Travaux en cours

Contes, dessins et pédagogie. Ou l'inverse.

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Ceci est un complément à la page 36 de Anne-Marie Sanchez & Annie Di Martino, « Faire progresser tous les élèves », publié chez L’Harmattan .

Deuxième exemple : plans de travail en géographie

Un projet vit le jour en Juin 2014 : « Et si on passait au « tout numérique » ? L’auteure imagine. Plus de cahier, plus de manuel. Ceux-ci seront distribués à la rentrée et resteront à la maison. En cours, on utilisera une version numérique gratuite, on saisira toutes les productions sous forme numérique. Tous les cours auront donc lieu en salle multimédia. Les élèves seront encouragés à apporter leur matériel informatique, à utiliser leur téléphone mobile…. On continuera d’enrichir le blog « Faites le MOOC pas l’amer » commencé par les 3e [1] de cette année.

 

Plan de travail   n°1          (cf pièce jointe également, juste ici:   PdT1 SeptOct 15 )       Géographie/ Les mobilités humaines

3 à 5 h du 23/09/15 jusqu’au 07/10/2015

23/09/15 25/09/2015 07/10/2015

La présence d’un astérisque indique qu’une fiche-outil/ méthode est à votre disposition dans le classeur.

  Lieu d’étude choisi :    « Ceuta et Mellila, en Afrique) »     ou      « 900 km avec des migrants (en Europe )»
 

 

 

Activités d’apprentissage obligatoires

Situer Localiser Caractériser Faire un croquis Gestion des tices MLF
Capture d’écran Avec des emboîtements d’échelles L’un ou l’autre Document OpenOffice correctement enregistré Maîtrise de la langue française :
    Répondez avec vos propres mots Croquis de paysage   Phrases correctes,
    10 caractéristiques attendues, au choix A la main ou à la palette graphique   Orthographe raisonnable
Mémorisation du vocabulaire Les migrations (lelivrescolaire) Les flux migratoires (idem) L’émigration Un clandestin Un touriste  
Activités de prolongement (à faire seulement si on a fini ce qui est obligatoire) Une autre vidéo

+ faire un résumé pour les camarades

Un article du Monde

 

+ inventer un questionnaire pour les camarades

Degré d’autonomie :

1 Le prof me surveille et me dit quoi faire au fur et à mesure.
2 Le prof vient voir de temps en temps où j’en suis. Je peux parfois aider mes camarades.
3  Je travaille tout seul. Je sollicite de l’aide quand j’en ai besoin. Je peux toujours aider les autres si j’ai mon brevet de tuteur.

 

 

Après le rêve pédagogique, la réalité didactique fut différente. Au bout de quelques mois de mise en œuvre, cette expérimentation eut des conséquences inattendues.

Après trois passages de deux heures en salle multimédia et du travail sur trois chapitres, il était temps de faire un bilan intermédiaire. Tous les élèves réussissaient à se connecter au manuel numérique. Aucun n’avait encore apporté son propre matériel numérique mais en définitive, la classe n’avait pas vraiment été incitée à le faire. En revanche, les élèves avaient tous une clé USB ramassée régulièrement pour évaluer l’avancée du travail.

Seules deux élèves étaient perdues face à l’informatique mais elles étaient à des années-lumière du minimum que l’on pourrait attendre au XXème siècle. Du coup, elles piétinaient.

Que faire ?

Les consignes étaient toujours sur le même canevas et concernaient quatre compétences[2] disciplinaires : localiser, situer, caractériser, faire un croquis. Pourtant, certains binômes semblaient repartir à chaque fois de zéro en demandent ce que signifie « situer » : faire une capture d’écran sur un globe virtuel pour montrer le lieu étudié, marqué d’une punaise. Par conséquent, ils avançaient très lentement.

Assez rapidement, ce mode de travail a évolué vers un « plan de travail » à la Freinet. C’est-à-dire qu’il a permis à chacun d’avancer à son rythme. Ce n’est pas ce que l’auteure avait envisagé au départ : ramasser toutes les clés au bout de deux heures, regarder le travail accompli et même noter ; enchaîner sur le 2e chapitre etc. Le profil de la classe étant ce qu’il était, au bout de deux heures, l’écart était déjà si grand entre les binômes qui avaient terminé et même fait plus que demandé et ceux qui avaient péniblement fait une capture d’écran avec une punaise pour localiser que plutôt que de mettre un 20/20 et 10 zéros l’auteure a décidé d’évaluer toutes les deux heures mais de laisser le travail se faire au rythme des binômes en mettant tout de même de la pression.

Dans cette classe, plusieurs élèves avaient leur « brevet de tuteur » et ont pu, s’ils étaient disponibles, répondre aux questions des camarades, tant pour les problèmes liés au numérique que pour le fameux localiser/situer, et les aider dans l’avancement de leur plan de travail.

Cependant, il restait toujours le problème de l’énorme décalage temporel entre ceux qui avancent vite, ceux qui avancent bien et les autres. C’est une autre pratique pédagogique, issue celle-là de la pédagogie Institutionnelle, qui apporta une solution satisfaisante pour tout le monde, le texte choisi. Les élèves les plus rapides et les volontaires étaient invités à rédiger un résumé du chapitre. Au cours suivant, les auteurs pouvaient lire s’ils le souhaitaient leur texte à la classe et celle-ci choisissait l’un ou l’autre pour devenir la trace écrite du cours. Arrivé à ce moment-là, la professeure mettait un terme à l’étude du chapitre pour les plus lents qui entamaient alors un autre travail.

[1] Un blog à destination des élèves. Il servit deux ans jusqu’à la découverte des applications type « nuage » par l’auteure.

[2] Dans les programmes de 2008, en Histoire-Géographie, on parlait de « capacités ».

 

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Ceci est un complément à la page 35 de Anne-Marie Sanchez & Annie Di Martino, « Faire progresser tous les élèves », publié chez L’Harmattan .

Au-delà de la différenciation : la personnalisation

 

Depuis la rentrée 2015, après un atelier suivi en aout aux Rencontres du CRAP-Cahiers Pédagogiques avec Sylvain Connac[1], les auteures proposent à leurs élèves des plans de travail individualisés. En voici un premier exemple[2].

 

Premier exemple : mise en place de plans de travail individualisés et de groupes coopératifs en mathématiques

L’objectif est que les élèves s’entrainent sur différentes techniques de manière à les automatiser voire commencer à les mobiliser comme des ressources. Cette forme de travail est couplée avec des temps spécifiques de propositions de tâches complexes, activités à prise d’initiative comme on le dit maintenant en mathématiques. Voici le déroulement utilisé :

  • le chapitre est divisé en plusieurs parties correspondant chacune à un objectif d’apprentissage ou de consolidation
  • l’enseignante prépare des fiches autocorrectives de trois niveaux sur chaque partie, le premier niveau correspond à des exercices d’application directe, le deuxième est le niveau exigible (attendus du programme) et le troisième correspond à des approfondissements
  • elle donne aux élèves la contrainte de temps : « le contrôle sur le chapitre aura lieu à telle date, vous avez donc tant d’heures pour vous y préparer »
  • les élèves font une évaluation diagnostique sur chaque partie, évalué avec des ???? « plus » et des « moins »
  • la partie « travail sur le cours » est obligatoire, soit en plénière de manière habituelle, soit en individuel quand il s’agit de reprendre et de consolider une notion ; cela dépend alors des besoins de chacun
  • l’élève s’engage dans un travail d’entrainement sur fiches selon son évaluation, à lui de choisir l’ordre et le nombre d’exercices cherchés ainsi que l’ordre des parties
  • les corrigés sont à disposition : pendant ou après avoir fait les exercices
  • des aides « coups de pouces » sont également disponibles
  • le travail se poursuit à la maison suivant leurs possibilités
  • un temps de bilan personnel est prévu en fin de période

Mais cette manière de travailler tient de l’individualisation et nécessite un engagement irréaliste du professeur : la mise au travail de chacun va demander un enrôlement fort et quasiment individuel dans certaines classes et ensuite de courir dans tous les sens comme un garçon de café pour pouvoir répondre aux questions. De plus, la personnalisation demande de mettre en place de l’entraide entre élèves de manière, entre autres, à ce que chacun se sente plus impliqué dans les apprentissages.

Mise en place de groupes coopératifs

D’où l’idée de coupler cette individualisation avec une mise en groupes pour permettre le travail coopératif et de là une réelle personnalisation des apprentissages. De fait, les évaluations diagnostiques permettent de repérer des élèves « ressources » à partir de qui l’enseignant construit les groupes hétérogènes de 3 ou 4. Pour que ces groupes fonctionnent, on peut se servir d’un sociogramme[3] qui permet de regrouper des élèves qui acceptent de travailler ensemble et surtout de coopérer. Les groupes fonctionnent de manière autonome. Certains se mettent d’accord sur l’ordre et le niveau et les élèves plus fragiles progressent grâce aux explications des autres. Dans d’autres groupes, chaque élève travaille à son rythme et demande de l’aide suivant les besoins tout en acceptant de différer si l’élève ressource est en pleine réflexion.

Cette nouvelle manière de travailler autant pour l’enseignante que pour les élèves a nécessité de la régulation. Au départ, des élèves se sentaient « abandonnés » dans leurs apprentissages. D’autres avaient peur de voir leur niveau baisser. Il a fallu être à l’enseignante d’être à l’écoute, ferme et rassurante.

 

Une régulation particulière

Un deuxième problème s’est posé : dans certains groupes, il y avait trop d’élèves en grande difficultés. De la perturbation entravait le travail.  De plus, cela revenait à faire porter le problème de la grande difficulté scolaire par des élèves. En école primaire, il arrive que le professeur constitue un petit groupe d’élèves moins autonomes pour travailler avec eux pendant que les autres sont en autonomie. L’enseignante a utilisé ce dispositif : elle a constitué un groupe avec les trois élèves les plus en difficulté et s’est assise avec eux devenant leur personne ressource. Quand les autres groupes ont une question à poser, ils venaient à cette table.

 

Un constat positif

L’enseignante n’a pas pu mettre en place cette manière de faire tout au long de l’année car elle demande un grand investissement en temps pour fabriquer toutes ces fiches, en particulier les fiches autocorrectives et certains chapitres s’y prêtaient moins. Sylvain Connac prévient qu’il faut au moins deux ans pour obtenir un fonctionnement confortable. Néanmoins, il y a d’ores et déjà des points très positifs : de la solidarité entre les plus et les moins à l’aise ; des élèves qui réclament ce dispositif ; une ambiance de classe positive et la fierté d’y être élève (exprimée en heure de vie de classe) ; un gain en autonomie de la part de la grande majorité des élèves puisque d’autres professeurs ont mis en place des dispositifs similaires et ces élèves se sont très rapidement mis au travail par rapport aux autres classes ; et un gain de 2 points en moyenne de classe sur les épreuves communes de mathématiques puisque tous les élèves progressent (pas d’élèves en décrochage).

[1] Sylvain Connac, MCF Université Paul Valéry de Montpellier

[2] D’après la contribution à l’atelier 3, Journées de la Refondation, les 2 et 3 mai 2016, AM Sanchez

[3] Des descriptions sur plusieurs sites : http://probo.free.fr/pedagogie_institutionnelle/sociogrammes_p_robo.pdf http://francois.muller.free.fr/manuel/Gererlesrelations/pratiques.htm http://www.stephanecote.org/2014/09/04/outil-du-sociogramme/

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Ceci est un complément à la page 29 de Anne-Marie Sanchez & Annie Di Martino, « Faire progresser tous les élèves », publié chez L’Harmattan .

Des exemples

Plus sérieusement, la différenciation pédagogique est davantage une philosophie qu’une « méthode ». On vise pour chaque élève le même but d’apprentissage mais en lui proposant des chemins différents pour atteindre ce but avec des tâches accessibles. Quelles sont les pistes proposées par la pédagogie différenciée depuis qu’elle existe ? On parle de travaux de niveaux d’accessibilité différents, d’aides, négociées ou non, de contrats d’apprentissage.

 

Donnons quelques exemples en histoire-géographie[1].

Pour ce qui est de rédiger une trace écrite, on peut faire varier la quantité attendue (écrire   4 phrases, 8 phrases, 1 page …). On peut utiliser plusieurs démarches (compléter un texte à trous à l’aide des informations et mots-clés écrits au tableau, répondre aux questions de la prof en rédigeant et en réutilisant ce qui est au tableau, rédiger un texte reprenant tout ce qui est au tableau, idem en ayant soi-même déterminé les notions à utiliser, ensuite, on peut envisager « avec ou sans plan » fourni ou non). Le professeur peut mettre   des outils à disposition (le manuel, le cahier, le répertoire, la fiche-méthode, etc.), tout ou partie ou aucun. Le nombre de rédacteurs est une autre variable ; il peut s’agir d’un travail individuel ou collectif par groupes monochromes (= de même niveau) dont un avec l’enseignant (les CED ou « niveaux de réussite et de progrès » servent à constituer les groupes dans une lecture horizontale), par groupes de besoin pour quelques-uns suivis par la prof (lecture verticale des « ceintures »), par groupes arc en ciel (= hétérogènes).

Pour ce qui est d’analyser un document, le professeur peut proposer à ses élèves un prélèvement d’informations simples à l’aide d’un questionnaire classique précis, un prélèvement d’informations à l’aide d’un questionnement large (type « 5 W and after » ou Quintilien) donné mais aussi de compléter ce questionnement par une information supplémentaire trouvée à l’aide du manuel ou de ses connaissances, par exemple la définition d’un terme de vocabulaire. On peut aussi attendre que des élèves soient dans la possibilité d’analyser le document sans aucun guide, simplement en cherchant à répondre à cette consigne « Que vous apprend ce document ? ». Ou encore plus exigeant, faire la même chose mais en cherchant des informations complémentaires.

Le plus intéressant dans ces propositions n’est pas de dire à Riri, Fifi et Loulou qu’ils travailleront au niveau le plus accessible, ce qu’ils risquent de faire toute l’année.  L’auteure propose plutôt que chaque élève puisse essayer trois niveaux différents lors de l’analyse de trois documents au cours du premier trimestre.  Le professeur peut proposer trois démarches de difficulté différente et annoncées comme telles. La première fois, chaque élève choisit à quel niveau il veut travailler, la deuxième il se trouve automatiquement à un autre niveau, idem la troisième fois ; ainsi chacun aura pu tester les trois niveaux d’accessibilité. Il pourra ensuite choisir un niveau qui lui correspond. Le professeur veillera alors à mettre en place le nécessaire pour que chacun puisse progresser dans cette compétence disciplinaire.

 

Lors de formations sur ce thème, les professeurs sont invités à donner des idées et les essayer en intersession. Les propositions sont souvent d’une grande richesse, en témoigne ce qui a été expérimenté lors d’une formation de bassin[2] en mathématiques. Tout ne se vaut certainement pas, mais peut être un bon début :

  • Introduction de nouvelles notions :
    • Des exemples, des points de vue très variées, la formalisation n’arrive qu’à la fin
    • Activités d’introduction communes vers la nouvelle notion ou le nouveau concept, différenciation après
    • Partir des représentations des élèves pour construire le cours sur ce qui reste
  • Organisation de la classe :
    • Placer les élèves en difficulté(s) devant
    • Tutorat : deux voisins de niveaux différents
    • Groupes sur une classe avec trois profs
  • Apprendre la leçon en classe
    • Chacun récite, un par un à l’oral
    • Proposition de rébus graphiques
  • Exercices d’application (ou plus)
    • Exercices de niveaux différents : trois niveaux (par ex : échauffement, entrainement, compétition) ; en groupes ou non ; les trois niveaux sur une fiche (les élèves choisissent ou non) ; à partir des exercices du manuel, les listes des trois niveaux étant écrites au tableau
    • Listes d’exercices à faire, tout le monde en fait au moins x exercices ; exercices supplémentaires (ou pas) pour ceux qui ont fini selon leur choix
    • Faire fabriquer un exercice à donner à un autre élève
    • Faire écrire un programme de construction avec la contrainte de mots interdits
    • Proposition d’aides : cahiers, prof, autre élève
    • Travail en groupes hétérogènes avec au moins un élève qui va savoir le faire et expliquer
    • Groupes de besoin (dits de compétences) sur besoins identifiés
    • Utilisation des TICE, sites qui permettent d’adapter des exercices à des besoins ou niveaux différents
    • Devoirs maisons de niveaux différents et de formes différentes ; deux niveaux suffisent ; non notés ; au choix des élèves
  • Correction des exercices
    • Photocopie du corrigé, chaque élève ne corrige que ce qui le concerne
    • Niveaux différents : correction en plénière du niveau médian (correspond à de l’exigible), le niveau fort rend le travail sur une copie et le niveau faible a bénéficié de l’aide et de la validation par le professeur pendant le travail ; cela est facilité si les élèves sont en groupes
    • Programme de construction : le prof fait au tableau exactement ce que l’élève lui dit (validation en actes)
  • Contrôles bilans (et interrogations écrites)
    • Placer les exercices du plus simple au plus compliqué
    • Proposer 8 exercices, les élèves en choisissent 5 pour faire un barème maximum sur 20
    • Proposer une liste d’exercice sur 25 points, ne compter que les points en dessous de 20 pour faire la note sur 20 (jouer sur le degré d’exigibilité dans la conception du contrôle) ; le total de points de 12/25 est la note 12/20 ; bien expliquer que personne n’est perdant même ceux qui ont 23 points et donc une note de 20/20
    • Proposer des exercices bonus
    • Proposer des aides plutôt sous forme de contrat (tu travailles pour 3 points sur 5 au lieu d’avoir 0) ; aides de connaissances, savoir-faire ou méthode
    • Rassurer en passant dans les rangs et en faisant par exemple reformuler la consigne
  • Corrections de contrôles ou d’interrogations
    • Appréciations sur la copie valorisant les progrès, les acquis, dire ce qui a été réussi et pas seulement ce qui a été raté, dire aussi les progrès attendus
    • Sur chaque copie, sélectionner un exercice que les élèves vont corriger en groupe avec des aides (cahiers, manuel, prof) ; ces corrections vont servir à fabriquer le corrigé commun pour la classe, photocopié pour tous ensuite ; 3 fois par trimestre, non noté
    • Demander aux élèves de choisir un exercice réussi, faire remplir un questionnaire « comment as-tu réussi ? » (Pas sur les résultats mais sur la démarche) puis un élève concerné pour chaque exercice lit ce qu’il a écrit ; distribution de corrigés photocopiés ensuite

[1] Voir l’article de Mathilde Dénoyer à ce sujet dans une publication du CNED pour la préparation du CAPES d’Histoire-Géographie (mars 2015).

[2] Bassin de Mantes, mars-avril 2014

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