Travaux en cours

Contes, dessins et pédagogie. Ou l'inverse.

Archive for décembre, 2018

Deux grands yeux noirs

D’après fils n°1, il parait que celui-là fait peur….

Deux grands yeux noirs

Faut cliquer sur le lien ci-dessus.

Moi, j’aime bien!

Di M

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Des visages dans une porte, version automne

Au début, il n’y avait que du crayon.

Et la couleur fut.

Un jour il y aura une version en noir et blanc. Mais là, je suis sur autre chose.

Ca y est, c’est fait. Voir ici:

Des visages dans une porte version hiver

Di M

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Triple A

Point de départ

Étape

Point d’arrivée

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Une jument envasée dans une rivière

Il était une fois un pays de dragons. Le prince de ce pays vivait sans se poser de problème sa vie de prince des dragons. Il avait une gueule dorée et ses jets de flammes étaient du plus bel effet en s’y reflétant. Sa vie n’était qu’insouciance et plaisirs.
Un jour, c’était un mardi, il fut convoqué par son père le roi des dragons : « Mon fils, tu es en âge de te marier et j’ai choisi pour toi la princesse d’un royaume un peu éloigné mais j’ai ouï dire qu’elle est fort belle et intelligente. Tu dois aller la chercher dans le royaume de son père. C’est assez loin mais tu y seras en un coup d’aile. Ramène-la vite, j’ai hâte de la connaitre. Prends la direction du sud-nord et tu seras arrivé quand tu verras la lune se lever. »

Le jeune prince, très heureux de cette bonne fortune, déploya ses ailes et s’envola vers sa promise. Le sud-nord, facile ! un coup d’aile, facile ! la lune se lève, le voilà arrivé.

Le prétendant se posa sur la Grand Place et s’avança vers le château. Personne en vue. Intrigué, il regarda de gauche et de droite poursuivant son chemin. La porte principale s’ouvrit à son arrivée. Il entra. Deux garde-chevaux lui firent signe de ne pas faire de bruit. Il poursuivit sa route sans émettre le moindre son et entendit des sanglots et des cris. « Ma fille ! où est ma fille ?» hennit le souverain sur son trône.

Le prince avait peur de comprendre : « Comment cela, ta fille a disparu ? s’agit-il de ma promise ? » « ouiiii » hennit le roi. Le prince ne savait pas s’il devait être inquiet ou en colère, il reprit : « Grimpe sur mon dos, nous allons la chercher ! » Ainsi fut fait.

En quelques battements d’ailes de dragon, vous pensez bien que le royaume des chevaux fut vite exploré. Ils repérèrent la jeune pouliche envasée dans une rivière.

L’histoire ne dit pas comment ils la sortirent de là … mais la princesse expliqua qu’elle avait une peur bleue de se faire rôtir et elle préférait finir ses jours dans l’eau plutôt que par le feu. Le jeune prince lui jura qu’il ne se servirait jamais de ses flammes en sa présence.

On dit que les dravaux nés de cette union règnent toujours sur le royaume des dragons.

Anne-Marie, 21/8/16

Texte écrit pendant l’atelier d’écriture des Rencontres du CRAP de 2016.
Consigne : transformer un fait divers en conte à partir d’un titre, ici Une jument envasée dans une rivière (Indre)

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Le petit renne du Père Noël

Il était une fois là-haut, tout là-haut, près du pôle Nord, le pays du Père Noël. Dans le pays du Père Noël, vivaient tous ceux qui travaillent pour que Noël soit un moment magique. Tout ce monde vivait dans un paysage blanc et froid. Mais la joie réchauffait leurs cœurs : ils travaillaient pour que tous les enfants du monde soient heureux, au moins le soir de Noël.

Il y avait le Père Noël, toujours habillé de rouge, avec sa barbe blanche et ses petite lunettes rondes. Assis à son grand bureau, il lisait les lettres que tous les enfants du monde lui avaient envoyées avec leur liste de cadeaux. Il en faisait à son tour une immense liste, bien rangée dans l’ordre des pays du monde que le soleil réveillait tour à tour.

Il y avait aussi les lutins. Eux étaient habillés de vert et de rouge, avec un drôle de petit bonnet pointu. Ils étaient chargés de fabriquer tous ces jouets commandés par les enfants du monde. Certains étaient dans l’atelier « Jouets en bois » , d’autres dans l’atelier « Nounours et peluches » et d’autres ailleurs encore. Tout le monde travaillait fort pour que tous les enfants du monde aient leurs cadeaux le soir de Noël.

Et puis, il y avait les rennes du Père Noël. Ils étaient grands et majestueux, très fiers de tirer le traineau du Père Noël. Dès leur naissance, ils étaient sélectionnés pour leur belle attitude. Ils vivaient dès lors dans une écurie près de la fabrique des jouets et les lutins venaient se détendre avec les bébés rennes. Puis arrivait le temps d’apprendre leur métier.

Il leur fallait apprendre à tirer le traineau du Père Noël là-haut dans le ciel. Il leur fallait apprendre à aller aussi vite que la lumière – plus, ce n’est pas possible – pour que tous les enfants du monde aient leurs cadeaux le jour de Noël. Ils s’entrainaient dur pour faire partie des rennes sélectionnés pour le grand soir. Mais il n’y avait pas de jalousie entre eux, chacun ferait au moins une fois le tour du monde du Père Noël.

Et parmi eux, il y avait Tony. Tony avait été choisi pour devenir un renne du Père Noël mais Tony rêvait d’une autre vie. Il avait compris qu’il existe des pays où il ne fait pas si froid, où il ne fait pas si nuit l’hiver. Et il rêvait … Il rêvait d’être accueilli dans une famille où il serait entouré de chaleur et d’amour. Mais un renne du Père Noël n’a pas cette vie. Alors il faisait bravement, comme les autres, l’entrainement qui devait lui permettre de devenir renne du Père Noël.

Le Père Noël était très attentif à tous ceux qui vivaient près de lui. Il remarqua vite ce petit renne pas comme les autres. Un matin, il lui demanda de s’expliquer. Tony trouva les mots qui troublèrent le Père Noël. Celui-ci lui dit : « Je comprends que tu préfèrerais vivre une vie familiale comme un petit chien, dans une maison, avec des enfants qui jouent avec toi, te promènent et te font des câlins. Eh bien d’accord, je vais te transformer et t’envoyer pour Noël dans une famille que je connais et qui se désespère d’adopter un petit chien. »

Et voilà comment Tony, le petit renne du Père Noël, fut transformé en petit chien et déposé près d’un sapin le soir de Noël. Comme il geignait doucement, la petite fille de la maison descendit et le trouva. Elle fut transportée de joie et le prenant doucement dans ses bras, elle s’empressa de le montrer à ses parents qui dormaient encore. Ils acceptèrent de le garder et ce fut le début d’une amitié qui dure encore aujourd’hui.

 

Anne-Marie, décembre 2016

 

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La petite crevette, l’étrille et le bernard-l’ermite.

Il était une fois une petite crevette qui s’appelait Suzette. Elle vivait sa vie de petite crevette, ni triste, ni gaie, une vie de crevette, pensait-elle. Près d’elle, se trouvaient un bernard-l’ermite et une étrille. Tous les trois étaient les meilleurs amis du monde. Le bernard-l’ermite se nommait Bernard comme il se doit et la si jolie étrille répondait au doux nom de Bertille. Tous trois ne bougeaient pas beaucoup. De temps en temps un homard et un tourteau venaient leur tenir compagnie … Ils avaient tous passé toute leur vie à Portbail, dans le pays des havres, en bord de Manche, l’English Channel des anglais. Mais nos trois amis n’avaient jamais vu la mer. Ils étaient nés des mains d’un artiste-artisan, Jean-Marc de son prénom, leur père à tous. Crées à partir d’un bout de zinc, découpés, taillés, retaillés, courbés, poinçonnés, ils avaient pris vie grâce à lui et rejoint ensuite le présentoir. Depuis lors, sans le savoir, ils attendaient qu’un touriste de passage, les admirant, ait envie de les adopter. Ils vivaient donc tranquillement, tous les trois, sans se rendre compte que leurs vies pouvaient être bouleversées du jour au lendemain selon les envies d’un client, voire d’une cliente. Il faut dire que Jean-Marc s’était bien gardé de leur expliquer, en leur donnant vies, que celles-ci allaient surtout servir à lui faire gagner la sienne. Ils étaient son gagne-pain, tous : crevette, étrille et bernard-l’hermite et les autres ! Inconscients de leur séparation prochaine, ils continuaient de papoter, de se raconter des histoires et de se moquer des mini-poupées en papier crépon qui leur faisaient face. Ils s’admiraient se reflétant dans le zinc des uns et des autres, il faut dire que Jean-Marc avait la main pour les rendre admirables !

Un jour de vacances de la Toussaint, entrèrent dans le magasin deux dames de Paris qui s’extasièrent sur ces si jolies figurines. L’une d’elle acheta Bertille et l’autre Suzette. Sans rien comprendre de ce qu’il leur arrivait, elles se retrouvèrent chacune dans un sac de papier. Sans plus rien voir, elles se sentirent ballotées d’un sens, de l’autre, au rythme du pas de ces deux dames, au demeurant fort aise de leurs trouvailles. Elles les entendaient se réjouir de pouvoir gâter qui son mari, qui son fils. Elles avaient beau crier et appeler à l’aide, rien n’y faisaient. Les sacs se stabilisèrent enfin et elles crurent qu’elles allaient se retrouver. Las ! Certes les deux sacs étaient maintenant côte à côte, mais Suzette et Bertille ne furent pas délivrées pour autant. Elles pouvaient néanmoins s’entendre au travers du papier et elles purent échanger leur désarroi tout en sentant que les sacs se déplaçaient. Ne connaissant pas grand-chose à la vraie vie, elles ne pouvaient pas savoir qu’elles se trouvaient dans la voiture qui les emmenait loin de leur copain Bernard.

Celui-ci, sous le coup de la surprise, mit un certain temps à réaliser ce qui s’était passé. Il finit par entendre ces pestes de mini-poupées en papier crépon qui se moquaient de lui, « Ah ! Comment tu vas faire pour t’admirer maintenant ? Elles t’ont laissé tomber, tes belles ! Tu te retrouves tout seul comme un idiot ! » Et elles continuèrent ainsi en faisant entendre un rire strident qui lui arrachait les tympans. Avec son buccin sur le dos, il se sentait gauche, il se demandait ce qu’il pouvait faire pour les retrouver. Avec les hurlements des vilaines, il avait du mal à se concentrer …

Pendant ce temps, les deux crustacées se réconfortaient comme elles le pouvaient. Mais l’angoisse du futur commençait à les prendre et c’était difficile de garder l’espoir. Chacune essayait bravement de ne pas effrayer davantage sa copine mais elles n’en menaient pas large. Le transport finit par s’arrêter. Qu’allait-il se passer maintenant ? Aucune d’elles ne pouvait imaginer la suite bien sûr. Tout à coup, Suzette sentit le sac se soulever et reprendre le balancement du début de cette affaire. Elle appela Bertille d’une voix implorante que personne n’entendait plus. Dans le noir, toute seule, coupée de tous ses repères, elle se sentit prise d’une indicible frayeur doublée d’un sentiment intense d’incapacité d’agir. Mais comme elle était assez courageuse pour une petite crevette, elle prit sur elle et se dit qu’elle n’avait plus qu’à attendre la suite. Elle pensa très fort à sa copine Bertille et à son copain Bernard, à leurs bons moments passés ensemble pour que le temps passe plus vite.

Bernard, quant à lui, avait repris le contrôle de lui-même depuis qu’un touriste avait emporté plusieurs mini-poupées de papier crépon. Le rire strident qui l’empêchait de se concentrer avait cessé brusquement et il pouvait maintenant essayer de trouver une solution. Il commença à faire le tour des possibilités qui s’offraient à lui. Non, il ne pouvait pas se déplacer ; non, il ne savait pas où ses amies avaient été emmenées ; non, elles ne reviendraient sans doute pas toutes seules : mais c’était à lui d’agir ! En se tortillant, il réussit à entrer en contact avec une élégante statuette africaine en bronze qui se trouvait près de la caisse. Elle ne parlait pas bien le français des crustacés mais il réussit à se faire comprendre. Elle parvint à lire sur le chèque, encore posé sur la grande table, l’adresse d’une des deux dames. Hourra ! Voilà déjà une précieuse information. Le temps passa et tous les jours, Bernard le bernard-l’ermite essayait d’imaginer comment il pourrait retrouver Suzette et Bertille. Mais le temps passait et il ne trouvait rien. Le luisant de son zinc se ternit, ses antennes s’abaissèrent un peu plus chaque jour jusqu’au moment où la statuette en bronze réussit à attirer son attention. Dans un langage des plus châtié, elle lui fit comprendre que les personnes qui étaient en train de repartir habitaient la même ville que les dames qui avaient emmené ses amies. Vite une idée, ils étaient presque sortis, il fallait se presser.

Il se passa lors quelque chose d’extra-ordinaire : la boutique entière se mobilisa pour aider Bernard à partir en même temps que ces touristes. Usant de toutes ses forces mentales, il sauta sur un collier qui se balança et le propulsa dans un panier de rotin qui roulant sur lui-même le fit atterrir dans une tasse. Cette tasse se renversa et l’envoya sur un chapeau de feutre bordeaux qui se mit à tourbillonner et l’éjecta à la toute fin dans le cabas de la dame au moment où celle-ci passait la porte. Un joyeux tintamarre salua le départ de Bernard en lui souhaitant bonne chance dans sa quête.
Le bernard-l’ermite clandestin vécu à son tour le trajet vers Paris sans être enfermé dans un sac en papier. A travers les mailles larges du filet, il put voir des paysages qu’il n’avait jamais imaginés et se disait qu’il aurait bien aimé partager ces moments avec ses amies. Ils arrivèrent à destination. En défaisant ses bagages, la femme vit un morceau de zinc ouvragé dépasser de son sac trouva et le drôle de coquillage. Elle appela son mari en le remerciant pour cette surprise. C’est le mari qui fut surpris et chacun se demanda si l’autre n’avait pas embarqué par mégarde ou par envie cet objet original. Mais bon, ils n’allaient pas retourner en Normandie pour rendre cette babiole, n’est-ce pas ? Ils s’habituèrent si bien à cette étrange bestiole qu’ils l’adoptèrent et la traitèrent avec beaucoup d’égards. Cela ne rendait pas à Bernard ses amies mais sa vie était des plus douces.

Noël pointa le bout de ses sapins et à leurs pieds, le mari d’une des dames et le fils de l’autre trouvèrent Suzette et Bertille. Ne sachant trop comment interpréter ces cadeaux, ils n’en firent pas grand-chose et profitèrent du premier vide-grenier pour essayer de s’en débarrasser. Suzette se retrouva donc sur un tréteau devant le domicile de son acheteuse et Bertille à l’autre bout de la rue sur une table de camping. Les deux demoiselles crustacées ne comprenaient rien de ce qui leur arrivait quand une main saisit Suzette en s’exclamant : « Regarde Charles, on dirait que cette crevette vient du même endroit que notre bernard-l’ermite ! … Combien la vendez-vous ? Cinquante centimes ? Charles, donne-moi cinquante centimes s’il te plait ! » Et la jolie petite crevette passa dans le cabas de la dame qui avait déjà, sans qu’elle le sache, convoyé le copain de la crevette. La même scène se reproduisit une demi-heure plus tard et Bertille se retrouva à son tour dans le même sac. Les deux copines n’en croyaient pas leur chance, elles se mélangèrent les antennes en signe d’allégresse.

Mais leur liesse ne connut pas de limite quand elles arrivèrent dans leur nouveau logis. Leurs acheteurs s’empressèrent de les placer à côté de leur passager clandestin devenu leur chouchou, sans imaginer une seule seconde qu’ils les rendaient à la vie en quelque sorte.
Et c’est ainsi que les trois amis se retrouvèrent, en grande partie grâce à la solidarité de la boutique d’artisanat d’art. Les deux bienfaiteurs qui avaient permis ces retrouvailles n’oublièrent d’ailleurs pas de passer à la boutique rembourser l’involontaire emprunt. Ils racontèrent comment ils étaient entrés en possession des deux autres figurines sans imaginer que tous les objets de la boutique buvaient leurs paroles. Ceux-ci comprirent que leurs efforts avaient porté leurs fruits et ce fut l’occasion à nouveau d’une grande réjouissance, à la nuit tombée, loin des regards des hommes.

Anne-Marie, le 3 novembre 2017, Saint Germain sur Ay

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Plus de 350 cactus protégés saisis à Roissy

Plus de 350 cactus protégés saisis à Roissy

 

Il était une fois un jeune homme. Un jeune homme d’une trentaine d’année, de taille moyenne, de belle tournure. Ses yeux verts qui lui faisaient un regard parfois glaçant, mais il avait un visage si avenant que tout le monde lui donnait dix ans de moins, à son grand désespoir. Il avait sérieusement économisé sur ses derniers salaires et s’était offert un beau voyage en Birmanie, au Myanmar comme on dit maintenant.

Assis sur le siège dur d’une salle d’attente de l’aéroport international de Rangoon, il se remémorait les étapes de son séjour merveilleux. Les bonzes en rouge avec leurs cranes rasés, les femmes et petites filles toujours souriantes avec leurs disques de thanaka sur les joues pour les protéger du soleil. Les trajets en train ou en car qui lui avaient permis de déguster le paysage. Les pécheurs des lacs, debout dans leurs barques étroites lançant des filets ou des paniers, équilibristes se jouant de l’eau à l’aide de leurs perches. Les rizières, les montagnes, la brume, les temples, les pagodes, les banians immenses … il rapportait des photos et quelques vidéos mais les images étaient dans sa tête.

Les hauts parleurs de l’aéroport diffusaient leurs messages en flots ininterrompus, mélange d’anglais et de birman auquel il ne prêtait pas une grande attention. Puis vint l’heure de son embarquement. Attrapant son sac à dos de cabine, il s’apprêta à rejoindre son avion. Un petit homme pressé, de type européen le bouscula sans s‘excuser. « Pas grave, » se dit-il « il doit être en retard pour son vol. » L’embarquement se passa sans autre incident. Au changement de vol à Bangkok, il repéra le petit bonhomme, un peu plus loin dans la file. Les six cents passagers finirent de monter à bord de l’Airbus A380, prêts pour un long vol de plus de onze heures pour rejoindre Paris.  Il se retrouva à côté de l’incivil personnage ; onze heures à côté de lui, le vol s’annonçait mal.

Pourtant, son voisin, visage souriant lui tendit la main en se présentant : « Daniel Hermoni ». Sans méfiance, notre jeune homme se présenta à son tour. Tous deux revenant de Birmanie, ils évoquèrent leurs séjours respectifs pendant un long moment. La conversation était aimable et intéressante. Puis sans prévenir, le petit homme attrapa le poignet de notre héros. « Qu’est-ce qui sera le plus important pour toi quand on sera en France ? » lui demanda-t-il brusquement. « Tu veux l’argent, l’amour, la vie éternelle ? je peux te donner tout ce que tu veux. Il te suffit de signer ce parchemin de ton sang. » et il sorti de sa poche un parchemin craquelé. Le jeune homme, d’abord interloqué, et on le serait à moins, retira vivement son bras de l’emprise de l’autre. Il remarqua alors le sourire satanique de son voisin. Daniel, Hermoni, des noms d’anges déchus ! Il aurait dû se méfier mais il ne connaissait pas les textes anciens. Réagissant avec un temps de retard, il chercha à se lever pour mettre le plus de sièges possibles entre lui et ce personnage qu’il prenait pour un fou.

Seulement, ce fou n’était pas seulement fou, il était l’incarnation du Mal, recruteur de Lucifer, doté de pouvoirs effrayants. A petits pas, il se rapprocha de sa proie en essayant encore de l’amadouer. « Cela ne t’affaiblira pas, tu es en pleine santé et tu pourras obtenir tout ce dont tu as toujours rêvé. » Le jeune homme, ne comprenant toujours pas à qui il avait à faire, se mit à crier pour appeler hôtesses et stewards à sa rescousse. Voyant ces derniers arriver en nombre, le suppôt de Satan jeta un terrible sort en tonnant : « Par Lucifer, que les hommes de cet avion soient changés en cactus ! Que plus une femme ne les approche de peur de se piquer ! Et que les femmes de cet avion oublient ce qu’elles ont vu ici ! » Il reprit : « Ce sort durera ce que durent les sorts, l’éternité ! » Les hommes présents dans l’avion se transformèrent instantanément en cactus. Des grands, des petits, des moches, des beaux, des sphériques, des cylindriques, un monde de cactus. Le pilote et le co-pilote homme n’échappèrent pas à cette métamorphose. La co-pilote ne comprenait rien à ce qui se passait, comme la plupart des femmes dans l’avion. Où étaient passés ses collègues ?

Proche du cœur du drame, une courageuse jeune femme intervint alors que le sort concernant ces dames n’avait pas encore agi : « Par pitié, pas l’éternité : vous ne pouvez pas priver de son père l’enfant que j’attends ! » supplia-t-elle. Comment le démon de l’enfer entendit cette requête et fut pris d’une envie soudaine d’y accéder ? Nul ne sait ! sauf peut-être à savoir que les anges déchus sont connus pour aimer les humaines … il accepta donc de réduire notablement le sort : « Lorsqu’une femme acceptera d’embrasser un de ces cactus, à la descente de l’avion, le sort d’arrêtera ! Mais qu’à l’instant tous les cactus soient transportés en soute. »

Ainsi fût fait et les femmes oublièrent qu’il y avait eu d’autres hommes dans cet avion que ce petit bonhomme qui les regardait en souriant comme s’il se moquait d’elles. La co-pilote parvint sans peine à poser le géant des airs sur le tarmac de Roissy. Les bagagistes déchargèrent la soute et emmenèrent son contenu vers la douane. Les douaniers stupéfaits découvrir ainsi plus de 350 cactus d’espèces protégées. Personne ne savait comment ils avaient été placés en soute et ils ne parvinrent pas à retrouver leur propriétaire. Et pour cause !

Ne sachant trop quoi faire de cet encombrante forêt d’arbustes, les douaniers les entreposèrent dans un des salons VIP. La jeune femme enceinte que nous avons découverte dans l’avion, attendait là sa correspondance. Elle vit alors un cactus dont l’aspect l’intrigua. Pourquoi lui faisait-il penser à son compagnon disparu ? Nous ne les connaissons pas assez pour le deviner. Toujours est-il qu’elle s’approcha, les larmes aux yeux en pensant à son amour perdu.  Vous avez deviné la suite : elle posa un baiser sur le cactus. La forêt de cactus se transforma alors en une foule d’hommes éberlués, retrouvant leur humanité.

L’histoire ne dit pas ce dont les hommes se souvinrent. Mais on voit souvent dans l’aérogare de Roissy un jeune homme d’une trentaine d’année, de taille moyenne, de belle tournure, se diriger vers les portes d’embarquement pour le Mexique, pays des cactus !

 

Anne-Marie, 16/10/2016

Suite à l’atelier d’écriture des Rencontres du CRAP de 2016, je me suis prise au jeu d’écrire un conte à partir d’un titre de faits divers, sans aucun rapport avec l’article en question d’ailleurs … Pour ceux qui seraient intéressés, voici le lien : http://www.ouest-france.fr/faits-divers/trafic/plus-de-350-cactus-proteges-saisis-roissy-4492923

 

 

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Quand la main n’en fait qu’à sa tête

De petites pièces de ce dessin ont déjà été publiées sur ce blog.

Et une partie a servi pour la couverture de notre dernier ouvrage « Faire progresser tous les élèves ».

Une création amusante: je voulais faire le portrait d’une jeune africaine: la main dessinait ce que j’avais sous les yeux (fenêtre, étagères, bonhomme de bois…). La photo est terne et ne rend pas hommage à cette magnifique jeune femme. (Magnifique sur la photo , restons modeste).

Di M, 2018

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Blog 41

Ceci est un complément de  la page 142 (en bas) de Anne-Marie Sanchez & Annie Di Martino, « Faire progresser tous les élèves », publié chez L’Harmattan.

L’extension de ce conseil de classe rénové

Dans ce petit établissement, chacun des professeurs ou presque est professeur principal. Plusieurs collègues neo altistes ont réutilisé cette démarche autour d’objectifs de progrès ; aussi le Principal de l’établissement a-t-il proposé en conseil pédagogique que cela devienne la règle dans le collège. Cela a été vite et bien accepté. Afin que les collègues soient accompagnés dans cette rénovation du conseil de classe, l’auteure a préparé le vade-mecum suivant. (cliquez sur le lien ci-dessous)

Conseil de classe nouvelle formule

 

Et voilà! C’était le dernier billet de blog, en complément de notre dernier ouvrage.

Merci d’être aller jusqu’au bout.

Merci aussi de citer vos sources si vous utilisez ces documents en stage par exemple.

Annie et Anne-Marie

 

PS: Anne-Marie a aussi écrit de très jolis contes, n’hésitez pas à aller les lire…… Quant à mes gribouillis…..

 

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Blog 40

Ceci est un complément de  la page 142 de Anne-Marie Sanchez & Annie Di Martino, « Faire progresser tous les élèves », publié chez L’Harmattan.

Des contrats d’objectifs

L’idée en est venue à l’auteure à la suite du travail avec une équipe pédagogique qu’elle a accompagnée deux années de suite à Garges-lès-Gonesse[1] . Ces enseignants souhaitaient améliorer le fonctionnement d’une classe sans notes mise en place dans l’établissement. A un moment du stage sont venues sur le tapis les questions suivantes : quels sont les objectifs d’une telle classe ? Pour les parents, pour les élèves ? Qu’est-ce que les parents retiennent et comprennent de la réussite de leur enfant ? A la demande de l’auteure, les collègues ont donc chacun réfléchi à des objectifs qu’ils pourraient proposer à leurs élèves en pensant à un élève en réussite, un autre en difficulté et un élève « moyen » si cela existe. En mettant en commun leurs idées, c’est une liste d’une trentaine d’objectifs qu’ils ont élaborée. De retour dans son établissement le lendemain, l’auteure a lancé l’équipe Neo Alta à son tour sur la création d’une telle liste[2]. C’est dans cette liste que vont être piochés les objectifs négociés à la fin du rendez-vous individuel. Voici quelques exemples :

Pour les élèves :

  • Prendre le temps de réfléchir et de comprendre avant de se précipiter à faire
  • Adopter une attitude plus positive envers les camarades
  • Éviter, ignorer les distractions
  • Participer davantage à l’oral en cours, au moins une fois par cours dans un premier temps

Pour les élèves et leurs parents :

  • Ranger le classeur ensemble, les élèves expliquant aux parents le système de classement demandé par le professeur

Pour les parents :

  • Poser chaque soir des questions sur au moins deux cours de la journée : qu’as-tu appris ? Compris ?

 

Ces objectifs vont remplacer l’appréciation générale en bas du bulletin traditionnel. Ils ne seront accompagnés ni de mise en garde ni de récompense, les parents ayant voté pour leur suppression en assemblée générale dès le début de l’expérimentation. La majorité n’était pas écrasante.

Pour la liste complète des objectifs cliquez sur les liens ci-dessous:

Liste Objectifs

Liste Objectifs bulletins par thèmes NA

(NA signifie ici Neo Alta)

[1] Merci à tous les collègues d’Henri Wallon

[2] On peut la consulter sur le blog de Caroline Rousseau, copilote neo altiste, dans un article de janvier 2015, http://lewebpedagogique.com/carorourou/2015/01/

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