En passant par… la Bourgogne!

L’an passé, nos élèves de 2nde option Histoire des Arts ont travaillé sur la notion de patrimoine. Ils ont ainsi réfléchi à ce qui « fait patrimoine », à la manière dont on le restaure et le valorise. Ici et ailleurs. Ils ont ainsi pu échanger avec Mésopotamia qui s’occupe du patrimoine irakien ; avec Ville d’Art et d’Histoire, qui, ici, à Saint-Étienne, s’attelle à la tâche difficile de mettre en avant les traces de la ville d’antan ; avec les élèves du lycée Pierre Coton de Néronde dont la spécialité est la restauration du patrimoine bâti.

Pour conclure ce projet, nous sommes partis trois jours en Bourgogne, à Vézelay, à Guédelon et à Auxerre… Retour sur ce voyage inter-établissement financé par le dispositif « Les Cordées de la réussite ».

Louise, Margot, Ninon et Pauline ont accepté de rendre compte de ces trois jours… Merci à elles ! Bonne lecture !

Premier jour de notre voyage. Après de longues heures de car, nous voilà arrivés à Vézelay, une ville fortifiée datant du Moyen Âge. Vézelay, rappelons-le, est une des quatre portes des chemins de Saint-Jacques et, à ce titre, accueille énormément de monde chaque année… et cela depuis des siècles !

A peine arrivés, nous sommes accueillis par des médiateurs de la Maison du Visiteur qui nous font découvrir le village, mais aussi (et surtout !) la Basilique Sainte Marie-Madeleine qui tire son nom d’une femme particulièrement honorée dans la religion catholique. Une femme connue pour avoir aidé Jésus sur son chemin de croix et pour avoir été la première à découvrir sa résurrection après la Passion…

A la Maison du Visiteur donc, nous commençons par descendre dans une pièce voutée située dans le sous-sol. La pièce était sombre… elle était parfaite pour parler des jeux de lumières qui opèrent dans la basilique représentée ici par une petite maquette en bois. Mais nous prenons pleinement conscience de ce « chemin de lumière » qui apparaît sur le sol et irradie les chapiteaux historiés lorsque nous visitons le monument quelques minutes plus tard.

A cette symbolique lumineuse s’ajoute celle des formes. Et dans cette basilique, la forme que nous percevons très vite est la spirale dont les interprétations sont multiples ; certains y voient une évocation de l’espace et des constellation, d’autres y voient une référence à la nature (coquille d’escargot)… cette spirale, nous avons pu la voir sur le vêtement du Christ qui se situait sur le tympan de l’entrée encadré des signes astrologiques et présidant au Jugement Dernier.

Puisque nous parlons de formes… Comme toute église occidentale, celle de Vézelay aurait dû reprendre la forme d’une croix latine avec sa nef et son transept. Mais en raison de la topographie et de la présence d’une abbaye, elle est amputée d’un bras !

Enfin, sous le sol, une crypte a été aménagée pour accueillir les reliques supposées de Marie-Madeleine…

En visitant cette abbatiale, nous sommes donc littéralement plongés dans l’univers des pèlerins qui, depuis le Moyen-Âge, partent de Vézelay pour Saint Jacques de Compostelle.

C’était très surprenant car rares sont les fois où j’ai pu voir des reliques.

D’après le texte de Margot G

Le jeudi 28 septembre, soit le deuxième jour de notre voyage d’étude en Bourgogne, nous avons eu l’occasion de visiter Guédelon.

Guédelon est un chantier-école situé à Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe ; débuté en 1997, ce chantier a la particularité d’être réalisé uniquement avec des techniques médiévales. Il s’agit de comprendre et de réinvestir les savoir-faire de l’époque de Philippe-Auguste en recourant à l’archéologie expérimentale. Il devrait être terminé aux alentours de 2029.

Le site a été choisi pour sa capacité à fournir les ressources nécessaires au chantier : argile, eau, bois, etc. Comme au Moyen-Âge !

Ce chantier mobilise de nombreux artisans, dont les productions (outils, tuiles, etc) sont utilisées pour la création du château et du village qui l’entoure.

Une centaine de personnes travaillent à Guédelon avec, parmi eux, une cinquantaine d’ouvriers dont les métiers sont nombreux et, pour certains, peu connus (car ils datent du Moyen-Âge). On trouve notamment les métiers suivants : vanneur, menuisier, charpentier, tavaillonneur, tuilier, tailleur de pierres, herboriste, cordier, chartrier et tant d’autres. 

La principale qualité de ce chantier est qu’il est collaboratif. En effet, il est possible, pour des étudiants par exemple, de venir travailler à la construction du château, pendant une certaine période, et en compagnie de professionnels. Un de ses objectifs principaux est donc l’apprentissage, entraînant le partage de connaissances et la transmission des savoir-faire du Moyen-Âge, permettant que ceux-ci ne meurent pas avec le temps.

C’est grâce aux élèves du Lycée de Néronde que nous avons pu visiter ce lieu. Le lycée Pierre Coton de Néronde est un lycée professionnel formant ses élèves à la restauration du patrimoine bâti, à la maçonnerie… Nous avions travaillé avec eux l’année précédant ce voyage, alors que nous étions en classe de seconde option Histoire des Arts, dans le cadre d’un projet partenarial entre nos deux lycées. Ce projet étant axé sur le patrimoine et sa restauration, ce lycée était le partenaire parfait. Chaque année, les élèves nérondois de terminale se rendent, pendant deux semaines, à Guédelon pour y mettre en œuvre leurs techniques.

Leur professeur, M. Lachize, connaît très bien ce lieu et nous en fait une visite détaillée, avec l’enthousiasme et l’amour qu’il a pour Guédelon. Il nous a montré les différentes pièces du château : chambre du seigneur, cuisine, salle de tir…, et nous a décrit les différents matériaux, la pierre notamment, dont trois types sont prélevés dans la carrière : les boutisses, les moellons et les pierres de remplissage.

Dans la seconde partie de la journée, nous avons vu le moulin hydraulique de Guédelon et son prieuré (habituellement fermé au public, mais pas à nous ? ). Le moulin hydraulique s’inspire d’un modèle du XIIème siècle sont certaines des pièces ont été retrouvées à Thervay, dans le Jura, en 2007-2008. Il a donc été reconstruit à Guédelon. Il se marie parfaitement au projet et sa proximité avec le château est représentative du Moyen-Âge car, à cette époque, les moulins ne se situaient jamais loin du château, servant à l’économie du fief. L’eau qui l’alimente lors de son fonctionnement provient de l’étang de Guédelon. La farine qu’il produit sert à faire du pain.

Le prieuré, quant à lui, a été construit en 2012 avec les techniques des des moines bâtisseurs du Moyen-Âge. N’étant pas des professionnels de la maçonnerie, on remarque bien que la technique n’est pas du tout similaire à celle du château. Là encore, il s’agit de faire comme si… pour retrouver les gestes ! Pari réussi ! Car on s’y croirait ! Au Moyen-Âge !

Enfin, nous avons été amenés à interviewer différents artisans. Cet échange nous a permis de prendre conscience de l’ampleur de leur investissement et de leur passion mais aussi des difficultés qui les accompagnent.

Cette journée à Guédelon était hors du temps, tout y est pensé pour que les visiteurs et les ouvriers aient l’impression d’être au Moyen-Âge, ce qui est réussi !

Louise M.

Le dernier jour, nous sommes allés à Auxerre où nous avons été divisés en différents groupes. Certains ont fait une visite de la ville ancienne quand d’autres se sont concentrés sur l’abbaye Saint-Germain, aujourd’hui convertie en musée.

Commençons par la ville d’Auxerre ! C’est une ville à l’architecture assez ancienne ; la plupart des bâtiments en centre-ville sont à colombages (ou à pans de bois) et avec des devantures que l’on ne trouve plus beaucoup de nos jours. Ils témoignent de l’importance de la ville au Moyen-Âge et de l’importance à préserver/restaurer ce patrimoine historique.

Par la suite nous sommes allés visiter la cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre. Nous avons d’abord admiré l’extérieur avec son imposante façade gothique ornée de sculptures avant de pénétrer à l’intérieur de l’édifice. Nous avons été subjugués par la beauté de l’architecture et la grandeur du lieu. Là encore les contrastes entre l’ombre et la lumière sont flagrants. Les grandes verrières aux couleurs éclatantes font forte impression. Ce fut une très belle visite malgré notre guide quelque peu . . . spéciale !

L’autre groupe visitait donc en parallèle l’abbaye Saint-Germain construite au XIIème siècle à l’emplacement d’une église plus ancienne datant du IXème siècle. Cette abbaye est consacrée à Saint-Germain dont les reliques ont longtemps été conservées dans la crypte que nous avons eu la chance de visiter.

Cette abbaye a donc été édifiée pour accueillir des moines dont nous avons pu reconstituer la vie quotidienne en parcourant les lieux, passant du cellier où ils stockaient la nourriture au réfectoire où ils se restauraient… en silence ! Car, oui, tous les moines faisaient vœu de silence ; ils ne parlaient qu’une heure par jour (dans la salle dite du chapitre) pour discuter de religion et de la vie communautaire au sein du monastère. Ils ont aussi fait vœu de pauvreté ; on conséquence, ils n’avaient que deux tenues pour l’année, une Bible et un crucifix. Ils étaient aussi tenus à l’isolement (vœu de clôture) et n’avaient donc pas le droit de sortir du monastère.

Mais reprenons notre parcours… Nous avons vu le scriptorium, la pièce où les moines, qui savaient lire et écrire, recopiaient les textes sacrés qu’ils enluminaient. C’était la seule pièce chauffée du monastère car il ne fallait pas que l’encre gèle et que les doigts s’engourdissent ! Rappelons ici que  les moines étaient des lettrés qui se chargeaient de l’instruction des nouvelles recrues données au monastères par des familles nobles ou bourgeoises (ce sont les oblats).

Les lieux ont connu de nombreuses transformations au cours des siècles. Après un temps d’apogée, le monastère connaît le déclin et est réformé par la communauté de Saint-Maur qui entend revenir à la rigueur originelle de la Règle. Dans les années 1970, lors de restaurations et de fouilles, on a ainsi pu retrouver d’anciennes colonnes romanes richement sculptées qui avaient été recouvertes au XVIIème siècle car jugées trop ostentatoires. Par la suite, cette abbaye a été transformée en hôpital pour soldats et civils pendant la Révolution, ce qui a permis d’éviter sa destruction mais au prix de lourdes amputations, dont celle d’une partie de la nef.

L’église abbatiale justement… nous la visitons à la fin du parcours. Les moines y passaient en moyenne six heures par jour. C’était le cœur de leur activité. De style gothique pour l’essentiel, elle a subi de nombreuses transformations comme en témoignent les vestiges archéologiques découverts sous la place, près du beffroi.

Ninon A. & Pauline B-V

L’instant décisif ? Retour sur le partenariat avec le MAMC+

Dans le cadre de l’enseignement de spécialité HIDA, les élèves de 1ère ont travaillé, depuis quelques mois, avec le MAMC+ de Saint-Etienne. Il est temps de dresser un bilan d’étape avant le « rush » final qui les conduira à exposer lors de la Nuit Européenne des Musée du 14 mai et à publier un livret de valorisation, sans compter l’organisation d’une table ronde de restitution sur la webradio du lycée (ici!)

Mélissa D. et Alice C. ont pris la plume… Merci à elles!

Avec le groupe de spécialité Histoire des Arts du lycée d’Honoré d’Urfé et le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne nous effectuons un projet partenarial. Nous avons passé déjà quelques temps avec Emma, notre médiatrice attitrée, et avons fait plusieurs visites guidées enrichissantes. Mais également plusieurs séances dédiées à des ateliers autour de la pratique photographique (la série photographique pour être tout à fait exactes!). Ces séances de pratique furent tout aussi enrichissantes et stimulantes que les visites.

Cette expérience nous apprend beaucoup sur différents sujets, mais, naturellement, plus spécifiquement sur la photographie. Dans ce billet de blog nous allons vous expliquer comment se passe cet intéressant partenariat, mais nous allons également vous faire part des activités ludiques effectuées en vue de la production finale. Nous ne manquerons pas non plus de donner notre avis en tant qu’élèves en rapport avec ce partenariat.

Lors des premières séances auxquelles nous avons eu la chance de participer il y a quelque temps, nous avons déambulé dans les salles dédiées aux différentes expositions du moment, notamment « L’énigme autodidacte ». Ces séances ont consisté en des médiations visant à nous immerger dans le travail artistique des hommes et des femmes sélectionnés pour ces expositions. Toutes ces salles étaient très intéressantes et belles.

Nos deux médiatrices ont profité de ces séances pour introduire divers artistes avec lesquels nous avons, depuis, eu à travailler. Nous pensons notamment à Christian Boltanski, Seydou Keita, Arnold Odermatt, Patrick Tosani, Carel Balth et Bertrand Lavier… L’objectif principal de ces séances était de nous initier progressivement à la photographie. Au terme de ces visites, nous avons eu à compléter nos notes avec de nouvelles recherches permettant d’avoir de nouvelles références. Le carnet de bord a été le réceptacle de nos impressions et il nous a permis de faire valoir nos goûts et nos sensibilités, en toute franchise bien évidemment.

Les dernières minutes de ces séances au MAMC reposent généralement sur des échanges et des concertations entre les élèves et les médiatrices qui en profitent pour nous donner les consignes de travail. Nous sommes en effet censées amener pour la séance d’après différents supports, soit textuels, soit photographiques. La première consigne que nous avons eue a consisté à faire des photographies de membres de nos familles, d’amis, voire d’inconnus ; des photographies du quotidien, immobiles ou en mouvement.

Au premier abord, ceci peut paraître très simple ; mais détrompez-vous! Ce n’était pas toujours facile de mettre en lumière correctement des choses ou des personnes que nous voyons tous les jours ! Rechercher le naturel, que ce soit dans les poses ou bien l’environnement complexifie considérablement la tâche.

Il faut dire aussi que certains d’entre nous se sont focalisés sur de longues recherches visant à des mises en scène esthétiques qui satisfassent l’oeil! Ce n’était vraiment pas évident mais le résultat, en tout cas à nos yeux, nous a convaincus et nous avons tous pensé qu’il s’agissait de l’une des meilleures activités proposées.

La seconde activité était tout aussi intéressante ; la classe a été divisée en deux et il s’agissait de faire des photos à l’aide d’un appareil photo numérique. Cet atelier visait à nous apprendre à utiliser un « vrai » appareil avec toutes ses possibilités techniques ; nous avons pu recourir à des filtres et à des effets… Nous avons, par exemple, pris en photos en mode panoramique, avec différents formats, en N&B et en couleurs… Bref, nous avons exploré l’univers de la photo! Le premier groupe devait effectuer des prises photographiques à l’extérieur du musée ; cela tombait bien car, à ce moment-là, juste en face du MAMC+, un cirque était en cours d’installation, ce qui nous a fait un beau sujet! C’était très photogénique!

Parallèlement, l’autre groupe devait effectuer des photos à l’intérieur du musée, les consignes étaient cependant les mêmes et les élèves ont dû en prendre en même quantité et sous les formats exigés. Les deux groupes ont ensuite été rassemblés dans le même atelier et soumis cette fois-ci aux mêmes difficultés. Nous avons effectué des prises photographiques sur des fruits et des légumes disposés sur une table recouverte d’une très grande feuille blanche. Gare aux ombres que nous portions! Sans compter celles des fruits et légumes eux-mêmes ! Cet atelier a porté à son summum notre créativité et notre imagination.

Pour compléter notre panorama, nous sommes allés visiter le Musée de la photographie Nicéphore Nièpce de Chalon-sur-Saône ; une belle journée également.

Actuellement nous travaillons sur une consigne assez particulière qui permet de prolonger la « rencontre » avec les oeuvres de Christian Boltanski et de Sophie Calle que nous avons vues au MAMC+. Il s’agit de faire un journal photographique et de prendre des photographies tous les jours, pendant un mois ou une semaine (au choix). Ceci sera le point de départ d’un travail d’écriture en lien avec ces photographies et d’exprimer notre sensibilité. Pour l’instant n’en disons pas plus ! Vous le verrez par la suite ! Un autre billet de blog sera à votre disposition le moment venu ! Sans compter le livret de restitution qui sera publié et l’exposition qui devrait être organisée pour la Nuit Européenne des Musées de mai! Work in progress!!

On vous avait promis notre point de vue! Le voici!

Melissa : Nous avons eu la chance de faire plusieurs séances avec Emma qui porte avec brio le projet. La collaboration que l’on a actuellement avec le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne nous a donné l’occasion d’accéder à des ateliers visant à éveiller notre sensibilité personnelle. Ceci, pour ma part, me permet de partager de bons moments avec mes camarades de classe. Chacun de nous partage avec les autres des photos effectuées pendant les activités, nous les observons, nous les commentons puis nous les analysons tous ensemble. L’ambiance chaleureuse et amicale pendant les conversations nous permet de confortables échanges et partages. Le plaisir de voir sur quelques visages des sourires de satisfaction pendant les ateliers me motive encore et encore, et me donne de plus en plus l’envie de poursuivre cette collaboration. J’ai hâte de voir la suite et je sais que cette collaboration s’inscrit dans l’une des plus belles expériences que j’ai pu avoir au lycée.

Alice : Personnellement, j’apprécie ce partenariat. Je le trouve très intéressant, et puis, les expositions notamment, m’ont énormément plu. Comme par exemple celle sur « L’énigme autodidacte ». Les séances photographiques nous permettent de découvrir différents artistes et photographes ayant tous différentes manières de percevoir l’art et la photographie. Je trouve très intéressant pour ma part d’apprendre à chaque séance des choses diverses et variées. Récemment, nous avons eu de nouvelles consignes, nous devons effectuer un journal photographique qui s’inscrit soit sur une semaine soit sur un mois. Nos photographies n’ont qu’une seule contrainte, celle de ne pas représenter une figure humaine. Le résultat que j’ai obtenu me convient, ceci m’a permis d’observer que l’on pouvait obtenir de très beaux résultats photographiques sans une présence humaine.

Pour conclure, ce projet partenarial avec le Musée d’Art Moderne et Contemporain est très satisfaisant! Pour notre part nous le trouvons très instructif. Nous avons étudié de nombreux artistes, tout aussi intéressants les uns que les autres. Les échanges avec les différentes médiatrices ont été très intéressants et nous avons beaucoup appris grâce à elles. Ce partenariat nous a permis de poser un autre regard sur l’Art en général mais surtout un nouveau regard sur la photographie qui peut paraître assez anodine à l’heure du smartphone, mais qui, en réalité, est plus complexe et riche que ce que l’on pense. Les ateliers nous ont permis de dévoiler une partie de notre créativité et de pouvoir en discuter tous ensemble. Ainsi cela a été très agréable de voir nos différentes sensibilités et nos différents points de vue. C’est avec impatience que nous attendons de voir la suite de ce partenariat!

Violetta M. présente à présent trois des photographies qu’elle a prises pendant les vacances afin de nourrir son « journal photographique ». Merci à elle de partager ses analyses et ses photographies!

Dans le cadre du projet sur la photographie en collaboration avec le Musée d’Art Moderne et Contemporain, j’ai effectué quelques photos, au cours d’une semaine (du 17 au 24 février). Je vais donc vous faire part de certaines d’entre elles…

Tout d’abord, il faut savoir que ces photographies ont été prises au cours d’une semaine de travail avec mon grand frère, à Challonges, un village de Haute-Savoie.

La Maisonnette

La première photo représente une maisonnette inhabitée. Elle m’a interpellée par ses multiples formes « géométriques ». En effet on distingue clairement des formes rectangulaires de tailles diverses, ainsi que des formes triangulaires… Ces formes s’imbriquent les unes avec les autres. Notons que la porte d’entrée, la « fenêtre », et la bouche d’aération sont rectangulaires (la bouche d’aération étant elle-même subdivisée en quatre rectangles !). De même, les briques qui ceinturent la fenêtre sont rectangulaires. Notons que ces briques rosées ainsi que la pierre de taille (blanche) qui sert de chambranle à la porte, plus claires que la pierre et l’enduit (ciment ?) gris du mur, apportent de la lumière à la maisonnette et la rendent moins triste. Si elles apportent de la lumière, elles soulignent aussi l’usure et l’ancienneté de ce lieu. La maisonnette semble avoir été rafistolée à coups de ciment et consolidée avec des briques. La photographie est prise de près ; le cadrage est assez serré, ce qui ne nous laisse que deviner la taille et la forme de la maison. La forme du toit en double-pente introduit le triangle dans cette composition marquée sans cela par la domination quasi-absolue du rectangle. Cela crée une rupture et donne de la profondeur ; notre regard peut s’échapper dans ce ciel un peu grisâtre. Pour finir en bas à droite on retrouve de la végétation qui tranche avec le minéral de la maisonnette et qui ramène (un peu !) de la couleur à ce « bâtiment » sans cela bien terne. Cette herbe sauvage permet aussi de marquer le manque d’entretien de la maisonnette, son délabrement, son retour à la nature en quelque sorte.

La haute montagne

La seconde photographie est un paysage de haute montagne. Cette photographie comporte plusieurs lignes dont certaines d’entre elles marquent des coupures nettes dans la composition. Ici les nuages m’ont interpellée, ils séparent violemment le ciel de la terre. Une ligne nette coupe en effet le sommet des montagnes enneigées alors que le nuage s’élève vers le ciel en formant des volutes aériennes et souples. Le mouvement, l’arrondi du cumulonimbus contraste avec la linéarité presque parfaite de sa face inférieure. On peut aussi noter que ce nuage crée une différence de proportionnalité entre le côté gauche qui comporte plus de matière que le côté droit de l’image. De plus la partie supérieure de la photographie est très claire et lumineuse, alors que la partie inférieure reste plus terne et sombre en raison de la couverture du nuage ; ainsi cela crée un contraste.

Cette photographie offre une profondeur de champ importante et une belle perspective ; elle plonge le regard du spectateur vers un ailleurs incommensurable, on semblerait être sous l’océan. Cette impression est renforcée par le point de vue, la photographe se situant en surplomb de la vallée qui est photographiée. Elle est en revanche au même niveau que la masse nuageuse (c’es du moins l’impression que l’on peu avoir). Ce point de vue permet ainsi d’embrasser la vastitude du paysage et de perdre nos repères. La barrière en bois située au premier plan nous permet tout de même de situer « l’autrice », de l’ancrer sur terre ! Mais cette barrière permet aussi de faire contraste, par ses formes, avec le reste de la photographie. Ses lignes droites, d’une part, son matériau (le bois) et sa couleur claire permettent de relier des différents plans. Il y a presque un côté abstrait dans ce premier plan.

Les aliments

La troisième photographie représente différents aliments répartis dans trois espaces. La moitié supérieure de l’image est très colorée, des couleurs vives apportent plus de lumière. On peut remarquer différents fruit (bananes, pommes, poires…), éparpillés, posés « a caso », dans un joyeux désordre, sans préméditation. Mais certain d’entre eux dérangent, par exemple la mandarine ou la poire, celles-ci semblent parfaitement posées, elles semblent être les seules à avoir remarqué la caméra, or l’une d’entre elle se fait plus discrète. Au milieu de ces fruits, tel un intrus, on peut remarquer une paire de lunettes de soleil orange qui se confond avec les fruits. Cette partie supérieure de la photographie semble assez homogène, en tout cas saturée par les fruits aux couleurs chaudes. Elle est séparée de la partie inférieure par le bord de la cagette. La partie inférieure semble divisée en deux parties distinctes, la « frontière » étant moins nette mais néanmoins marquée ; le vide, comme une respiration, sépare le reblochon des épluchures de fruits.

A gauche, la couleur, les différentes nuances de blanc du fromage et de son emballage créent un tout assez homogène, lisse et uniforme. Mais ont peut noter du mouvement grâce au papier de l’emballage froissé. Pour finir, à droite, on reconnait les épluchures d’une clémentine et d’une banane ; ce désordre contraste avec le reste de la photographie qui semble plus organisé. Quoi qu’il en soit, on pourrait imaginer une narration autour de cette photographie, les épluchures étant le « tragique » ( !) résultat d’un pique-nique ayant mal tourné (ou trop bien réussi !) pour les fruits présentés en haut de la photographie ! Il ne manque plus que le corbeau de La Fontaine…

To be or not to be… fan de l’opéra ?!

Les élèves de la section Histoire des Arts sont invités à souscrire un abonnement « trois spectacles » à l’Opéra de Saint Etienne. Ils ont ainsi pu voir Macbeth Hotel en novembre, Hamlet en janvier et découvriront Pas si Classique le 8 février. Louise, Elea et Anna partagent leurs points de vue sur Hamlet. Angèle évoque le concert du 8 février. Lou-Anne et Angèle rendent compte, quant à elles, de la visite des coulisses en janvier dernier. Merci à elles!

« Le 28 janvier dernier, dans le cadre de l’enseignement d’Histoire des Arts, nous avons eu la chance d’assister à la représentation d’Hamlet à l’Opéra de Saint-Étienne.

Vue de l’Opéra de Saint-Etienne

L’opéra est tiré d’une célèbre pièce de William Shakespeare racontant l’histoire d’Hamlet, fils du roi du Danemark mort peu de temps avant le moment où l’action est censée se dérouler. Lorsque, une nuit, le spectre de son père lui apparaît, Hamlet comprend qu’il a été assassiné par Claudius ; dès lors il estime qu’il a le devoir de le venger, quitte à détruire sa relation avec Ophélie dont il est éperdument amoureux.

L’opéra se décompose en cinq actes avec un entracte de 30 minutes. Jacques Lacombe a assuré la direction musicale de ce spectacle, Nicola Berloffa s’est occupé de la mise en scène et des costumes et enfin Aurelio Colombo s’est chargé de la scénographie.

Nous allons maintenant donner nos avis sur cette représentation.

Louise : Je n’appréhendai pas particulièrement le spectacle malgré sa longue durée (3 heures) et je n’ai pas du tout été déçue. La mise en scène, les costumes, les décors, les musiciens, tout a répondu à mes attentes. Je suis toujours bouleversée par l’orchestre car j’aime énormément écouter les musiciens jouer ensemble ; nous voyons qu’ils aiment faire de la musique ensemble ! C’était aussi super lorsque le rideau s’est levé et que le spectacle a commencé. Nous avons découvert tous les costumes : les robes de bal, les hommes en tenues formelles. J’ai adoré ! J’admire le talent de chacun ! Aller voir et écouter de l’opéra est une vraie expérience ! Il faut la vivre !

gravure représentant la confrontation entre Hamlet et le Spectre de son père

Elea : J’ai beaucoup apprécié le spectacle : les costumes et les décors étaient incroyables. J’ai aussi bien aimé l’interprétation des acteurs et leurs chants, surtout ceux de Ophélie. Je ne connaissais pas l’histoire avant de voir la pièce et j’avais peur de ne pas l’aimer ou de m’ennuyer mais j’ai été agréablement surprise. J’ai tout de suite été plongée dans l’histoire et n’ai pas vu le temps passer.

Anna : J’ai beaucoup aimé l’opéra malgré le fait qu’il soit assez long (3 heures !) et se soit terminé tard un vendredi soir. Je me suis rendue compte que je connaissais déjà une réplique célèbre de l’opéra, « Être ou ne pas être …» / « To be or not to be, that is the question ! ». Nous avions la chance d’être très bien placés (2ème rang du parterre) et d’avoir une vue d’ensemble sur l’orchestre et la scène. J’ai beaucoup aimé les voix des hommes, notamment celle de Jérôme Bputillier qui interprète Hamlet, ou celle de Thomas Dear qui interprète Le spectre : elles résonnaient dans la salle. »

Angèle évoque quant à elle « Pas si classique », un concert symphonique…

« Le mardi 8 février 2022 à 20h, nous avons, avec la classe d’histoire des arts, assisté à un spectacle musical avec l’orchestre symphonique de Saint-Etienne-Loire. Le concert s’intitulait « Pas si Classique »  et était donné au Grand Théâtre Massenet de Saint-Étienne. Nous avons pu entendre des œuvres de Bizet, Rodrigo, …. Nous avons eu la chance pour la plupart d’entre nous d’être placés au niveau du parterre. L’orchestre était constitué de différents instruments comme des violons,des contre-basses, des flûtes traversières, et d’autres flûtes, des clarinettes, des hautbois,…. Puis avant l’entracte nous avons eu l’intervention d’un musicien et sa guitare acoustique. Personnellement, j ai beaucoup aimé les moments où tous les musiciens jouaient ensemble. J ai moins apprécié la prestation du guitariste car son intervention l’emportait sur les autres musiciens pendant les morceaux commun. »

Avant cela, les élèves avaient eu l’opportunité de visiter l’opéra… L’opéra « côté coulisses » avant l’opéra « côté scène » ! Lou-Anne et Angèle partagent leur expérience !

L’Opéra de Saint-Etienne au début du XXème siècle, place des Ursules

« Le 4 janvier 2022, les élèves de 1e spécialité HIDA ont passé la matinée à l’opéra. Nous avons été accompagnés par une équipe formidable, très pédagogue et accueillante. Les deux médiatrices nous ont guidés dans les coulisses et nous ont fait découvrir les secrets des décors, des costumes et de l’organisation des spectacles.

Elles ont commencé par nous faire un rapide état des lieux du bâtiment. Composé de 6 étages de 6000 m2 chacun, l’opéra est un véritable labyrinthe fait de nombreux couloirs, d’escaliers en tous sens et de nombreux bureaux.

Le cœur de la « maison » est évidemment la grande salle avec sa scène imposante. L’opéra de Saint Etienne est doté de technologies relativement récentes puisque la salle a été reconstruite en totalité à la suite d’un incendie en 1998. Ainsi, depuis cette rénovation, il est possible de reproduire une piscine sur scène, de faire apparaître/disparaître des personnages grâce à des trappes nombreuses dissimulées sur le plateau. La hauteur des cintres qui permettent de soutenir les décors a par ailleurs été augmentée afin de permettre des mises en scène plus grandioses encore. Les premiers rangs de sièges peuvent, en outre, disparaître pour accueillir la fosse d’orchestre. Enfin, l’acoustique de toute la salle a été refaite et des régies sons et lumières ont été modernisées.

Mais, le Grand Théâtre Massenet n’est que la partie émergée de l’iceberg !

Dans la serrurerie

En effet, à l’arrière de la scène, dispersés au milieu du dédale d’escaliers et de couloirs évoqués plus haut, on trouve des ateliers de fabrication de décors et de costumes où travaillent des hommes et des femmes tous plus talentueux les uns que les autres qui œuvrent dans l’ombre pour offrir aux spectateurs un moment parfait.

Nous avons commencé par nous rendre à la serrurerie, l’atelier de fabrication de l’ossature métallique des décors. Les artisans qui travaillent ici utilisent uniquement des métaux très légers car il faut pouvoir déplacer facilement les décors et les faire entrer dans le monte-charge permettant de circuler entre les étages. Pour les mêmes raisons, les décors ne sont pas construits en un seul bloc, ils sont faits de plusieurs panneaux assemblés sur scène. Une fois l’ossature construite, des artisans menuisiers la couvrent de panneaux de bois. Ils n’utilisent que du pin, du sapin et du contre-plaqué afin de garantir la légèreté du décor.

Vue des ateliers de serrurerie de l’Opéra de Saint Etienne

Pour les décors les plus simples, ces deux étapes suffisent mais pour d’autres spectacles à la scénographie plus complexe, une équipe de décoration rentre en jeu. Grâce à différents procédés et de nombreux effets spéciaux, ils rendent les décors aussi réalistes que possible. Ils utilisent de nombreuses techniques. La plus simple reste la peinture mais celle-ci ne permet pas le relief, d’où le recours au moulage qui consiste à recouvrir l’objet originel d’élastomère. Une fois refroidi, il constitue un moule dans lequel ils pourront couler n’importe quelle matière afin de recréer l’objet voulu, l’inconvénient de cette technique réside principalement dans le fait qu’elle ne permet pas de réaliser de grands éléments tels que des murs ou des tables. Enfin, la dernière technique est utilisée principalement pour les éléments de grande taille, ils utilisent du polystyrène recouvert de toile de verre et de colle afin d’éviter l’effritement du polystyrène.

Vue des ateliers de menuiserie de l’Opéra de Saint Etienne

Pour tous les spectacles, le temps de construction des décors est limité à trois mois, les artisans sont donc tenus de finir les décors dans ces temps peu importe leur ampleur. La construction du décor débute près d’un mois avant la première, les éléments montés au fur à mesure sont cachés soit sous la scène soit au-dessus grâce à un système de poutres coulissantes dans le plafond.

Mais avant d’en arriver là, c’est-à-dire à la phase de construction, il a fallu concevoir le décor en lien avec la mise en scène souhaitée. La conception du décor est donc de la responsabilité du metteur en scène aidé d’un scénographe. En fonction du metteur en scène, le cahier des charges est plus ou moins précis et les artisans ont donc plus ou moins de liberté.

Maintenant parlons chiffons !! Quid des costumes : nous avons pu aller visiter l’atelier de couture de l’opéra où seulement quelques couturières travaillent en permanence ; beaucoup sont en effet engagées en contrats courts en fonction des besoins pour finir les costumes dans les temps.

Il est primordial de faire le bon choix car les costumes donnent une partie de l’identité au spectacle et doivent offrir la meilleure expérience visuelle possible au spectateur afin de l’immerger complètement dans l’univers du spectacle. Ce choix revient au scénographe qui fournit des croquis plus ou moins précis. Ils peuvent être dessinés, peints, découpés, imprimés ou réalisés sur ordinateur.

Une fois les choix opérés, ils sont présentés aux équipes de manière plus ou moins précises selon les scénographes ; certains préciseront ainsi les références exactes des tissus souhaités lorsque d’autres laisseront les choix à la discrétion des couturières. Les couturières, comme toutes les autres « petites mains » de l’opéra, ont alors 3 mois pour terminer tous les costumes quels que soient leur nombre et la complexité du travail à réaliser !

Aussi, souvent, les mensurations des acteurs/chanteurs sont-elles prises en amont afin que les couturières puissent commencer leur travail assez tôt ; elles auront ensuite régulièrement l’occasion de rendre compte de leur travail au metteur en scène et au scénographe qui apprécieront la conformité avec leurs idées initiales.

Et il reviendra in fine aux spectateurs de profiter pleinement de ce travail colossal, pour ne pas dire titanesque ! Merci donc aux « petites mains » de l’opéra qui font vivre cette « grande maison » ! »

Pour aller plus loin

Le site de l’opéra de Saint-Etienne : https://opera.saint-etienne.fr/otse/

Un extrait de l’opéra tel que présenté à l’Opéra Comique de Paris : https://youtu.be/AQNo3TrWMSk