Le monde entier est une chanson française (3)

«D’où l’ennemi viendra qui me fera héros »

Tout le monde connaît Jacques Brel, et ses chansons devenues universelles, dont Zangra. Le Désert des Tartares, roman paru en 1940 et écrit par l’Italien Dino Buzzati a inspiré Brel qui en résume l’intrigue dans ses strophes lapidaires et poignantes.

Car, rien de mieux que de partager langue et culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles et extrait ci-dessous) et la comparer avec quelques extraits du roman de Buzzati 5Zangra correspondant au personnage Drogo)
  • PO : trouver un sens aux paroles «Et l’ennemi est là je ne serai pas héros », réfléchir sur le sens de la vie, le destin, la tragédie intime

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=lx4aUu5AXY4[/youtube]

Je m’appelle Zangra et je suis lieutenant
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir les filles en troupeaux
Mais elles rêvent d’amour et moi de mes chevaux

Je m’appelle Zangra et déjà capitaine
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir la jeune Consuelo
Mais elle parle d’amour et moi de mes chevaux
Je m’appelle Zangra maintenant commandant

Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg boire avec don Pedro
Il boit à mes amours et moi à ses chevaux

Je m’appelle Zangra je suis vieux colonel
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir la veuve de Pedro
Je parle enfin d’amour mais elle de mes chevaux

Je m’appelle Zangra hier trop vieux général
J’ai quitté Belonzio qui domine la plaine
Et l’ennemi est là je ne serai pas héros

Buzzati traduit par Michel Arnaud :
« Effectivement s’avançait contre Giovanni Drogo l’ultime ennemi. Non point des hommes semblables à lui, tourmentés comme lui par des déserts et des douleurs, des hommes d’une chair qu’on pouvait blesser, avec des visages que l’on pouvait regarder, mais un être tout puissant et méchant ; il n’était pas question de combattre sur le sommet des remparts, au milieu des coups de canon et des cris exaltants, sous un ciel printanier tout bleu, il n’y avait pas d’amis à coté de vous dont la vue vous redonne du courage, il n’y avait pas non plus l’acre odeur de la poudre, ni de fusillades, ni de promesses de gloire. Tout va se passer dans la chambre d’une auberge inconnue, à la lueur d’une chandelle, dans la solitude la plus totale. On ne combat pas pour repartir couronné de fleurs, par un matin de soleil, au milieu des sourires des jeunes femmes. Il n’y a personne qui regarde, personne ne vous dira bravo. Oh, c’est une bataille bien plus dure que celle qu’il souhaitait jadis. »

Débuter la lecture de Jules Verne par une nouvelle fantastiquement simple

Objectifs :

  • culturel : découvrir Jules Verne, un auteur connu et repris mais, paradoxalement, peu lu. Virtuose de la langue, il aime s’amuser avec les mots pour faire voyager le lecteur dans un monde étrange et inconnu
  • CE : lire une nouvelle fantastique : Frritt-Flacc
  • Lexique / PE : relever dans la nouvelle les mots inventés par l’habile auteur en suivant ces deux consignes 1) rédigez, à votre tour,  un petit texte narratif mystérieux et insolite où apparaissent au moins cinq de ces mots   (volsinien / verliche / balanze / kertse / felzane / crimmérien / fretzer …) 2) donnez une définition précise de chacun de ces mots en tenant compte de la phrase de Jules Verne
  • PO : s’exprimer sur l’identité, la personnalité, le double dans le fantastique (œuvres littéraires, picturales ou cinématographiques) et dans le monde réel

La lecture de cette nouvelle fantastique est simple, contrairement à la plupart des romans de Jules Verne dont la langue et le lexique peuvent rebuter les jeunes lecteurs et les apprenants en FLE.

Les illustrations originales par George Roux, en 1886, peuvent être un point de départ ou au contraire, après lecture, prétexte d’oralisation et d’appropriation.

Le monde entier est une chanson française (5)

«Dans le port d`Amsterdam, Y a des marins qui chantent »

Cette chanson de Brel, toujours ce Grand Jacques comme on l’appelle, date de 1964 et a été adaptée par de nombreux artistes, tel le génial Bowie.

Aussi, rien de mieux que de partager sa langue et sa culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles ci-dessous)
  • PO : 1) trouver un sens aux paroles et noter le crescendo narratif et interprétatif «Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui chantent », «Y a des marins qui dorment », «Y a des marins qui meurent », «Y a des marins qui naissent », …« Se mouchent dans les étoiles » 2) Présenter un exposé sur une chanson emblématique de la culture française. D’ailleurs, tous mes voeux de réussite à mon intrépide étudiant, aux qualités vocales indéniables,  Derin Eralp, qui a présenté un intéressant  exposé argumentatif  sur cette chanson de Jacques Brel et son appartenance à la culture punk

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Fcw4SRGcY_E[/youtube]

La version de David Bowie, qui a tant apprécié cette chanson pré-punk :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4uPZIG5BHD4[/youtube]

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui chantent

Les rêves qui les hantent Au large d`Amsterdam

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui dorment

Comme des oriflammes Le long des berges mornes

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui meurent

Pleins de bière et de drames Aux premières lueurs

Mais dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui naissent

Dans la chaleur épaisse Des langueurs océanes

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui mangent

Sur des nappes trop blanches Des poissons ruisselants

Ils vous montrent des dents A croquer la fortune

A décroisser la lune A bouffer des haubans

Et ça sent la morue Jusque dans le cœur des frites

Que leurs grosses mains invitent A revenir en plus

Puis se lèvent en riant Dans un bruit de tempête

Referment leur braguette Et sortent en rotant

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui dansent

En se frottant la panse Sur la panse des femmes

Et ils tournent et ils dansent Comme des soleils crachés Dans le son déchiré

D`un accordéon rance Ils se tordent le cou

Pour mieux s`entendre rire Jusqu`à ce que tout à coup

L`accordéon expire Alors le geste grave

Alors le regard fier Ils ramènent leur batave Jusqu`en pleine lumière

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui boivent

Et qui boivent et reboivent Et qui reboivent encore

Ils boivent à la santé Des putains d`Amsterdam

De Hambourg ou d`ailleurs Enfin ils boivent aux dames

Qui leur donnent leur joli corps Qui leur donnent leur vertu

Pour une pièce en or Et quand ils ont bien bu

Se plantent le nez au ciel Se mouchent dans les étoiles

Et ils pissent comme je pleure Sur les femmes infidèles

Dans le port d`Amsterdam Dans le port d`Amsterdam.

Version en anglais :

In the port of Amsterdam there’s a sailor who sings Of the dreams that he brings from the wide open sea In the port of Amsterdam there’s a sailor who sleeps While the river bank weeps to the old willow tree In the port of Amsterdam there’s a sailor who dies Full of beer, full of cries in a drunken town fight In the port of Amsterdam there’s a sailor who’s born On a hot muggy morn by the dawn’s early light In the port of Amsterdam where the sailors all meet There’s a sailor who eats only fish heads and tails And he’ll show you his teeth that have rotted too soon That can haul up the sails that can swallow the moon And he yells to the cook with his arms open wide « Hey, bring me more fish, throw it down by my side » And he wants so to belch but he’s too full to try So he stands up and laughs and he zips up his fly In the port of Amsterdam you can see sailors dance Paunches bursting their pants grinding women to porch They’ve forgotten the tune that their whiskey voice croaked Splitting the night with the roar of their jokes And they turn and they dance and they laugh and they lust Till the rancid sound of the accordion bursts And then out of the night with their pride in their pants And the sluts that they tow underneath the street lamps In the port of Amsterdam there’s a sailor who drinks And he drinks and he drinks and he drinks once again He’ll drink to the health of the whores of Amsterdam Who’ve given their bodies to a thousand other men Yeah, they’ve bargained their virtue, their goodness all gone For a few dirty coins, well, he just can’t go on Throws his nose to the sky and he aims it up above And he pisses like I cry on the unfaithful love In the port of Amsterdam In the port of Amsterdam

Rufin et la Passion francophone

Nouvelle à étudier la semaine de la Francophonie, bien sûr !

Lire le début sur passion francophone

Objectifs :

  • CO : comprendre un écrivain et le travail d’écriture en visionnant la vidéo où l’auteur présente son recueil de nouvelles Sept histoires qui reviennent de loin :[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xix162_jean-christophe-rufin-sept-histoires-qui-reviennent-de-loin_news[/dailymotion]
  • CE : lire une nouvelle Passion francophone et comprendre l’essentiel (situation d’énonciation, synthèse), expliquer le titre, faire le lien avec ce qu’en dit Jean-Christophe Rufin dans la vidéo, repérer dans le texte les clichés sur la culture française et les Français
  • PO : s’expimer sur sa propre « passion » francophone, sa propre image de la France et des Français

La science-fiction raconte le monde dans lequel nous vivons

Objectifs :

  • définir le genre littéraire de « science-fiction » : « Romans mettant en scène des événements réels ou imaginaires, mais explicables par des lois scientifiques reconnues ou hypothétiques » selon Hugo GERNSBACK
  • CE : lire un extrait du Meilleur des Mondes d’Adlous Huxley,  paru en 1932 ou de
    1984 de George Orwell, publié en 1949,puis l’article de J-M. Ligny Petits hommes verts
  • CO / PO : visualiser le court-métrage canadien réalisé par Neill Blomkamp, 2006 (6 mn) puis donner son avis sur le parti pris du réalisateur : contexte historique (pourquoi Johannesburg, en 1990 ?) /  accueil des réfugiés (qui sont-ils ? comment sont-ils accueillis au début, ensuite ? comment survivent-ils ? quel rapport avec la population locale ?) à la manière d’un reportage avec interviews authentiques (effet sur le spectateur ? objectif souhaité par le réalisateur ?)
  • Analyser :  1) quel lien avec l’actualité  ?/  conditions d’accueil des réfugiés dans le monde occidental ? conséquences ? (racisme ? quels parallèles possibles avec l’installation puis la fermeture de camps de migrants et de réfugiés telle « la jungle de Calais »?)/ dangers de la privatisation de secteurs publics tels que l’armée, la sécurité intérieure et l’administration 2) l’effet reportage : savoir repérer la fiabilité ou la fausseté d’une information

Alive in Joburg

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xsvx3q_alive-in-joburg-court-metrage-vost_shortfilms[/dailymotion]

Pour plus d’action et de réflexion : possibilité de visionnage à la maison du film District 9 réalisé par Neill Blomkamp, 2009. Les ET survivent 20 ans dans un ghetto, de d’entre eux parviennent à s’enfuir, avec l’aide d’un humain.

L’origine du monde : la Genèse

Objectifs :

  • Littérature : lire un texte fondateur des cultures juive, chrétienne et occidentale
  • lexique : vocabulaire de la nature, de la faune et de la flore
  • PO : science et religion, exogénèse – comparer l’explication des origines en visionnant le court-métrage de R. Mans et la Genèse
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », et il appela les ténèbres « nuit ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.Dieu dit : « Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. » Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi. Dieu appela l’étendue « ciel ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le deuxième jour.Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec apparaisse. » Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec « terre », et il appela la masse des eaux « mers ». Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit : « Que la terre produise de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers et qu’ils aient en eux leur semence pour se reproduire. » Et cela fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers ayant en eux leur semence pour se reproduire. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le troisième jour.Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ; et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand pour présider au jour, et le plus petit pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.[Le cinquième jour, Dieu créa les animaux de la mer et du ciel.]Dieu dit : « Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon leur espèce et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.Puis Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il commande les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les reptiles qui rampent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit, et leur dit : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et commandez-la. » […] Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.[…] Dieu acheva au septième jour son œuvre, il se reposa au septième jour de toute son œuvre. Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée.Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés. »

[vimeo]https://vimeo.com/103389185[/vimeo]

« Homo sum » : l’amour d’un père pour sa fille

Demain, dès l’aube…

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, Les Contemplations (1856)

Objectifs :

  • littérature 1° la poésie classique : vers (alexandrin, hémistiche, césure) / figures de style (répétition, anaphore, comparaison, métaphore, synecdoque, énumération ) / champ lexical de la souffrance et homophonie / lyrisme et deuil
  • littérature 2° l’autobiographie versifiée : le poète Victor Hugo et la fin tragique de sa fille Léopoldine, sur les bords de la Seine en Normandie / « je » et « tu », la douleur personnelle est universelle
  • lexical et grammatical : CCT, futur proche, vocabulaire de la nature
  • PO : à partir du poème de V. Hugo, s’exprimer sur les sentiments du père puis de la femme qui sauve la fillette à la fin du court-métrage Cargo  de B. Howling et Y. Ramke (2013) où un père mordu par un zombi veut libérer sa fille de son destin de mort vivant

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gryenlQKTbE[/youtube]

Moby Dick, le cachalot blanc

Objectifs :

  • Francophonie et initiation aux grands classiques de la littérature : lire trois extraits de Moby Dick, célèbre roman d’aventures du XIXème siècle, de Herman Melville, qui a inspiré, au XXème Albert Camus dans La Peste  – Pistes d’étude sur séquence Moby Dick
  • CE : vocabulaire de la mer,  de la pêche / identifier un personnage, Achab, ni « gentil » ni « méchant », héros qui évolue tout au long du récit – A lire: l’article de Bruce Barcott (The NY Times)comment la baleine a fait l’Amérique, in BOOKS n°78
  • arts visuels et EO : comparer avec le court-métrage  » The Leviathan » de Ruairi Robinson / quels points communs ? quelles différences ? dues à quoi ? / mythologie : qu’est ce que « le léviathan » ? quel rapport avec le film de Robinson et le roman de Melville ?

[vimeo]https://vimeo.com/122368314[/vimeo]

Extrait 1 :

 » Cette nuit-là, lors du quart de minuit à quatre heures, lorsque le vieillard – comme il le faisait parfois – sortit de l’écoutille où il s’appuyait et regagna son trou de tarière, il leva soudain le visage avec âpreté en humant l’air du large comme un chien de bord perspicace à l’approche d’une île barbare. Il déclara qu’il devait y avoir une baleine non loin. Toute la bordée sentit bientôt cette odeur particulière que le cachalot vivant répand souvent à une grande distance et aucun matelot ne fut surpris lorsque après avoir consulté le compas, puis le penon, et s’être assuré aussi précisément que possible de la direction d’où venait l’odeur, Achab donna rapidement l’ordre de changer légèrement le cap et de diminuer de voiles.
La ligne de conduite avisée, dictant cette manœuvre, se justifia pleinement au lever du jour qui révéla, à l’avant, une longue bande lisse horizontale, onctueuse comme de l’huile, et qui ressemblait, entourée comme elle l’était de risées, au revolin rapide, poli comme un métal, qui se forme à l’embouchure des grands fleuves.
– Aux postes de vigie ! Tout le monde sur le pont !
Sur le pont du gaillard d’avant, Daggoo fit un tel tonnerre avec le bout de trois anspects réunis, il éveilla les dormeurs avec un tel fracas de jugement dernier qu’ils semblèrent rejetés par l’écoutille tant ils apparurent avec promptitude, leurs vêtements à la main.
– Que voyez-vous ? cria Achab le visage renversé vers le ciel.
– Rien, rien, sir ! fut la réponse qui tomba d’en haut.
– Les perroquets !… les bonnettes ! Hautes et basses sur les deux bords !
Toute la toile établie, il largua la sauvegarde destinée à le hisser au mât de grand cacatois. Il était au deux tiers de son ascension lorsque, regardant dans l’espace vide séparant le grand perroquet du grand hunier, il poussa un cri de goéland :
– La voilà qui souffle ! La voilà qui souffle ! Une bosse comme une colline neigeuse ! C’est Moby Dick ! »

Extrait 2 :

 » Achab avait raison, dans l’impétuosité de leur impatience, les hommes avaient pris autre chose pour souffle, comme on l’allait voir, car à peine Achab avait-il atteint son perchoir, à peine l’estrope était-elle amarrée au cabillot du pont qu’il donna l’accent tonique d’un orchestre qui retentit comme une décharge d’artillerie. Trente poumons de cuir lancèrent ensemble un cri de triomphe cependant que – beaucoup plus près du navire que le souffle imaginaire, à moins d’un mille sur l’avant – Moby Dick en personne apparut ! Et ce n’était pas par des souffles calmes et indolents, ni par le paisible jaillissement de sa course mystique, que la Baleine blanche révéla sa présence, mais par le phénomène beaucoup plus étonnant du saut. Montant des profondeurs à sa plus extrême vitesse, le cachalot projette ainsi sa masse tout entière à l’air libre, et la montagne d’écume éblouissante qu’il a soulevée le dénonce à une distance de sept milles et plus. En de pareils moments, sur les vagues furieusement arrachées qu’il secoue, ce saut parfois est un défi.
– La voilà qui saute ! la voilà qui saute ! fut le cri qui accompagna les incommensurables bravades de la Baleine blanche se lançant vers le ciel comme un saumon. Si brusquement surgie dans la plaine bleue de la mer et projetée sur le bleu encore plus intense du ciel, l’écume qu’elle avait soulevée brilla de façon insupportable, aussi aveuglante qu’un glacier, puis son éblouissante intensité s’atténua progressivement jusqu’à n’être plus que la brume indistincte qui, dans la vallée, annonce une averse.
– Oui, accomplis ton dernier saut vers le soleil, Moby Dick ! s’écria Achab, ton heure est venue et ton harpon est prêt ! Tous en bas, sauf un homme au mât de misaine. Les baleinières ! Parés!
Dédaigneux des fastidieuses échelles de corde, les hommes, tels des étoiles filantes, glissèrent au pont par les galhaubans et les drisses, cependant que de manière moins foudroyante, quoique prompte, Achab était descendu de son perchoir.
– Les pirogues à la mer ! cria-t-il dès qu’il eut atteint la sienne, une baleinière de rechange gréée l’après-midi précédent. Monsieur Starbuck, le navire est à toi… tiens-toi à l’écart des pirogues, mais ne t’en éloigne pas non plus. Débordez tous ! »

Extrait 3 :

 » La Baleine blanche, la Baleine blanche ! s’écriaient à qui mieux mieux le capitaine, les seconds et les harponneurs, nullement ébranlés par les rumeurs inquiétantes qui couraient à son sujet et également anxieux de prendre un poisson si célèbre et si précieux, tandis que l’équipage maussade regardait de travers, et en la maudissant, la repoussante beauté de cette grande forme laiteuse qui, illuminée par les paillettes d’un soleil horizontal, se mouvait en scintillant, vivante opale dans le matin bleu de la mer. Messieurs, les événements se déroulèrent selon une étrange fatalité, comme s’ils avaient été tracés sur la carte du monde avant même la naissance de la terre. Le mutin était premier rameur à bâbord dans la baleinière du second, il était donc assis à ses côtés lorsqu’il se trouvait à l’avant avec sa lance et devait haler ou filer la ligne au commandement. De plus, lorsque les quatre pirogues furent mises à la mer, celle du second se trouva en tête, et personne n’eut un hurlement de joie aussi féroce que Steelkilt tandis qu’il peinait à son aviron. Après avoir nagé vigoureusement, leur harponneur piqua et, la lance à la main, Radney bondit à l’avant. Il entrait toujours en fureur, semblait-il, dès qu’il était dans une baleinière. Et le cri qui traversait son bandage demandait qu’on l’amenât sur le dos même du cachalot. Sans se faire prier, son tireur l’amena toujours plus près, à travers une écume aveuglante qui mêlait deux blancheurs, jusqu’à ce que soudain la pirogue donnât comme sur un récif, penchât et projetât à la mer le second qui était debout. Il tomba aussitôt sur le dos glissant de la baleine, la pirogue se redressa et fut jetée de côté par le remous, tandis que Radney se débattait dans la houle sur l’autre flanc du monstre. Il émergea de l’écume et on l’aperçut un instant indistinctement à travers ce voile, luttant sauvagement pour se dérober au regard de Moby Dick. Mais la baleine fit brutalement volte-face et, soulevant un soudain tourbillon, saisit le nageur dans ses mâchoires, se dressa sur l’eau en le brandissant, piqua à nouveau droit devant elle et sonda.
Cependant, au premier heurt de la pirogue, l’homme des Lacs avait filé la ligne de façon à se trouver à l’arrière du maelström, il observa tranquillement la scène, considérant ses propres pensées. Mais une secousse brusque et terrifiante fit plonger du nez la pirogue ; tirant rapidement son couteau, il coupa la ligne, et la baleine fut libre. Mais à quelque distance de là on vit réapparaître Moby Dick, des lambeaux rouges de la chemise de Radney accrochés dans les dents qui l’avaient dévoré. Les quatre baleinières continuèrent à lui livrer la chasse, mais le cachalot les évita puis enfin disparut tout à fait. »

Détail du tympan de Sainte-Foy-de Conques (Moyen-Age)

Pour ceux qui préfèrent le texte en anglais  : version audio

Rien de grave : la nouvelle à (véritable ) chute

Se divertir en visionnant ce film, prix de la réalisation au festival d’Agde 2006.

Objectifs :

  • culturel : découvrir un acteur français oscarisé : Jean Dujardin
  • PE : écrire une nouvelle à chute à partir du court-métrage de Renaud Philipps (vérifier que les élèves ont bien compris qui est qui)
  • Lexical : les transports (avion, auto), les communications (téléphone, radio), les sentiments (colère, peur, patience, enthousiasme)

A la conquête de Méliès

Pour fêter les premiers froids et les 155 ans de Méliès, ce 8 décembre, redécouvrir l’auteur des premiers trucages au cinéma et des premiers films de fiction !

Objectifs :

  • culturel : découvrir un film moins connu que « Le voyage dans la lune »,  réalisé en 1902 et inspiré de l’actualité qui suit ardemment les expéditions polaires de l’époque. Le professeur Maboul parviendra au pôle à bord d’un aérobus, après un voyage plein de péripéties.
  • artistique : la poésie, le fantastique, la vision du futur dans le passé au cinéma
  • PE / les différents points de vue : réécrire l’histoire selon le point de vue des suffragettes, du savant chinois, du professeur Maboul et du Géant des Neiges
  • PO : raconter l’aventure des sept savants et leur rencontre avec le Géant des Neiges  avec ses propres mots / faire des liens avec le film hommage de Scorsese  « Hugo Cabret »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_aX7DPoY9gE[/youtube]

Le Compagnon de George Sand

Lire un roman oublié de George Sand, peut-être caché derrière ses romans champêtres ?

poche

Le Compagnon du Tour de France (à lire ici : sand_compagnon_tour_de_france) a toute sa place dans une séquence sur le travail dans la littérature.

Objectifs :

  • CE : 1) lire un roman  du XIXème siècle, socialiste humanitaire 2) étudier l’argumentation dans le discours à partir d’un extrait le monde du travail G Sand
  • CO et culture française : le compagnonnage, l’artisan dans la société française avec l’interview de Gérard Depardieu par Jean-Michel Djian sur France Culture dans l’émission A Voix Nue du  4 mars 2013 (à écouter sur Depardieu à voix nue)

djiandepardieu

  • CO : voir un film de Rachid Djaïdani, avec Gérard Depardieu et le rappeur Sadek, dont le titre, à peu près similaire, parle d’une France d’aujourd’hui, humaniste et tolérante, où les générations et les différentes classes tentent de vivre dans la fraternité. [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=w8Qeo0co62M[/youtube]

Courts-métrages à visionner en classe

Un court-métrage à chute (thriller) : Engrenage de Jean-Frédéric Chaleyat

[youtube]https://youtu.be/dHVx9EDyKXg?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Thème : le marché du travail, le monde de l’entreprise – vocabulaire :  embauche, CDI / CDD / intérim, entreprise, standart

Un court-métrage fantastique  (1er prix au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2003) : Bloody Christmas de M. Leray avec Kad Merad

[youtube]https://youtu.be/9roA5r1O6_o?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Thèmes : fêtes religieuses et culturelles – vocabulaire : Noël, ornements et décorations

Un bisou pour le monde

Pour s’interroger sur le savoir-être … de l’enseignant ! sa posture, son autorité, son rôle.

Court-métrage de Cyril Paris, 2006, 9’17

[youtube]https://youtu.be/iNa0RAxyo5I?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Certes, pour être un bon pédagogue,  la bienveillance est indispensable mais ne suffit pas. Que penser de la consigne : « Vous allez vous mettre par groupes de trois, je vais vous distribuer un journal, vous allez regarder attentivement les différences d’écriture…s’il y a des photos… si vous voyez un mot qu vous ne connaissez pas, vous l’écrivez, d’accord ? et ensuite on en parle tous ensemble. » ? A mettre en parallèle avec la réaction de l’écolier :   « Pff, c’est nul comme exercice ! »

Aussi, un très bon document pour étudier le court-métrage en classe : Un_bisou_pour_le_monde

Fantastique Dumas !

On  réduit souvent l’œuvre de Dumas aux Trois Mousquetaires, au Comte de Monte Cristo et à La Tulipe noire… Pourtant, cet auteur prolifique est aussi un fantastique écrivain de romans, théâtre et nouvelles … fantastiques.

omnibus5851-2002

Pour découvrir une atmosphère troublante, une intrigue dramatique, des situations coquasses et surnaturelles, sans mièvrerie,  à la fois très dumasiennes (il y met aussi beaucoup de lui-même) et romantiques, il faut lire Le Meneur de Loups et autres récits fantastiquesDumas-recits et Dumas_Les_mille_et_un_fantomes

Surtout, cela nous emporte à la fois si près et si loin des écrivains d’œuvres fantastiques habituellement étudiés, Maupassant et son Horla, Balzac et sa Peau de Chagrin, Le K de Dino Buzzati, Gauthier et La Morte amoureuse, sans oublier La Métamorphose de Kafka et les Histoires extraordinaires de Poe  !

Du pays des Amazones aux îles Indigo

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GT3NBRwCEEo[/youtube]

lire Du pays des Amazones aux îles Indigo – Atlas des géographes d’Orbae de François Place, Éditons Casterman/Gallimard

carte-Candaa

carte du golfe de Candâa, François Place, Du Pays des Amazones aux îles Indigo, 2000, p. 41.

Objectifs :

  • s’initier aux espaces géographiques : lecture de cartes, de paysages à l’aide de cet article incroyable : perception des espaces
  • lire des légendes, des images
  • imaginer une histoire à partir d’une image extraite de l’Atlas ou du superbe site de François Place

Présentation par l’éditeur : Suivant une progression alphabétique, François Place a choisi de nous faire découvrir un atlas inconnu. Neuf histoires, épiques ou poétiques, proches des récits de voyages ou des contes vont présenter chacune un pays imaginaire. Le lecteur voyageur se laisse envoûter à chaque escale, attiré qu’il est par la nouveauté et l’étrangeté d’un monde si différent du sien. La magie règne dans l’invitation au voyage comme dans l’utilisation des mots, des dessins, des couleurs. De superbes aquarelles accompagnent chaque expédition et de minutieux dessins se rajoutent à la fin du récit de chacune en complément d’informations. L’illusion est totale, et le rêve s’enracine en offrant de multiples lectures, preuve que le voyage est réussi ! Un très bel ouvrage hors du temps qui va combler bien des lecteurs-rêveurs, jeunes et moins jeunes, et leur donner l’envie de poursuivre le voyage avec les deux prochains volumes annoncés… jusqu’à la lettre Z.

La partie de billard

Un maréchal, fat, entouré de courtisans, perd une bataille avec le « sérieux d’un enfant qui joue », seul l’intéresse sa partie de billard… ou quand la vie des petits soldats, ne tient qu’à une bille qui roule…

Jean-georges-Beraud-La-Partie-de-Billard

La partie de billard, 1909, Jean Georges Béraud (1849-1936), musée des Beaux-Arts de Tours

Alphonse Daudet, contes du Lundi : « Le partenaire du Maréchal (…) s’applique à ne pas gagner, à ne pas perdre non plus trop facilement. C’est ce qu’on appelle un officier d’avenir… » Lire la nouvelle : A Daudet la partie de billard

Objectifs :

  • le contexte historique / le monde actuel : lire une nouvelle sur la guerre, allégorie au XXI ème siècle du monde du travail ? des relations sociales ?
  • argumenter : la condamnation d’un comportement (indifférence au sort des troupes, abus d’autorité, violence psychologique, hypocrisie)
  • analyser un texte : 1) construction de la nouvelle (symétrie et contraste,  alternance extérieur et monde clos, défaite et victoire) 2) subjectivité (critique, ironie, empathie)

Pour les enseignants dont la fin d’année rime avec réunions et rendez-vous d’évaluation professionnelle : et si cette nouvelle nous révélait le véritable monde de l’éducation, du lycée en pleine réforme  ? avec son chef d’établissement dont les pouvoirs sont amplifiés, ses courtisans, et ses principales victimes, les élèves ? à lire : conseils aux non-courtisans ! et bien sûr le surprenant et  drôle Manuel de survie en milieu scolaire de D. Arnaud, illustré par G. Mathieu

manuel survie

La moisson au bord de la mer

Daudet est souvent associé à La Provence, pourtant un de ses plus beaux Contes du lundi peint une Bretagne impressionniste.  Grâce à plusieurs voyages à Nantes et dans le Morbihan, son regard juste et léger fait d’un paysage humble et familier un tableau piquant et original  : daudet la moisson au bord de la mer

Objectifs :

  • CE : 1) lire une nouvelle réaliste du XIXème siècle sans intrigue (texte descriptif) 2) statut du narrateur : nouvelle écrite à la première personne du pluriel dans la partie « Caprices et souvenirs »
  • artistique (séance interdisciplinaire)  : l’impressionnisme en peinture et en littérature

gauguin ronde

La ronde des petites filles, Gauguin, 1888 (scène de danse paysanne (détails, contrastes et divers tons jaunes)

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Paysage breton avec cochons, Gauguin, 1888 (océan, clocher et maisons blanches)

gauguin bergere

La Bergère bretonne, Gauguin, 1886 (paysage cadré et peint à la manière impressionniste)

La Bretagne du conte  : Daudet a séjourné à Piriac-sur-Mer en 1874 et en a peint l’atmosphère « Ils ressemblent bien à leur pays , à ce sol rocailleux et résistant, si minéral, que les routes- même au soleil- prennent une teinte noire pailletée d’étincelles de cuivre et d’étain. »

daudet-3La moisson du goémon :

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BD : des titres pour raconter

A partir d’une couverture sans titre :

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Tintin au Congo, Hergé, 1948 : ici prototype sans texte estimé à 50000 euros par la maison Catawiki en 2016

Objectifs :

  • lexical : vocabulaire de l’édition, du livre, de la BD
  • PE : imaginer une première et une quatrième de couverture:  le titre d’un album (avec le héros Tintin ou non) à partir de l’illustration et imaginer de nouvelles aventures de Tintin en proposant des titres d’album en quatrième de couverture
  • PO : imaginer en quelques phrases, à partir des titres : la situation (les personnages, les lieux, le moment) , l’intrigue, le dénouement

« le sommeil est plus important qu’on croit, et la musique plus puissante qu’on pense »

Le Voyage du prince Tudorpah, inspiré des contes orientaux, un conte à écouter :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=B7xTtpu7_TE[/youtube]

Objectifs :

  • le conte, une histoire parlée : statut du conteur, du narrateur, de l’auditeur
  • conte traditionnel et conte contemporain : 1) origine, popularité, comparaison culturelle 2) conte raconté / retrancrit / oralisé
  • PE : imaginer un conte à partir de l’affiche (titre, lieu, quête, personnages : adjuvants, opposants, anima- humains transformés-, surnaturels ou allégoriques, destinateur et destinataire , merveilleux, morale)
  • PO : oraliser le conte (diction, interprétation, jeu)

Comment écouter le conte ? sur un site d’écoute à la demande tel que Deezer : album le voyage du prince Tudorpah ou commander le CD sur le site des Editions éveil et découvertes avec  extraits à écouter

Intérêt des deux pratiques de classe ci-dessous : entraînement à la compréhension sans déchiffrage(ni texte, ni image), compétence à la reformulation,  débat interprétatif, acculturation (le conte, l’Orient)

  1. en classe inversée (lecture autonome) : épisode par épisode telle des capsules audio avec feuille de route
  2. en lecture magistrale : chaque jour, une écoute.

Un site pour comprendre  : Le voyage du Prince Tudorpah

tudorpah

BRÈVE PRÉSENTATION PAR L’ÉDITEUR

Le sommeil est plus précieux qu’on ne le croît et le pouvoir de la musique est plus fort qu’il n’y paraît. Une menace pèse sur le royaume des Nuages Roses. Son jeune Prince a perdu le sommeil. Pour le retrouver, il devra partir en quête d’un remède. Ce conte emprunte à la tradition du conte musical indien, du conte oriental et des classiques européens. ARTHUR H, musicien chanteur consacré au talent et à la créativité incontestables a prêté son timbre à la narration du Voyage.

LES AUTEURS : DENIS TESTE ET GILLES LEROUX

Musicien ecclectique, guitariste et joueur de sitar, Denis TESTE est à l’origine de ce conte pour enfants. Il endosse les rôles de co-auteur, co-compositeur, arrangeur, musicien et comédien. Gilles LEROUX, co-auteur et directeur artistique a mis son stylo et ses voix dans l’aventure de ce conte.

La nouvelle à chute : « L’Accordeur »

L’Accordeur d’Olivier Treiner, César 2012 du meilleur court-métrage (déconseillé – de 10 ans).

[vimeo]https://vimeo.com/72408751[/vimeo]

Idéal pour étudier la nouvelle à chute, sans chute !

Objectif :

  • lexical et artistique : la musique, les instruments, les genres musicaux, les pouvoirs de la musique
  • PO : oraliser / résumer l’histoire en suivant les différentes étapes de la vidéo. « Un jeune pianiste devenu accordeur suite à un concours raté s’introduit dans l’intimité de ses clients en faisant croire qu’il est aveugle… »
  • PE : rédiger une nouvelle (genre polar) sur le même schéma : 1) la déception, 2) le mensonge, 3) le meurtre, 4) le témoin, 5) la chute explicite ou implicite

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L’importance d’être constant

« Un peu de sincérité est dangereux, beaucoup de sincérité est fatal », Oscar Wilde et sa satire élégante sont impitoyables !

Pour avoir du plaisir dans une société de contrainte, les apparences sont sauves si on manie l’hypocrisie gracieuse, l’artifice distingué et les belles manières avec fantaisie.

Objectifs :

  • lire et écrire un dialogue de théâtre
  • faciliter à la compréhension du texte et se préparer au spectacle
  • découvrir un auteur irlandais qui a vécu à Paris, y a écrit plusieurs pièces,  y a rencontré Baudelaire, Daudet, Hugo, Mallarmé, Zola et qui, 15 ans plus tard, après le scandale et la prison, meurt misérablement en exil en Normandie, tué par les hypocrites

Wilde 1882

Lire le texte : l’importance d être constant

Travailler avec les élèves : Constant extraits 123 fiche pedagogique

Le Voyageur imprudent

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Objectifs :

  • lecture d’un roman d’anticipation et de science-fiction, différencier ces genres
  • analyse d’un texte à partir d’une lecture fragmentée, suivie
  • lexique de la ville (pp. 90-92) , du voyage (pp. 94-96), du héros
  • le roman à chute (pp. 57-58 / 209-215 / 238-242) dont l’humour noir du « paradoxe temporel » apparaît pour la première fois en littérature sous la forme du « paradoxe du grand-père »
  • réflexion sur les valeurs universelles : la violence (la guerre), la séparation (l’amour, la mort), la liberté (dans notre monde contemporain, au M° siècle), la responsabilité individuelle

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  1. Un site pour découvrir le roman et l’auteur : Barjavel et le Voyageur imprudent
  2. Pour travailler sur la science-fiction, l’utopie et la dystopie : dossier_pedagogique_sdf par la Maison d’Ailleurs (activités sur art, littérature, cinéma et genre)
  3. Découvrir le film (comme si vous portiez des lunettes de plongée !) :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_9oGsf46fVY[/youtube]

 

Le fait divers : manger de l’hippopotame

Jon Mooallem, journaliste collaborant au New York Times,  a déniché dans les archives américaines un projet politique de 1910 inédit et incroyable : au bord de la crise, il faut trouver un moyen pour nourrir une population qui ne cesse de croître … Même Roosevelt adhère à ce rêve extravagant d’importer des hippopotames et de convaincre l’Amérique d’en manger !

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L’Hippo d’Amérique par Jon Mooallem, trad. Hervé Juste et Marc-André Sabourin, Editions du sous-sol, 112 p.

Objectifs :

  • lire le début d’un reportage L’hippo
  • résumer un récit en un texte court
  • écrire un fait divers à partir de ce projet politique farfelu
  • lexique de l’agriculture et de l’alimentation / du farfelu et du saugrenu

Tous les chemins mènent au ciel !

Une nouvelle à faire froid dans le dos pour le plaisir de lire un texte à énigmes, où les non-dits se transforment en indices.

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Objectifs collège :

  • Revoir les caractéristiques du discours narratif : le récit.
  • Découvrir un récit à chute
  • Découvrir un genre littéraire : la nouvelle.

objectifs lycée :

  • devenir expert en lecture : lire une nouvelle complète dont le texte court recèle un sens à découvrir par soi-même (entre les lignes, choix des mots…)
  • comprendre une chute qui n’est pas racontée (chut !)

Le texte complet : Lecture_Tous_les_chemins_Texte

Mabel, une nouvelle de Somerset Maugham

Maugham est né et a vécu ses dix premières années à Paris : très jeune, comme tous les petits Français, il lit avec plaisir les Fables de La Fontaine :  « It was France that educated me, France that taught me to value beauty, distinction, wit and good sense, France that taught me to write. »

les 4 hollandais

Objectifs :

  • lire une nouvelle d’un auteur francophile
  • suivre et tracer un itinéraire sur une carte du monde
  • pénétrer discrètement dans la littérature de l’espionnage : ouvrir sur d’autres nouvelles, B.D. ou romans francophones (Katiba de J-C. Rufin, Comment j’ai liquidé le siècle de F. Vasseur, Lady S de P. Aymond et J. Van Hamme…)

A lire et à faire lire :

Les quatre Hollandais : et vingt-neuf autres nouvelles  en anglais  mabel dans le texte ou traduit de l’anglais par Joseph Dobrinsky (in Muze, n°83,  avril 2016) mabel1mabel2mabel3mabel4

Présentation par l’éditeur du recueil de nouvelles Les quatre Hollandais et 29 autres nouvelles :

Les trente nouvelles qui composent ce recueil, écrites par Somerset Maugham avant la Seconde Guerre mondiale, ont pour cadre la Malaisie, à l’époque de l’Empire colonial anglais. Maugham fait la part belle aux voyages et aux colonies et dépeint, au travers de portraits au scalpel, ceux qui ont fait le choix des îles, ces « Européens, [ces] fonctionnaires, planteurs, commerçants qui passaient en Malaisie leurs années actives ». L’auteur prend toujours le soin d’affubler ces personnages ordinaires d’un trait psychologique qui va bouleverser leur vie, d’inclure à son histoire un événement fortuit qui va irrémédiablement changer le cours des choses. Ainsi, les passions peuvent éclater et faire des ravages… On croise alors le chemin de ces quatre Hollandais, ces marins qui parcourent les mers du Pacifique et dont l’amitié à toute épreuve fait l’admiration de tous, jusqu’à l’arrivée d’une jeune Malaise à bord de leur navire… Ici et dans les nouvelles qui suivent, Somerset Maugham se fait l’analyste impitoyable de tous les secrets que peuvent receler le cœur humain.

L’argumentaire de Samuel Fergusson

Jules Verne est un auteur essentiel car révélateur de « la face de la Terre » selon Julien Gracq, géographe et romancier.

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Edouard Riou

Objectifs :

  • l’argumentation dans la littérature (nominalisation des avantages du ballon, repérage des contre-arguments de l’ « entêté » mais « bon » Dick, rédiger un paragraphe argumentatif dans un texte narratif)
  • l’itinéraire d’un voyage
  • le plaisir de lire un début de roman d’aventures périlleuses !

Face à Dick Kennedy son ami qui considère que son idée de traverser l’Afrique en ballon est l’idée d’un « fou », d’un « insensé », le docteur Fergusson expose dans l’enthousiasme tous les avantages du ballon :

« Avec lui [le ballon], tout est possible ; sans lui, je retombe dans les dangers et les obstacles naturels d’une pareille expédition ; avec lui, ni la chaleur, ni les torrents, ni les tempêtes, ni le simoun, ni les climats insalubres, ni les animaux sauvages, ni les hommes ne sont à craindre ! Si j’ai trop chaud, je monte, si j’ai froid, je descends ; une montagne, je la dépasse ; un précipice, je le franchis ; un fleuve, je le traverse ; un orage, je le domine ; un torrent, je le rase comme un oiseau ! Je marche sans fatigue, je m’arrête sans avoir besoin de repos ! Je plane sur les cités nouvelles ! Je vole avec la rapidité de l’ouragan, tantôt au plus haut des airs, tantôt à cent pieds du sol, et la carte africaine se déroule sous mes yeux dans le grand atlas du monde ! » Chapitre 3

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carte : Pierre Macherey in article P.M.

Le roman complet : Verne-ballon

Le film de Irwin Allen (1962), juste pour se divertir, car l’adaptation est fort éloignée du roman :

 [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8Q0c4wltqyE[/youtube]

apprendre avec Hägar Dünor le Viking

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Un site pour initier les élèves à la B.D. humoristique telle qu’Hägar Dünor le Viking (Hägar The Horrible en anglais) créé par Dick BROWNE en 1973 : Hägar Dünor et choisir une planche ou un comic strip (il y en a des milliers !) en lien avec un cours de vocabulaire, de grammaire ou même d’histoire…

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  • Hägar Dünor et les Turcs : Les Varègues- mais Hägar est-il Varègue ?- ont atteint Constantinople aux IX e Xème siècle

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  • Les souhaits de Hägar Dünor : le conditionnel « j’aimerais + infinitif »

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  • Hägar Dünor sous le ciel anglais : la météo (niveau A1)

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  • Hägar Dünor et son fils : les loisirs (niveau A1 A2)

On peut lire et faire lire  les 3 tomes Hagar Dunor dans la collection  URBAN STRIPS, le strip a été publié pour la première fois en France dans Le Journal de Mickey, et ce pendant 14 ans.

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Fantastique ! (2)

Le Horla de Guy de Maupassant

«Peur de quoi ? je ne sais, mais une peur horrible.
Je compris, haletant et frissonnant d’effroi,
Qu’il allait se passer une chose terrible… »

horla-rose William Julian-Damazy

Objectifs / la nouvelle :

  • lire une nouvelle du XIX ème siècle : taille réduite du texte / forme du journal intime ( centrage sur le personnage principal =narrateur / progression et ruptures temporelles)
  • mettre en parallèle la  biographie de l’auteur qui souffre de syphilis et de migraines
  • visionner un film court réinterprétant la nouvelle (acteur : Laurent Terzieff, réalisateur : Jean-Daniel Pollet)

Objectifs / le fantastique :

  • étudier l’irruption de l’irrationnel dans un univers réaliste
  • repérer la tonalité fantastique dans le doute créé par une double explication (la rationnelle et scientifique / le mystère des apparitions)
  • littérature comparée : thème du double, de la dualité de la nature humaine développé par Stevenson (Dr Jekyll et Mr Hyde) mais aussi dans Conte de Noël  où la femme possédée ne se souvient de rien à son réveil

A lire : la nouvelle « Le Horla »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CQbCJ64l8YY[/youtube]

Fantastique !

La Main de Guy de Maupassant

Objectifs :

  1. reconnaître en quoi ce texte relève du registre fantastique (angoisse créée par une atmosphère inquiétante puis terrifiante)
  2. repérer l’incertitude, source de malaise : crime inexpliqué car inexplicable, mystérieux, ni logique ‘explication rationnelle) ni même surnaturel (explication irrationnelle).
  3. Comparer texte et court-métrage : narration et effet de doute et d’angoisse

le texte : MAUPASSANT__La_Main