Les sauteurs de haies
Ils abordent la haie à toute allure,
ils la franchissent dans la foulée.
Elle n’est pas sautée mais annulée :
elle s’est trouvée sous l’enfourchure…
Il n’y a pas de temps d’arrêt,
on fait trois pas entre les haies.
Droite est la jambe pour attaquer.
Le corps effleure le bois à peine.
L’autre jambe se laisse emporter.
Nonchalante, elle a effacé
sous elle la hauteur vaine…
Douceur parfaite ! O volupté
de voir comme elle est molle et traîne
au haut de sa rapidité !
Ils passent ! La ligne est passée !
Aux doigts, l’azur du fil de laine.
Elle expire, la vague humaine.
Ils coulent sur leur lancée.
Henry De Montherlant
trouvé sur le site :
http://home.nordnet.fr/~scharlet/poesies/sauteurs.htm
j’ai ce poème dans mon livre de mes apprentissages