Dans son livre Francis Bacon, Logique de la sensation, Gilles Deleuze parle de la défiguration des corps et des têtes. Pour le peintre ils ne sont pas figuratifs, ils ne jouent pas de rôle dans une narration du tableau. A contraire ils sont isolés, sur une piste, dans les panneaux d’un triptyque, dans un parallélépipède de verre… et ils sont de la viande indépendante de la structure os. Ils sont tension non figurative.
« Peut-on dire objectivement que la tête est de la viande (autant que la viande est esprit) ? De toutes les parties du corps, la tête n’est-elle pas la plus proche des os ? Voyez le Greco, et encore Soutine. Or il semble que Bacon ne vive pas la tête ainsi. L’os appartient au visage, pas à la tête. Il n ‘y a pas de tête de mort selon Bacon. La tête est désossée plutôt qu’osseuse. Elle n’est pas du tout molle pourtant, mais ferme. La tête est de la chair, et le masque lui-même n’est pas mortuaire, c’est un bloc de chair ferme qui se sépare des os »
Extrait de Francis Bacon : Logique de la sensation, Gilles Deleuze, Editions de la Différence (1996)
Francis bacon s’inspire pour travailler d’œuvres, peintures, photographies ou film, dont il transcrit le discours qui l’a touché, la sensation de la chair malléable,.
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