L’archéo au chaud!

Le vendredi 9 octobre, les élèves de 2nde HIDA fac ont eu le privilège de rencontrer Monsieur Laurent Strippoli, archéologue au SALV (Service Archéologique de la Ville de Lyon)… Cette rencontre s’est faite en visioconférence sur deux heures. Après avoir présenté l’histoire de cette discipline, Laurent Strippoli a présenté les conditions, le matériel et les missions des archéologues.

Pour prolonger cet échange, et en lien avec le programme d’histoire, les élèves d’HIDA partiront avec les élèves de 2nde10 visiter le musée archéologique de Lyon (Lugdunum, musée et théâtres antiques) et l’amphithéâtre des Trois Gaules. Ils auront donc le plaisir de retrouver Laurent Strippoli sur site.

Mélissa D. vous propose ce petit récapitulatif… Merci à elle

Commençons peut-être par définir l’archéologie. Pour Laurent Strippoli, l’archéologie est l’étude scientifique des civilisations anciennes reposant sur la collecte et l’analyse de leurs traces matérielle. Il s’appuie sur différents types de sources pour bâtir ses théories, il fouille les sites à la recherche de vestiges afin de reconstituer la façon dont vivaient et pensaient les sociétés qui nous ont précédés.

Un archéologue est donc un scientifique mais il est également, en tout cas dans le cas de Monsieur Strippoli, un fonctionnaire (technicien de la fonction publique) ; c’est un agent de la ville où il exerce son travail.

Être archéologue, c’est travailler avec des partenaires. Ainsi, le Service archéologique de la Ville de Lyon (duquel dépend Laurent Strippoli) travaille en réseau avec différents partenaires qui sont les organes de tutelle (la mairie, le ministère de la culture, etc.), les institutions de recherche scientifique ou les acteurs culturels.

Peut-être est-il temps de présenter le Service Archéologique de laVille de Lyon (SAVL) : il est organisé et financé par la Ville de Lyon ; il est rattaché à la Direction des Affaires Culturelles de la ville mais est soumis au contrôle scientifique et technique de l’État.

Il est en collaboration avec les services compétents de l’État et ses missions se déclinent en plusieurs volets :

  • La Gestion des documents d’urbanisme 
  • L’Opérations archéologiques
  • La Conservation des archives du sol
  • La Recherche et diffusion des résultats scientifiques
  • La Gestion des données archéologiques
  • La Communication et activités pour les publics
  • Le Transfert de compétences scientifiques
  • L’Insertion socio-professionnelle

Il a pour objectif d’optimiser le fonctionnement du service et de favoriser la collaboration des acteurs de l’archéologie lyonnaise et d’assurer une plus grande diffusion des informations à destination des scientifiques, des aménageurs et du public :

Faciliter l’action du service dans les opérations archéologiques
Aider à la décision dans la gestion des documents d’urbanisme
Mettre l’information archéologique à disposition des acteurs scientifiques
Aider à la décision pour les aménageurs
Valoriser et diffuser les connaissances archéologiques vers tous les publics

Pour revenir à l’archéologie plus largement…

On peut distinguer deux types d’archéologie : l’archéologie préventive et l’archéologie programmée. Actuellement, 85% des recherches archéologiques en France relèvent de l’archéologie préventive et de sauvegarde, qui a pour but de préserver et d’étudier des sites archéologiques menacés par des opérations d’aménagement du territoire. Les 15% restants sont rattachés à l’archéologie programmée.

Précisons peut-être que l’archéologie préventive est la plus récente ; elle s’appuie sur la loi pour l’archéologie préventive de 2001 modifiée en 2003. Elle réorganise l’intervention des archéologues en préalable au chantier d’aménagement, pour effectuer un diagnostic et, si nécessaire, une fouille, financée par l’aménageur. Les programmes nationaux d’aménagement du territoire ou les opérations urbaines ne se font plus au détriment de l’étude approfondie des vestiges et des traces de l’existence de l’humanité. L’archéologie préventive a en effet pour objet d’assurer la détection, la conservation ou la sauvegarde par l’étude scientifique des éléments du patrimoine archéologique affectés ou susceptibles d’être affectés par les travaux publics ou privés concourant à l’aménagement.

Précisons qu’avant de commencer l’exploration d’un site, que ce soit en archéologie préventive ou en archéologie programmée, l’archéologue doit évaluer son intérêt d’un point de vue archéologique à partir des repérages et des sondages avant de mettre au point une méthodologie d’intervention. Il se documente par ailleurs sur le type de terrain et consulte les sources d’information pour remettre les objets dans leur contexte historique et spatial.

Concrètement, sur le terrain, l’archéologue a pour mission de délimiter la zone de fouilles, puis de la quadriller en parcelles (carroyage).  Chaque parcelle est fouillée par décapage stratigraphique à l’aide d’un outillage simple : truelles, pioches, pelles, brosses, pinceaux… Il est important de noter que chaque parcelle fouillée doit être décrite sur une fiche de décapage, un plan de décapage, une fiche de mobilier, autant de documents qui figureront dans le rapport de fouille.

L’archéologie s’exerce aussi en laboratoire puisqu’il faut analyser, nettoyer, trier, dater les artefacts trouvés. L’archéologue interprète le résultat de ses fouilles, et rend ainsi compte du mode de vie des sociétés passées. Ensuite, il diffuse les résultats de ses recherches via les publications dans les revues à comité de lecture, lors de conférences et de colloques, mais aussi lors de médiations dans les musées … De fait, il est amené à travailler avec de nombreux acteurs de la vie archéologique, de l’étudiant stagiaire aux décisionnaires de l’Etat, en passant par pléthore de spécialistes (géomètre, zoologues, botanistes…).

A ce propos, on peut noter que les archéologues tendent de plus en plus à se spécialiser dans un domaine particulier comme par exemple : l’anthropologie ; l’anthracologie ; l’archéozoologie ; la céramologie ; la géomorphologie ; la carpologie ; la topographie…

Qu’est-ce qui fait un bon archéologue en herbe ?

L’archéologue est avant tout un scientifique, il doit donc faire preuve de méthodologie, de logique et de rigueur. La nature même de la profession, notamment la fouille, demande minutie, patience, et surtout curiosité et ingéniosité afin de comprendre et interpréter les résultats de fouilles. Il faut aussi aimer le travail en équipe. Un bon sens de la communication est également nécessaire. L’archéologue est aussi amené à diffuser son travail, de manière écrite ou orale (colloques, séminaires, conférences publiques) ce qui demande beaucoup d’implication et des qualités de communication.

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  • Définitions :

L’infographie : Domaine de l’informatique qui concerne le graphisme et l’image.

Photogrammétrie : L’ensemble des techniques qui permettent de déterminer la forme, les dimensions, la position dans l’espace d’un objet à partir de photographies.

Tachéomètre : C’est un appareil qui mesure des angles (horizontaux et verticaux).

Utilisé pour faire des mesures typographiques d’un terrain.

Paléontologue : Discipline scientifique qui étudie les restes fossiles des êtres vivants disparus.

Cartographie : Discipline qui consiste à établir des cartes de géographie.

Stratigraphie : Procédé de recherche archéologique qui consiste à décaper le terrain par strates pour distinguer les différentes couches d’un site, déterminer leur succession et, donc, leur chronologie. Pour pouvoir interpréter correctement les résultats après la fouille, les archéologues vont enregistrer les données fournies par la stratigraphie dans un protocole bien précis. Pour organiser l’enregistrement, ils utiliseront des fiches d’unité stratigraphique, des prises de vues photographiques et des relevés horizontaux et verticaux. La fiche se remplit pendant la fouille de l’unité stratigraphique et permet de noter toutes les caractéristiques de la couche ; les photos et les relevés permettent de fixer un moment de la fouille ; le profil permet de mieux visualiser la superposition des unités stratigraphiques.

 

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