Le monde entier est une chanson française (1)

« Le monde entier est un cactus »

Nombre de francophones fredonnent cette chanson, dynamique et drôle, de Jacques Dutronc, notre fameuse « vieille canaille » française. Pourtant, peu connaissent la reprise du groupe de pop anglaise, The Last Shadow Puppets, en 2016.

Or, rien de mieux que de partager sa langue et sa culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles ci-dessous de Jacques Lanzmann)
  • PO : 1) trouver un sens au titre et à certains vers dont « Pour me défendre de leurs cactus, A mon tour j’ai mis des cactus » pour parler du monde dans lequel nous vivons 2) Présenter un exposé sur une chanson emblématique de la culture française. D’ailleurs, félicitations à mon brillant étudiant Efe Tanriverdi pour son exposé sur cette chanson de Jacques Dutronc et son interprétation remarquable

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4TlKA4vqAuo[/youtube]

La même chose, ou presque, avec ce délicieux accent britannique :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xf5apyds8Xk[/youtube]

Le monde entier est un cactus Il est impossible de s’assoir

Dans la vie, il y a des cactus Moi je me pique de le savoir Aïe aïe aïe, ouille, aïe aïe aïe

Dans leurs cœurs, il y a des cactus

Dans leurs porte-feuilles, il y a des cactus

Sous leurs pieds, il y a des cactus

Dans leurs gilets, il y a des cactus Aïe aïe aïe, ouille ouille ouille, aïe

Pour me défendre de leurs cactus

A mon tour j’ai mis des cactus

Dans mon lit, j’ai mis des cactus

Dans mon slip, j’ai mis des cactus Aïe aïe aïe, ouille, aïe aïe aïe

Dans leurs sourires, il y a des cactus

Dans leurs ventres, il y a des cactus

Dans leurs bonjours, il y a des cactus

Dans leurs cactus, il y a des cactus Aïe aïe aïe, ouille, aïe

Le monde entier est un cactus Il est impossible de s’assoir

Dans la vie, il y a qu’des cactus Moi je me pique de le savoir

Aïe aïe aïe, ouille, aïe aïe aïe

Le monde entier est une chanson française (2)

«Dans mon quartier, on laisse les armes à l’entrée »

Riff Cohen, jeune chanteuse franco- israélienne nous fait danser depuis 2015 et chanter  sur les énergiques et chaleureux rythmes orientaux. Tellement orientaux, que Simge, chanteuse turque en a fait une reprise très turque dans Mi? Mi?, (prononcez Mich Mich)

Or, rien de mieux que de partager sa langue et sa culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles ci-dessous de la maman de Riff Cohen)
  • PO : 1) trouver un sens aux paroles « Sur les trottoirs on écrit des poésies » pour parler du quartier dans lequel nous vivons et dans celui où nous voudrions vivre « Mais quand même ce quartier Faudra l’inventer » 2) Présenter un exposé sur une chanson emblématique de la culture française. D’ailleurs, tous mes encouragements à mon étudiant Ata Öztürk pour son approche de la chanson française notamment de celle-ci

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9qRsJtKA3-g[/youtube]

La même chose, ou presque, par Simge, la belle Stambouliote, née en 1981 :

Dans mon quartier
On laisse les armes à l’entrée
Les cyniques, les critiques, les sceptiques
Les bobards, les vantards
Non, n’ont pas l’accès

 Dans les rues ça sent le lilas

On laisse le temps s’étaler
On voit le ciel en entier
On parle avec tendresse
De la liberté, de la gentillesse
Dans mon quartier
On laisse les armes à l’entrée
Les radins, les mondains, les malins
Les pressés, les blasés
Non, n’ont pas l’accès
Les filles ont les cheveux hirsutes
Les garçons portent parfois des jupes

Sur les trottoirs on écrit des poésies
Les enfants claquent des doigts
Car la musique c’est la loi
Dans mon quartier
On laisse les armes à l’entrée
Les cyniques, les critiques, les sceptiques
Les bobards, les vantards
Non, n’ont pas l’accès
Au coucher du soleil on court sur l’horizon
On marche sur la planète
Comme dans sa maison
Ici on ne s’inquiète de rien
Notre passeport c’est terrien
Dans mon quartier
Vous êtes tous invités
Mais quand même ce quartier
Faudra l’inventer

 

Le monde entier est une chanson française (3)

«D’où l’ennemi viendra qui me fera héros »

Tout le monde connaît Jacques Brel, et ses chansons devenues universelles, dont Zangra. Le Désert des Tartares, roman paru en 1940 et écrit par l’Italien Dino Buzzati a inspiré Brel qui en résume l’intrigue dans ses strophes lapidaires et poignantes.

Car, rien de mieux que de partager langue et culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles et extrait ci-dessous) et la comparer avec quelques extraits du roman de Buzzati 5Zangra correspondant au personnage Drogo)
  • PO : trouver un sens aux paroles «Et l’ennemi est là je ne serai pas héros », réfléchir sur le sens de la vie, le destin, la tragédie intime

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=lx4aUu5AXY4[/youtube]

Je m’appelle Zangra et je suis lieutenant
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir les filles en troupeaux
Mais elles rêvent d’amour et moi de mes chevaux

Je m’appelle Zangra et déjà capitaine
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir la jeune Consuelo
Mais elle parle d’amour et moi de mes chevaux
Je m’appelle Zangra maintenant commandant

Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg boire avec don Pedro
Il boit à mes amours et moi à ses chevaux

Je m’appelle Zangra je suis vieux colonel
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir la veuve de Pedro
Je parle enfin d’amour mais elle de mes chevaux

Je m’appelle Zangra hier trop vieux général
J’ai quitté Belonzio qui domine la plaine
Et l’ennemi est là je ne serai pas héros

Buzzati traduit par Michel Arnaud :
« Effectivement s’avançait contre Giovanni Drogo l’ultime ennemi. Non point des hommes semblables à lui, tourmentés comme lui par des déserts et des douleurs, des hommes d’une chair qu’on pouvait blesser, avec des visages que l’on pouvait regarder, mais un être tout puissant et méchant ; il n’était pas question de combattre sur le sommet des remparts, au milieu des coups de canon et des cris exaltants, sous un ciel printanier tout bleu, il n’y avait pas d’amis à coté de vous dont la vue vous redonne du courage, il n’y avait pas non plus l’acre odeur de la poudre, ni de fusillades, ni de promesses de gloire. Tout va se passer dans la chambre d’une auberge inconnue, à la lueur d’une chandelle, dans la solitude la plus totale. On ne combat pas pour repartir couronné de fleurs, par un matin de soleil, au milieu des sourires des jeunes femmes. Il n’y a personne qui regarde, personne ne vous dira bravo. Oh, c’est une bataille bien plus dure que celle qu’il souhaitait jadis. »

Le monde entier est une chanson française (4)

«T’as l’air d’une chanson »

Cette chanson sortie en 1973 serait-elle poussiéreuse et ringarde ? Son interprète, Serge Reggiani, un vieux chanteur dépassé ? Pas en Turquie en tout cas, où ses plus belles chansons sont reprises par de jeunes interprètes branchés et romantiques.

En effet, rien de mieux que de partager sa langue et sa culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles ci-dessous de Jean-Loup Dabadie, de l’Académie française )
  • PO : 1) trouver un sens aux paroles « T’as l’air d’une chanson »  en repérant le jeu avec les mots qui parsèment le texte «Ça fait belle lurette Que je t’ai dans la tête» ou encore «Car, depuis tant de temps Que je t’apprends par coeur,J’ai encore peur De ne pas te retenir» 2) Présenter un exposé sur une chanson emblématique de la culture française. D’ailleurs,bravo à mon exceptionnel étudiant Ömer Sefer pour son analyse stylistique de cette chanson écrite par Dabadie et son analyse comparée des paroles turques

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=y9dS-idGbhU[/youtube]

Par la chaude voix de Mehmet Erdem (Stambouliote né en 1978 et reprenant la chanson de Reggiani en 2013 sous le titre  Kad?n?m – Ma femme).

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QnKuTE05cO8[/youtube]

Avec des mots faciles Et ton air difficile,

Avec tes mots d’amour Qu’on ne comprend pas toujours,

T’as l’air d’une chanson Qu’on chante à la maison.

Y’a des jours où, tu sais, Tu n’es pas un succès,

Y’a des jours où ton père N’est sûrement pas Prévert,

Mais t’as l’air d’une chanson Qu’on chante entre garçons.

Ma femme, la la la la la la… Ma femme, la la la la la la…

Ça fait belle lurette Que je t’ai dans la tête,

T’es pas la Madelon, Mais t’as l’air d’une chanson

Qu’a fait bien d’autres guerres Dont j’étais l’adversaire…

Et puis, malgré les crises, Malgré même un exode,

Comme le temps des cerises T’es revenue à la mode,

T’as l’air d’une chanson Fidèle à son violon…

Ma femme, la la la la la… Ma femme, la la la la la…

Tu es faite de quoi? Quatre coups de crayon,

Deux-trois notes de joie Et beaucoup de brouillons

Et tu racontes quoi? Une histoire qui me plaît…

Si je ne suis pas toujours Là, dans tous les couplets,

Je reviens au refrain Et j’appelle ça l’amour,

Tu es faite de quoi? Tu es faite de moi…

Ma femme, la la la la la… Ma femme, la la la la la…

Y’a des jours où, tu sais, Tu n’es pas un succès,

Y’a des jours où ton père N’est sûrement pas Prévert,

Mais tu es la chanson Qui ne doit pas finir…

Je te joue longuement, Je me trompe souvent,

Car, depuis tant de temps Que je t’apprends par coeur,

J’ai encore peur De ne pas te retenir…

Ch’est bon cha !

Objectifs :

  • PO : retrouver les mots sous les « chuintements » et les prononcer correctement ( « les cruches tâchées » = les crustacés)
  • Lexique : les animaux, l’alimentation, la table et ses couverts, les ustensiles de cuisine, les vêtements
  • Interculturel : les références aux œuvres passées : la comptine « la mère Michel« , le personnage de Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle / découvrir un artiste françaisatypique qui chante pour les enfants : Pascal Parisot (présentation par Télérama)

à écouter

A défaut du clip, l’ambiance en concert de l’album :

Le monde entier est une chanson française (5)

«Dans le port d`Amsterdam, Y a des marins qui chantent »

Cette chanson de Brel, toujours ce Grand Jacques comme on l’appelle, date de 1964 et a été adaptée par de nombreux artistes, tel le génial Bowie.

Aussi, rien de mieux que de partager sa langue et sa culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles ci-dessous)
  • PO : 1) trouver un sens aux paroles et noter le crescendo narratif et interprétatif «Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui chantent », «Y a des marins qui dorment », «Y a des marins qui meurent », «Y a des marins qui naissent », …« Se mouchent dans les étoiles » 2) Présenter un exposé sur une chanson emblématique de la culture française. D’ailleurs, tous mes voeux de réussite à mon intrépide étudiant, aux qualités vocales indéniables,  Derin Eralp, qui a présenté un intéressant  exposé argumentatif  sur cette chanson de Jacques Brel et son appartenance à la culture punk

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Fcw4SRGcY_E[/youtube]

La version de David Bowie, qui a tant apprécié cette chanson pré-punk :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4uPZIG5BHD4[/youtube]

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui chantent

Les rêves qui les hantent Au large d`Amsterdam

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui dorment

Comme des oriflammes Le long des berges mornes

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui meurent

Pleins de bière et de drames Aux premières lueurs

Mais dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui naissent

Dans la chaleur épaisse Des langueurs océanes

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui mangent

Sur des nappes trop blanches Des poissons ruisselants

Ils vous montrent des dents A croquer la fortune

A décroisser la lune A bouffer des haubans

Et ça sent la morue Jusque dans le cœur des frites

Que leurs grosses mains invitent A revenir en plus

Puis se lèvent en riant Dans un bruit de tempête

Referment leur braguette Et sortent en rotant

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui dansent

En se frottant la panse Sur la panse des femmes

Et ils tournent et ils dansent Comme des soleils crachés Dans le son déchiré

D`un accordéon rance Ils se tordent le cou

Pour mieux s`entendre rire Jusqu`à ce que tout à coup

L`accordéon expire Alors le geste grave

Alors le regard fier Ils ramènent leur batave Jusqu`en pleine lumière

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui boivent

Et qui boivent et reboivent Et qui reboivent encore

Ils boivent à la santé Des putains d`Amsterdam

De Hambourg ou d`ailleurs Enfin ils boivent aux dames

Qui leur donnent leur joli corps Qui leur donnent leur vertu

Pour une pièce en or Et quand ils ont bien bu

Se plantent le nez au ciel Se mouchent dans les étoiles

Et ils pissent comme je pleure Sur les femmes infidèles

Dans le port d`Amsterdam Dans le port d`Amsterdam.

Version en anglais :

In the port of Amsterdam there’s a sailor who sings Of the dreams that he brings from the wide open sea In the port of Amsterdam there’s a sailor who sleeps While the river bank weeps to the old willow tree In the port of Amsterdam there’s a sailor who dies Full of beer, full of cries in a drunken town fight In the port of Amsterdam there’s a sailor who’s born On a hot muggy morn by the dawn’s early light In the port of Amsterdam where the sailors all meet There’s a sailor who eats only fish heads and tails And he’ll show you his teeth that have rotted too soon That can haul up the sails that can swallow the moon And he yells to the cook with his arms open wide « Hey, bring me more fish, throw it down by my side » And he wants so to belch but he’s too full to try So he stands up and laughs and he zips up his fly In the port of Amsterdam you can see sailors dance Paunches bursting their pants grinding women to porch They’ve forgotten the tune that their whiskey voice croaked Splitting the night with the roar of their jokes And they turn and they dance and they laugh and they lust Till the rancid sound of the accordion bursts And then out of the night with their pride in their pants And the sluts that they tow underneath the street lamps In the port of Amsterdam there’s a sailor who drinks And he drinks and he drinks and he drinks once again He’ll drink to the health of the whores of Amsterdam Who’ve given their bodies to a thousand other men Yeah, they’ve bargained their virtue, their goodness all gone For a few dirty coins, well, he just can’t go on Throws his nose to the sky and he aims it up above And he pisses like I cry on the unfaithful love In the port of Amsterdam In the port of Amsterdam

Mon général

Objectifs :

  • culturel / histoire de France : 2ème guerre mondiale, la Résistance, le Débarquement, le soldat inconnu, l’hymne national, le Général De Gaulle, Jeanne d’Arc
  • PO / éthique : Mon Général, chanson écrite par Léo Ferré en 1947, censurée jusqu’en 1961, sortie sur un album seulement en 2001. Le droit d’expression dans une démocratie ? L’humour et l’ironie pour dépasser l’intolérance et les ornières ?
  • CO : vidéo et paroles de la chanson

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=AGYgM6PJAgg[/youtube]

Je vous écris du Paradis
Où j’ trouve qu’ la Terre, c’est très joli
Puisque c’est vrai, faut bien qu’ j’ le dise
Je vais vous mettre mon cœur à nu
J’ suis p’t-êt’ un soldat inconnu
Mais la place était déjà prise
Alors, comme j’avais un copain
J’ crois que c’était un Américain
Il m’a fait monter à l’anglaise
L’ bon Dieu qui r’connaît pas l’ dollar
Si j’ les ai eus, c’est un hasard
J’ leur ai chanté la Marseillaise

Mon Général, j’ai souvenance
D’une pitié qui venait d’ la France
Paraît qu’il faut plus en parler
Y en a qu’ ça gêne aux entournures
Je me souviens des « manucures »
Je n’ai plus de mains, j’ peux rien prouver
Mais y a une chose que j’ peux vous dire
Paraît qu’on veut vous faire élire
C’est vrai sans blague, c’est enfantin
Ils savent pas que les vacheries d’ la gloire
C’est qu’au milieu d’une page d’histoire
Il faut savoir passer la main

Je me souviens du p’tittrot
D’ la gare du Nord, de votre photo
Que je portais comme une relique
Mon Général, c’est p’t-êt’ idiot
Mais je ne sais plus trouver les mots
C’était p’t-êt’ quelque chose d’héroïque
Ah oui, c’est ça, ils m’ont emmené
J’ crois bien que j’avais les poings liés
Au fond, qu’est-ce que ça peut vous faire?
Pensez qu’ils voulaient me faire causer
Comme j’avais rien à leur donner
Ils m’ont mis l’ cœur en bandoulière

Mon Général, j’ai souvenance
De mes prisons hors de la France
Vous étiez loin, vous ne saviez pas
On s’ fait à tout, même au tragique
J’ai toujours eu le sens épique
Mais pas pour ces sortes de galas
Si d’aventure, j’ viens à Paname
Y faudra rien dire à vot’ dame
J’ vous sortirai incognito
J’ vous emmènerai dans mes domaines
J’ vous demande pardon d’ vous faire d’ la peine
J’aurai pas la gueule d’un héros

Je me souviens du matin clair
Y avait même pas un reporter
J’en ai encore la chair de poule
C’était un hôtel si parfait
Qu’ les clients, y ressortaient jamais
Une vraie station, une vraie Bourboule
Je me souviens, mais à quoi bon?
C’était pour moi ma seule passion
J’aimais les chiens, Dieu me le pardonne
J’en ai vu un qui m’a souri
J’y suis allé, puis j’ai compris
Ils l’avaient dressé comme un homme

Mon Général, j’ai souvenance
Que vous avez sauvé la France
C’est Jeanne d’Arc qui me l’a dit
C’est une femme qu’avait de la technique
Malgré sa fin peu catholique
Vous aviez les mêmes soucis
Et puisqu’il faut, sur cette Terre,
Que chacun passe solitaire
Vous avez le droit de rêver
Mon Général pour vos vacances
J’ vous raconterai l’Histoire de France
Des fois que vous comprendriez

Le petit bal perdu, c’était bien !

Pour découvrir l’âge d’or de la chanson française avec Bourvil et un chorégraphe de talent, Philippe Decouflé.

Objectifs :

  • culturel : apprécier le lien artistique, plein d’humour et de tendresse, entre la France d’aujourd’hui et celle d’hier, et découvrir ses artistes selon les contextes (après-guerre / mondialisation)
  • CE / CO : la chanson « c’était bien », interprétée en 1961, écrite par Robert Nyel et Gaby Verlor, au son de l’accordéon, alors instrument emblématique des bals populaires en France
  • vocabulaire : reconnaître les mots-gestes ou gestes-mots des interprètes, tels que ‘s’appellait / lait / s’appeler au téléphone’ et plein d’autres encore !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=EJB2GtoP38Y[/youtube]

C’était bien (Le p’tit bal perdu)

1. C’é-tait tout juste a-près la guerr’
Dans un p’tit bal qu’a-vait souf-fert
Sur u-ne pis-te de mi-sère
Y’en a-vait deux à dé-cou-vert
Par-mi les gra-vas ils dan-saient
Dans ce p’tit bal qui s’ap-pe-lait (3)

Non ! je n’m’en sou-viens plus
Du nom du bal per-du
Ce dont je me sou-viens
C’est de ces a-mou-reux
Qui ne re-gar-daient rien au-tour d’eux
Y’a-vait tant d’in-sou-cian-ce
Dans leurs ges-tes é-mus

A-lors quelle im-por-tan-ce
Le nom du bal per-du
Non ! je n’m’en sou-viens plus
Du nom du bal per-du
Ce dont je me sou-viens
C’est qu’ils é-taient heu-reux
Les yeux au fond des yeux
Et c’é-tait bien
Et c’é-tait bien.

2. Ils bu-vaient dans le mê-me verre
Tou-jours sans se quit-ter des yeux
Ils fai-saient la mê-me pri-ère
D’ê-tre tou-jours tou-jours heu-reux
Par-mi les gra-vas ils sou-riaient
Dans ce p’tit bal s’ap-pe-lait
Qui s’ap-pe-lait (3)

Non ! je n’m’en sou-viens plus
Du nom du bal per-du
Ce dont je me sou-viens
C’est de ces a-mou-reux
Qui ne re-gar-daient rien au-tour d’eux
Y’a-vait tant d’in-sou-cian-ce
Dans leurs ges-tes é-mus
A-lors quelle im-por-tan-ce
Le nom du bal per-du
Non ! je n’m’en sou-viens plus
Du nom du bal per-du
Ce dont je me sou-viens
C’est qu’ils é-taient heu-reux
Les yeux au fond des yeux
Et c’é-tait bien
Et c’é-tait bien.

Et puis quand l’ac-cor-dé-o-niste
S’est ar-rê-té ils sont par-tis
Le soir tom-bait des-sus la piste
Sur les gra-vas et sur ma vie
Il é-tait red’-ve-nu tout triste
Ce pe-tit bal qui s’ap-pe-lait
Qui s’ap-pe-lait (3)

Non ! je n’m’en sou-viens plus
Du nom du bal per-du
Ce dont je me sou-viens
C’est de ces a-mou-reux
Qui ne re-gar-daient rien au-tour d’eux
Y’a-vait tant de lu-miè-re
A-vec eux dans la rue
A-lors la belle af-fai-re
Le nom du bal per-du
Non ! je n’m’en sou-viens plus
Du nom du bal per-du
Ce dont je me sou-viens
C’est qu’on é-tait heu-reux
Les yeux au fond des yeux
Et c’é-tait bien
Et c’é-tait bien.

Les Zanimos

Mais ils sont où les Zanimos ? Pour finir l’année dans une ambiance de ménagerie festive, retrouvez-les et écoutez leurs cris grâce à la chanson et au clip des Zut !

Objectifs :

  • divertissement : se faire plaisir en fin d’année et danser en rythme ! Pour découvrir le génial groupe Zut, aller sur leur site : site des Zut
  • vocabulaire : les animaux, les cris, la description physique, les couleurs
  • CO / EO : comprendre les paroles, les chanter, retrouver le nom des Zanimos qui apparaissent tout le long du clip

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Bf0nkOr4r1s[/youtube]

Un spot percutant pour une argumentation percutante

Pour travailler l’argumentation, le sujet suivant est accessible par sa simplicité et son actualité :

Selon vous, est-il préférable de circuler en ville à vélo plutôt qu’en voiture pour les petits déplacements quotidiens ?

Objectifs :

  • PO : trouver des arguments : les élèves cherchent des avantages puis des inconvénients aux déplacements en ville à vélo
  • CO : visionnage du spot suisse

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=MAOr3YrgKFA[/youtube]

 

  •  PO /  francophonie : observer les indices (culturels ou autres) qui montrent qu’il s’agit d’un spot suisse et non français
  • CO / vocabulaire : 1) reprendre le spot étapes par étapes (j’ai coupé en 6 parties) puis expliquer la situation (relations de travail) et  le langage familier (boite, bosser, kiffer, boulot, bagnole…) 2) relever l’humour noir ( les rimes + redondance de Lambert + »c’est pas la mort », « la mort c’est de rouler comme un con« ,  « il est pas là le cycliste ? il a encore dû crever « , alléluia final…)
  • PO / donner son avis : 1) vérifier que les arguments trouvés avant de visionner le spot correspondent à ceux énoncés dans le spot 2) exprimer son opinion sur ce spot (drôle, percutant (!), provocateur, efficace…)

Le mot juste

Objectifs :

  • CO : comprendre une chanson sur le voyage, la vie, le départ, le choix
  • PE / PO : écrire à la manière de « Si tu crois que…, on + futur… »
  • Culture : découvrir un chanteur de qualité, aux mots justes, Bertrand Belin, fils de pêcheur quiberonnais, dont l’album Hypernuit a reçu le Grand prix du Disque de l’Académie Charles-Cros.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=2ogfobKUNtg[/youtube]

CAMELIA JORDANA
Si tu crois que là-bas
Si tu crois qu’il y a mieux pour toi
Va

BERTRAND BELIN
S’il t’en coûte de voir une route
Sans l’emprunter
Va
On t’oubliera
On peut faire ça

CAMELIA JORDANA
Mais pour l’heure
Pour notre bonheur

DUO
Soigne tes adieux
Tu veux
Il n’y a rien pour une fête ici

Seulement le beau geste

Seulement le mot juste
Soigne tes adieux
Tu veux
Nous attendons cher ami
Seulement le beau geste
Seulement le mot juste

BERTRAND BELIN
Si tu crois que là-bas
La pluie ne mouille pas
Les gens comme toi
Va

CAMELIA JORDANA
Si tu crois que là bas
Les chiens n’aboient pas
Sur les gens comme toi
Va

BERTRAND BELIN
On t’oubliera
Ça, on sait faire ça

DUO
Mais pour l’heure
Pour notre bonheur
Soigne tes adieux
Tu veux
Il n’y a rien pour une fête ici
Seulement le beau geste
Seulement le mot juste
Nous attendons cher ami
Seulement le beau geste
Seulement le mot juste
Soigne tes adieux tu veux
Il n’y a rien pour une fête ici
Seulement le beau geste
Seulement le mot juste

Rufin et la Passion francophone

Nouvelle à étudier la semaine de la Francophonie, bien sûr !

Lire le début sur passion francophone

Objectifs :

  • CO : comprendre un écrivain et le travail d’écriture en visionnant la vidéo où l’auteur présente son recueil de nouvelles Sept histoires qui reviennent de loin :[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xix162_jean-christophe-rufin-sept-histoires-qui-reviennent-de-loin_news[/dailymotion]
  • CE : lire une nouvelle Passion francophone et comprendre l’essentiel (situation d’énonciation, synthèse), expliquer le titre, faire le lien avec ce qu’en dit Jean-Christophe Rufin dans la vidéo, repérer dans le texte les clichés sur la culture française et les Français
  • PO : s’expimer sur sa propre « passion » francophone, sa propre image de la France et des Français

Je m’en vais … en France !

Objectifs :

  • découvrir un chanteur français « tendance » : Vianney, chanteur vadrouilleur adepte du vélo et du scooter électrique (à repérer dans les paroles)
  • CE : relever les expressions idiomatiques et les références littéraires et culturelles (le conte, la Bible)
  • PO : à partir du clip, s’exprimer sur les caractéristiques de la culture française telle qu’elle apparaît dans les paysages et les personnages présentés

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=eLYyCFuPCX8[/youtube]

J’ai troqué mes cliques et mes claques
Contre des cloques et des flaques
Mon sac à dos pour oublier
Qu’avant c’est toi qui me pesais
Ce qui m’emmène, ce qui m’entraîne
C’est ma peine, ma peine plus que la haine
Oh ma route, oh ma plaine
Dieu que je l’aime
Et tournent, et tournent dans ma tête
Les images du long métrage
OU tu es belle et moi la bête
Et la belle n’est jamais sage
Quand tu diras que c’est ma faute
Que je n’ai jamais su t’aimer
Au diable toi et tes apôtres
Je m’en vaisEt ce qui perle sur mon front
Gouttes de pluie, gouttes de froid
Donne des ailes, donne dont
L’envie de m’éloigner de toi
Et mes larmes, et mes armes
Sont ma peine, ma peine plus que la haine
Et mes larmes, mes larmes
Dieu que j’ai malEt tournent, et tournent dans ma tête
Les images du long métrage
Où tu es belle et moi la bête
Et la belle n’est jamais sage
Quand tu diras que c’est ma faute
Que je n’ai jamais su t’aimer
Au diable toi et tes apôtres
Je m’en vais

Et tournent, et tournent dans ma tête
Les images du long métrage
OU tu es belle et moi la bête
Et la belle n’est jamais sage
Quand tu diras que c’est ma faute
Que je n’ai jamais su t’aimer
Au diable toi et tes apôtres
Je m’en vais
Je m’en vais

La science-fiction raconte le monde dans lequel nous vivons

Objectifs :

  • définir le genre littéraire de « science-fiction » : « Romans mettant en scène des événements réels ou imaginaires, mais explicables par des lois scientifiques reconnues ou hypothétiques » selon Hugo GERNSBACK
  • CE : lire un extrait du Meilleur des Mondes d’Adlous Huxley,  paru en 1932 ou de
    1984 de George Orwell, publié en 1949,puis l’article de J-M. Ligny Petits hommes verts
  • CO / PO : visualiser le court-métrage canadien réalisé par Neill Blomkamp, 2006 (6 mn) puis donner son avis sur le parti pris du réalisateur : contexte historique (pourquoi Johannesburg, en 1990 ?) /  accueil des réfugiés (qui sont-ils ? comment sont-ils accueillis au début, ensuite ? comment survivent-ils ? quel rapport avec la population locale ?) à la manière d’un reportage avec interviews authentiques (effet sur le spectateur ? objectif souhaité par le réalisateur ?)
  • Analyser :  1) quel lien avec l’actualité  ?/  conditions d’accueil des réfugiés dans le monde occidental ? conséquences ? (racisme ? quels parallèles possibles avec l’installation puis la fermeture de camps de migrants et de réfugiés telle « la jungle de Calais »?)/ dangers de la privatisation de secteurs publics tels que l’armée, la sécurité intérieure et l’administration 2) l’effet reportage : savoir repérer la fiabilité ou la fausseté d’une information

Alive in Joburg

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xsvx3q_alive-in-joburg-court-metrage-vost_shortfilms[/dailymotion]

Pour plus d’action et de réflexion : possibilité de visionnage à la maison du film District 9 réalisé par Neill Blomkamp, 2009. Les ET survivent 20 ans dans un ghetto, de d’entre eux parviennent à s’enfuir, avec l’aide d’un humain.

« Persona non grata », la page blanche

Paris, lieu sublime du manque d’inspiration !

Objectifs :

  • culturel : découvrir le chanteur Tété, dans un album biographique
  • lexique : les expressions courantes et idiomatiques « persona non grata », « la page blanche », « être sur le banc de touche », « être aux abois », « prendre la plume », « être à quai » ; ou littéraires « sœur Anne, ne vois-tu riens venir », « eurêka »,  » le poète disparu », « pour qui sonne le glas »; ou propres à l’auteur  » comme un Sikh à Sangatte »,  » retaper le code »…
  • PO : s’exprimer sur la leucosélophobie, ou syndrome de la page blanche et imaginer l’angoisse de l’artiste, Tété, en relevant les mots et vers qui révèlent cet état d’anxiété

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IK-8oQlZblw[/youtube]

Tout a commencé l’autre jour
En sortant de ma douche
Champ de vision qui se bouche,
Des accents de banc de touche
Comme une odeur de sapin
Funeste faisceau d’indices
Ce n’est pas encore la fin
Mais j’en sens les prémices
Envie de chanter des sonnets,
Des cantiques habités
Mais la magie est à quai,
Le génie alité
Pas de répit pour ma peine
Je décède chaque fois
Qu’une feuille vierge étaye
Ce sinistre constatPersona non grata
Ma plume ne veut plus de moi
Persona non grata
Page blanche du trépas

Persona non grata
Pour qui donc sonne ce glas?
Persona non grata
Me reprendre je dois

Ou sous peu c’est Pôle Emploi
Me reprendre je dois.

Peut-être je me suis trompé
De mode, okay mettons
J’ai beau retaper le code,
Mais personne ne répond

J’en ai parlé en haut lieu,
Haussement d’épaules au mieux
J’suis comme un Sikh à Sangatte
Mais ça, les caciques s’en battent

Sœur Anne, ne vois-tu rien venir
Ni muse ni supplément,

Rien pour sauver mon empire,
Me refaire tranquillement
Mettre un terme à mon calvaire,
Faire le lit du salut
Gommer d’un trait ces faux airs,
De poète disparu…
Persona non grata
Ma plume ne veut plus de moi
Persona non grata
Page blanche du trépasPersona non grata
Pour qui donc sonne ce glas?
Persona non grata
Me reprendre je dois

Ou sous peu c’est Pôle Emploi

Eurêka je l’ai trouvée,
La trame rêvée du bonheur
Celle d’une mine aux abois,
Qui ne mérite pas son auteur

Je connais bien le sujet
J’en saisis les moindres aspects
Persona non grata,
C’est quand on ne veut pas de toi

Persona non grata
Ma plume ne veut plus de moi
Persona non grata
Page blanche du trépas

Persona non grata
Pour qui donc sonne ce glas?
Persona non grata
Me reprendre je dois

Ou sous peu c’est Pôle Emploi
Me reprendre je dois

L’origine du monde : la Genèse

Objectifs :

  • Littérature : lire un texte fondateur des cultures juive, chrétienne et occidentale
  • lexique : vocabulaire de la nature, de la faune et de la flore
  • PO : science et religion, exogénèse – comparer l’explication des origines en visionnant le court-métrage de R. Mans et la Genèse
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », et il appela les ténèbres « nuit ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.Dieu dit : « Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. » Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi. Dieu appela l’étendue « ciel ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le deuxième jour.Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec apparaisse. » Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec « terre », et il appela la masse des eaux « mers ». Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit : « Que la terre produise de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers et qu’ils aient en eux leur semence pour se reproduire. » Et cela fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers ayant en eux leur semence pour se reproduire. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le troisième jour.Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ; et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand pour présider au jour, et le plus petit pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.[Le cinquième jour, Dieu créa les animaux de la mer et du ciel.]Dieu dit : « Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon leur espèce et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.Puis Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il commande les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les reptiles qui rampent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit, et leur dit : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et commandez-la. » […] Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.[…] Dieu acheva au septième jour son œuvre, il se reposa au septième jour de toute son œuvre. Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée.Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés. »

[vimeo]https://vimeo.com/103389185[/vimeo]

« Homo sum » : l’amour d’un père pour sa fille

Demain, dès l’aube…

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, Les Contemplations (1856)

Objectifs :

  • littérature 1° la poésie classique : vers (alexandrin, hémistiche, césure) / figures de style (répétition, anaphore, comparaison, métaphore, synecdoque, énumération ) / champ lexical de la souffrance et homophonie / lyrisme et deuil
  • littérature 2° l’autobiographie versifiée : le poète Victor Hugo et la fin tragique de sa fille Léopoldine, sur les bords de la Seine en Normandie / « je » et « tu », la douleur personnelle est universelle
  • lexical et grammatical : CCT, futur proche, vocabulaire de la nature
  • PO : à partir du poème de V. Hugo, s’exprimer sur les sentiments du père puis de la femme qui sauve la fillette à la fin du court-métrage Cargo  de B. Howling et Y. Ramke (2013) où un père mordu par un zombi veut libérer sa fille de son destin de mort vivant

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gryenlQKTbE[/youtube]

Moby Dick, le cachalot blanc

Objectifs :

  • Francophonie et initiation aux grands classiques de la littérature : lire trois extraits de Moby Dick, célèbre roman d’aventures du XIXème siècle, de Herman Melville, qui a inspiré, au XXème Albert Camus dans La Peste  – Pistes d’étude sur séquence Moby Dick
  • CE : vocabulaire de la mer,  de la pêche / identifier un personnage, Achab, ni « gentil » ni « méchant », héros qui évolue tout au long du récit – A lire: l’article de Bruce Barcott (The NY Times)comment la baleine a fait l’Amérique, in BOOKS n°78
  • arts visuels et EO : comparer avec le court-métrage  » The Leviathan » de Ruairi Robinson / quels points communs ? quelles différences ? dues à quoi ? / mythologie : qu’est ce que « le léviathan » ? quel rapport avec le film de Robinson et le roman de Melville ?

[vimeo]https://vimeo.com/122368314[/vimeo]

Extrait 1 :

 » Cette nuit-là, lors du quart de minuit à quatre heures, lorsque le vieillard – comme il le faisait parfois – sortit de l’écoutille où il s’appuyait et regagna son trou de tarière, il leva soudain le visage avec âpreté en humant l’air du large comme un chien de bord perspicace à l’approche d’une île barbare. Il déclara qu’il devait y avoir une baleine non loin. Toute la bordée sentit bientôt cette odeur particulière que le cachalot vivant répand souvent à une grande distance et aucun matelot ne fut surpris lorsque après avoir consulté le compas, puis le penon, et s’être assuré aussi précisément que possible de la direction d’où venait l’odeur, Achab donna rapidement l’ordre de changer légèrement le cap et de diminuer de voiles.
La ligne de conduite avisée, dictant cette manœuvre, se justifia pleinement au lever du jour qui révéla, à l’avant, une longue bande lisse horizontale, onctueuse comme de l’huile, et qui ressemblait, entourée comme elle l’était de risées, au revolin rapide, poli comme un métal, qui se forme à l’embouchure des grands fleuves.
– Aux postes de vigie ! Tout le monde sur le pont !
Sur le pont du gaillard d’avant, Daggoo fit un tel tonnerre avec le bout de trois anspects réunis, il éveilla les dormeurs avec un tel fracas de jugement dernier qu’ils semblèrent rejetés par l’écoutille tant ils apparurent avec promptitude, leurs vêtements à la main.
– Que voyez-vous ? cria Achab le visage renversé vers le ciel.
– Rien, rien, sir ! fut la réponse qui tomba d’en haut.
– Les perroquets !… les bonnettes ! Hautes et basses sur les deux bords !
Toute la toile établie, il largua la sauvegarde destinée à le hisser au mât de grand cacatois. Il était au deux tiers de son ascension lorsque, regardant dans l’espace vide séparant le grand perroquet du grand hunier, il poussa un cri de goéland :
– La voilà qui souffle ! La voilà qui souffle ! Une bosse comme une colline neigeuse ! C’est Moby Dick ! »

Extrait 2 :

 » Achab avait raison, dans l’impétuosité de leur impatience, les hommes avaient pris autre chose pour souffle, comme on l’allait voir, car à peine Achab avait-il atteint son perchoir, à peine l’estrope était-elle amarrée au cabillot du pont qu’il donna l’accent tonique d’un orchestre qui retentit comme une décharge d’artillerie. Trente poumons de cuir lancèrent ensemble un cri de triomphe cependant que – beaucoup plus près du navire que le souffle imaginaire, à moins d’un mille sur l’avant – Moby Dick en personne apparut ! Et ce n’était pas par des souffles calmes et indolents, ni par le paisible jaillissement de sa course mystique, que la Baleine blanche révéla sa présence, mais par le phénomène beaucoup plus étonnant du saut. Montant des profondeurs à sa plus extrême vitesse, le cachalot projette ainsi sa masse tout entière à l’air libre, et la montagne d’écume éblouissante qu’il a soulevée le dénonce à une distance de sept milles et plus. En de pareils moments, sur les vagues furieusement arrachées qu’il secoue, ce saut parfois est un défi.
– La voilà qui saute ! la voilà qui saute ! fut le cri qui accompagna les incommensurables bravades de la Baleine blanche se lançant vers le ciel comme un saumon. Si brusquement surgie dans la plaine bleue de la mer et projetée sur le bleu encore plus intense du ciel, l’écume qu’elle avait soulevée brilla de façon insupportable, aussi aveuglante qu’un glacier, puis son éblouissante intensité s’atténua progressivement jusqu’à n’être plus que la brume indistincte qui, dans la vallée, annonce une averse.
– Oui, accomplis ton dernier saut vers le soleil, Moby Dick ! s’écria Achab, ton heure est venue et ton harpon est prêt ! Tous en bas, sauf un homme au mât de misaine. Les baleinières ! Parés!
Dédaigneux des fastidieuses échelles de corde, les hommes, tels des étoiles filantes, glissèrent au pont par les galhaubans et les drisses, cependant que de manière moins foudroyante, quoique prompte, Achab était descendu de son perchoir.
– Les pirogues à la mer ! cria-t-il dès qu’il eut atteint la sienne, une baleinière de rechange gréée l’après-midi précédent. Monsieur Starbuck, le navire est à toi… tiens-toi à l’écart des pirogues, mais ne t’en éloigne pas non plus. Débordez tous ! »

Extrait 3 :

 » La Baleine blanche, la Baleine blanche ! s’écriaient à qui mieux mieux le capitaine, les seconds et les harponneurs, nullement ébranlés par les rumeurs inquiétantes qui couraient à son sujet et également anxieux de prendre un poisson si célèbre et si précieux, tandis que l’équipage maussade regardait de travers, et en la maudissant, la repoussante beauté de cette grande forme laiteuse qui, illuminée par les paillettes d’un soleil horizontal, se mouvait en scintillant, vivante opale dans le matin bleu de la mer. Messieurs, les événements se déroulèrent selon une étrange fatalité, comme s’ils avaient été tracés sur la carte du monde avant même la naissance de la terre. Le mutin était premier rameur à bâbord dans la baleinière du second, il était donc assis à ses côtés lorsqu’il se trouvait à l’avant avec sa lance et devait haler ou filer la ligne au commandement. De plus, lorsque les quatre pirogues furent mises à la mer, celle du second se trouva en tête, et personne n’eut un hurlement de joie aussi féroce que Steelkilt tandis qu’il peinait à son aviron. Après avoir nagé vigoureusement, leur harponneur piqua et, la lance à la main, Radney bondit à l’avant. Il entrait toujours en fureur, semblait-il, dès qu’il était dans une baleinière. Et le cri qui traversait son bandage demandait qu’on l’amenât sur le dos même du cachalot. Sans se faire prier, son tireur l’amena toujours plus près, à travers une écume aveuglante qui mêlait deux blancheurs, jusqu’à ce que soudain la pirogue donnât comme sur un récif, penchât et projetât à la mer le second qui était debout. Il tomba aussitôt sur le dos glissant de la baleine, la pirogue se redressa et fut jetée de côté par le remous, tandis que Radney se débattait dans la houle sur l’autre flanc du monstre. Il émergea de l’écume et on l’aperçut un instant indistinctement à travers ce voile, luttant sauvagement pour se dérober au regard de Moby Dick. Mais la baleine fit brutalement volte-face et, soulevant un soudain tourbillon, saisit le nageur dans ses mâchoires, se dressa sur l’eau en le brandissant, piqua à nouveau droit devant elle et sonda.
Cependant, au premier heurt de la pirogue, l’homme des Lacs avait filé la ligne de façon à se trouver à l’arrière du maelström, il observa tranquillement la scène, considérant ses propres pensées. Mais une secousse brusque et terrifiante fit plonger du nez la pirogue ; tirant rapidement son couteau, il coupa la ligne, et la baleine fut libre. Mais à quelque distance de là on vit réapparaître Moby Dick, des lambeaux rouges de la chemise de Radney accrochés dans les dents qui l’avaient dévoré. Les quatre baleinières continuèrent à lui livrer la chasse, mais le cachalot les évita puis enfin disparut tout à fait. »

Détail du tympan de Sainte-Foy-de Conques (Moyen-Age)

Pour ceux qui préfèrent le texte en anglais  : version audio

Rien de grave : la nouvelle à (véritable ) chute

Se divertir en visionnant ce film, prix de la réalisation au festival d’Agde 2006.

Objectifs :

  • culturel : découvrir un acteur français oscarisé : Jean Dujardin
  • PE : écrire une nouvelle à chute à partir du court-métrage de Renaud Philipps (vérifier que les élèves ont bien compris qui est qui)
  • Lexical : les transports (avion, auto), les communications (téléphone, radio), les sentiments (colère, peur, patience, enthousiasme)

A la conquête de Méliès

Pour fêter les premiers froids et les 155 ans de Méliès, ce 8 décembre, redécouvrir l’auteur des premiers trucages au cinéma et des premiers films de fiction !

Objectifs :

  • culturel : découvrir un film moins connu que « Le voyage dans la lune »,  réalisé en 1902 et inspiré de l’actualité qui suit ardemment les expéditions polaires de l’époque. Le professeur Maboul parviendra au pôle à bord d’un aérobus, après un voyage plein de péripéties.
  • artistique : la poésie, le fantastique, la vision du futur dans le passé au cinéma
  • PE / les différents points de vue : réécrire l’histoire selon le point de vue des suffragettes, du savant chinois, du professeur Maboul et du Géant des Neiges
  • PO : raconter l’aventure des sept savants et leur rencontre avec le Géant des Neiges  avec ses propres mots / faire des liens avec le film hommage de Scorsese  « Hugo Cabret »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_aX7DPoY9gE[/youtube]

énigmatique Bach

« Les mots devraient être immaculés comme du marbre poli, et ils devraient être purs comme les notes d’une partita de Bach, qui changent en silence parfait tout ce qui n’est pas elles-mêmes. » Train de nuit pour Lisbonne, Pascal Mercier

 

Bach et les maths : la culture est pluridisciplinaire, bien entendu ! L’occasion de travailler la biographie de ce savant prolifique, « père de la musique » : Biographie de Bach ou Bio Bach Histoire pour tous

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4VFJdMRg_Yo[/youtube]

[le début de la portée est joint à la fin de la portée tel le ruban de Möbius]l

canon-Bach-Mobius

Courts-métrages à visionner en classe

Un court-métrage à chute (thriller) : Engrenage de Jean-Frédéric Chaleyat

[youtube]https://youtu.be/dHVx9EDyKXg?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Thème : le marché du travail, le monde de l’entreprise – vocabulaire :  embauche, CDI / CDD / intérim, entreprise, standart

Un court-métrage fantastique  (1er prix au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2003) : Bloody Christmas de M. Leray avec Kad Merad

[youtube]https://youtu.be/9roA5r1O6_o?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Thèmes : fêtes religieuses et culturelles – vocabulaire : Noël, ornements et décorations

Un bisou pour le monde

Pour s’interroger sur le savoir-être … de l’enseignant ! sa posture, son autorité, son rôle.

Court-métrage de Cyril Paris, 2006, 9’17

[youtube]https://youtu.be/iNa0RAxyo5I?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Certes, pour être un bon pédagogue,  la bienveillance est indispensable mais ne suffit pas. Que penser de la consigne : « Vous allez vous mettre par groupes de trois, je vais vous distribuer un journal, vous allez regarder attentivement les différences d’écriture…s’il y a des photos… si vous voyez un mot qu vous ne connaissez pas, vous l’écrivez, d’accord ? et ensuite on en parle tous ensemble. » ? A mettre en parallèle avec la réaction de l’écolier :   « Pff, c’est nul comme exercice ! »

Aussi, un très bon document pour étudier le court-métrage en classe : Un_bisou_pour_le_monde

L’Europe est-elle Johnny ?

L’argumentation à travers une campagne de MSF : a) repérer idée directrice, arguments et exemples à partir d’une vidéo. b) relever le lexique exprimant l’indignation. c) donner son avis sur la gestion des migrants par l’Europe, la Turquie, sur la lutte de MSF.

Présentation de la lutte de MSF contre les chasseurs de migrants :
Médecins sans Frontières« Un million de personnes ont fui par la mer vers l’Europe en 2015, risquant leur vie à bord d’embarcations de fortune, faute d’alternative. Les États européens ont un par un fermé leurs frontières et décidé en mars 2016 de renvoyer vers la Turquie les réfugiés accostant en Grèce. MSF mène des opérations de sauvetage en Méditerranée, et intervient en Grèce, en Italie, sur la route des Balkans et dans le Nord de la France. Vous aussi, dites #JenesuispasJohnny et contestez avec nous les politiques migratoires de l’UE qui brutalisent et refoulent les populations cherchant refuge en Europe, les condamnant à la clandestinité et à l’extrême précarité. »

Sélectionner les épisodes à visionner avec les élèves sur Je ne suis pas Johnny

Deux pieds, bon œil !

Travailler le vocabulaire de tous les jours, dans une ambiance très parisienne, avec ces deux clips animés du chanteur Thomas Fersen. Attention, ne nous trompons pas,  le deuxième clip n’est pas pour les enfants !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=2Kj8KdRNExk[/youtube]

(Clip signé Jérôme Combe et André Bessy ; album Pièce montée des grands Jours, 2003)

"On me dit que je suis paresseux
 Que je ne fais que ce que je veux
 C'est à dire, pas grand chose
 On dit que je me repose
 
 Je suis désolé
 Je n'ai que deux pieds
 Je n'ai que deux pieds
 Franchement désolé
 
 La vaisselle envahit l'évier
 Et le linge déborde du panier
 J'ai les cheveux sales, je suis barbu,
 Mais m'en vais mon café bu
 
 Je suis désolé
 Je n'ai que deux pieds
 Je n'ai que deux pieds
 Franchement désolé
 
 Dans la rue il y a des travaux
 Et moi j'aime regarder les travaux
 On me dit : "du balai,
 plus vite que ça s'il vous plaît"
 
 Je suis désolé
 Je n'ai que deux pieds
 Je n'ai que deux pieds
 Franchement désolé
 
 Elle me dit que je suis en retard
 Que je me coiffe avec un pétard
 Elle veut déplacer les meubles
 J' suis pas là pour déplacer les meubles !
 
 Je suis désolé
 Je n'ai que deux pieds
 Je n'ai que deux pieds"

L’effrayante et talentueuse chanson Hyacinthe où l’assassin a un prénom de fleur :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VM8EMwKaBhE[/youtube]

(Scénario et dessin de Joann Sfar ; album Le Pavillon des Fous, 2005 )

"Il a un prénom de fleur 
A les cheveux qui s'en vont 
Et ses grosses mains d'étrangleur 
Sentent le savon, Hyacinthe, Hyacinthe
Je lui confirais pas ma sœur
Je refuserais son parapluie
Et je prendrais pas l'ascenseur
Tout seul avec lui
Hyacinthe, Hyacinthe
 
Même s'il sent la camomille
Même s'il propose des cachous
Même si je me sens en famille
En présence d'un fou
Hyacinthe
 
Il a un rire de fillette
Quand un oiseau du seigneur
Dans ses grosses mains d'étrangleur
Vient manger des miettes
Hyacinthe, Hyacinthe
 
C'est peut-être moi qui déraille
Mais si j'étais une caille
J'aimerais mieux mourir de faim
Que de manger dans la main
De Hyacinthe, Hyacinthe...
 
 Ce formidable boudin
 Qu'en a fait jaunir plus d'un
 Parce qu'avec un air benoit
 Il brise une noix
 
 Moi-même je change de couleur
 Je me sens devenir liquide
 Je me sens tomber dans le vide
 Quand Hyacinthe l'étrangleur
 Croise mon chemin
 Hyacinthe
 
 Cheveux rares, barbe noire
 Je rajoute un entonnoir
 Dans un coin de mon cahier
 Je fais le portrait de Hyacinthe
 
 Malgré mon trèfle à quatre feuilles
 Ma médaille de communion
 Je vais plus aux WC tout seul
 Sans appréhension
 Hyacinthe, Hyacinthe...
 
 Si vous rencontrez Hyacinthe
 Avant que le jour s'enfuie
 Alors que la cloche tinte
 Alors qu'il s’ennuie
 
 Sans un cri, sans une plainte
 Sans un bruit, sans une quinte
 Vous partirez faire fortune
 Dans la région de la lune
 
 Car lorsqu’il pète un fusible
 Il n'a plus de sentiment
 Mais il a les pieds sensibles
 Et dans son logement
 Hyacinthe, Hyacinthe
 
 Rentre ses pieds dans une bassine
 Et rompt avec le passé
 Sa confiance assassine
 De fleurs est tapissée
 Hyacinthe, Hyacinthe..."

Du pays des Amazones aux îles Indigo

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GT3NBRwCEEo[/youtube]

lire Du pays des Amazones aux îles Indigo – Atlas des géographes d’Orbae de François Place, Éditons Casterman/Gallimard

carte-Candaa

carte du golfe de Candâa, François Place, Du Pays des Amazones aux îles Indigo, 2000, p. 41.

Objectifs :

  • s’initier aux espaces géographiques : lecture de cartes, de paysages à l’aide de cet article incroyable : perception des espaces
  • lire des légendes, des images
  • imaginer une histoire à partir d’une image extraite de l’Atlas ou du superbe site de François Place

Présentation par l’éditeur : Suivant une progression alphabétique, François Place a choisi de nous faire découvrir un atlas inconnu. Neuf histoires, épiques ou poétiques, proches des récits de voyages ou des contes vont présenter chacune un pays imaginaire. Le lecteur voyageur se laisse envoûter à chaque escale, attiré qu’il est par la nouveauté et l’étrangeté d’un monde si différent du sien. La magie règne dans l’invitation au voyage comme dans l’utilisation des mots, des dessins, des couleurs. De superbes aquarelles accompagnent chaque expédition et de minutieux dessins se rajoutent à la fin du récit de chacune en complément d’informations. L’illusion est totale, et le rêve s’enracine en offrant de multiples lectures, preuve que le voyage est réussi ! Un très bel ouvrage hors du temps qui va combler bien des lecteurs-rêveurs, jeunes et moins jeunes, et leur donner l’envie de poursuivre le voyage avec les deux prochains volumes annoncés… jusqu’à la lettre Z.

La Fontaine, je boirai de ton eau

En ce début d’année, plongeons dans La Fontaine et désaltérons-nous de son eau vive !

Objectifs :

  • découvrir l’écrivain : le film extrait de la série « Écrivains témoins de leur temps » raconte la vie de l’écrivain notamment à la cour de Louis XIV. Il présente aussi son œuvre littéraire très riche et ses fables si célèbres que leur morale appartient aujourd’hui à la sagesse populaire. in La Fontaine, sa vie a la cour
  • découvrir, comprendre et apprendre par cœur une fable, une strophe, une morale de La Fontaine
  • diction : dire un texte littéraire (s’inspirer de la formidable leçon de Fabrice Luchini)

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gfbboranEQk[/youtube]

La cigale et la fourmi chantée par Charles Trenet accompagné par Django Reinhardt.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4_-mHQX00I0[/youtube]

Rien ne pèse tant qu’un secret :
Le porter loin est difficile aux dames ;
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d’hommes qui sont femmes.Pour éprouver la sienne un mari s’écria
La nuit étant près d’elle: «Ô Dieux, qu’est-ce-cela?
Je n’en puis plus, on me déchire!
Quoi? j’accouche d’un œuf ! – D’un œuf? – Oui, le voilà,
Frais et nouveau pondu. Gardez bien de le dire:
On m’appellerait poule; enfin n’en parlez pas. »
La femme, neuve sur ce cas,
Ainsi que sur mainte autre affaire,
Crut la chose, et promit ses grands dieux de se taire.
Mais ce serment s’évanouit
Avec les ombres de la nuit.
L’épouse, indiscrète et peu fine,
Sort du lit quand le jour fut à peine levé;
Et de courir chez sa voisine.
«Ma commère, dit-elle, un cas est arrivé;
N’en dites rien surtout, car vous me feriez battre:
Mon mari vient de pondre un œuf comme quatre.
Au nom de Dieu, gardez-vous bien
D’aller publier ce mystère.
– Vous moquez-vous? dit l’autre. Ah! vous ne savez guère
Quelle je suis. Allez, ne craignez rien.»
La femme du pondeur s’en retourne chez elle.
L’autre grille déjà de conter la nouvelle;
Elle va la répandre en plus de dix endroits;
Au lieu d’un œuf, elle en dit trois.
Ce n’est pas encor tout, car une autre commère
En dit quatre et raconte à l’oreille le fait,
Précaution peu nécessaire,
Car ce n’était plus un secret.
Comme le nombre d’œufs, grâce à la renommée,
De bouche en bouche allait croissant,
Avant la fin de la journée
Ils se montaient à plus d’un cent.

La Confession

Finir l’année sur une magnifique confession :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=W2OFE8dVNvk[/youtube]

Poésie, larmes, rires et trompettes pour dire que  « Je garderais Pour me guider Plaisir et culpabilité »

lasa 2

Dessinatrice de ses pochettes, Lhasa s’est inspirée de Max Ernst pour ses collages.

lhasa 2

La sublime marée haute

La Marée Haute de Lhasa de Sela, extrait de l’album trilingue The living road, 2003
(pochette illustrée par l’artiste)
 the living road
Objectifs :
  • francophonie : découvrir une chanteuse américo-mexicaine, immigrée au Québec et à Marseille
  • CE/ CO : comprendre -et fredonner – des paroles simples mais émotivement très fortes
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=dJ60T7jlRgo[/youtube]
La route chante
Quand je m’en vais
Je fais trois pas?
La route se tait
La route est noire
À perte de vue
Je fais trois pas?
La route n’est plus
Sur la marée haute
Je suis montée
La tête est pleine
Mais le coe?ur n’a
Pas assez
Mains de dentelle
Figure de bois
Le corps en brique
Les yeux qui piquent
Mains de dentelle
Figure de bois
Je fais trois pas?
Et tu es là
Sur la marée haute
Je suis montée
La tête est pleine
Mais le c?oeur n’a
Pas assez

Un certain regard : Tintin à Istanbul

tintin-istanbulda

Tintin et le Capitaine Haddock fument le narguilé devant Rumeli Hisar

Idéal pour terminer l’année après les dernières évaluations : vivement les vacances, mille millions de mille milliards de mille sabords !

Visionner le film  Tintin et le mystère de la Toison d’Or Film 1961 de Jean-Jacques Vierne (à noter que le capitaine est joué – façon pitre- par Georges Wilson,  père de Lambert ).

Objectifs (pour élèves turcs) :

  • culturel : initier à la lecture de B.D
  • interculturel :  1) faire un pont entre les cultures franco-belge et turque 2) découvrir sa ville à travers le regard de l’Autre : clichés et stéréotypes – lieux emblématiques- tracer un itinéraire touristique
  • comparer les paysages : Istanbul des années 60 / Istanbul aujourd’hui
  • (inciter à) visiter : le musée  Rahmi Koç où l’on peut voir les voitures américaines du film et  la Tour Galata où sont pris en guet-apens Tintin et le capitaine, accompagnés de leur guide Malik, qui ne peuvent donc admirer « le plus beau spectacle du monde »

tintin Casterman

Le château de Moulinsart est en fait celui de La Villette (Île de France) que les élèves connaissent pour l’avoir vu dans le film Da Vinci Code (2006). Hormis ce lieu, le tournage a eu lieu en Turquie et en Grèce.

chateau la villetteaffiche tintin

Pour les plus gourmands, mais pas gourmets  : Tintin (la faim dans le monde)