a pas d’équivalent du collège en Australie Méridionale, les élèves passent directement de l’école primaire à la High School (il y a néanmoins des ‘Middle Schools’ dans d’autres états australiens).

on the way to class (we are in the school grounds here)

Un différence notable est aussi l’uniforme, porté par tous les élèves, comme dans la très grande majorité des écoles et lycées australiens. Dans notre cas, c’est jupe plissée / polo bleu marine; robe bleu clair ; short bleu marine pour les filles, le short / polo pour les garçons, avec chaussures fermées (des Clarks) et chaussettes qui cachent les chevilles… Possibilité de porter collants, pantalon, pull en hiver (pullover avec logo de l’école of course).

 

front of the school

 

Et puis, pour terminer ce premier constat sur les différences les plus évidentes, il faut mentionner le terrain: MHS est entouré de grandes pelouses arborées, toujours ouvertes, où les élèves pratiquent divers sports (en plus du grand gymnase et des courts de tennis), et où les promeneurs / familles / sportifs viennent se détendre les soirs et weekends. Bref, le terrain de l’établissement est un espace ouvert et public, seuls les bâtiments sont fermés.

Premiers pas

Après deux semaines en poste dans mon établissement d’accueil, il est temps de faire un premier  point sur mon expérience. Je commencerai ici par mes responsabilités et tâches.

             Tout d’abord, j’ai passé les premiers jours à assister à différents cours, des différents enseignants de français. Avec quelque 1200 élèves, sur 5 niveaux (Year 8 à Year 12), il y a 3 enseignants de français (dont deux à temps partiel), puis deux en chinois, deux en japonais (et trois en ESL-English as a Second Language). J’y ai vu une variété d’approches pédagogiques, avec une grande utilisation des TICE, des élèves dociles et bienveillants, plutôt décontractés, parfois peu concentrés mais toujours enthousiastes…

             Puis, avec l’aide coordinateur, on a élaboré mon EDT. Pour avoir une expérience aussi variée que possible, on a convenu que j’interviendrai sur tous les niveaux, de Year 8 (=4ème) à Year 12 (=Terminale). Pas de panique, je n’ai pas (encore) à prendre responsabilité des classes, je suis une sorte d’assistant.

            Pour les plus jeunes, j’aide les élèves dans leur travail en classe, je fourni le modèle oral lors des activités de répétition et de prise de parole, puis petit à petit j’aide à amener les élèves à écrire une première lettre à des correspondants (des classes de 5éme de mon collège d’origine).

            Pour les Year 9, je prends des petits groupes d’élèves, avec lesquelles je fais des activités de prise de parole en continue ou dialoguée. Parallèlement, je prépare leurs interventions sur le blog pédagogique que j’avais initié avec mes 4ème.

            Pour les Year 10/11, je commence par prendre les élèves un à un, pour un entraînement oral intensif. Ensuite, je présenterai la Réunion à l’ensemble de la classe, et on tâchera de participer au blog également, en partenariat cette fois-ci avec les 2nde euro du lycée des Avirons.

            Enfin, je travaille avec une classe d’ESL en Year 12. Ici, je prends les élèves un à un, je leur fait pratiquer l’oral de manière intensive, afin de les aider dans les tâches d’évaluation à venir. Les élèves sont dans leur grande majorité d’origine asiatique (chinois, japonais, coréens), il y a aussi une italienne et une allemande (en stage d’immersion pendant six mois pour cette dernière).

Voici une photo de MArryatville High School (MHS)

Let’s go!

Enfin, je reçois le visa aujourd’hui, le 4 février. La rentrée en Australie s’est faite la semaine dernière, bon, je rate les premiers jours… Tout le reste étant désormais en ordre, je n’ai plus qu’à signer mon ordre de mission et faire les valises!

visa suite et suite

Fin décembre: les radiographies et certificats médicaux sont faits, envoyés directement à Sydney… Reste plus qu’à espérer qu’ils traiteront le dossier rapidement là-bas!

Du côté du Rectorat, c’est vacances bien sûr. Je n’ai toujours pas l’accord officiel pour l’ordre de mission, alors j’attends la reprise pour voir s’il y a déblocage.

Je suis donc en vacances sans savoir si la rentrée se fera ici à la Réunion, ou en Australie. Pour ceux qui préfèrent les vacances zen et sans souci, il faudra repasser…

visa suite

Début décembre: on me demande de passer une radio, puis de faire faire un certificat médical pour mes enfants. Puis le Consulat se ravise et me recommande plutôt radio et certificat médical pour tous, to be on the safe side. A payer sans remboursement sécu of course (quelques centaines d’euros à prévoir), puis à envoyer par coursier en Australie. En comptant sur le congé du médecin assermenté (il y en a qu’un seul sur l’île, à plus d’une heure de voiture…), cela va prendre 15 jours, puis le temps d’expédier les résultats en Australie, puis le temps de traiter le dossier… vais-je avoir le visa à temps pour la rentrée?

What an adventure!

Visa

Well, that’s it, I’ve now sent my visa application to Pretoria (the Australian High Commission is in Arcadia…sic), beginning of November. Hope I’ve got all the documents, fingers crossed. I’ve had the direct intervention of the Australian Immigration Services in Canberra to help my application through, so it should all work out.

formalités

Oui, la sélection par la DAREIC n’est que le début d’un long processus semé d’embûches avant de se retrouver face à ses élèves dans le pays étranger, d’autant plus si l’on vient d’une île en plein Océan Indien (La Réunion) et que l’on vise l’Australie. L’objectif ultime a trois composantes: la lettre de mission, le visa d’un an, le billet d’avion pour Adelaïde.

Cela commence par la nécessité d’officialiser le lien avec l’établissement d’accueil. C’est-à-dire de se mettre d’accord avec celui-ci sur nos responsabilités et obligations professionnelles, d’établir une fiche de poste (job description letter). La philosophie du programme Jules Verne est bien que l’on remplisse les devoirs habituels d’un enseignant dans le pays tiers, tout en secondant de fait les enseignants sur place. Pour ma part, je ne suis pas considéré comme un ‘vrai’ prof, n’ayant pas de qualification australienne, je serai donc à priori une sorte de ‘super assistant’, prenant surtout des groupes d’élèves plutôt qu’ayant un poste complet de classes en responsabilité. Je serai aussi quelque peu ambassadeur de la culture française, et j’aurai des responsabilités transversales, de liaison et de conseil avec d’autres établissements de la ville.

Une fois la fiche de poste établie, il faut faire signer un accord officialisant la mise à disposition. Accord entre le M.E.N français, et l’autorité locale (l’établissement), en plusieurs exemplaires papiers bien sûr… Puis, last but not least, pour obtenir un visa de ce type en Australie nous devons avoir un sponsor, l’Ambassade de France en l’occurrence. Cela aussi, ce doit être un formulaire établi en bonne et due forme, l’ambassade se portant en quelque sorte garant de notre moralité!

Une fois ces papiers réunis, l’agent (=moi) doit tout envoyer avec une ribambelle de documents administratifs au Consulat Australien le plus proche (pour la Réunion, c’est en Afrique du Sud), avec un chèque de banque en Rands SudAf (encore une démarche complexe qui passe par le siège parisien de la banque…), puis patienter… tout et en se préparant à une visite médicale qui ne manquera pas d’être exigée par la suite, avant l’obtention du précieux sésame: le visa.

Puis, enfin, le Rectorat doit établir une lettre de mission, et le billet d’avion suivra. Pour ceux qui espèrent pouvoir en profiter pour passer quelques vacances dans le pays en question, ce n’est pas facile, car on n’est par forcément maître de nos dates de voyage.

obtenir la mobilité

Les premiers obstacles à franchir sont le dossier de candidature à un poste Jules Verne, que l’on doit renvoyer à la DAREIC, puis l’entretien. Je ne pense pas qu’il y ait de recette miracle, simplement, il faut bien avoir réfléchi au projet de mobilité, s’être bien renseigné sur le pourquoi et le comment du programme Jules Verne, et, si possible, avoir identifié un établissement susceptible de nous accueillir dans la pays visé.

Pour ma part, j’avais déjà des contacts avec une collègue Jules Vernienne en poste à Adelaïde, alors j’ai simplement envoyé quelques mails aux établissements voisins du sien (qui dispensent des cours de français), en exposant brièvement la situation. Un établissement m’a indiqué son intérêt pour ma démarche, et j’ai construit mon projet autour de celui-ci.

L’entretien s’est passé dans un climat de confiance, avec la responsable de la DAREIC et l’IPR d’Anglais de la Réunion, et quelques jours plus tard on m’informait que ma candidature avait été retenue.