Le tonnerre, intellect parfait …

Objectifs :

  • découvrir un texte d’une beauté mystérieuse, à rapprocher des textes saints des religions monothéistes(à travailler à l’oral, et seulement une partie sélectionnée)
  • écrire un poème par imitation :  je / vous – reprise de trois types d’énoncés : reproches, autoproclamation, exhortation – un mandataire/ une mission, un message, un(e) envoyé(e)/ des destinataires – anaphore et figures de styles
  • connaître une oeuvre originale d’un artiste atypique dans le paysage musical français : Wilfried* (avec sa bonne étoile !)

Matrice

En musique : Le tonnerre, intellect parfait ou sur Youtube : Le tonnerre,… /  musique : wilfried* / voix : anne steffens / electronics : pascal montali .

Le Tonnerre, intellect parfait est le deuxième traité du codex VI de Nag Hammadi et y occupe les pages 13 à 21. Il est précédé des Actes de Pierre et des Douze Apôtres et est suivi du Concept de notre Grande Puissance, d’un fragment de la République de Platon, de l’Ogdoade et l’Ennéade, d’une Prière d’action de grâces, d’une notice de scribe et d’un fragment du Discours Parfait. Le texte comporte certaines lacunes qui n’affectent toutefois pas la compréhension de l’ensemble. Il est rédigé en sahidique, un dialecte copte, mais l’original aurait été rédigé en grec. Cependant, selon Paul-Hubert Poirier, le codex VI représente une copie d’un texte copte et non le résultat immédiat de la traduction en copte d’un modèle grec. Enfin, selon Wolf-Peter Funk, « la région comprise entre Thèbes et Hermopolis serait, comme lieu d’origine, très probable, et celle qui avoisine Nag Hammadi, tout à fait possible » (p. 97). in Presses de l’Université Laval

LE TONNERRE, INTELLECT PARFAIT (NH VI, 2)

Traduction de Paul-Hubert Poirier

[Le] tonnerre, intellect parfait

[C’est] de la puissance que, moi, j’ai été envoyée
et c’est vers ceux qui pensent à moi que je suis venue
et j’ai été trouvée chez ceux qui me cherchent.

Regardez-moi, (vous) qui pensez à moi,
et (vous) auditeurs, écoutez-moi.

(Vous) qui êtes attentifs à moi, recevez-moi auprès de vous
et ne me chassez pas  de devant vos yeux
et ne laissez pas votre voix me haïr, ni votre ouïe.

Ne m’ignorez en aucun lieu non plus qu’en aucun temps.

Gardez-vous  de m’ignorer !

Car c’est moi la première
et la dernière.

C’est moi celle qui est honorée
et celle qui est méprisée.

C’est moi la prostituée
et la vénérable.

C’est moi la femme
et la  vierge.

C’est moi la mère
et la fille.

Je suis les membres de ma mère.

C’est moi la stérile
et ses enfants sont nombreux.

C’est moi celle dont les mariages sont multiples
et  je n’ai pas pris mari.

C’est moi la sage-femme
et celle qui n’enfante pas.

C’est moi la consolation de mes douleurs.

C’est moi la fancée et le fancé,
et c’est mon mari qui m’a  engendrée.

C’est moi la mère de mon père et la sœur de mon mari,
et c’est lui mon rejeton.

C’est moi la domestique de celui qui m’a formée.

C’est moi la maîtresse de mon rejeton.

Or c’est lui qui [m’a engendrée] avant le temps
dans une naissance prématurée
et c’est lui mon rejeton [dans] le temps
et ma puissance, elle est issue de lui.

Je suis le bâton de sa puissance dans son enfance
[et] c’est lui la canne de ma vieillesse
et ce qu’il veut se produit par rapport à moi.

C’est moi le silence qu’on ne peut saisir
et la pensée dont la mémoire est riche.

C’est moi la voix dont les sons sont nombreux
et la parole dont les aspects sont multiples.

C’est moi l’énoncé de  mon nom.

Pourquoi, (vous) qui me haïssez,
m’aimez-vous
et haïssez-vous ceux qui m’aiment ?

(Vous) qui me reniez,
confessez-moi
et (vous) qui me confessez,
reniez-moi.

(Vous) qui dites vrai à mon sujet,
mentez à mon propos,
et (vous) qui avez menti à mon propos,
dites la vérité à mon sujet.

(Vous) qui me connaissez,
ignorez-moi
et ceux qui ne m’ont pas connue,
qu’ils me connaissent.

Car c’est moi la connaissance
et l’ignorance.

C’est moi la honte et l’assurance.

Je suis effrontée.

Je suis réservée.

Je suis hardiesse et je suis frayeur.

C’est moi la guerre et la paix.

Soyez-moi attentifs, moi , l’avilie et la notable !

Soyez attentifs à ma  [pau]vreté et à ma richesse !

[Ne] soyez pas méprisants à mon égard
alors que je gis sur la terre
[et] vous me trouverez chez [ceux]  qui doivent venir.

Si vous me voyez sur le fumier,
ne passez pas non plus
et ne me laissez pas gisante,
et vous me trouverez dans les royaumes.

Si vous me voyez  alors que je gis chez ceux qui sont avilis
et dans les lieux les plus humbles,

ne vous moquez pas non plus de moi.

Ne me rejetez pas non plus avec sévérité
chez ceux qui sont déficients.

 Or moi, je suis compatissante
et je suis impitoyable.

Gardez-vous de haïr mon obéissance,
et ma continence aimez-la.

Dans ma faiblesse, ne  m’oubliez pas
et ne craignez pas devant ma puissance.

Pourquoi, en effet, dédaignez-vous ma frayeur
et maudissez-vous ma jactance ?

Or c’est moi qui suis dans toutes les craintes
et (c’est moi) la hardiesse dans le tremblement.

C’est moi celle qui est maladive
et c’est en un lieu agréable que je suis saine.

Je suis sotte
et je suis sage.

Pourquoi m’avez-vous haïe en vos délibérations ?
Parce que je me tairai, moi, en ceux qui se taisent ?
Mais je me manifesterai et  parlerai.

16 Pourquoi donc m’avez-vous haïe, (vous) les Grecs ?
Parce que je suis une barbare parmi [les] Barbares ?

Car c’est moi la sagesse [des] Grecs
et la connaissance [des] Barbares.

C’est moi le jugement [des] Grecs
ainsi que des Barbares.

C’est [moi] (celle) dont les formes sont nombreuses en Égypte
et celle qui n’a pas de forme chez les Barbares.

C’est moi (celle) qui fut haïe  en tout lieu
et celle qui fut aimée en tout lieu.

C’est moi (celle) qu’on appelle «la vie»
et vous (m’)avez appelée «la mort».

C’est moi (celle) qu’on appelle «la loi»
et vous (m’)avez appelée «la non-loi».

C’est moi celle que vous avez poursuivie
et c’est moi que vous avez saisie.

C’est moi celle que vous avez dispersée
et vous m’avez rassemblée.

 C’est moi (celle) devant qui vous avez eu honte
et vous avez été impudents à mon égard.

C’est moi (celle) qui ne célèbre pas de fête
et c’est moi (celle) dont les fêtes sont nombreuses.

Moi, je suis une sans-dieu
et  c’est moi (celle) dont les dieux sont nombreux.

C’est moi que vous avez reconnue
et vous m’avez méprisée.

Je suis sans instruction
et c’est de moi que l’on reçoit l’instruction.

C’est moi celle que vous avez dédaignée
et vous me reconnaissez.

C’est moi dont vous vous êtes cachés
et vous m’êtes manifestés.

Or quand vous vous cacherez,
moi-même, je me manifesterai.

Car [quand] vous vous [manifesterez à moi],
moi-même, [je me cacherai] de vous.

Ceux qui (+ parfait) [ . . . . . . . . . ] par le [ . . . . ]
[ . . . . . ] dans la fo[lie et le/la . . . . ].

Enlevez-moi [de] leur science
hors de la peine

et recevez-moi [auprès] de vous
hors de la science  [dans la] peine,

recevez-moi auprès de vous
hors des lieux avilis et dans le créé,

et saisissez(-moi)
hors des choses bonnes quoique dans la disgrâce.

Hors de la honte, recevez-moi auprès de vous avec impudence,
et hors de l’impudence, avec honte.

Reprenez mes membres en vous
et élancez-vous  jusqu’auprès de moi,
(vous) qui me connaissez et qui connaissez mes membres,
et établissez les grandes (choses)
dans les petits premiers-créés.

Élancez-vous  vers l’enfance
et ne la haïssez pas
parce qu’elle est chétive et (qu’)elle est petite,
ni ne détournez des grandeurs individuelles
loin des petites (choses).

Car c’est à partir des grandeurs
que l’on connaît les petites (choses).

Pourquoi me maudissez-vous
et m’honorez-vous ?

Vous avez frappé
et vous avez épargné.

Ne me séparez pas des premiers, ceux que vous avez [connus],
[ni] ne jetez personne [dehors],
[ni ne] détournez personne loin de [ . . . . . . . . . . . . ].

Détournez-vous [ . . . . . . ]
[ne le con]naissent (ou : connaît) pas.

Moi (?) [ . . . . . ]
[ . . . . ] celle qui [est] mienne [ . . . . . ].

Je connais, moi, les premiers,
et ceux qui sont après eux, ils me connaissent.

Or c’est moi l’intellect [parfait]
et le repos du [ . . . . . . ].

C’est moi la connaissance
de ma recherche
et la découverte
pour ceux qui me cherchent
et le commandement
pour ceux qui me sollicitent
et la puissance :
pour les puissances,
par ma connaissance ;
pour les anges qui ont été envoyés,
par ma parole ;
et (pour) les dieux parmi les dieux,
par mon conseil ;
et les esprits de tous les hommes,
c’est avec moi qu’ils sont
et les femmes,
c’est  en moi qu’elles se trouvent.

C’est moi celle qui est honorée
et celle qui est bénie

et celle qui est dédaignée avec mépris.

C’est moi la paix
et c’est à cause de moi que la guerre s’est produite,
et je suis une étrangère
et une citoyenne.

C’est moi l’essence
et celle qui n’a pas d’essence.

Ceux qui proviennent de mon commerce,
ils ne me connaissent pas
et ce sont ceux qui se trouvent dans mon essence
qui me connaissent.

Ceux qui sont proches de moi,
ils ne m’ont pas connue
et ce sont ceux qui sont loin de moi
qui m’ont connue.

C’est au jour où je suis proche de [vous]
que [je suis] loin de [vous]
[et] c’est au jour où je [suis loin]de [vous]
[que je suis proche] de vous.

[C’est] moi  [ . . . . . . . ] lampe du cœur
et [ . . . . . . . . . ] des natures.

C’est [moi . . . . . . . ] de la création des esp[rits]
[et la] requête des âmes.

C’est [moi] la domination
et la sans-retenue.

C’est moi l’union >
et la rupture.

C’est moi la permanence
et c’est moi la dispersion.

C’est moi la descente
et c’est vers moi que l’on montera.

C’est moi la sentence
et l’acquittement.

Moi, je suis sans péché,
et la racine du péché, elle est issue de moi.

C’est moi la concupiscence par la vision
et la maîtrise du cour,
c’est en moi qu’elle se trouve.

C’est moi l’audition qui est recevable pour quiconque,
ainsi que la parole qui ne peut être saisie.

Je suis une muette qui ne parle pas,
et abondante est ma loquacité.

Écoutez-moi avec douceur
et recevez à mon sujet l’instruction avec rudesse.

C’est moi qui pousse un cri
et c’est sur la face de la terre que je suis jetée.

C’est moi qui prépare le pain ainsi que < . . . >
< . . . > mon intellect à l’intérieur.

C’est moi la connaissance de mon nom.

C’est moi qui crie
et c’est moi qui  entend.

Je suis manifestée
et [ . . . . . . . . ].

[Je] marche dans le/la [ . . . . . . ]
[ . . . . . . ] des énoncés de mon/ma [ . . . . . . . ]
[ . . . . . . le si]gne de la réfutation [ . . . . . . . . ]
[ . . . . . . . ].

C’est moi [le juge],
c’est [moi] le plaidoyer [ . . . . . . . ].

C’est moi (celle) qui est appelée «la justice»,
et «la violence» [est mon nom].

Vous m’honorez, [(vous) qui avez vaincu]
et vous murmurez contre [moi, (vous) qui êtes] vaincus.

Jugez-les avant qu’ils ne vous jugent,
car le juge comme la partialité,
c’est en vous qu’ils résident.

Si vous êtes condamnés par celui-ci,
qui vous acquittera ?

Ou si vous êtes acquittés par lui,
qui pourra se saisir de vous ?

Car ce qui est à l’extérieur de vous
est ce qui est à l’intérieur de vous ;
et celui qui donne forme à l’extérieur de vous,
c’est à l’intérieur de vous qu’il s’est imprimé,
et ce que vous voyez à l’extérieur de vous,
vous le voyez à l’intérieur de vous ;
il est manifeste
et c’est votre vêtement.

Écoutez-moi, auditeurs,
et recevez l’instruction au sujet de mes paroles, (vous) qui me connaissez.

C’est moi l’audition
qui est recevable en toute chose.

C’est moi la parole
qui ne peut être saisie.

C’est moi le nom de la voix
et la voix du nom.

C’est moi le signe de l’écriture
et la manifestation de la séparation,
et [c’est (?)] moi
(les lignes 1 à 3 manquent)
[ . . . . . ] la lumière [ . . . . . . ]
[ . . . . . . . ] et l’om[bre].

[Écoutez-moi], auditeurs [ . . . . . ]
[recevez-moi] auprès de vous.

Il est vi[vant (+ sujet) . . ]
[ . . . . ] de la grande puissance
et celui [qui se tient debout]
n’ébranlera pas le nom.

 [C’est celui qui se tient] debout qui m’a créée.

Quant à moi, je dirai son nom.

Voyez donc ses paroles
ainsi que toutes les écritures qui sont accomplies.

Soyez donc attentifs, auditeurs,
et vous aussi, les anges,
ainsi que ceux qui ont été envoyés,
et les esprits qui se sont levés d’entre les morts,
parce que c’est moi qui seule existe
et je n’ai personne  qui me jugera.

Car ceux qui se trouvent dans de multiples péchés
sont de nombreuses formes douces ;
et ce sont des dérèglements ainsi que des passions viles
et des plaisirs éphémères qui les retiennent
jusqu’à ce qu’ils redeviennent sobres

et qu’ils se hâtent vers leur lieu de repos.

Et ils me trouveront  en ce lieu-là,
ils vivront
et ils ne mourront plus.

Animalé, l’autre rive

 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=J4–aopIUUA[/youtube]

Animalé
Là-haut dans le village
on te disait folle à lier
Au-delà des prés
commençait le voyage
avec les herbes brûlées
Animalé
les roses étaient sauvages
ton visage abîmé
as-tu oublié?
Animalé
on dirait que la vie coule encore dans tes veines
c’est plus la peine

tu fuyais l’ennui et moi aussi
j’avais dans mes souliers
d’immenses paysages
aux couleurs de l’été
l’amour que tu faisais
effaçait ton passage
comme si de rien n’était
M’as-tu oublié
Animalé
on disait que la vie coule encore dans mes veines
tu mourrais d’ennui et moi aussi
Animalé
J’annonce tes nuages
et nos ombres figées

Vincent Linden

Un article pour mieux connaître cet artiste : let it sound

Riff Cohen … aime ceux qui parlent latin

Une chanson pour travailler :

  • la grammaire : la phrase négative, aimer + verbe ou + CDN, le pronom relatif qui
  • les influences musicales : francophonie, Maghreb (Algérie, Tunisie)
  • la tolérance : le clip et les paroles (de qui parle-t-on ? quel en est le sens ?)
  • visionner un entretien avec l’artiste[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9Ggr03TW6dc[/youtube]

J’aime Dieu qui existe
J’aime Dieu qui n’existe pas
J’aime les importunistes
Ceux qui n’importunent pas
J’aime les gens de ma planète
Ceux qui ne le sont pas
Ceux qui mangent avec des baguettes
Ceux qui mangent avec les doigts
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=g7-dMffS6Us[/youtube]
J’aime les violettes
J’aime les côtelettes
Les castagnettes j’aime
J’aime les couronnes
Mon chat qui ronronne
Mes potes y déconnent j’aime
La la la la
J’aime
La la la la
J’aime

J’aime le Gange qui dérange
Le Gange qui ne dérange pas
Ceux qui sourient aux anges
J’aime ceux qui ne sourient pas
Ceux qui parlent latin
Ceux qui parlent avec les mains
Ceux qui dansent en bougeant les reins
Ceux qui dansent avec les dauphins

J’aime Eurofoot
J’aime Bollywood
Jouer du root j’aime
J’aime Jean qui rit
Les confettis

Les guiliguilis
La la la la
J’aime
La la la la
J’aime

J’aime les fantômes
J’aime les chewing-gum
Les p’tits verres de rhum j’aime
J’aime les dentelles
Les coccinelles
Les gens fidèles
La la la la
J’aime
La la la la
J’aime
J’aime na ni na na na
J’aime na ni na na pas
J’aime quand tu m’aimes
J’aimes quand tu … m’aimes

#JeSuisLatiniste

Le monde francophone ouvert aux francophiles !

Apprendre le français pour communiquer avec plus de 110 millions de locuteurs sur tous les continents … ça donne envie de voyager et même de migrer, n’est-ce pas ?

Des séances pour s’ouvrir au monde.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=oiKj0Z_Xnjc[/youtube]

Sais-tu parler djeuns ? Tu captes grave rien ? Pourtant, c’est trop wag ! Bade pas, c’est pas le seum …

Le verlan et l’argot  : comment capter ?

Pour comprendre la langue parlée en dehors de la classe, cette fiche pédagogique complète  : verlan fiche élève

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=46glSuKM1pU[/youtube]

Cyrano de Bergerac jamais botté en touche !

Pour mettre, avec humour, un adversaire (ou faquin !)  sur la touche …

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=yBDDvjaLxMM[/youtube]

« LE VICOMTE

Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule.

CYRANO, ôtant son chapeau et saluant comme si le vicomte venait de se présenter

Ah ?… Et moi, Cyrano-Savinien-Hercule

De Bergerac.

Rires.

LE VICOMTE, exaspéré

Bouffon !

CYRANO, poussant un cri comme lorsqu’on est saisi d’une crampe

Ay !…

LE VICOMTE, qui remontait, se retournant

Qu’est-ce encor qu’il dit ?

CYRANO, avec des grimaces de douleur

Il faut la remuer car elle s’engourdit…

– Ce que c’est que de la laisser inoccupée !

– Ay !…

LE VICOMTE

Qu’avez-vous ?

CYRANO

J’ai des fourmis dans mon épée !

LE VICOMTE, tirant la sienne

Soit !

CYRANO

Je vais vous donner un petit coup charmant.

LE VICOMTE, méprisant

Poète !…

CYRANO

Oui, monsieur, poète ! et tellement,

Qu’en ferraillant je vais- hop ! – à l’improvisade,

Vous composer une ballade.

LE VICOMTE

Une ballade ?

CYRANO

Vous ne vous doutez pas de ce que c’est, je crois ?

LE VICOMTE

Mais…

CYRANO, récitant comme une leçon

La ballade, donc, se compose de trois

Couplets de huit vers…

LE VICOMTE, piétinant

Oh !

CYRANO, continuant

Et d’un envoi de quatre…

LE VICOMTE

Vous…

CYRANO

Je vais tout ensemble en faire une et me battre,

Et vous toucher, monsieur, au dernier vers.

LE VICOMTE

Non !

CYRANO

Non ?

Déclamant

« Ballade du duel qu’en l’hôtel bourguignon

Monsieur de Bergerac eut avec un bélître ! »

LE VICOMTE

Qu’est-ce que ça, s’il vous plaît ?

CYRANO

C’est le titre.

LA SALLE, surexcitée au plus haut point

Place ! -Très amusant ! -Rangez-vous ! -Pas de bruits !

Tableau. Cercle de curieux au parterre, les marquis et les officiers mêlés aux bourgeois et aux gens du peuple ; les pages grimpés sur des épaules pour mieux voir. Toutes les femmes debout dans les loges. A droite, De Guiche et ses gentilshommes. A gauche, Le Bret, Ragueneau, Cuigy, etc.

CYRANO, fermant une seconde les yeux

Attendez !… je choisis mes rimes… Là, j’y suis.

Il fait ce qu’il dit, à mesure.

Je jette avec grâce mon feutre,

Je fais lentement l’abandon

Du grand manteau qui me calfeutre,

Et je tire mon espadon ;

Elégant comme Céladon,

Agile comme Scaramouche,

Je vous préviens, cher Mirmydon,

Qu’à la fin de l’envoi je touche !

Premiers engagements de fer.

Vous auriez bien dû rester neutre ;

Où vais-je vous larder, dindon ?…

Dans le flanc, sous votre maheutre ?…

Au coeur, sous votre bleu cordon ?…

– Les coquilles tintent, ding-don !

Ma pointe voltige : une mouche !

Décidément… c’est au bedon,

Qu’à la fin de l’envoi je touche.

Il me manque une rime en eutre…

Vous rompez, plus blanc qu’amidon ?

C’est pour me fournir le mot pleutre !

– Tac ! je pare la pointe dont

Vous espériez me faire don :

– J’ouvre la ligne,- je la bouche…

Tiens bien ta broche, Laridon !

A la fin de l’envoi, je touche

Il annonce solennellement

ENVOI

Prince, demande à Dieu pardon !

Je quarte du pied, j’escarmouche,

je coupe, je feinte…

Se fendant.

Hé ! là donc

Le vicomte chancelle ; Cyrano salue.

A la fin de l’envoi, je touche.

Acclamations. Applaudissements dans les loges. Des fleurs et des mouchoirs tombent. Les officiers entourent et félicitent Cyrano. »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=-poxxofku98[/youtube]

Cyrano de Bergerac acte 1 scène 4
Edmond Rostand  Texte intégral

Aux Champs Elysées

Juste pour le plaisir et chanter l’avenue, chanter l’amour !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ObeDLFcceJ0[/youtube]

Je m’baladais sur l’avenue
Le coeur ouvert à l’inconnu
J’avais envie de dire bonjour

Je m’baladais sur l’avenue
Le coeur ouvert à l’inconnu
J’avais envie de dire bonjour
À n’importe qui
N’importe qui ce fut toi
Je t’ai dit n’importe quoi
Il suffisait de te parler
Pour t’apprivoiserAux Champs-Élysées
Aux Champs-Élysées
Au soleil, sous la pluie
À midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez
Aux Champs-Élysées

Tu m’as dit « J’ai rendez-vous
Dans un sous-sol avec des fous
Qui vivent la guitare à la main
Du soir au matin »
Alors je t’ai accompagnée
On a chanté, on a dansé
Et l’on n’a même pas pensé
À s’embrasser

Aux Champs-Élysées
Aux Champs-Élysées
Au soleil, sous la pluie
À midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez
Aux Champs-Élysées

Hier soir deux inconnus
Et ce matin sur l’avenue
Deux amoureux tout étourdis
Par la longue nuit
Et de l’Étoile à la Concorde
Un orchestre à mille cordes
Tous les oiseaux du point du jour
Chantent l’amour

Aux Champs-Élysées
Aux Champs-Élysées
Au soleil, sous la pluie
À midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez
Aux Champs-Élysées

Voyager, sans Joachim Du Bellay

Pour l’acquisition de la culture humaniste : Histoire et mythologie . La Grèce antique. L’Iliade et l’Odyssée.

Objectifs possibles :

  • Prendre conscience de l’impact des auteurs de la Pléiade sur les artistes de la Renaissance et d’aujourd’hui.
  • S’interroger sur les choix d’écriture d’un poète et les mettre en relation.
  • Savoir exprimer ses goûts par un lexique approprié,
  • savoir justifier en citant un texte d’auteur

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=WefxVZLhm9U[/youtube]

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.

J. Du Bellay (1522-1560)

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GWlLNpJE1zI[/youtube]

A Paris, il n’y a pas de parking…selon Riff Cohen

A Paris
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CeMtEa5QhcA[/youtube]
A Paris y a pas d’parking
A Paris y a des parfums
A Paris des beaux sacs à main
Et parfois des paroissiens

Y a du parquet dans les maisons
Y a mon parrain sur le balcon
Y a des couleurs et des partis
Des parodies de ces partis

A Paris y a pas d’parking
A Paris y a des parfums
A Paris des beaux sacs à main
Et parfois des paroissiens

Des magazines, des paravents
Des parapluies et des sorties
Des sens uniques, des partisans
Des particules des points virgules

A Paris y a pas d’parking
A Paris y a des parfums
A Paris des beaux sacs à main
Et parfois des paroissiens

Y a des anglais y a des bavards
Des paresseux et des boulevards
Y a des concierges, du tintamarre
Des romans et des mille feuilles

A Paris y a pas d’parking
Dans les studios il fait trop chaud
A Paris y a pas d’parking

Mais qu’elle est belle,

la tour Eiffel !

Tu paries ?

Cette chanson et son clip sont l’occasion de  :

  • relever les clichés sur Paris et la France en général
  • écrire un texte à oraliser sur le même modèle : « A Paris, y a pas … / A Paris, y a … » ou toute ville rattachée à des clichés « A Istanbul, y a pas … / A Istanbul, y a … »
  • lire un article sur la chanteuse : C’est le retour du soleil