Avoir « la Haine »

Objectifs :

  • Culturel : visionner des parties sélectionnées d’un film en noir et blanc respectant les règles de la tragédie classique concernant un sujet de société sur les banlieues, La Haine de Mathieu Kassovitz, à mettre en parallèle avec les actualités
  • littérature : respect ou non des règles de la tragédie classique référente (1) les trois unités -d’action, de lieu, de temps- 2) les règles de la bienséance – pas de scène violente- pas de langage familier- les personnages sont de dignes aristocrates, 3) attente anxieuse du dénouement, 4) spectacle douloureux du malheur vécu par les personnages, 5) lutte de l’homme contre son destin, 6) intrusion de récit qui raconte les événements (journaux télévisés ici) 7) Chez Racine, la haine triomphe dans le crime
  • CE / EO : lire et comprendre un texte d’actualité (bavure policière, droit, contrôle d’identité, banlieue, immigration…) et s’exprimer sur les difficultés, toujours égales 20 ans après, de faire respecter la loi par les policiers eux-mêmes au sein de « banlieues », zones de non-droit dans l’imaginaire collectif français

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Nuit plus calme à Aulnay-sous-Bois, des incidents dans d’autres villes de Seine-Saint-Denis

Sur Le Nouvel Observateur, 08/02/2017 : Théo veut empêcher la Haine à Aulnay-sous-Bois

Théo, victime d’un viol présumé lors d’une arrestation brutale, a appelé les jeunes de son quartier à ne « pas faire la guerre » et à « rester unis ».

Pour la première fois depuis samedi, la nuit a été « globalement » calme à Aulnay-sous-Bois, mais des incidents ont eu lieu dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, où 17 personnes ont été interpellées.

François Hollande s’est rendu mardi 7 février au chevet de Théo, victime d’un viol présumé lors d’une arrestation brutale jeudi, à l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois.

Le chef de l’Etat, resté une demi-heure avec le jeune homme de 22 ans et plusieurs membres de sa famille, a expliqué qu’il entendait par sa présence « souligner combien » Théo, un « jeune qui avait toujours été connu pour [son] comportement exemplaire », « avait réagi avec dignité et avec responsabilité après ce qui lui est arrivé ».

D’une voix fatiguée, Théo a exhorté les jeunes à ne « pas faire la guerre » et à « rester unis », affirmant avoir « confiance en la justice ».

« Ma ville, vous savez que je vous aime beaucoup. J’aimerais bien la retrouver comme je l’ai laissée, s’il vous plaît les gars. Donc les gars, stop à la guerre », a-t-il ajouté.

Dans une allusion aux violences qui se sont produites les trois nuits précédentes dans la cité des 3.000, où des policiers menacés ont procédé à des tirs de sommation à balles réelles, il a dit vouloir retrouver sa ville « comme il l’avait laissée ».

« Il est démoli »

17 jeunes seront présentés mercredi à la justice, parmi lesquels onze mineurs, pour la plupart soupçonnés d’avoir préparé des attaques contre les forces de l’ordre lors de ces échauffourées.

Selon le récit de Théo, qui a fait état de « coups », de crachats et d’insultes lors de son interpellation, un des fonctionnaires lui a « enfoncé volontairement » une matraque dans les fesses. Dimanche, un des policiers, âgé de 27 ans, a été mis en examen pour viol et ses trois collègues de 24, 28 et 35 ans pour violences volontaires en réunion. Les quatre hommes ont été suspendus.

Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a réclamé mardi « la plus grande fermeté » quand « il y a des manquements graves » des forces de l’ordre.

Selon son avocat Eric Dupont-Moretti, le jeune homme « va très mal, comme un gamin qui a été violé ».

« Physiquement, il y a des dégâts qui sont considérables : il porte une poche, on ne sait pas si c’est définitif ou provisoire. Le colon a été touché […]. Psychologiquement, il est démoli », a-t-il dit à BFMTV.

En soutien à Théo, plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi à Paris en début de soirée dans une ambiance tendue, encerclées par des dizaines de policiers casqués. Six personnes ont été interpellées en marge de ce rassemblement et « quelques petits groupes épars se sont livrés à quelques dégradations », selon une source policière.

Dispositif policier renforcé

Aux 3.000, dans la nuit de lundi à mardi, des policiers, pris à partie, ont dû tirer en l’air à balles réelles, ont indiqué des sources policières.

Les fonctionnaires se sont retrouvés face a des individus « très déterminés », « armés de boules de pétanque, de barres de fer et de cocktails Molotov », a détaillé Didier Dos Santos, du syndicat Unité-SGP. « Isolés », « ils n’ont pas eu d’autre choix que de faire usage de leur arme », a-t-il ajouté.

Selon des sources policières, entre cinq et dix véhicules ont été incendiés et deux restaurants, des véhicules de police et de secours dégradés. Durant le week-end, des incidents avaient déjà eu lieu.

Ces « émeutes » ont été dénoncées mardi par la candidate FN à la présidentielle, Marine Le Pen.

Un terme récusé par le maire LR d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza.

« Pour le moment, il s’agit de troubles à l’ordre public », a dit cet ancien policier.

D’autres incidents dans le 93

Dans la nuit de mardi à mercredi, des incidents ont eu lieu dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis.

A Tremblay-en-France, une dizaine de personnes, dont plusieurs enfants, ont été intoxiquées au monoxyde de carbone après le jet d’un cocktail Molotov dans un bâtiment. Leurs pronostics vitaux ne sont pas engagés.

Un chauffeur de bus a été aussi légèrement blessé à l’occasion d’un jet d’objet incendiaire « dans les environs de Clichy »(sous-Bois), a indiqué une source policière.

Le poste de police municipale de Tremblay-en-France a également été dégradé, selon cette même source, qui a ajouté que de « nombreux » véhicules et poubelles avaient été incendiés « dans plusieurs villes ».

Au petit matin, le bilan faisait état de 17 interpellations.

La science-fiction raconte le monde dans lequel nous vivons

Objectifs :

  • définir le genre littéraire de « science-fiction » : « Romans mettant en scène des événements réels ou imaginaires, mais explicables par des lois scientifiques reconnues ou hypothétiques » selon Hugo GERNSBACK
  • CE : lire un extrait du Meilleur des Mondes d’Adlous Huxley,  paru en 1932 ou de
    1984 de George Orwell, publié en 1949,puis l’article de J-M. Ligny Petits hommes verts
  • CO / PO : visualiser le court-métrage canadien réalisé par Neill Blomkamp, 2006 (6 mn) puis donner son avis sur le parti pris du réalisateur : contexte historique (pourquoi Johannesburg, en 1990 ?) /  accueil des réfugiés (qui sont-ils ? comment sont-ils accueillis au début, ensuite ? comment survivent-ils ? quel rapport avec la population locale ?) à la manière d’un reportage avec interviews authentiques (effet sur le spectateur ? objectif souhaité par le réalisateur ?)
  • Analyser :  1) quel lien avec l’actualité  ?/  conditions d’accueil des réfugiés dans le monde occidental ? conséquences ? (racisme ? quels parallèles possibles avec l’installation puis la fermeture de camps de migrants et de réfugiés telle « la jungle de Calais »?)/ dangers de la privatisation de secteurs publics tels que l’armée, la sécurité intérieure et l’administration 2) l’effet reportage : savoir repérer la fiabilité ou la fausseté d’une information

Alive in Joburg

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xsvx3q_alive-in-joburg-court-metrage-vost_shortfilms[/dailymotion]

Pour plus d’action et de réflexion : possibilité de visionnage à la maison du film District 9 réalisé par Neill Blomkamp, 2009. Les ET survivent 20 ans dans un ghetto, de d’entre eux parviennent à s’enfuir, avec l’aide d’un humain.

Entre les murs, des héritiers ?

Pour découvrir le système français et s’interroger sur les pratiques de classe, le film « Entre les murs » de Laurent Cantet,  dont les dialogues et les attitudes si réalistes font sourire tant ils sonnent juste :

Objectifs :

  1. le système scolaire français : institution, administration, hiérarchie, sanction, durée des études, principes et pratiques …
  2. la pratique de classe : cours dialogué, place de la récitation, de la compréhension et de l’esprit critique, pédagogie de projet …
  3. le rapport enseignant / élèves : autorité, complicité, affection, indifférence…
  4. l’apprentissage du français pour des élèves d’origine étrangère
  5. la diversité sociale et culturelle : violence, défi, mépris, justice…
  6. la laïcité, valeur républicaine
  • puiser dans un ensemble de fiches pédagogiques très bien concues de l’Institut français : EntreLesMurs fiches péda
  • lire l’article intéressant de Philippe Meirieu , sociologue de l’éducation , dont le regard est éloigné de celui des spectateur-prof et spectateur-élève : Meirieu à propos du livre et du film « entre les murs »
  • regarder et analyser un extrait :[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FACNtax1MGw[/youtube]

 

Le film peut être mis en parallèle avec celui de M- C. Mention-Schaar  Les héritiers , dont les critiques généralement négatives ne peuvent cacher l’intérêt de la pédagogie de projet dans une classe jugée ingérable car multiculturelle et multiconfessionnelle.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wKstUWkxs4s[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mTQ5r9HdjmM[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=EYEQJ6_6Qrc[/youtube]

Sais-tu parler djeuns ? Tu captes grave rien ? Pourtant, c’est trop wag ! Bade pas, c’est pas le seum …

Le verlan et l’argot  : comment capter ?

Pour comprendre la langue parlée en dehors de la classe, cette fiche pédagogique complète  : verlan fiche élève

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=46glSuKM1pU[/youtube]