Sous le signe du harcèlement

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Clémentine Beauvais Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2e/2018.06.24._Clementine_Beauvais_Fot_Mariusz_Kubik.JPG/800px-2018.06.24._Clementine_Beauvais_Fot_Mariusz_Kubik.JPG

Clémentine Beauvais est une écrivaine et traductrice française qui écrit essentiellement des ouvrages pour la jeunesse. La Pouilleuse a été publié en 2012. Elle a  écrit ce récit pour nous parler du racisme et le dénoncer. C’est un roman pour sensibiliser les adolescents à ce problème de société. En lisant cette histoire vous ressentirez de la pitié, de la tristesse, du dégoût envers certaines personnes et leurs actes. C’est une histoire assez cruelle qui fait même froid dans le dos !

L’Atrocité de notre monde

La Pouilleuse présente un groupe d’amis, tous lycéens : David, Elise, Anne Laure, Florian et Gonzague, qui se rejoignent comme tous les matins devant le café où ils fument une cigarette. Ce lieu est sale et montre un Paris pollué. Ce jour là, les cinq amis décident de sécher les cours en allant dans le studio de Anne Laure. Sur le chemin ils passent devant la piscine municipale et croisent une classe avec des élèves, leur professeur et une accompagnatrice. C’est que le récit prend un tout autre tournant et dévient cruel, avec beaucoup de violence verbale. En croisant une petite fille de six ans qui se nomme Elikya, ils la traite de « Sale pouilleuse ! » Le cauchemar commence alors pour elle. Le groupe l’insulte, l’humilie et l’intimide. Puis ils l’amènent dans le studio et lui font subir les pires choses. Par exemple ils prennent du vinaigre, lui en éclaboussent sur le visage puis prennent un bol de vinaigre rempli de poux et de riz mélangés et la force à manger avec les doigts, comme une esclave… Elikya va-t-elle réussis à s’échapper ?

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Source : https://0620056z.esidoc.fr/document/id_0620056z_73371.html

Ce récit dénonce la discrimination et le harcèlement que les personnes peuvent subir aujourd’hui à cause de leur physique. Ce harcèlement se manifeste par des paroles, des mots, des actions affreuses, autant de choses interdites et punies par la loi mais qui continuent malheureusement !

J’ai beaucoup aimé lire ce roman car il est très facile à lire et à comprendre. Le style de l’auteure est fluide et nous donne envie de savoir comment l’histoire se termine. Ce récit nous sensibilise et nous fait réaliser que le harcèlement envers une personne différente de nous peut avoir de lourdes conséquences. Il montre aussi qu’un jour ou l’autre chacun de nous peut être harcelé ou devenir harceleur. Ce récit nous permet de comprendre que le harcèlement peut être la pire chose que l’on peut vivre dans sa vie et qu’il peut avoir un impact énorme sur notre vie. 

Pour moi ce roman nous montre que s’en prendre à une personne plus faible que soit ou même simplement différente ne devrait pas exister, que cela est très malsain. Malheureusement, aujourd’hui, dans notre société, nous pouvons constater que ce problème reste très présent. C’est un récit qui nous fait beaucoup réfléchir, nous transmet beaucoup d’émotions pour nous faire comprendre l’enfer du harcèlement.

Bonne lecture a vous !

Beauvais, Clémentine. La pouilleuse. Sarbacane, 2012. 106p.

Yléna MAHAUT, 1ère st2s1

Un amour pas comme les autres

Boris Vian https://www.tempslibre.ca/boris-vian-un-touche-a-tout-de-genie/

L’Arrache-Cœur écrit par Boris Vian en 1953 a été le dernier roman qu’il a voulu écrire. En effet, ses romans dérangeaient de plus en plus, au point que même son éditeur privilégié, Gallimard, ne voulait plus publier ses œuvres. Quand on lit ce roman, on peut ressentir des sentiments différents comme la tristesse, l’incompréhension. Ce récit est l’histoire de Jacquemort, qui est psychiatre, et Clémentine, une jeune femme qui met au monde des « trumeaux » : Noël, Joël et Citroën. Le texte de Vian comporte beaucoup de néologismes comme des mois d’années qui se mélangent : « 27 juinet,135 avroût, 12 marillet »… Ces mots inventés apportent une touche d’humour en rendant le récit plus drôle et symbolisent l’excentricité de l’écriture de Boris Vian. Le titre L’Arrache-Cœur est lui-même un néologisme.

Une vie de famille pas comme les autres

Clémentine qui accouche de triplé en les aimant d’une manière différente aux autres parents. Elle ne veut pas du soutien de Angel, le père de ses enfants et lui fait quitter la maison. Au début Clémentine nous explique l’accouchement à l’aide d’un vocabulaire atroce « Ils vont sortir et me faire mal et ce sera seulement que le commencement. » Elle veut nous faire comprendre qu’elle regrette sa situation, qu’elle va être maintenant malheureuse à cause de ses enfants et qu’elle aurait préféré ne pas en avoir. La jeune femme n’accepte pas d’être mère et ne traite pas ses enfants d’un amour maternelle comme il le faut. De son côté Jacquemort, psychiatre assez bizarre, envisage l’accouchement comme une œuvre « il se pencha sur son œuvre et souffla sur la peinture pour qu’elle sèche plus vite ». Il a aussi une drôle façon de passer des entretiens avec certaines patientes puisqu’il propose des actes sexuels pour faire une psychanalyse de la personne ! Il essaye de les mettre en confiance en les manipulant, ce qui est interdit et peut être puni. Par ailleurs il aide énormément Clémentine dans les démarches du baptême des enfants ou en se rendant dans des usines pour leur obtenir des lits.

Les années passent et les enfants grandissent. Clémentine commence à les aimer de plus en plus. Elle est même « trop sur leur dos » et va jusqu’ à les étouffer pour qu’il ne leur arrive rien, par peur de les perdre. Elle les prive de liberté en les laissant enfermés et ils ne peuvent s’amuser comme ils le veulent. Cependant les trumeaux ont des pouvoirs magiques grâce a des limaces bleues et les conséquences vont arriver sans même qu’elle s’en aperçoit. En effet les trumeaux vont réussir à voler et à se libérer de cette « cage » domestique. Cela peut paraitres très imaginaire et impressionnant mais c’est ce qui caractérise l’écriture de Boris Vian.

https://www.librairiedialogues.fr/livre/629412-l-arrache-coeur-boris-vian-le-livre-de-poche

Cette histoire nous montre l’amour maternelle d’une mère envers ses enfants, lequel peut être oppressant.

J’ai aimé lire ce roman car son style est assez dynamique, il n’est pas ennuyeux et donne envie de connaître la suite de l’histoire. On comprend qu’au début Clémentine est extrêmement réticente à donner de l’amour à ses enfants mais qu’au fil des années elle comprend et prend conscience que ses enfants sont la meilleure chose qui lui soit arrivé. En les élevant seule elle donne l’impression d’être une femme forte. Paradoxalement cela nous montre aussi le côté négatif d’un amour maternelle étouffant.

Ce que j’ai moins aimé dans ce roman ce sont les mots assez compliqués à comprendre ou même le sens complexe de certaines des phrases également.

Dans cette histoire Boris Vian aborde de manière plutôt péjorative le monde de la maternité, un monde complétement différent d’aujourd’hui… A l’époque l’homme avait une grande place dans la situation familiale, c’était lui qui commandait et qui était, en quelque sorte, le « maitre ». Boris Vian nous montre complétement l’inverse avec Clémentine qui met dehors Angel, lequel n’a aucun contrôle sur la situation et sur son autorité envers ses enfants. C’est aussi un monde complétement absurde qui est très drôle et en même temps cruel comme l’atteste le passage de « la foire aux vieux » où sont loués des personnes âgées pour que les enfants puissent s’amuser avec eux comme des jouets. Nous pouvons retrouver  toute l’absurdité de l’écriture de Boris Vian, son humour et son côté incisif. 

Selon moi avoir un amour très fort envers ses enfants – ou même envers  d’autres personnes – peut se révéler néfaste. Ainsi dans ce roman Boris Vian évoque peut-être son cas personnel car sa mère a eu tendance à le surprotéger à cause de sa maladie ! 

Je vous conseille de découvrir ce roman surprenant. 

Bonne lecture !

Vian, Boris. L’arrache-cœur. Pauvert Jean-Jacques, 1983. 256 p. Livre de poche, 2398. ISBN 2-253-00662-9

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MAHAUT Yléna, 1ère ST2S1