La Passe-miroir 1 / Les fiancés de l’hiver / Christelle Dabos

 

Voici le premier tome de la célèbre trilogie de fantasy de Christelle Dabos.

Dans ce premier opus, le lecteur fait connaissance avec un nouveau monde, divisé en différentes Arches : chacune est dirigée par un esprit de famille qui a son propre mode de pensée et fait appliquer ses principes à sa manière. 

Le lecteur  fait également connaissance avec Ophélie, notre héroïne, qui vit sur l’Arche Anima. C’est une jeune fille timide, qui s’habille de couleurs ternes et se cache derrière des lunettes. Sa seule fantaisie c’est son écharpe magique qu’elle porte autour de son cou. Mais elle est riche de deux pouvoirs. C’est une liseuse capable de découvrir le passé d’un objet rien qu’en le touchant et c’est un passe-miroir, elle est donc capable de changer de lieu sans se faire voir…

Voilà que comme le veut la tradition sur l’arche Anima, sa famille a décidé de la marier à un certain Thorn qu’elle ne connaît pas et qui vit sur l’arche du Pôle…Ophélie  va devoir tout abandonner : sa famille, son cher musée où elle peut lire tous les objets dès qu’elle en a envie, rien qu’en enlevant ses gants, ses habitudes. En plus elle ne veut pas se marier et à déjà refuser de nombreux prétendants. 

Quand elle débarque là-bas, simplement accompagnée par sa tante Rosalie, chargée de lui servir de chaperon, Ophélie se rend bien compte que non seulement elle doit tout réapprendre des usages et des coutumes mais quand plus elle est déjà considérée comme une parfaite ennemie.

Or dans l’arche du Pôle, tout n’est qu’illusion, trahison et mensonge, à l’opposé de ce qu’Ophélie a connu dans son enfance sur son arche…

 

Ce roman fantasy ne manque pas d’intérêt. Malgré ses 500 pages, il captivera les ados à partir de 14 ans, car il est très prenant et se lit facilement. 

A suivre donc !

Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler / Luis Sepulveda

 

Zorbas, enfin seul pendant l’absence de son maître, promet à une mouette, venue mourir sur le balcon, de s’occuper d’Afortunada, son bébé orphelin et de lui apprendre à voler.

Mais le bébé mouette est pour l’instant encore… dans l’oeuf et Zorbas doit d’abord se faire aider. En effet comment un chat peut-il s’occuper d’un oeuf ?

Heureusement Zorbas a plein d’amis qui vivent dans le port de Hambourg et grâce au savoir encyclopédique, il va pouvoir tenir sa promesse !

Mais un problème imprévu surgit : comment apprendre à voler à une mouette qui croit être…un chat. Les chats ça ne volent pas n’est-ce-pas ?

Voilà un court roman drôle, attachant et empli de poésie. Bien écrit il permet d’aborder avec humour et tendresse le thème de la différence et de la solidarité.  

A lire dès le CM1

Entre chiens et loups / Tome 3 : Le choix d’aimer

 

Callie Rose grandit malgré tout, entre le blanc et le noir… Séphy voulant la préserver au maximum ne lui a pas tout raconté : Callie ne sait pas tout sur son père et sur sa mère puisqu’elle est persuadée que Séphy ne l’aimait pas. 

Elle a maintenant 16 ans et il va lui falloir faire des choix.

Pourtant elle trouve que les adultes sont prisonniers de leurs idées !

Elle adore son oncle Jude et le voit en secret… Celui-ci toujours animé par la haine est devenu un véritable terroriste : il arrive à l’enrôler dans la milice de Libération.

C’est donc en véritable kamikase qu’elle revient dans sa famille…

Les deux grands-mères, Jasmine et Meggie décident alors d’intervenir. Elles ne peuvent pas se résoudre à voir Callie basculer ainsi dans la haine…

Mais Callie Rose pourra-t-elle pour autant choisir l’amour ?

 

Encore une fois l’auteur nous plonge dans les méandres de la pensée et des doutes de ses personnages. Avec une grande finesse psychologique, elle centre le roman sur les personnages au lieu de nous donner des leçons ou de bâtir de grandes théories sur le racisme. C’est ce qui touche particulièrement le lecteur et atteint son but.

A lire, à faire lire aux ados et à débattre en classe sans aucun doute. 

La trilogie qui devait s’arrêter là s’est prolongé par un quatrième tome en 2009 « le retour de l’aube ». Il vient de paraître en poche au mois de mai dernier et je ne l’ai pas encore lu. 

 

 

Entre chiens et loups / tome 2 : La couleur de la haine / Malorie Balckman

 

La fille de Sephy et Callun est née : elle s’appelle Callie Rose, mais Callun ne la connaîtra jamais puisqu’il a été exécuté. Bien sûr elle est métisse et parce qu’elle appartient aux deux races, elle n’appartient à aucune…et sa naissance attise encore plus la haine.

Pour Sephy, vivre devient difficile. Elle se sent impliquée dans ce qui est arrivé à Callun et culpabilise. Elle tente de surmonter cette épreuve et d’oublier le passé mais c’est impossible. Jude, le frère de Callun a décidé de lui faire la peau. Il la croit responsable de ce qui est arrivé à Callun.

Pour commencer il s’en prend à la soeur de Sephy (une personne que j’ai trouvé absolument détestable !). Affolée, Sephy se réfugie avec Callie Rose chez Meggie, la maman de Callun.

C’est alors que Jude commet l’irréparable : il tue Cara, une jeune fille noire (Prima) dont il commençait à tomber amoureux. Sa haine est attisée et il s’enlise dans des sentiments contradictoires…

Pour épargner Meggie, Sephy fait tout pour le sauver…

Le monde entier n’est que HAINE…

Encore une fois comme dans le premier tome, les points de vues alternent et heureusement la petite Callie Rose finit par rassembler ses deux grands-mères. Avoir le point de vue de Jasmine, la mère de Sephy est tout à fait intéressant. Il faut dire que cet enfant de l’amour a beaucoup de charme…

C’est un point positif de ce roman qui développe encore une fois une société cruelle et raciste, où il ne semble pas possible de trouver des solutions pour vivre ensemble.

Mais le lecteur constate que les différents personnages et en particulier Jude et Sephy,  commencent à présenter des failles, donc des doutes ce qui les amènent à avoir beaucoup de contradictions…

Ce tome-là est encore plus dur que le premier et se termine sur une scène tragique. Mieux vaut avoir le tome 3 pour le lire à la suite !

Mais la plume de l’auteur est captivante et au milieu de toute cette haine, elle laisse la place pour parler de l’amour…c’est fort, émouvant et éprouvant mais il faut le lire !

A partir de 13 ans.

Entre chiens et loups / Malorie Blackman

Voilà le tome 1 de la saga-culte parue pour la première fois en 2005 chez Milan (collection Macadam). La dernière édition de poche date de 2017.

Dans un monde semblable en tout point au nôtre, où tout est blanc ou noir, la société se divise en deux classes sociales : les Primas qui appartiennent à la classe dominante et sont de couleur et les Nihils, les blancs, les plus pauvres et opprimés. 

Callun est le fils d’un rebelle clandestin, blanc et pauvre, opprimé et méprisé.

Sephy est la fille d’un ministre. Elle est noire et sa famille fait partie des Primas.

Tous les deux tombent amoureux…mais ils n’ont pas le droit de s’aimer !

Pourtant, ils ont grandi ensemble et se connaissent depuis toujours car la mère de Callun était la nourrice de Sephy. Ils vont faire leur rentrée des classes dans le premier lycée mixte. Mais ce n’est pas simple. Des émeutes éclatent et des bombes explosent les mettant tous les deux en danger, d’autant plus que le père et le frère de Callun s’engagent dans la clandestinité  et entraînent le jeune homme à les suivre. Mais voilà que le père de Callun est arrêté et que les jeunes gens, qui ne savent plus quoi penser et comment faire vivre leur amour au milieu du chaos, se disputent et s’éloignent l’un de l’autre.

C’est alors que Callun est dénoncé, arrêté et…pendu.

Et que Sephy se rend compte qu’elle est enceinte…

Ce roman explore avec une force et une justesse incroyable le problème de la différence et du racisme. La violence rend le roman destiné aux plus grands ados. Mais la critique qui est faite de la société est remarquable et c’est rare de trouver un roman aussi intense en émotion qui  touche en plein coeur les jeunes générations. 

C’est une série qui a obtenu de nombreux prix…mérités. 

Lire un avis complet sur le site de Ricochet

A lire à partir de 13 ans.

Avec des si on mettrait Chicago dans une canette de Coca/ Sigrid Baffert

 

Sacha n’aime pas particulièrement jouer à des jeux…Pourtant ce matin-là, sans savoir pourquoi, il joue à un jeu stupide proposé par une célèbre marque de céréales.

Pourquoi remplit-il le bulletin ? Tout simplement parce qu’il vient de finir la boîte…

Et voilà que la chance lui sourit…c’est lui qui gagne le voyage  au Malawi pour deux personnes !

Sa mère ne veut pas partir à cause de leur magasin mais son père accepte de l’accompagner…Le jour du départ, une grève imprévue les empêche de prendre le vol. Le voyage est repoussé d’un mois, mais le sort s’acharne sur la famille et ils ne peuvent pas partir…

Sacha se décide en désespoir de cause, à donner les billets et son ami Janek qui traverse une mauvaise passe.

Mais voilà que Sacha apprend que l’avion s’est écrasé…

Hasard ? Fatalité ? Sacha n’en reste pas là, il va chercher à en savoir plus sur les autres lauréats de cet étrange concours…

Voilà un roman qui ne manque pas de rebondissements  et qui est pourvu d’une bonne dose d’humour ce qui rend sa lecture agréable.

La fin est une belle façon de réfléchir sur les hasards de la vie et les mauvais moments de notre existence…

A lire à partir de 10 ans

Le grand méchant renard / Benjamin Renner

 

Il était une fois un grand méchant renard qui n’était ni bien grand…ni méchant, condamné à manger des navets car impossible pour lui d’attraper la moindre nourriture. En effet aucune des poules du poulailler d’à-côté n’a peur de lui.

Le voilà bien obligé d’accepter l’aide du loup ! Celui-ci lui propose un plan parfaitement au point : voler des œufs, les couver et manger les poussins une fois éclos.

Mais bien sûr vous l’aurez compris, rien ne se passe comme prévu…

Lorsque les petits naissent, ils s’attachent à Renard et l’appellent « maman »et celui-ci, tout attendri, n’arrive pas à les sacrifier…mais arrivera-t-il à empêcher le loup de les croquer !  

Humour et tendresse garantis…les dessins au trait et à l’aquarelle sont riches d’une foule de détails qui participent au plaisir du lecteur.

A partir de 10 ans.

 

L’ami / Yaël Hassan

 

Né sous X, Samir, 10 ans, a toujours vécu en foyer et pour l’instant personne n’a voulu l’adopter.

Aussi quand Pierre arrive lui-aussi au foyer parce que sa maman est dans l’incapacité de prendre soin de lui, ils deviennent amis.

Mais un jour le directeur annonce à Samir qu’une nouvelle famille l’attend.  Il doit quitter le foyer et abandonner son ami. C’est très dur pour eux deux…

Ils avaient juré qu’ils ne se quitteraient jamais et resteraient comme deux frères « à la vie, à la mort ».

Alors que Samir vit heureux auprès de ses nouveaux parents depuis un an, il apprend que la mère de Pierre vient de mourir du SIDA.

Pour le consoler, sa nouvelle famille décide d’inviter Pierre chez eux…

Un beau petit roman empli d’humanité. Les chapitres sont courts et faciles à lire.

Mais la couverture n’est pas très jolie et ce roman touchant mériterait à mes yeux une réédition dans une collection plus attrayante…

A lire à partir de 10 ans selon la sensibilité de l’enfant car certains passages sont très émouvants et réalistes.

On n’arrête pas les comètes / Sigrid Baffert

Sélène, la mère d’Aubin vient de se suicider…

L’adolescent qui vient d’obtenir le baccalauréat est effondré et cherche à comprendre…  Pourquoi celle-ci s’est-elle fâchée avec son père ? Est-ce pour cela qu’elle n’a plus voulu vivre ? 

Mais les choses ne sont pas si simples.

Son père ne veut rien savoir et son attitude  incite Aubin  à rechercher Emilien, son grand-père, le père de Sélène, persuadé que tout cela cache un secret de famille…

Est-ce pour cela que sa mère n’a plus voulu vivre ?

Vous le saurez en lisant ce court et intense roman… qui finit néanmoins sur une note positive.

Les nombreux flash-backs et le sujet font que ce n’est pas une lecture facile.

A réserver donc aux ados de plus de 13 ans

Ce qu’il faut de terre à l’homme / Martin Veyron

Pacôme vit heureux sur son lopin de terre, là-bas en Sibérie. Il n’est pas riche mais lui et sa famille ne manquent de rien. 

« Si seulement j’avais plus de terre…je pourrais être tout à fait heureux » se dit-il en soupirant, et en regardant par-delà la clôture. 

Son envie de posséder davantage et de s’enrichir va devenir une véritable obsession.

La richesse crée-t-elle obligatoirement le bonheur ? De quoi a-t-on réellement besoin pour vivre ? 

Vous le saurez en lisant cette BD adaptée d’une nouvelle de Léon Tolstoï,  sur le thème de la cupidité des hommes…

 

A découvrir à partir de 13 ans…