Les Antonins et « le mal des Ardents »

Au moyen-âge, les épidémies étaient courantes et souvent dévastatrices : on se soignait mal et on ne savait pas toujours comment les éviter. De nombreux textes anciens évoquent, dès le Xème siècle, une maladie aussi mystérieuse qu’incurable : le mal des ardents, aussi appelée  feu de Saint Antoine. Hallucinations, gangrènes et sensations de « brûler » sont autant de symptômes que des moines, les Antonins, vont s’employer à guérir dés le XIème siècle. En effet, depuis une guérison attribuée à Saint Antoine, une communauté religieuse placée sous la protection de celui-ci va se consacrer aux soins des malades. L’ordre des Antonins va connaître un important développement, et comptera jusqu’à trois cents abbayes et commanderies à son apogée, au XVème siècle. Utilisant les vertus des plantes, les moines parviennent à guérir le mal, et créent des hospices dans toute l’Europe occidentale. Ce n’est qu’au XVIIème siècle que l’on découvre l’origine de la maladie : l’épidémie est en fait un empoisonnement de la population par la farine de seigle, lorsque celle-ci est infestée par un champignon : l’ergot.

Le champignon a aujourd’hui disparu dans nos régions, grâce à l’utilisation de pesticides. On l’utilise néanmoins à des fins thérapeutiques dans certains médicaments.