Au péril de sa vie

Etéocle et Poynice s’entre-tuent pour le trône de Thèbes. Le roi, Créon, qui est également leur oncle, décide de n’offrir une sépulture qu’à Etéocle, promettant la mort à quiconque voudrait en faire de même pour Polynice, qu’il considérait comme étant le «mauvais frère». Une seule personne refuse cette situation, malgré l’interdiction. Une seule personne refuse d’abandonner le cadavre à la chaleur, comme le font les autres.

C’est Antigone !

Source : https://www.youtube.com/watch?v=mxG_sQClVFk

La fatalité qui guide Antigone et les autres personnages est l’élément central de cette pièce. Antigone sait quelles sont les conséquences de ses actes, ce qui l’attend, et cela est expliqué dès la première scène par le Prologue, qui ici est une personne. Antigone va mourir et pourtant elle s’engage dans ce combat, sans écouter son entourage. La fatalité, ajoutée au fait que le lecteur puisse voir chaque personnage en proie au doute, à l’amour, au désespoir, fait de cette pièce une tragédie très touchante et marquante.

À travers cette réécriture, Jean Anouilh nous alerte sur l’absurdité de la violence, de l’aveuglement des hommes de pouvoir, avec la figure du Roi qui ici ne fait rien pour empêcher l’exécution de sa nièce, et de la malédiction que semble symboliser Antigone qui ne peut échapper à son destin. Le seul conseil que je pourrais vous donner est de lire cette réécriture car, même sans particulièrement aimer le théâtre, vous pourrez réellement apprécier cette pièce.

Anouilh, Jean. Antigone. La Table ronde, 01-03-2008. 122 p.

Adélaïde Minneker, 1ère L

Pourquoi?

Roberto Zucco est un meurtrier !

Cette désignation ne nous donne pas envie d’en découvrir plus sur sa personnalité et, d’une certaine façon, le texte ne nous donne pas beaucoup d’informations sur ce point. Cependant, en lisant cette pièce j’avais envie d’en savoir plus, surtout sur ce point. Pourquoi tuer?

Est-il malade? Est-il fou? Est-il dépourvu de toute humanité?

https://www.youtube.com/watch?v=1qcCxFLICrU

Bernard-Marie Koltès nous présente dans cette pièce Roberto Zucco comme un homme. Un homme qui a des sentiments et qui ressent des choses, comme les autres. Un homme que l’on peut aimer, comme «la gamine» le fait. Alors pourquoi? Comment un être humain peut-il tuer d’autres humains sans pour autant être dépourvu de sentiments? Cette question reste sans réponse, et cela nous pousse à essayer de trouver les raisons qui poussent se personnage à agir de cette façon.

Je vous invite vraiment à lire ce texte, dont les passages touchants contrastent avec les passages comiques, ce qui rends le texte léger et plutôt facile à lire, malgré le thème et l’histoire très lourds.

Bernard-Marie. Roberto Zucco. Les Éditions de Minuit. 1990. 128 p.

Adélaïde Minneker, 1ère L

Amoureux de sa mort

Cette pièce tragique, que Jean Cocteau réécrit de façon moderne, nous compte le mythe d’Orphée. Ici, Orphée est séparé de sa femme Eurydice par la mort et doit aller jusqu’en enfer pour la ramener à la vie afin de pouvoir l’aimer à nouveau. Dans ses didascalies, l’auteur insiste sur les décors et les costumes qui sont adaptés à l’époque, de plus il est également répété à plusieurs reprises ce que film « l’appareil » afin de mieux s’imaginer les scènes qui sont décrites et de plonger plus facilement dans cet univers surréaliste.

Seulement, une condition lui est imposé: il ne doit plus la regarder, au risque de la perdre à jamais.

Invasion (aka Broken Mirror), 2012, by Paul Apal’kin

http://mesosyn.com/reflection.html

Orphée est alors contraint de fermer les yeux quand sa femme entre dans la même pièce que lui et est même forcé de lui tourner le dos quand il lui parle. Cependant, pour Orphée, ce n’est pas ce qui l’attriste le plus. En réalité, il n’aime plus sa femme, et il culpabilise car si il est parti la chercher en enfer, c’était uniquement pour revoir la mort, dont il est tombé amoureux…

Je n’ai pas particulièrement aimé la réécriture de ce mythe, mais l’histoire n’en reste pas moins intéressante, je vous propose donc de lire cette pièce afin de vous faire votre propre avis sur la question.

 COCTEAU, Jean. Orphée. J’ai Lu. 31-12-2003, 94p.

Adélaïde Minneker, 1ere L

Sans lui

Louis, 34 ans, rend visite à sa famille qu’il n’a pas vue depuis longtemps afin de leur annoncer qu’il va mourir. Cependant, le fait qu’il soit parti à changé de nombreuses choses, et les souvenirs que sa mère leur conte semble très lointains puisque, désormais, tous ont fait leur vie sans l’y inclure.

 

Lien vidéo : Prologue Juste la fin du monde

 

Pourquoi l’auteur fait-il des retours à la lignes et des répétitions?

C’est la première question que je me suis posée car ça m’énervait un peu. J’ai d’abord pensé que c’était dommage car cela empêche au texte d’être fluide, mais j’ai fini par me rendre compte que c’était très certainement l’effet recherché.  En effet, le fait que les personnes se répètent, fassent des fautes de grammaire pour ensuite se reprendre, et qu’il n’y ait presque pas de didascalies, nous donne l’impression d’assister à une véritable conversation, et non de lire un texte. Et cette façon d’écrire nous donne une impression de réalité qui m’a particulièrement touchée car les personnages en deviennent beaucoup plus proches de nous. De plus, j’ai plusieurs fois eu l’impression de lire de la poésie, lors des passages les plus marquants de cette pièce de théâtre.

Je vous invite vraiment à lire cette pièce, car elle est très touchante.

Lagarce, Jean-Luc. Juste la fin du monde. Les Solitaires Intempestifs, 01-07-2010. 77 p.

Adélaïde Minneker, 1ère L

Un peu de vérité

Cendrillon est un conte dont nous connaissons tous au moins une de ses versions. Avant de lire cette pièce de théâtre, je ne connaissais que la version réalisé par Disney, mais je suis agréablement surprise d’avoir découverte celle-ci, car elle est de loin ma préférée.

Joël Pommerat nous invite dans cette pièce à nous plonger dans un univers totalement différent de celui de notre enfance. Même si les principaux personnages et actions sont respectés, cette réécriture à de quoi surprendre. Nous pouvons retrouver la méchante belle-mère et ses filles tout aussi détestables, le père, le roi, le prince, la fée et bien entendu, le bal. Cependant, ce n’est pas dans cette pièce que vous pourrez trouver la magie, l’innocence et la légèreté tant recherché par la version de Disney puisque les sujets principaux de ce texte restent le deuil et le mensonge.

Avant que la mère de Sandra (c’est le nom de Cendrillon dans cette version) décède, celle-ci lui adresse ses dernières paroles. Malheureusement, Sandra a dû mal à les saisir. Cependant, elle réussit à entendre quelque chose : «Tant que tu penseras à moi tout le temps, sans jamais m’oublier plus de cinq minutes, je ne mourrai pas tout à fait». Alors Sandra fait tout son possible pour penser à sa mère en permanence, sans jamais l’oublier plus de cinq minutes, même si la tâche se révèle difficile lorsque son père se remarie.

 

source: https://sites.temple.edu/americanicons/2015/04/09/the-grimm-truth-by-alexandra-margaret-vene/

J’ai réellement aimé cette pièce, et cela pour plusieurs raisons. La première, et la plus importante, est le fait qu’on s’intéresse d’une façon beaucoup plus sérieuse et profonde à la tristesse qu’éprouve Sandra face à la perte de sa mère. Elle ne peut pas l’oublier, et en conséquent ne peut pas faire son deuil. La seconde raison est que le personnage du prince n’est pas juste le fils du roi, uniquement présent pour épouser Sandra à la fin du conte. Lui aussi à des problèmes et il ne peut pas non plus tourner la page puisque tout le monde lui ment. La troisième, et dernière raison, est la réécriture en elle même: l’écriture est moderne et le langage également. De plus certains éléments un peu moins importants du conte sont tout de même intégrés à l’histoire de façon à mélanger la magie et le monde du XXIème siècle, ce que j’ai particulièrement apprécié.

Je vous encourage vraiment à lire cette pièce, et j’espère que vous l’apprécierez autant que moi.

Pommerat, JoëlCendrillon. Actes Sud, 01-06-2013. 162 p.

Adélaïde Minneker

Prendre conscience du monde ?

Occupe toi du bébé de Dennis Kelly est un livre qui aborde un sujet très lourd, à savoir le syndrome SLK, plus connu sous le nom de Syndrome de Leeman Keatley, qui pousse les personnes qui en sont atteintes à ne pas supporter les atrocités du monde. En effet, cette pièce nous compte l’histoire de Donna McAuliffe, jugée pour infanticide mais qui, finalement a été relaxée après 14 mois de prison. Cependant cette pièce présentée sous la forme d’interviews consécutives, écrites ou enregistrées, ne se centre pas uniquement sur Donna. Il est également question de sa mère, Lynn qui, malgré tout, se présente aux élections locales, du Dr Millard qui voudrait faire reconnaître le syndrome Leeman-Ketley comme une vraie maladie, de Martin, le mari de Donna, qui refuse catégoriquement d’être interviewé et menace l’auteur, Dennis Kelly, de le poursuivre. Tous ces personnages expriment leur ressenti et leur façon de penser, qui sont toutes différentes les unes des autres, face à ce meurtre.


Source : https://www.instagram.com/p/BNcbTuQDwDX/

Malgré toutes les conséquences que son acte a engendré, Donna ne semble pas se rendre compte de la gravité de celui-ci.

Personnellement, je n’ai pas réellement aimé cette pièce, sans pour autant la détester, et cela pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, je trouve que les interviews s’enchaînent trop rapidement les unes après les autres, sans que le texte nous indique quand nous passons de l’une à l’autre, ce qui parfois crée une confusion dans la prise de parole des protagonistes et empêche au texte d’être fluide. Si nous passons à côté de ce détail, le texte est plutôt intéressant, mais, malheureusement, nous ne pouvons pas passer à côté de la fin de cette pièce que je n’ai pas du tout aimée. Elle m’a vraiment laissé perplexe et sans réponses à plusieurs questions que je mettais posées lors de ma lecture.

Cependant, je vous invite tout de même à lire cette pièce pour que vous puissiez vous faire votre propre avis car, malgré ces défauts, cette pièce reste très originale et intéressante.

Kelly, DennisOccupe-toi du bébé. L’Arche, 01-11-2010. 109 p.

Adélaïde Minneker, 1ère L