prix Joseph Fourier des lycéens

Le prix Joseph Fourier des lycéens

Lycée Joseph Fourier, 10-16 rue Raymond Poincaré, à Auxerre

 2018 : Le premier prix Joseph Fourier, du lycée d’Auxerre, encourage quatre élèves méritants du lycée ; par ordre alphabétique.… Candice, Gerson, Khalid, Lucas.

Remise du prix Fourier 2018

 

      Ce jeudi 15 mars 2017, c’est au cours d’une cérémonie sobre que fut solennellement remis à chacun des quatre lauréats, un prix venu souligner leur mérite. Les résultats scolaires ont compté, certes, mais pas seulement… le mérite implique un cocktail de diverses autres qualités pour former un ensemble équilibré difficile à caractériser.

      C’est le proviseur du lycée Joseph Fourier, M. Fabrice Rousseau, qui accueillit tout d’abord les participants invités à cette cérémonie ; le préfet de l’Yonne, M. Patrice Latron, souligna le plaisir qu’il éprouvait à prodiguer ces encouragements avant de laisser les donateurs récompenser les lauréats : pour le Rotary Club d’Auxerre, son Président, M. Claude-Henri Chambault et pour l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques de l’Yonne, son Président, M. Olivier Chollet de la Jousselinière.

Après la remise des prix, M. Chollet de la Jousselinière a remis au Président de l’Association Joseph-Fourier, M. Tadeusz Sliwa, un dossier rassemblant des documents relatant l’inauguration et le baptême, en mars 1968, du lycée Joseph Fourier.

Les participants, parmi lesquels M. le Maire d’Auxerre, M. Guy Férez, ont eu ensuite tout loisir de féliciter les quatre lycéens entourés de leurs familles et de leurs professeurs au cours de la réception qui clôtura la cérémonie.

YR – 19 mars 2018 p. 10.

 Le quotidien local, l’Yonne Républicaine, à rendu compte de l’événement dans son édition du 19 mars :

Quatre élèves méritants récompensés

Jeudi soir ou lycée Joseph-Fourier ont été attribués les prix Fourier à quatre élèves en fin d’études secondaires devant un aréopage de personnalités.

Dans le cadre de la commémoration nationale du 250e anniversaire de Joseph Fourier et sous l’autorité scientifique du président de l’association Joseph-Fourier, Tadeusz Sliwa, les prix Joseph-Fourier ont été décernés par deux organisations, en l’occurrence le Rotary-Club d’Auxerre et I’AMOPA (Association des membres de l’ordre des palmes académiques de l’Yonne).

Une scolarité exemplaire

Sur proposition du proviseur Fabrice Rousseau, quatre élèves de terminale ont reçu chacun un chèque d’un montant de 100 € ainsi que quatre entrées au musée des Arts et Métiers à Paris.

Claude-Henri Chambault, président du Rotary-Club d’Auxerre, a remis le prix à Lucas Louvard (terminale de maintenance des équipements industriels) et à Khalid Azzakhnini (terminale professionnelle électrotechnique), tandis que Olivier Chollet, président de l’AMOPA récompensait Candice Dolle et Gerson Pinto, tous deux de classe de terminale scientifique 2.

Ces prix ont distingué quatre élèves particulièrement méritants, qui ont fourni des efforts et montré un comportement exemplaire tout au long de leur scolarité fournissant ainsi un bel exemple de la devise « s’accrocher, jamais renoncer ».

À cette occasion, Olivier Chollet a remis à Tadeusz Sliwa une pile de documents relatant notamment la dénomination, en mars 1968, du lycée technique des Brichères, construit en 1963, en lycée Joseph-Fourier, complétant ainsi les archives de l’association.

 

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Villani célèbre Fourier

Cédric Villani célèbre Joseph Fourier

(c) Wikipedia

C’est après une journée bien remplie, commencée au Palais-Bourbon, se prolongeant par une visite du centre historique d’Auxerre, avant une rencontre au Muséum avec les lycéens du Lycée Fourier, que le mercredi 14 mars, à la salle du « 89 », boulevard de la Marne, devant un public nombreux et attentif, dans le cadre des Ateliers d’Auxerre, Cédric Villani, a évoqué l’œuvre de Joseph Fourier.

L’apport de Fourier à l’établissement de l’âge de la Terre a permis à Cédric Villani de préciser l’originalité de Fourier dans le traitement des dérivées partielles. Les méthodes de Fourier, développées pour étudier la transmission de la chaleur, ont fondé l’analyse harmonique qui s’applique à la compréhension de nombreux domaines régissant les fluides et plasmas, la météorologie, la mécanique quantique… L’équation de la chaleur de Joseph Fourier est connue dans le monde entier. Elle a été utilisée ensuite bien loin de son cadre d’origine, ainsi, au début du XXe siècle Louis Bachelier a pu l’appliquer aux fluctuations des cours boursiers.

Les méthodes de Fourier s’appliquent aussi à l’écholocalisation, que ce soit dans l’étude du mode de guidage des chauve-souris, le sonar, le radar ou l’observation du corps humain par scanner ou IRM. Elles sont à l’origine de l’acquisition comprimée (compressed sensing / compressed sampling ou sparse sampling), une technique initiée notamment par Emmanuel Candès, permettant de trouver la solution la plus parcimonieuse d’un système linéaire sous-déterminé. Elle englobe non seulement les moyens pour trouver cette solution mais aussi les systèmes linéaires qui sont admissibles.

Beaucoup de ces recherches sont en cours de développement et s’appuient directement sur l’analyse harmonique qu’elles affinent (ondelettesDaubechies-, curvelets, ridgelets -Candès-).

 

L’interview accordée à l’Yonne Républicaine (voir édition du 15 mars 201Smilie: 8)

Le mathématicien et député LREM Cédric Villani était l’invité des Ateliers d’Auxerre, hier soir : « Fourier, à mon panthéon personnel », Romain Blanc, pour l’Yonne Républicaine

Cédric Villani à rempli la salle du «89 », hier à Auxerre, où il donnait une conférence sur le scientifique Joseph Fourier. Le mathématicien et député macroniste a accepté de répondre à nos questions. Sa conférence sur le scientifique auxerrois Joseph Fourier affichait complet. Le lauréat de la médaille Fields a conquis Auxerre, hier soir. Cédric Villani, mathématicien et député LREM, a accepté l’invitation formulée par Guillaume Larrivé (LR) dans le cadre des Ateliers d’Auxerre.

Entretien.

Auxerre, c’est la ville natale de Joseph Fourier. Que représente-t-il pour vous ?

Il est dans mon panthéon personnel. Fourier, pour moi, ça a d’abord été une théorie : les séries de Fourier. Son analyse a joué un rôle fondamental dans mes recherches. Aussi bien dans mes travaux sur la théorie des gaz que ceux sur la théorie des plasmas, qui m’ont valu la médaille Fields.

Imaginez qu’un petit génie comme Fourier soit des nôtres aujourd’hui. On est en 2018, le jeune Fourier quitte Auxerre… Et il va travailler dans la Silicon Valley, chez Facebook, non ?

Fourier avait une très forte conscience de la Nation, de l’intérêt public. Je suis sûr qu’avec les mêmes valeurs que Fourier, notre petit jeune très doué serait resté en France, avec l’idée de bâtir quelque chose pour son pays. Difficile de faire la comparaison dans un monde plus globalisé…

Mais celte fuite des cerveaux, elle existe…

Il ne faut pas se voiler la face. Il y a aujourd’hui une vraie fuite des cerveaux. II y a peu, c’était vers les grandes universités américaines. Maintenant, c’est plutôt vers les centres de recherche des grands laboratoires américains. Il est encore plus difficile de résister à cette concurrence, car vous Pouvez faire votre carrière au service de ces grands américains… sans même aller en Amérique. Vous pouvez rester dans votre ville européenne favorite : Paris, Londres ou Zurich…

L’un des enjeux de votre rapport sur l’intelligence artificielle, que vous allez remettre au Premier ministre, est de mieux s’armer face à cette concurrence ?

L’une de nos missions est de proposer des outils qui revaloriseront la carrière des chercheurs. Et qui feront que nos jeunes les plus doués seront fiers, auront les coudées franches pour travailler dans la recherche universitaire. Que l’on s’entende bien : il ne s’agit pas de faire la guerre aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, ndlr). Il ne s’agit pas non plus d’interdire à nos chercheurs de partir : ce serait contre-productif !

Où en est votre rapport ?

L’essentiel est bouclé. Il aborde des questions telles que la politique industrielle, la politique des données, la confiance et l’éthique, la politique de formation, d’éducation, la politique de recherche ou encore l’impact environnemental.

C’est aussi une question d’argent,.. combien la France et l’Europe doivent investir sur l’intelligence artificielle ?

À n’en pas douter, ce sera une question d’argent. La France et l’Europe doivent investir pour ne pas décrocher. On est sur des budgets d’ampleur très différente. Par exemple, un budget de recherche est beaucoup plus petit qu’un budget de formation : avec 100 ou 200 millions d’euros par

an, en recherche, vous pouvez faire quelque chose de très bien. Pour la formation, c’est trop peu…

Un dernier mot sur Stephen Hawking, disparu hier. C’était le meilleur vulgarisateur ?

C’est sans doute le vulgarisateur qui eut le plus d’impact, d’écho au cours des dernières décennies. C’était un grand scientifique aussi. Remarquable par le symbole qu’il représentait : même paralysé, vous pouvez utiliser votre esprit pour changer le monde…

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Fourier en sa ville

Fourier en sa ville natale

     Dans son édition du 14 mars 2018, le quotidien local, l’Yonne Républicaine, page 11, rend compte du programme prévu à Auxerre, sa ville natale, pour fêter le 250e anniversaire de la naissance de Joseph Fourier : une conférence, par Cédric Vilani, un prix pour quatre élèves méritants, une exposition, un parcours urbain.

YR, 14 mars 2018

Nous avons, de notre côté, présenté ce programme ici et souhaitons suivre sur ce site les manifestations au fur et à mesure de leur déroulement.

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Fourier aujourd’hui

Fourier aujourd’hui

(un colloque à l’Institut de France)

Fourier aujourd’hui, page de couverture

C’est l’Académie des sciences qui ouvre les commémorations marquant le 250e de la naissance de Joseph Fourier avec un colloque qui se tient le 13 mars 2018 à la Fondation Simone et Cino Del Duca.

Ceux qui n’ont pu trouver place dans la salle de conférence peuvent se rabattre sur l’enregistrement vidéo de 138 minutes qui a été réalisé à cette occasion. Ce sont succédés Jean Dhombres, Bernard Derrida, Gilles Pisier, Ingrid Daubechies qui ont répondu aux questions de la salle où se trouvaient nombre de mathématiciens, enseignants et chercheurs de haut niveau.

L’initiative de ce colloque revient à Jean-Pierre Kahane (†) qui après avoir œuvré pour la reconnaissance de l’originalité et de la fécondité de la pensée de Fourier aurait été heureux de voir qu’il est aujourd’hui revenu au tout premier plan (Ingrid Daubechies notait qu’à l’instant où elle parlait, un tiers des ordinateurs en service dans le monde étaient occupés à calculer des Transformées de Fourier). Les débats ont montré que si la Transformée et les outils de Fourier étaient efficaces et incontournables, tout n’avait pas encore été découvert. Les recherches qui continuent sont riches de perspectives.

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Fourier et le dessin s’anime

Fourier… et le dessin s’anime.

 

Quand l’administrateur de ce site lit une phrase comme celle-ci sur un blog :

« Quand on voit cette animation [figure de gauche], on est en droit de ce demander par quelle sorcellerie une telle prouesse est possible ? Pour le savoir, il va falloir fouiller du côté des épicycloïdes et de la théorie de Fourier»

…il ne peut que se précipiter. Voici l’adresse, je vous laisse découvrir : ici .

http://eljjdx.canalblog.com/archives/2018/02/15/36145181.html

Merci à « El Jj » pour ce petit bijou.

L’étude des formes des trajectoires avec des épicycloïdes est un ancien problème d’astronomie. Aujourd’hui, l’étude des formes de courbes à partir de « descripteurs de fourier », qui possèdent des propriétés dites d’invariance, très prisées, ce notamment à des fins de reconnaissance automatique, est un domaine de recherche vivant voir des exemples ici.

 

 

 

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Il est où Fourier

Il est où Fourier ?

Cinq situations :

  1. La découverte d’une œuvre originale (huile sur toile, acrylique…). (Les musées offrent un large choix.)
  2. L’audition d’un concert symphonique.
  3. La conversation téléphonique au cours de laquelle votre fille vous a annoncé qu’elle voulait vous présenter un garçon que vous ne connaissiez pas, mais avec lequel elle avait l’intention de faire sa vie.
  4. Le roman qui vous a captivé et que vous avez lu tout au long d’une nuit.
  5. L’instant où vous êtes entré dans le scanner, alors que votre médecin était persuadé que vos symptômes étaient ceux d’un cancer.

Rien de commun entre ces situations si ce n’est qu’elles correspondent à autant de moments d’intense émotion. Comme notre propos n’est pas d’étudier vos émotions, je vous laisse imaginer des situations équivalentes où vous ne mettrez aucun affect.

Un lien

Chacune de ces situations est susceptible de faire intervenir une numérisation, c’est à dire, d’être associée à une succession de 0 et de 1 rassemblés en un fichier, que le premier ordinateur venu saura décrypter pour vous en restituer le contenu sur écran. L’image ci-dessous est une bonne représentation d’un tel fichier (‘carré noir’=0 ; ‘carré blanc’ =1).

L’explication du lien entre ces cinq situations et Fourier est à rechercher dans le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse (vers 1875) à l’article Fourier : « L’analyse mathématique doit à Fourier la découverte de la formule connue sous le nom de série de Fourier, qui permet de développer toute fonction quelconque analytique ou concrète, continue ou discontinue, variable suivant des lois quelconques dans certains intervalles, constante dans d’autres, etc., en une suite infinie de termes formés des sommes des sinus et des cosinus des multiples de la variable, affectés de coefficients convenables. »

Fourier n’avait aucune idée de ce que seraient les codes-barres 2D, Flash Codes, QR-codes ou autres Beetagg… mais, comme Larousse nous l’indique, l’outil qu’il a inventé pour étudier la transmission de la chaleur allait trouver dans l’étude des fonctions un terrain d’application illimité… or, un code-barres 2D est une fonction.

Paradoxe :

Le tableau, sa photo, s’imposent instantanément au regard ; l’audition d’une symphonie s’étale dans le temps. Tous deux sont susceptibles d’être numérisés de la même manière. Le flash-code, représentation d’une transformation de Fourier, peut être perçu instantanément comme le tableau, mais il peut aussi rendre compte d’événements qui s’échelonnent dans la durée : le coup de cymbale de la 137e mesure de la symphonie m’est proposé immédiatement dans le spectre de la Transformation de Fourier de cet enregistrement. Sans être chronologique, stricto sensu, une transformation de Fourier peut rendre compte d’événements qui se succèdent chronologiquement.

En guise de conclusion

Je ne m’offusque pas qu’on mette en doute mes qualités de dessinateur, j’invite donc chacun à découvrir l’œuvre originale de René Magritte : crée en 1929, elle est exposée au Musée d’art du comté de Los Angeles, il suffit de faire le voyage.

Le lien entre cette représentation et la véritable pipe qui a servi de modèle est le même qu’entre la Transformation de Fourier et la situation dont elle rend compte. Un siècle plus tard, les réflexions de Magritte sur la Trahison des Images restent d’actualité, tout comme la Transformation de Fourier, inventée il y a deux cents ans par Fourier. Lequel Fourier aurait eu 250 ans en 2018.

 

Notons encore que la Transformée de Fourier 2D est parfois utilisée en reconnaissance de patterns / motifs / textures.

 

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Fourier et les femmes

Fourier et les femmes… de science

Trois femmes de science : Sophie Germain, Kathleen Lonsdale, Ingrid Daubechies.

      L’Organisation des Nations Unies nous propose ce 11 février de réfléchir aux femmes et aux filles de science. Le sujet est vaste, mais il recoupe celui que nous traitons ici. En effet, si Joseph Fourier n’a jamais manifesté, à notre connaissance, aucune velléité de partager sa vie avec une femme, il a su entretenir avec celles qu’il a rencontrées des rapports basés sur une estime mutuelle, qu’il s’agisse de Sitty-Nefiçah, l’épouse de Mourad-Bey, ou de Sophie Germain. Sophie Germain, dont le lecteur pourra chercher par ailleurs une biographie plus détaillée avait engagé, en 1804, sous le pseudonyme d’Antoine Auguste Le Blanc, une correspondance scientifique avec Joseph-Louis Lagrange. En 1816, ses travaux sur l’élasticité des corps la conduisent à s’opposer à Siméon Denis Poisson tenant d’une interprétation moléculaire des vibrations d’une membrane et à entrer en relation avec Joseph Fourier. C’est grâce à l’appui de Joseph Fourier qu’elle devient la première femme (hormis les femmes des membres) autorisée à assister aux séances de l’Institut.

   Mais, ce sont surtout les méthodes de calcul que Joseph Fourier a développées dans sa Théorie de la Chaleur qui vont permettre à quelques femmes de science de s’illustrer brillamment.

Kathleen Lonsdale (1903-1971) est l’une des deux premières femmes à être admises à la Royal Society en 1945. Elle est une des pionnières dans l’utilisation des rayons X pour étudier les cristaux et à ouvrir la voie à l’utilisation des Transformées de Fourier en cristallographie.

 Dorothy Hodgkin (1910-1994) : Elle a reçu le prix Nobel de chimie de 1964 « pour sa détermination par des techniques aux rayons X des structures de substances biochimiques importantes ». Pour situer sa place dans l’Analyse optique, on pourra consulter la page du Mathouriste.

Rosalind Franklin (1920-195Smilie: 8) est LA découvreuse de la double hélice de l’ADN, es clichés d’ADN obtenus par diffraction des rayons X de Rosalind Franklin sont déterminants dans la découverte de la structure à double hélice de l’ADN. Elle était en compétition avec Crick qui en avait obtenu l’image de Transformée de Fourier.

     Plus proche de nous encore, Ingrid Daubechies (1954-…), a mis en évidence une famille d’ondelettes, outils modernes issus de l’Analyse de Fourier, ouvrant son domaine d’études à applications comme l’imagerie médicale, la détection des ondes gravitationnelles, le cinéma numérique, le codage numérique. Son travail le plus connu est la construction d’ondelettes à support compact en 1988. Son nom a été donné aux ondelettes de Daubechies, utilisées dans le standard JPEG 2000. Elle est nommée baronne par le Roi des Belges en 2014.

Ajoutons, pour faire bonne mesure,  Ada Lovelace (1815-1852), qui proposait de faire effectuer à la machine de Babbage, par la manipulation formelle de séries trigonométriques, les volumineux calculs d’Astronomie, encore qu’entre Lovelace et Fourier l’un n’a pas eu connaissance des travaux de l’autre et réciproquement.

Ada Lovelace (c) Wikipedia

 

 

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Fourier commémoré

Fourier commémoré

HISTOIRE : le 21 mars prochain, sera célébré le 250e anniversaire de la naissance de Joseph Fourier
 À l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de l’Auxerrois Joseph Fourier, lumière sur un aspect méconnu de sa vie :

Fourier, au-delà de l’homme de science
Par Michaël Gitton

Yonne Républicaine – 7 février 2018 – page 9

      Tout le monde connaît Joseph Fourier, figure emblématique d’Auxerre. L’homme de science reconnu à l’échelle nationale est une fierté pour la ville dont l’un des lycées porte toujours son nom. Son 250e anniversaire sera par ailleurs inscrit aux commémorations nationales de cette année.

     Mais au-delà de l’homme de science, qui était réellement Joseph Fourier ? Robert Timon, historien résident à Saint-Georges et instituteur retraité, connaît bien le sujet et affirme que, fut un temps, Joseph Fourier a envisagé de devenir bénédictin.

Joseph Fourier inspiré par le directeur du collège lui-même bénédictin

Joseph Fourier a, en effet, effectué son noviciat à Saint-Benoît-sur-Loire dans le but de devenir bénédictin. Le noviciat est en quelque sorte la préparation des novices à la vie religieuse. Cette vocation ne sortait pas de nulle part et remonte à sa jeunesse en tant qu’élève. Il était l’un des meilleurs élèves du collège d’Auxerre, « l’un des plus réputés en France », précise Robert Timon. Et qui dit collège au XVIIIe siècle dit école militaire. Il aurait donc, de ce fait, dû être appelé à diriger des soldats, devenir officier. Mais Joseph Fourier n’était pas noble « loin de là », le ministre de l’époque refusa donc fermement qu’il devienne officier.  Joseph Fourier s’est alors tourné vers le noviciat afin de devenir bénédictin, sans doute, comme le pense Robert Timon, «pour faire comme l’une des personnes qui l’inspirait, le directeur du collège, lui-même bénédictin ». Mais il fut rapidement rattrapé par la Révolution. En 1789, l’abolition des privilèges fut votée. Les bénédictins furent interdits d’enseigner. Deux options s’offraient alors à Joseph Fourier. Continuer dans cette voie tout en percevant une indemnité. Soit, n’ayant pas encore prononcé ses vœux, rentrer à Auxerre. Il choisit la seconde et répondit à son supérieur qu’il ne voulait pas prétendre à quelque chose qu’il ne méritait pas, n’ayant jamais été moine. Voilà l’histoire, méconnue du grand public, de Joseph Fourier, racontée avec passion par Robert Timon qui qualifie l’homme de « profondément humain ».

PROJET DE STATUE
Retour. En 2012, Tadeusz Sliwa, professeur de l’université et passionné par la vie et l’œuvre du personnage, lançait l’idée folle de « faire revenir à la maison Joseph Fourier ». En d’autres termes, construire une nouvelle statue du célèbre homme de science au sein de sa ville natale, Auxerre. Le projet devrait aboutir si tout se passe bien en 2022 pour un coût proche des 150 000 euros. Soit dix ans, après le lancement de la souscription nationale lancée par Gilles Bertrand, président du Centre de culture scientifique technique et industrielle en Bourgogne (CCSTIB) et Tadeusz Sliwa, coordinateur général de la souscription. Une date qui tomberait à pic, correspondant au bicentenaire de la théorie analytique de la chaleur. Pour rappel, Joseph Fourier avait sa statue, en bronze, sur la place du Maréchal-Leclerc. Elle a été fondue par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

 [Yonne républicaine du 7 février 2018, page 9]

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Les Académiciens soutiennent Fourier

Les Académiciens soutiennent Fourier

            Le projet du CCSTIB d’honorer le souvenir de Joseph Fourier dans sa ville natale a été impulsé le 5 avril 2011, ce dont nous avons rendu-compte. Le lecteur qui souhaite s’informer peut consulter ici le dépliant de présentation du projet. Après avoir reçu l’aval des personnalités locales l’intérêt du projet s’élargit progressivement au niveau national et international. Il est maintenant soutenu par des personnalités marquantes et nous nous attarderons aujourd’hui sur deux d’entre elles, l’un, prix Nobel de physique 1997, de l’Académicien des sciences, l’autre de l’Académie française où il a succédé à Claude Lévi-Strauss en 2011

11 septembre 2017 : de Claude Cohen-Tannoudji à Alain Juhel

Cher Monsieur,

Je vous remercie de votre message. Je suis bien sur un grand admirateur de Joseph Fourier et je donne mon appui total au projet d’érection d’un nouveau monument Fourier à Auxerre. Les outils introduits par ce grand savant, les séries de Fourier, la transformation de Fourier, jouent un rôle essentiel en mécanique quantique et permettent de comprendre clairement l’origine de concepts fondamentaux comme les relations d’incertitude. Joseph Fourier est à  la fois un très grand mathématicien et un très grand physicien et nous devons lui témoigner notre admiration et notre reconnaissance.

Claude Cohen-Tannoudji

Professeur émérite au Collège de France

Prix Nobel de Physique

 

26 septembre 2017 : d’Amin Maalouf à Alain Juhel

Monsieur le Professeur,

Un grand merci pour votre si belle lettre, qui m’a appris bien des choses sur Joseph Fourier, un personnage fascinant qui mérite d’être redécouvert.

Depuis que j’ai reçu votre message, plusieurs membres de l’Académie ont mentionné son nom devant moi, et il me semble qu’une action est envisagée, qui va dans le sens que vous souhaitez. […]

Soyez certain que je m’associerai avec joie aux célébrations de l’année prochaine. Bien entendu, vous pouvez dès à présent ajouter mon nom à la liste de ceux qui soutiennent votre noble projet.

Très sincèrement, Amin Maalouf

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Arago et Fourier

François Arago & Joseph Fourier

     Le 2 octobre 2017, est inaugurée une statue en bronze commémorant l’œuvre de François Arago (les détails de cette cérémonie sont sur ce site). Chacun peut maintenant retrouver, dans les jardins de l’Observatoire de Paris, cette réalisation contemporaine de l’artiste belge Wim Delvoye.

     Des membres de la Société Joseph-Fourier étaient présents lors de l’inauguration du monument ; deux raisons le justifient et justifient l’évocation de cet événement sur ce site. Tout d’abord, Arago est, avec Champollion, Victor Cousin qui, tous trois en ont témoigné, une source incontournable de la vie de Joseph Fourier qu’ils ont côtoyé et connu de son vivant. Ensuite, les monuments commémoratifs d’Arago et Fourier ont tous deux subi, en 1942, sous le régime de Vichy, les avanies de l’occupant qui a récupéré le métal des sculptures pour soutenir son économie en guerre.

Wym Delvoye

     Devant l’Académie, au décès de Joseph Fourier, c’est Arago qui prononce l’hommage du défunt. On trouvera sur le site du Mathouriste les éléments biographiques concernant Arago, immense scientifique, engagé dans la vie publique. Pour notre part, nous soulignerons les silences d’Arago qui, dans son discours funèbre, glisse pudiquement sur les séries et la transformation de Fourier : il semble bien que le potentiel et la polyvalence des méthodes de Fourier n’aient pas été perçus ; on manquait encore, en 1830, du recul nécessaire et Joseph Fourier lui-même avait anticipé cette difficulté : « l’analyse mathématique peut déduire des phénomènes généraux et simples l’expression des lois de la nature ; mais l’application spéciale de ces lois à des effets très composés exige une longue suite d’observations exactes. » [introduction à la Théorie de la Chaleur – 1822]

     En 1942, les effigies de Joseph Fourier, à Auxerre, et de François Arago, à Paris, furent fondues pour en récupérer le cuivre… il a suffi de 75 ans pour rétablir celle d’Arago après des études multiples qui aboutirent à la désignation d’un lauréat par un jury. Il faudra encore plusieurs années, sans doute, pour voir aboutir le projet équivalent à Auxerre, mais gageons que le CCSTIB qui s’est engagé dans cette voie y parviendra et la présence de Fourier aux Commémorations Nationales 2018 donnera un formidable élan à cette entreprise. La restauration du monument en l’honneur d’Arago a été l’occasion pour le Président de l’Observatoire de Paris, monsieur Catala et pour monsieur Lequeux, astronome honoraire à l’Observatoire de Paris, d’apporter leur soutien à la restauration du monument en l’honneur de Fourier.

     Le monument commémoratif est la marque du respect porté à une personne par ceux qui conservent son souvenir et apprécient la valeur des réalisations… parle-t-il au chaland qui passe devant au gré de ses pérégrinations ? Ce n’est pas très sûr. Il faudra encore du temps pour que cette notoriété parvienne à l’homme de la rue. Une auxerroise (de souche et cultivée) me disait récemment ignorer que la maison natale de Joseph Fourier se situait rue Fourier à Auxerre.

     Joseph Fourier, oublié en 1860, a cependant déjà retrouvé, depuis, auprès des spécialistes qui utilisent ses méthodes, la notoriété qu’il mérite. Il est aujourd’hui, de façon universelle, à travers les Séries de Fourier et la Transformations de Fourier le scientifique le plus cité… jusqu’au jour où Fourier devenant ‘fourier’, les étudiants oublieront que le F de TFD signifie Fourier de même que le second F de FFT, mais pour l’heure, ils sont nombreux les techniciens du son, de l’image, du traitement du signal, pour un citer qu’eux, à ne jurer que par Fourier.

     En attendant qu’un mathématicien pédagogue vulgarise pour le grand public les idées qui sous-tendent la Transformation de Fourier, il est toujours possible de suivre les péripéties de la vie de Joseph Fourier qui, elles, relèvent plus du romanesque que de l’abstraction.

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