Avr 9 2014

Apects Démographiques de l’Esclavage dans l’Antiquité

L’une des préoccupations majeures des sociétés esclavagistes dans l’Antiquité est le renouvellement de la population esclave.

 

Pour cela, il existe, de façon globale, deux sources « d’approvisionnement » en esclaves :

  • La source dite  « interne » (reproduction naturelle de la population esclave, vente de soi-même, exposition d’enfants etc)
  • La source dite « externe » (commerce, traité de guerre, piraterie et brigandage etc)

 

Toutefois, nous possédons peu de données chiffrées sur l’évolution de la démographie esclave et sa proportion dans les sociétés ; en découlent alors des idées reçues selon lesquelles le renouvellement en interne serait le plus difficile à assurer, du fait de conditions de vies peu favorables des esclaves (haute mortalité, moindre fécondité des femmes esclaves …)

Il est vrai que le renouvellement en externe a connu un grand essor suite aux Guerres Victorieuses de la fin de la République, cependant les sources internes restent privilégiées du fait d’une natalité grandissante chez les esclaves et d’une place de plus en plus importante accordée au logement des familles serviles. De plus la pax romana imposée aux I et IIe siècles a considérablement diminué le trafic d’esclaves.

 

Dans une mesure pratique, il est préférable aux sociétés esclavagistes d’avoir recours à des sources d’approvisionnement variées pour assurer la sécurité du renouvellement. En effet les conditions d’obtention d’esclaves sont instables : prix de vente variables, ventes de soi plus ou moins importante selon le contexte économique et social, imprévisibilité des résultats des guerres …

 

 

En définitif, nous constatons une importante préoccupation de la part des sociétés esclavagistes antiques pour le renouvellement de leur population esclave, menant ainsi à des circuits d’approvisionnement très étendus. Cela dit, les mentalités ne changent guère quant à la considération humaine envers les esclaves, qui sont toujours apparentés aux « autres ».

 

 


Avr 9 2014

Le corps de l’esclave

Chez les Grecs l’esclave se dit Soma qui signifie corps.  Aristote lui nous dit qu’un esclave sans nom propre, sans ascendance reconnue, appartient à son maître comme s’il était une partie du corps de ce dernier.

Dans le texte que nous avons étudié, on nous dit que l’esclave fait partie de la même catégorie que les animaux, qui se nomme instrumentum. Néanmoins, les esclaves sont dotés de la parole et peuvent être réceptifs au raisonnement, c’est pour quoi ils peuvent être dressés, toujours d’après Aristote.

On comprend que tous les esclaves sont associés au plus humble objet de service et tout d’abord de commodité. Sur notre document, nous avions comme exemple une lampe à huile anthropomorphe avec la tête d’un esclave noir, car il ne faut pas oublier que le racisme était déjà présent. Ce texte nous montre et nous décrit la relation de domination qu’il y avait entre l’esclave et son maître. Dans l’art cette relation est très bien représentée car c’est une convention visuelle, sociale et idéologique, qui distingue ainsi l’esclave de l’homme libre.

Le fait qu’un esclave soit battu et meurtri est un signe distinctif de cette condition.  En effet cela marque la différence entre un esclave et un homme libre. Le corps du citoyen doit être exempté de coups.

Pour les esclaves fugitifs ou ayant eu une mauvaise conduite,  la punition habituelle est le fouet : « Celui-ci fait du corps servil un corps souffrant, qui conserve les traces de stigmatisation ».

Pour les peines de mort,  la crucifixion,  qui prolonge et rend visible la souffance du supplice,  est une peine théoriquement réservée aux esclaves.

Certains esclaves sont parfois victimes de castration.  Cette pratique est interdite à Rome, mais répandue à Byzance comme en terres musulmanes.

Les Eunuques remplissent des fonctions administratives ou militaires et peuvent devenir très importants. Exemple: Eutrope, un eunuque d’origine arménienne devient le favori et le chambellan de l’empereur Arcadius, après un parcours d’esclave ô combien éprouvant.  Se comportant comme un véritable tyran,  il suscita la colère populaire et fut exilé puis exécuté en 399.


Mar 17 2014

L’esclavage dans la Rome antique : le système de la villa esclavagiste.

Le système de la villa esclavagiste (Tiré d’un article)

 

Cet article fait référence au système de la villa esclavagiste de l’époque, en Grèce et à Rome (Jusqu’au Ve Siècle). Ce texte nous explique qu’il existait un profit envers les esclaves en les faisant travailler dans les exploitations agricoles, les champs, et que leurs situations variaient beaucoup en fonction des époques et des régions. L’exploitation agricole apparaissait comme une activité spéculative déjà au IVe siècle grâce à l’existence de domaines conséquents, source de profits. L’esclavage rural, qui était lié à la petite propriété familiale dans la Grèce classique, a évolué.

Les grands domaines appartenaient aux riches, qui achetaient des esclaves pour leurs exploitations et qui les logeaient. La villa romaine était à la fois une résidence de campagne luxueuse pour les grandes familles et une exploitation pour les esclaves. Elle était constituée de la résidence du maître (pars urbana) et de la partie réservée aux travailleurs et aux matériels (pars rustica). Les Agronomes de l’époque cherchaient à déterminer le meilleur emplacement possible dans le paysage et la meilleure organisation du travail selon les types de cultures. Les villas n’étaient pas forcement trop étendues, seulement 10 à 20 hectares, afin d’éviter un trop grand nombre d’esclaves pour éviter les risques de rébellion mais également pour le coût car il faillait entretenir et surveiller les esclaves.  L’exploitation permettait la production de l’huile et du vin. Le texte nous montre qu’il ne faut pas confondre le latifundium qui est une exploitation servant à faire de l’élevage et la villa pour la production de l’huile et du vin. L’huile et le blé servaient à la consommation de la villa et le vin était destiné à 90% pour l’exportation.

Comme nous l’explique le texte, la gouvernance d’un domaine était confiée à un vilicus, souvent esclave, et à sa compagne. Ce vilicus avait pour rôle d’être placé à la tête une équipe de dix ouvriers (decennies) assisté par un monitor. Les travaux durs étaient réservés aux esclaves enchaînés, enfermés le soir dans les cachots souterrains (ergastules). Le magister pecoris dirige les esclaves qui se concentrent à l’élevage d’un petit bétail de la ferme.

La villa est économiquement dite « bisectorielle ». Elle consiste à répartir à parts égales les cultures spéculatives et les cultures vivrières. Cette répartition permet d’entretenir le plus grand nombre de personnes.

La grande route Via Aurelia était essentielle pour le bon fonctionnement du commerce. La villa a souvent été prise comme le cœur de l’esclavage, aboutant à un mode spécifique de production. Tout cela étant basé sur une vision trop généralisée et systématisée. Le système de la villa esclavagiste a suscité des comparaisons avec les plantations coloniales. Les villas avaient un mode de vie, une organisation de l’espace, un type architecturale spécifique, ayant des hommes qui se souciaient de la liberté des citoyens. 

Dans Xénophon, L’économique, vers 360 avant J.C, l’on peut voir que « les animaux apprennent à obéir grâce à deux mobiles : le châtiment (désobéissance) et le bon traitement (quand ils se prêtent aux services) ». Il explique son argument par un exemple, avec celui des poulains et des petits chiens. Il montre ainsi que les esclaves ont une éducation qui se rapproche de celle des animaux. Xénophon dénonce également l’injustice envers les esclaves qui travaillent et ceux qui travaillent pas. Il n’est pas humain ou règlementaire de faire du favoritisme par le biais de  « flatteries ». Il veut mettre une égalité entre les bons esclaves et les mauvais, et il affirme qu’il n’est pas bon aux contremaitres de faire en sorte d’attribuer le travail plus facile à leur préférence car cela va à l’encontre des propres intérêts du contremaître.