Louée soit la Bénissons!

Billet de blog rédigé par Clarisse L., élève de 1ère HIDA spé à l’issue des JEP.

Selon la légende, en 1138, un religieux nommé Bernard de Clairvaux (1090-1153), de passage dans la vallée de la Teyssonne, se serait exclamé : « Ici mes frères, Bénissons Dieu ! » En réalité, le nom originel était : « Notre Dame de la Bénédiction de Dieu ». Au fil du temps, ce nom se transformera en « Bénition Dieu » puis en « La Bénisson Dieu ».

La Bénissons Dieu

Cette abbaye faisait partie de l’ordre des cisterciens. Les cisterciens constituent une famille monastique issue de l’abbaye bénédictine de Cîteaux (près de Dijon). Ils veillent à observer exactement la règle de Saint Benoît par une plus grande austérité et l’exercice du travail manuel d’après la définition qu’en donne Le petit Larousse dans son édition de 1996.

Toit à la bourguignonne de la Bénissons Dieu

L’église primitive fut fondée entre 1170 et 1200. Elle accueillit Bernard Clairvaux, mais aussi :

  • Pierre de La Fin en 1460. L’abbaye est en ruine à cause de la guerre de Cent Ans. Pierre de La Fin rénove et embellit l’église d’une tour-clocher en façade, d’une toiture en tuiles vernissées (style bourguignon) et aménage une chapelle de style gothique.
  • Françoise de Nérestang en 1612 (première abbesse de La Bénisson-Dieu). Elle hérite de l’abbaye de son frère Claude de Nérestang. Elle a un rapport particulier à la religion : elle est obnubilée par la mort et possède un oratoire avec l’inscription « Prends garde, Madame, à ta personne ! », lui rappelant ainsi sa condition mortelle. Elle sera, elle aussi, à l’origine d’une importante rénovation de l’abbaye après que celle-ci eut été ruinée par les guerres de religion ; elle aménagera un nouveau chœur à l’intérieur de l’église pour ses religieuses. Elle rédigera aussi un règlement alliant des pratiques pieuses et des travaux manuels.

Plafond de la Bénissons Dieu

En 1791, l’abbaye est mise en vente et servira de carrière de pierres à l’instar de nombreux autres monuments religieux. En 1817 cependant, des villageois la rachètent et la ré-ouvrent au culte. En 1826, elle devient paroisse du diocèse de Lyon.

L’abbaye présente aussi une dimension artistique. Son architecture est caractéristique des édifices cisterciens : simple, épurée mélangeant les styles roman et gothique. On peut y voir des vitraux gris, avec peu de couleurs, sans figure, aux motifs strictement abstraits et géométriques. Une lumière tamisée anime des surfaces dépourvues de tout ornement. Un pavement en carreaux de terre vernissée unicolore se déploie au sol et laisse apparaître des décors géométriques simples.

Mais les réaménagements successifs sont visibles : ainsi on peut aussi retrouver le style baroque dans la chapelle, aménagée par Françoise de Nérestang.

Maître autel baroque de la Bénissons Dieu

 

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