Annulé et reporté !

Pour cause de COVID galopant, nous préférons reporter le colloque à 2021 !

Nous nous retrouverons les 18 et 19 octobre 2021. En attendant, inscrivez-vous à la newsletter et trouvons un moyen de faire communauté autour de cette vaste question des neurosciences dans les classes !

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3 questions à … Christelle

Importance du « feedback »

pixabay.com

3ème pilier de l’apprentissage, selon S. Dehaene, le retour d’information rapide sur une production d’élève semble incontournable en éducation. Et pourtant j’ai été très surprise de constater que mon fils n’a reçu aucun retour sur son travail pendant toute la durée du confinement (ni du déconfinement d’ailleurs). Il a reçu des corrections générales. Il a lui-même demandé à son enseignante de français un retour, sentant sa motivation baisser, au bout de 2 mois, alors que le travail hebdomadaire demandé dans cette matière est conséquent … il a reçu des promesses d’un retour et pas grand chose d’autre pendant une semaine. En tant que parent, je me suis mobilisée pour demander ce retour à tous les enseignants. J’ai eu 3 réponses.

  • L’enseignante de français a fait un retour écrit, complet, à mon fils dès le lendemain … elle y travaillait donc, en effet, depuis un certain temps ;
  • Le professeur principal a choisi rapidement de nous téléphoner et de parler directement à mon fils ;
  • Le professeur d’anglais m’a écrit un message : « Nous aimerions avoir le temps de corriger individuellement les travaux des élèves mais c’est impossible. Nous avons les heures d’enseignement en présentiel, la continuité pédagogique par le biais de l’ENT et autres plateformes informatiques tout en essayant de faire quelques classes virtuelles de temps en temps. »

Je comprends que l’on puisse être débordé par la situation bien sûr, et également que mon fils, élève sérieux en réussite, ne soit pas une priorité. Mais à l’oral, par le prof principal, comme à l’écrit par le professeur d’anglais, il m’a été dit qu’il n’était pas possible de faire un retour individuel sur les travaux des élèves. Mieux que cela, le professeur principal m’a laissé entendre que pour avoir un retour, mon fils n’avait qu’à revenir à l’école (une journée par semaine …). Certains enseignants ont même promis un retour pour le conseil de classe … et qu' »on verrait pour les notes » … Je suis perplexe. Clairement aider un enfant en lui donnant des pistes pour avancer de temps en temps n’est pas une préoccupation centrale de ces enseignants. La continuité pédagogique ne semble pas signifier la continuité de la relation pédagogique mais plutôt la continuité de l’instruction par l’enseignant … Les classes virtuelles vécues par mon fils ne sont pas des moments d’échange (il me dit que le prof parle essentiellement tout seul, comme en classe) mais des occasions réitérées de cours magistraux.

Que savons-nous sur le retour rapide d’information ?

En exploitant le rapport sur la métacognition du Conseil Scientifique de l’Education Nationale (section 5),  il est clair que ce retour fait partie des gestes techniques professionnels qui nourrissent le sentiment d’auto-efficacité de l’élève, qui influence lui-même l’engagement de l’élève dans les tâches d’apprentissage proposées. Dans ce rapport il est appelé « feedback bienveillant, qui fait de l’erreur un allié de l’apprentissage ».  Un élève, à la lecture des corrections qui lui sont fournies, peut-il systématiquement analyser ses erreurs et en tirer des pistes d’action pour s’améliorer ? Quelle que soit la discipline scolaire ? Seul ou même avec ses parents ? Pourquoi les enseignants ne considèrent-ils pas ce retour bienveillant comme essentiel dans leur travail ? Le rapport met en évidence la difficulté technique associée à ce geste, afin de produire un retour efficace en terme d’apprentissage pour l’élève, tant au niveau des buts à atteindre, que des stratégies à employer ou des capacités métacognitives à développer. Il existe un vrai savoir-faire professionnel à acquérir et un rapport à l’erreur différent à partager avec les élèves.

On en revient finalement encore à cette interrogation de Saint Onge : « moi j’enseigne, mais eux apprennent-ils ? » J’en déduis que nous avons encore du travail en formation auprès des enseignants, pour mieux faire comprendre l’importance de cet aspect du métier, qui est au coeur du triangle pédagogique, et qui interroge notre rapport culturel à l’erreur.

Triangle pédagogique de Houssaye

Apprenant ?

Très joli article de eduveille, un site de l’IFé (Institut Français de l’Education) : https://eduveille.hypotheses.org/15351

Cet article explore les usages du mot apprenant, son origine, comme nom commun puis son usage comme adjectif, accolé à nation, société, communauté, territoires ou académies, etc. En étudiant ce mot, l’article balaye différentes visions de l’apprentissage : celui de l’individu face à des savoirs à acquérir ou dans des situations informelles, celui de groupes humains qui apprennent à oeuvrer ensemble (coopérer par exemple pour le bien économique d’une entreprise ou pour faire face à des défis éducatifs mondiaux), outillés par le « numérique » qui favorise les échanges, les confrontations d’idées, la communication … avec l’idée phare du XXIème siècle que nous pourrions tous apprendre, tout le temps, partout, de tous. Très intéressant et très bien documenté !

La conclusion, inspirée des propos de B. Stiegler, invite à une réflexion entre le temps de loisir libre (otium) et le temps contraint (?) (negotium), avec l’expression d’une crainte : que les temps libres soient systématiquement mis à profit des apprentissages contraints. C’est-à-dire la tentation de rentabiliser chaque instant en termes d’apprentissage « utiles » (économiquement, socialement, …).

Mes réactions ?

En partant des neurosciences, nous nous apercevons que le cerveau ne fait qu’apprendre tout au long de sa vie. Il s’adapte à nos expériences de vie, quelles qu’elles soient, et nous permet d’évoluer à l’échelle d’une vie d’homme. Cette évolution se fait dans un environnement, qui lui-même évolue, et il n’est pas inintéressant de constater que les processus cognitifs à l’oeuvre à l’échelle d’un individu, sont de plus en plus visibles à l’échelle collective (on parle d’intelligence collective, de mémoire collective mais aussi de langages spécifiques à des corps de métier, d’action de groupe, …). N’y-a-t-il pas, dans le vivant, une pulsion à se tourner vers l’extérieur de soi (ad + prehendere) pour former des organismes toujours plus complexes et « apprenants », ie capables d’exister, d’évoluer et d’aménager, voire créer, un environnement adapté ? Apprendre semble naturel, et certains résultats scientifiques relayés par S. Dehaene, nous montrent même que les humains apprennent avec plaisir dès le plus jeune âge. L’utilité des apprentissages ne me semble pas mesurée d’abord à l’échelle socio-économique, mais à l’échelle biologique, selon des ressorts que l’on ne comprend pas complètement. Il semble exister des processus qui font que parfois « je prends » et parfois non, cela n’est pas totalement volontaire. Peut-on d’ailleurs obliger, contraindre quelqu’un à apprendre contre son gré ? La tendance n’est-elle pas plutôt de faire plier la volonté individuelle pour la faire s’adapter à ce qui est désirable à l’échelle du groupe : la ludification des apprentissages répond à cette tendance, ainsi que la profusion des nudges en neuromarketing … on ne peut pas apprendre à la place de quelqu’un d’autre et on ne peut pas l’empêcher d’apprendre, mais on peut agir sur son environnement, sur ses groupes d’appartenance, pour l’éduquer (ex-ducere : conduire ailleurs) … ou le manipuler …

Mercredi 27 mai 19h en live : « l’école à la maison »

1er webinaire des savanturiers : https://les-savanturiers.cri-paris.org/lancement-universite-numerique-education/

« Chaque rencontre sera adossée à un dossier d’accompagnement comprenant :
– Une synthèse de la recherche,
– Un exemples d’interventions ou de dispositifs pédagogiques pertinents
– Une bibliographie commentée
– Des repères historiques et conceptuels.
– Des capsules vidéos »

Cela devrait être très riche …

La vidéo :

Témoignages …mais pas encore ceux des membres du GRENE …

Merci Caroline, d’avoir repéré cette ressource (publiée fin avril 2020) !

Réagissez : on aurait dit pareil ou pas du tout ? N’hésitez pas à commenter !

« L’école à distance n’est pas l’école » Ph. Meirieu

Propos de Philippe Meirieu, le 16 mai 2020 : acces en cliquant ici

Dans cet article, P. Meirieu nous rappelle que l’école « n’est pas seulement une institution faite pour apprendre, mais pour « apprendre ensemble » ». J’ajouterais qu’elle garantit le socle commun de compétences, connaissances, culture de notre société … pas de commun sans collectivité … l’école a bien intérêt à faire réussir tous ses élèves. Le confinement, puis les approches pédagogiques de la « reprise », obligent les enseignants à réinventer leurs pratiques. Deux constats sont présentés dans l’article :

  • l’école à distance telle qu’elle existait avant (CNED, approches pour les enfants malades) ne convient pas à tous les enfants (J’ajouterais : ni à tous les enseignants)
  • les mesures d’hygiène ne permettent pas le retour en classe de tous les élèves, même pas de tous ceux qui en auraient besoin (pour les enfants de soignants, certes, mais aussi pour les enfants de milieux défavorisés, ou d’enfants souffrant de solitude). P. Meirieu explique qu’il aurait préféré une reprise pour des petits groupe d’enfants en très grande difficulté scolaire.

Cet article fait pour moi écho à une rencontre en ligne, très riche, initiée par les cahiers pédagogiques (CRAP). 3 personnes ont témoigné, très humblement, de leur vécu du confinement : Jeanne-Claude Mori, enseignante de maternelle et volontaire pour la garderie des enfants de soignants (en zone rouge), Cécile de Joie, enseignante d’histoire-géographie et référente numérique (zone rouge) et Fabienne Requier, chef d’établissement régional d’enseignement adapté (EREA). Et justement, c’est la mise en avant du collectif qui m’a le plus marquée dans ces témoignages !

  • Collectif enseignants, dont a témoigné Mme Requier, avec l’initiation de « cafés virtuels » et la nécessité de réviser le projet d’établissement et d’accepter que tout le monde évolue ensemble (elle a parlé de lycée apprenant) ;
  • Collectif d’élèves, pour Mme de Joie, qui, théoricienne du numérique, s’est trouvée désarçonnée (au début) pour continuer la pédagogie par projet qu’elle aime employer en présentiel … et qui, plusieurs fois, a mis en avant une de ses classes, dont le collectif était fort avant le confinement et qui semble avoir mieux profité de la situation ;
  • Collectif de petits enfants pour Mme Mori, avec la mise en place d’espaces et de matériels adaptés aux gestes d’hygiène et applicables avec les plus jeunes … qui démontrent à leur tour leur capacité créative en étant capables de jouer ensemble à distance, sous l’oeil épaté des adultes.

Oui, notre école est bien d’abord le lieu pour apprendre ensemble, jeunes et adultes ! Osons être créatifs et exigeants (les mesures d’hygiène en zone rouge.

J’ai testé LearningApps.org

Voilà une petite application qui ne paye pas de mine … entièrement gratuite (mais un don en ligne est possible) … avec des possibilités sympathiques. Par défaut la langue est anglaise, mais un petit drapeau en haut à droite permet de passer en français.

Personnellement j’ai testé les schémas à trous et le jeu du memory, adaptés à des contenus d’initiation aux neurosciences. L’interface est simple et intuitive. J’ai découvert cette application grâce à la prof de latin de mon fils, qui souhaitait leur enseigner les conjugaisons des verbes … LearningApps regorge d’applications existantes sur tout sujet !

Voilà un exemple, très facile à créer en ligne puis à intégrer dans une page web, comme je vous le prouve par cet article :


N’hésitez pas à réagir en partageant vos outils pour interagir en ligne avec les élèves !

Naître Humain

Naître humain – J. Mehler et E. Dupoux – Odile Jacob

Le 11 février de cette année mourait Jacques Mehler à l’âge de 83 ans. Le 18 février, dans le journal Le Monde, Stanislas Dehaene publiait un hommage à celui qu’il considère comme le pionnier des sciences cognitives de l’enfant.
Pourquoi ne pas aller voir de plus près ce qu’il en est ?
Et c’est ainsi que j’ai plongé dans son œuvre maitresse : Naître humain, paru chez Odile Jacob.
La première version du livre date de 1996, mais ce qui est passionnant c’est de découvrir que tout ce qui constitue aujourd’hui le cœur des recherches de Stanislas Dehaene se trouve déjà en germe dans Naître humain. Certes, à cette époque, les chercheurs n’avaient pas recours aux IRMf pour valider leurs hypothèses, mais les expériences menées étaient d’une grande rigueur scientifique. Elles nous offrent des conceptions sur le fonctionnement du cerveau humain qui sont tout à fait d’actualité.

La démarche du livre « Apprendre » repose sur des études menées auprès de bébés ou de très jeunes enfants, et c’est précisément toute l’approche initiée par Jacques Mehler et Emmanuel Dupoux qui se trouve ainsi relayée, prolongée, validée. La thèse centrale de Naître humain, comme l’indique son titre, consiste à démontrer que chaque enfant n’est pas une page vierge à la naissance, mais qu’il dispose déjà d’un patrimoine génétique façonné par l’évolution de l’humanité sur des milliers d’années.

Accéder à la fiche de lecture complètePhilibert – Naître Humain

Christian Philibert

Neurosciences éducatives == sciences cognitives ?

FRESCO

L’association FRESCO présente sur un fil twitter les formations en sciences cognitives en France… et il y en a beaucoup, à Paris, Bordeaux, Grenoble, Montpellier, Lyon, Nancy … niveaux licences et masters …

Une bonne occasion de se reposer la question : les sciences cognitives et les neurosciences éducatives sont-elles la même chose ?

Perso, j’ai déjà donné quelques réponses dans mon article pour Educatio (cliquer ici) mais qu’en pensez-vous ? (commentaires possibles pour les inscrits !)

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