Musique encore

En fin de deuxième trimestre, j’ai assisté au concert des élèves de « Music 2 » (les ‘specialist music students’) qui se tenait dans la salle de spectacle de l’école The Forge. Il s’agissait d’une occasion assez formelle, les élèves portant l’uniforme complet de la musique (chemises blanches, filles en cravate comme on peut le voir) et l’ambiance générale restant très sérieuse.

 

 

 

Chaque niveau a fait une démonstration du travail fait en classe et après classe (ils ont tous des cours individualisés hors temps scolaire en plus des cours et séances habituelles, puis des répétitions hebdomadaires des divers ensembles). Musique classique, parfois un peu de jazz, cela reste très traditionnel, assez proche d’un travail de conservatoire chez nous.

 

Le niveau, pour ce que je peux en juger, était très bon, les élèves restaient très appliqués tout le long du récital, la seule remarque que je ferais étant une certaine rigidité rythmique (venant de la Réunion, je m’attends à plus de souplesse de ce coté-là…). Mais en tous cas, le travail reste de très bonne facture, et je ne doute pas que certains élèves deviendront professionnels par la suite. D’ailleurs, un d’entre eux (James, un de mes eleves de Year11), a été sélectionné pour le National Youth Orchestra, et part en tournée le mois prochain!

PE stagiaires

Ce lundi, j’ai eu la chance d’aller à la rencontre d’un groupe de Professeurs des écoles stagiaires, en stage ici à Adélaïde. Ils étaient un peu fatigués, car ils étaient arrivés la veille, à 22h, et n’avaient pas beaucoup dormi me semble-t-il.

 

En tous cas, j’ai appris qu’ils étaient ici pour 6 semaines. Ils passeront les deux premières semaines en stage intensif d’anglais, puis ils interviendront dans quelque unes des écoles primaires de la ville. J’aurai d’ailleurs la chance de travailler avec deux d’entre eux, qui seront à Marryatville Primary où j’interviens également.

 

Pendant leur premier jour d’accueil, j’ai donc été invité à présenter brièvement mon projet Jules Verne, et parler de mon vécu en tant qu’enseignant réunionnais dans un établissement australien. Je leur ai expliqué ma démarche, leur ai parlé de mes responsabilités à MHS et MPS, tout en soulignant les différences entre nos systèmes éducatifs, l’importance de la technologie ici, la conduite de classe peut-être plus détendue, moins « académique » que chez nous, puis je leur ai montré ce blog ainsi que mon blog voisin (englishabc).

 

Cet expérience sera très utile à ces futurs enseignants j’en suis sûr. Les conditions me semblent bonnes (leur billet d’avion/visa/logement est pris en charge, ce qui n’est pas négligeable), et ils ne pourront que bénéficier de cette immersion.

organisation

Ici, je vais me concentrer sur l’organisation pédagogique et administrative de l’établissement. Tout d’abord, c’est très différent de notre système français, car une école ici ressemble beaucoup plus à une ‘entreprise administrative’ que chez nous, avec une organisation pyramidale des responsabilités de chacun.

 

          En effet, chaque section pédagogique est organisée par ‘faculté’, un des enseignants étant ‘faculty leader‘ (= grosso modo notre coordonnateur). Ce leader n’est pas coopté par ses pairs comme chez nous, mais désigné par l’administration. Chaque niveau de classe a aussi son leader, ou year level manager, qui a en charge le suivi des élèves par cohorte, et la gestion des activités particulières à la cohorte. Cette organisation pyramidale connaît encore plusieurs échelons: il y a ainsi des ‘senior leaders‘ qui chapeautent l’organisation pédagogique ou matérielle des divers groupements de section, et des réunions régulières se font entre ces senior members, pour décider de la politique de l’établissement (un peu à la manière des conseils pédagogiques). Il y a même des ‘yard duty managers’ dont la responsabilité et de veiller à ce que les collègues fassent correctement leur ‘yard duty‘ (=surveillance de la cour pendant les récréations), sans resquiller…

 

            Chaque leader est donc désigné par le chef d’établissement (ou les senior leaders selon le cas), et il ou elle reçoit une indemnité supplémentaire en fonction de ses responsabilités (indemnité qui est loin d’être anecdotique lorsque l’on atteint les sommets…). La philosophie générale est donc d’encourager les initiatives de chacun et l’investissement dans la vie de l’établissement, ce qui est somme toute honorable, mais n’est pas exempte de dérives possibles. En effet, ce système de promotion favorise un certain type d’employé, au détriment me semble-t-il de la réelle expertise pédagogique, qui me semble rarement – si ce n’est jamais – prise en compte. De plus, une bonne partie des enseignants sont en contrat à durée déterminée (souvent d’un an, renouvelés chaque année suivant les besoins de l’établissement), et ne peuvent ainsi prétendre à ces responsabilités, quel que soit leur niveau d’expertise et/ou leur volonté d’investissement.

 

          N’oublions pas qu’un établissement ici fonctionne de manière très autonome, gère un budget propre très important (je crois savoir que la subvention de l’état représente environ 50% du budget), et que c’est le chef d’établissement qui est responsable in fine de la nomination des enseignants – même si le processus de sélection passe également par le Department of Education central.

 

          Une dernière remarque, d’ordre pédagogique. Ayant eu à accompagner deux enseignants stagiaires, j’ai été surpris d’apprendre qu’ils ne bénéficient d’aucune formation didactique à l’université, en préparation de leur qualification d’enseignant. Ils ont une formation disciplinaire (environ niveau licence pour les deux matières qu’ils préparent), et des cours généraux de sciences de l’éducation. Il n’existe d’ailleurs aucun corps d’inspection disciplinaire, ni à ma connaissance aucune recherche didactique proprement dite. Cette absence me semble préjudiciable, car ainsi chaque prof fait comme il le sent sans avoir de fondement théorique sur lequel s’appuyer, ni sans nécessairement avoir pris le temps de réfléchir à ses pratiques. Les formations qui sont proposées aux enseignants reflètent d’ailleurs cet état de fait : elles sont la plupart du temps généralistes (formation aux TICE ou à la gestion/motivation des élèves par exemple). Mais en même temps, cela contribue sans doute à faire des enseignants australiens des profs attentifs et peut-être plus accessibles à leurs élèves que chez nous…

Assembly

Quelques remarques en vrac sur l’Assembly

 

Comme on le voit sur la photo, l’Assembly à MHS se fait dans le gymnase, de manière assez détendue, les élèves assis parterre, les profs autour, et au devant il y a tout de même quelques chaises pour le Chef d’Établissement, les invités, les personnalités. Je m’imaginais qu’il y aurait assembly de manière régulière, mais en fait cela ne se passe qu’une ou deux fois le trimestre.

 

Ici, c’est mené par des élèves délégués de Y12. Ils commencent par les annonces quotidiennes et informations diverses (activités, sorties, sports etc), puis on passe aux informations sur les compétitions auxquels les élèves de l’école ont participé : cette fois-ci, compétition sportives, concours de débat. Les élèves sont félicités devant tous, et reçoivent coupe ou médaille.

 

Ensuite, la responsable de la section internationale nous a présenté les élèves qui repartent chez eux, chacun étant applaudi puis recevant un petit cadeau, et un d’entre eux nous a fait un petit discours (passe une mince affaire, en anglais, devant les quelque mille élèves).

 

Ensuite, ce fut le tour du Principal, qui a fait un tout petit discours sur les résultats sportifs et autres, a fait le point sur les travaux de rénovation (l’on construit un nouveau bâtiment, ce qui perturbe quelque peu la vie de l’établissement), et a rappelé les règles du port de l’uniforme.

 

 

Un petit intermède musical interprété par deux musiciens (guitare et piano, un morceau de jazz assez complexe), puis les délégués ont annoncé la fin de la réunion.

 

En conclusion, même s’il y a un côté un peu désuet qui peut faire sourire l’enseignant français, je trouve l’idée de cette Assembly somme toute plutôt bonne : rassembler tout le monde (élèves et enseignants), féliciter les élèves méritants devant tous, informer et rappeler les règles de manière régulière, cela contribue sans doute à renforcer la cohésion de l’établissement, ce qui ne peut que se refléter en classe. Et si on essayait à la Réunion ?

Smelly Cheese

Quinzaine assez tranquille à MHS, nous nous dirigeons vers la fin du second trimestre. Mes collègues ont à compléter les « Mid-Year School Reports », mais de mon côté, j’ai juste à évaluer le travail de mes élèves, la rédaction des bulletins ne m’incombant pas.

 

J’en ai donc profité pour emmener une classe de Year 9 visiter le marché central de la ville. Nous sommes en plein dans une séquence liée à la nourriture, alors nous en profitons pour suivre la recette de la ratatouille (trouver les ingrédients nécessaires, les prix etc). Puis, arrêt obligatoire à la Smelly Cheese Shop, où les élèves ont pu goûter aux fromages français (des vrais, importés de France), et en apprendre un peu plus sur la provenance et la fabrication de ces fromages.

Si l’Australie est un pays très multiculturel et très ouvert sur l’étranger, il n’en est pas moins vrai que les jeunes australiens n’ont pas souvent l’occasion de goûter à ce type de produit: même si l’accès en est relativement simple, le vrai fromage français coûte tout de même cher (pas moins de 50$ le kilo pour les moins chers…) et reste réservé de fait à une certaine minorité.

concours

Cette semaine, j’ai participé à la sortie des élèves inscrits en cours de chinois, sortie qui avait pour but d’assister à un concours inter-écoles et inter-états de chinois. Ce concours se tenait à l’université d’Adélaïde (sous les auspices du ‘Confucius Institute,’), dans le grand hall très formel et très ‘british’ (on se croirait un peu à Hogwarts chez Harry Potter) de ‘Bonython Hall’ en centre-ville.

 

Malheureusement, aucun élève de Marryatville était sélectionné, mais les profs de chinois espèrent arriver à ce qu’un élève de MHS passe les épreuves de présélection l’année prochaine.

 

Il y avait donc une 20aine d’élèves présélectionnés, venant de quatre états d’Australie (Nord, Ouest, Sud et ACT), et les épreuves se déroulaient sur deux jours (nous n’avons assisté qu’au dernier jour).

 

Il y avait trois épreuves: une première type examen de connaissances générales, la deuxième était une épreuve orale où il fallait faire un discours devant le jury et le public, d’environ trois minutes, sujet libre (en relation avec la Chine et le chinois, tel que les vacances en Chine, les raisons d’étudier le chinois…), sans notes et en chinois bien sûr!, et la troisième était une épreuve culturelle: chaque élève devait exposer en chinois ou en anglais un fait marquant de la culture chinoise. Ainsi, nous avons vu une démonstration de Tai Chi, de danse chinoise, de danse des rubans, un élève nous a expliqué les échecs chinois, un autre nous a montré la technique de découpage de papier, un autre nous a fait de la calligraphie, quelques uns nous ont chanté des chansons traditionnelles ou pop en chinois, et une jeune fille nous a même expliqué comment faire les beignets.

 

Comme on le voit, un concours plutôt varié, et intéressant à voir. L’enjeu était important: les trois meilleurs iront assister à la finale en Chine, le meilleur y participera, et le gagnant du concours se verra offrir une bourse d’étude supérieure en Chine.

 

En début de séance, un dignitaire de l’ambassade de Chine nous a fait un petit discours soulignant l’importance des relations bilatérales Australie-Chine. Je savais déjà que la Chine est le premier partenaire commercial de l’Australie, mais ce que je ne savais pas, c’est qu’environ 50% des ‘International Students’ sont chinois, et que le revenu généré par ces élèves étrangers est la troisième plus importante source de revenu en Australie! Chaque élève dépensant environ 70,000$/an en moyenne, cela représente un enjeu colossal pour le système éducatif australien…

sur les planches

Comme beaucoup d’élèves ici suivent des cours de théâtre, il est bien naturel que certaines classes montent des spectacles. Ainsi, les Year 12 ont monté une pièce (que je n’ai pas pu aller voir, étant au Aquatics Camp), puis la semaine dernière c’était le tour des Year 10/11 de montrer leur travail.

MHS bénéficie d’excellentes infrastructures pour ce genre de travail, avec notamment un véritable théâtre (The Forge), où un réel travail de mise en scène, d’éclairage et de sonorisation est possible.

 

 

 

La soirée était consacrée à l’auteur américain Arthur Miller, avec des adaptations des pièces ‘Incident in Vichy’ et ‘The Crucible’, rebaptisés pour l’occasion en ‘Falling into Dust’ et ‘Abigail’s Cove’. Le ticket d’entrée était des 10$ pour les adultes, 5$ pour les enfants (et gratuit pour les enseignants!), il n’y avait pas salle comble, mais peut-être une cinquantaine de spectateurs chaque soir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vu les choix thématiques, ce n’était pas une soirée des plus comiques, mais les élèves ont su rendre les textes intéressants et vivants. Le contexte à la fois de la déportation des juifs à Vichy ou des procès en sorcellerie à Salem au XVIIè siècle ne sont pas faciles d’accès, les spectateurs les plus jeunes semblaient d’ailleurs ne pas trop comprendre certains passages…

Toujours est-il que j’ai été favorablement impressionné par le travail fourni, même si je dois dire que ce genre de texte souffre quelque peu lorsque les interprètes ne sont pas vraiment à la hauteur des enjeux dramatiques (un texte plus léger aurait à mon sens pu mieux mettre en valeur le travail des élèves).

Aquatics Camp

Cela fait quelque temps que je n’ai posté de message ici…. merci de m’en excuser, j’étais pris par des recherches de logement, voiture etc.

 

Aujourd’hui, je veux parler du Aquatics Camp qui, comme chaque année à cette époque, a été proposé au Year 9. Au mois de mai, les garçons d’un côté, puis les filles quinze jours après, vont passer trois jours au bord de la Murray River, faire des activités d’eau. Ils dorment dans des tentes (les leurs, ou celles de l’école si nécessaire), prennent tous les repas ensemble, et un groupe de moniteurs prend les élèves en charge pour toute une série d’activités nautiques: kayak, canoë, initiation à la voile sur catamaran, initiation à la conduite de petits bateaux à moteur, ski nautique, kneeboard…

L’intérêt de cette sortie est multiple: outre le plaisir de pratiquer ces activités nautiques, les élèves apprennent aussi à mieux prendre confiance en soi (décoller en ski nautique, alors que l’eau est plus que fraîche, qu’on grelotte, qu’on se dit qu’on y arrivera jamais… n’est pas une mince affaire!), à vivre ensemble pendant ces trois jours, à se prendre en charge dans les tentes, à se surpasser (entrer dans l’eau avec enthousiasme après une nuit froide et pluvieuse), et passent enfin de bons moments de détente (les soirs, bien au chaud en regardant un DVD ou en faisant grilles des marshmallows sur le feu de bois).

Toutes ces activités ont un coût (de l’ordre de 140$ par élève, ce qui est somme toute plutôt bon marché), mais il faut aussi mentionner que le ‘catering’ était pris en charge par une française installée ici depuis 20 ans: croissants, crèpes, scones fraîches, crumble, et repas copieux et excellents!

Money Money Money

Arrivé au tiers du parcours, je me propose ici de faire un petit point sur ma situation matérielle.

 

Comme je le savais avant de venir, ma situation financière n’est pas des plus favorables : dans un pays où le coût de la vie est considérablement plus élevé qu’en France, ce n’est pas toujours évident de se débrouiller avec le salaire d’un enseignant français. Il faut savoir qu’un collègue australien, à ancienneté équivalente, gagne environ trois fois notre salaire…

 

Par ailleurs, l’enseignant Jules Verne n’est pas dans la même situation qu’un enseignant en échange poste à poste : habituellement, ce dernier va échanger poste mais aussi logement/voiture, ce qui facilite quelque peu l’installation dans le pays étranger. Certains collègues en Jules Verne ont pu profiter de logements de fonction ou d’aide de la part de leurs établissements hôtes, mais cela n’est pas la règle, et du moins ce n’est pas mon cas. C’est donc à l’agent de trouver son logement (et de le payer), ainsi que d’assurer son transport quotidien, ce qui absorbe une bonne partie du salaire. Ajoutons à cela que, contrairement à l’agent expatrié, l’enseignant Jules Verne ne perçoit aucune indemnité spéciale, ni aide particulière, ne touche bien sûr plus l’ISOE, tout juste lui paie-t-on le billet d’avion (même le visa reste à notre charge). S’il vient en famille (ce qui est mon cas), aucune aide n’est prévue non plus pour ceux-ci.

 

Peut-être, pour rendre l’intégration plus aisée, pourrait-on envisager de contractualiser un minimum de participation de la part de l’établissement hôte : après tout, nous travaillons pour eux pendant une année entière, il me semblerait normal que l’on reconnaisse notre travail. Ils pourraient être tenus de contribuer au logement par exemple, et de payer les frais de visa le cas échéant.

 

Mais il n’empêche que cette expérience reste passionnante à plus d’un titre (comme le montre d’ailleurs ce blog) et je ne peux qu’encourager mes collègues à poser leurs candidatures. Tout juste insisterai-je sur la préparation nécessaire à cette mobilité, et à une perception réaliste de ce qui sera possible financièrement.

 

premier bilan

En ce début de deuxième trimestre (l’année scolaire ici se base sur un rythme assez simple de quatre trimestres de dix semaines de travail/deux de vacances, avec de plus longues vacances en fin d’année bien sûr), il est temps de dresser un premier bilan de mon activité à MHS (et à MPS).

 

Mon statut particulier de professeur Jules Verne, en contrat direct avec l’établissement d’accueil, m’interdit de fait de prendre entière responsabilité des classes, car je ne suis pas enregistré par le « Department of Education » australien. D’ailleurs, une collègue étant en arrêt longue maladie, il a été envisagé que je reprendrais ses classes (ce qui m’intéressait), mais l’administration centrale l’a formellement interdit. Dont acte. Décidément, l’administration australienne semble encore plus impénétrable que notre Éducation Nationale…

 

Je me concentre donc sur mon rôle d’assistant professeur, de facilitateur culturel, et tâche de mettre en place un maximum d’échanges avec la Réunion. Ainsi, j’ai donc initié un échange épistolaire entre mon collège d’origine et MHS et MPS, plus précisément entre une classe de 6ème et les Year 6/Year 7 de l’école primaire locale. Je fais la même chose avec des plus grands, soit deux classes de 5ème avec les Year 8 à MHS.

 

Je travaille également avec deux classes de Year 9, qui participent à mon blog pédagogique (lewebpedagogique.com/englishabc), mon espoir étant que mes anciens élèves de 4ème poursuivent le travail qu’ils avaient initié sur ce blog. Malheureusement, ne pouvant pas obliger ma remplaçante à la Réunion de faire ce travail, il semble que cela soit au point mort. Néanmoins, l’effort ne sera pas vain, car les 2nde euro du lycée des Avirons ont repris le blog à leur compte, et ainsi l’échange se construit bel et bien entre ceux-ci et les Year 9, ainsi (et surtout) qu’avec une classe de Year 10. Cet échange par blog va plus loin que le simple échange épistolaire, les élèves ayant à poster des articles plus directement en lien avec le travail fourni en classe, et avec un focus dirigé sur les aspects culturels porteurs d’intérêts pour ces grands adolescents.

 

En tous cas, pour chacune des classes concernées, ce travail est fortement porteur de motivation pour les élèves. De voir leurs lettres obtenir des réponses, de lire des textes écrits par leurs pairs, de lire et d’entendre leurs pairs s’exprimer imparfaitement mais de pouvoir néanmoins en saisir l’essentiel, n’est pas là la réalisation d’un de nos objectifs centraux en tant qu’enseignant  de LVE?

                               

 

Je dois aussi mentionner un dernier aspect, à la frontière du personnel et du professionnel. Ma fille m’ayant accompagné, et étant intégrée à l’établissement en Year 8, elle participe, elle aussi, de l’ouverture culturelle. En communiquant avec son ancienne classe d’anglais par le biais du professeur de son collège, ainsi que régulièrement par réseaux sociaux avec ses amis réunionnais, tout un autre groupes d’élèves suit cette aventure australienne de près. De plus, des liens se créent, entre ses anciens amis francophones, et les nouveaux, anglophones. La toile se tisse…

Primary School

Un des avantages de la situation de l’enseignant Jules Verne est la flexibilité des responsabilités qui sont les siennes. Ainsi, étant enseignant de collège à la Réunion, l’âge réel de mes élèves habituels n’est pas le même que celui de mon établissement d’accueil, et j’ai donc cherché à prendre contact avec des écoles primaires du secteur, en commençant par Marryatville Primary School (MPS).

 

        

 

          Ici, on y enseigne le français, à raison d’une session par semaine, depuis les Year 3 (= CE2) jusqu’aux Year 7. Avec l’enseignante de FLE, nous avons donc convenus que j’interviendrai avec elle sur les classes de Year 6 et Year 7 pendant toute le durée du second trimestre (fin avril- début juillet), et une des premières activités que nous avons entrepris est de mettre en place un échange épistolaire avec une classe de 6ème de mon collège d’origine à la Réunion.

 

Jusqu’ici, les élèves font preuve d’un enthousiasme des plus réjouissants, et l’échange se construit petit à petit. Cependant, comme avec tous les échanges que j’entreprends cette année, le fait que nos calendriers respectifs soient différents (début d’année scolaire en août à la Réunion, en janvier en Australie) pose quelques problèmes de continuité sur le deuxième semestre – on s’y attèlera en temps voulu.

 

Quelques petites remarques en vrac sur cette école: comme pour la High School voisine, MPS bénéficie de larges espaces verts (et d’un terrain de jeux avec toboggan, jeux d’escalade, etc.), reste ouvert au public en dehors du temps scolaire, et semble être un endroit plutôt paisible et accueillant pour les élèves. Quand au niveau, il est clair qu’avec une session/semaine, les élèves ont un peu de retard par rapport à leurs homologues réunionnais en matière de langues étrangères, retard qui persiste d’ailleurs à la High School.

ISEC

L’Australie est un pays attractif, et reste bien évidemment une terre d’immigration encore aujourd’hui. Le système éducatif australien est lui aussi attractif, tout d’abord sans doute parce qu’il s’agit d’une éducation anglophone, mais aussi parce que l’Australie est un pays à très haut niveau de vie, mais relativement paisible et sans les problèmes de violence qui connaît le grand cousin américain. Le ministère de l’éducation a donc mis en place toute une série de mesures destinées à encourager la venue d’étrangers dans le système éducatif local.

Si on a la chance d’avoir un visa de résident, on ira à l’école comme tout citoyen australien, et on pourra bénéficier de cours d’ESL dans beaucoup d’établissements, ainsi que d’un ‘New Arrivals Program’ dans certaines grandes villes (dont Adélaïde), où les non-anglophones seront pris en charge en petits groupes afin de faciliter la transition vers un établissement normal.

 

Mais, si on n’a pas ce précieux sésame, on peut demander un « student visa », qui donnera accès à l’école ou à l’université pour un temps donné. Ce visa a un coût bien sûr, qui varie suivant les états et le niveau d’études choisi. Ainsi, il y a une section « Intensive Secondary English Course » (ISEC) à MHS, pour ces ‘fee paying international students ». Il leur en a coûté environ 11 000 $ pour obtenir le droit de venir ici, ce qui couvre leurs frais d’inscription, fournitures etc, et à cela s’ajoute les frais de logement (si les élèves ont besoin de loger chez une famille d’accueil, cela revient à environ 200$ / semaine). Gros investissement donc pour ces familles, et source de revenus pour le ministère et l’école.

 

A MHS, les élèves sont donc dans une section spéciale, et suivent des cours d’ESL en priorité, ainsi que quelques cours des matières habituelles, l’objectif étant de les intégrer à l’école au bout d’un an la plupart du temps. Ils sont en petits groupes, et bénéficient d’un accompagnement plus personnalisé que l’élève moyen. Ils sont également intégrés aux activités culturelles et sportives de l’établissement, afin de favoriser des échanges avec les autochtones.

 

Dans le cadre de mes fonctions ici, on me demande de participer à certaines sorties avec cette section, ce que je fais avec joie car je suis doublement intéressé, en tant qu’enseignant d’anglais bien sûr mais aussi en tant qu’étranger (ce que les élèves apprécient d’ailleurs). Le groupe est composé surtout d’élèves asiatiques, ainsi que de trois brésiliennes ayant obtenu une bourse d’études, et on a donc été visiter la National Art Gallery, le jardin botanique, et le Migration Museum,

Voici quelque images.

In front of the Art Gallery

At the Botanical Gardens