Voisin, ami et même famille. Ils sont tous faux !

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Le Dieu du carnage est une pièce de Yasmina Reza dans laquelle nous assistons, tout au long de notre lecture, à des règlements de comptes entre les parents de deux familles. Nous avons d’un côté Michel et Véronique Reille et de l’autre, Alain et Annette Houllié. La pièce est consacrée aux dialogues entre ces quatre personnages qui discutent des conflits entre leurs garçons, Ferdinand Reille et Bruno Houllié. Nous retrouvons ici des critiques et des injures qui rendent cette pièce très comique et qui nous permettent de percevoir l’affrontement de manière amusante. Mais nous pouvons aussi constater que cette pièce critique et dénonce l’hypocrisie et la lâcheté d’autrui.

Pour ce qui est de mon avis personnel sur cette pièce, je l’ai énormément appréciée. Tout d’abord, les personnages ont des personnalités complexes. Par exemple, nous avons Alain qui la plupart du temps défend son fils alors qu’à d’autres moments il l’insulte et le méprise. Il est également, dans certaines situations, compréhensif et affectueux envers Michel Reille mais peut aussi le pousser à bout ouvertement. Il manque également de respect à son entourage lorsqu’il répond au beau milieu d’une conversation aux appels incessants de son collègue Maurice. De plus leurs conversations partent dans tous les sens, et les sujets abordés par les protagonistes peuvent être complètement divers. En effet, les comédiens cherchent des sujets sur lesquels débattre et se chamailler, ils évoquent des événements tout à fait absurdes et qui n’ont absolument aucun lien avec la situation dans laquelle ils se trouvent. Cela crée un effet comique et rend la pièce hilarante lors de notre lecture. Enfin, je trouve que cette pièce est très agréable à lire. Les tirades sont très faciles à comprendre, les rôles des différents personnages ne sont pas complexes à cerner, et c’est une pièce qui est très rapide à lire tellement elle est claire et compréhensible.

Je vous la recommande donc, car non seulement elle est très divertissante, mais elle est aussi très dénonciatrice. En effet, elle nous dévoile la face cachée de personnages qui nous paraissent aimables et sains d’esprit alors qu’en réalité ils sont faux et hypocrites. Mais croyez-moi, notre monde en connaît des bien pire que ceux présents dans cette pièce!

Reza, Yasmina. Le Dieu du carnage. Magnard, 2006, 70p.

Louh Asma, 1ère L

Lequel de nous deux est le plus juste ?

Source : https://deuxmainspourdemainblog.wordpress.com/

Dans la solitude des champs de coton est une pièce de théâtre de Bernard-Marie Koltès. Cette dernière présente un dialogue entre deux personnages, un dealer et son client. Bien que ces deux mots qualifient deux hommes qui se rencontrent par hasard dans la rue, ces derniers ne leur correspondent en aucun cas. En effet, le dealer est pour le lecteur, avant sa lecture, un homme qui pratique des activités illicites liées à la drogue et l’argent sale et le client, un personnage qui ne cherche que les meilleures offres, les bons produits et de la marchandise de bonne qualité. Or ici, ce n’est pas le cas. Le dealer est un homme qui s’exprime avec raison, qui cherche avant tout à être aimable et faire preuve de gentillesse avec son client. Pour lui, une bonne entente passe avant le marché. Le client, lui, n’est absolument pas intéressé par l’offre du dealer, il ne veut faire affaire avec lui et ne témoigne aucune sympathie.

Ces deux personnages débattent donc tout au long de la pièce et on assiste à une discussion sur la relation entre un vendeur et un acheteur. Cependant, plus nous avançons dans les tirades, et plus celles-ci sont menaçantes, agressives et critiques. Les personnages deviennent brutaux, colériques et injurieux. En effet, dans les premières pages de cet ouvrage, bien que le client ne soit pas tendre avec le dealer, ces derniers s’expriment et partagent leurs idées avec calme et raison. Mais les tons deviennent de plus en plus fermes et malhonnêtes. Aussi bien pour le vendeur que son acheteur.

Pour ce qui est de mon avis personnel sur cette pièce, je ne l’ai vraiment pas appréciée. Tout d’abord, je trouve que les dialogues sont beaucoup trop nébuleux et compliqués. Les deux personnages débattent, se disputent, utilisent d’innombrables métaphores, comparaisons, hyperboles et énumérations afin de déstabiliser et humilier l’autre. Tout ceci mène à une incompréhension totale. De plus, le personnage qui me dérange énormément dans cette pièce est celui du client. Comment pouvons-nous le désigner ainsi, s’il n’est même pas intéressé par « la marchandise », s’il ne veut même pas qu’on lui fasse une offre et surtout s’il ne veut pas être conseillé ? Enfin, la fin m’est tout à fait inconcevable. Nous sommes dans l’incompréhension tout au long de notre lecture et cette fin ne nous aide pas à comprendre l’histoire ou même imaginer la suite.

Je ne vous en dis pas plus et je vous laisse découvrir cette pièce par vous-même. Peut-être qu’elle vous sera beaucoup plus plaisante à lire.

Koltès, Bernard-Marie. Dans la solitude des champs de coton. Les éditions de minuit, 2004. 60 p.

Louh Asma, 1ère L

Espérer et espérer encore, c’est tout ce qu’elle peut espérer

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Antigone, un livre qui est certainement l’un des plus troublants, où la mort est banalisée et où la vie est bafouée. Nous retrouvons, tout au long de cette pièce de théâtre, l’histoire d’une pauvre fille qui se livre à ses risques et périls pour atteindre un seul et unique objectif; enterrer son frère Polynice qui n’a pas eu droit à des funérailles comme son frère Etéocle.

Antigone qui est à l’origine une œuvre de Sophocle, a été réécrite par Jean Anouilh, qui s’en est inspiré pour décrire la guerre et la situation dans laquelle il se trouvait. Elle est donc pour nous, ainsi que pour ce dernier, un rappel aux cruautés, à la mort mais aussi à l’impuissance face aux choix et aux décisions difficiles. Ici, c’est exactement le cas de la pauvre Antigone qui décide de rendre l’âme en enterrant son frère malgré les interdictions de son oncle Créon. En effet, ce dernier, qui est le roi de Thèbes, déclare à son peuple que celui qui aura le malheur de rendre des honneurs funèbres à Polynice – désigné comme étant un révolté et un traître – connaîtra alors comme sort la souffrance et la mort.

Pour ce qui est de mon avis personnel sur cette pièce, je l’ai appréciée mais sans pour autant l’adorer. Ce qui m’a énormément déplu et dérangé dans cet ouvrage est le prologue qui nous annonce, dès le départ, la mort de certains personnages ainsi qu’un petit résumé de l’histoire. Ce qui est vraiment embêtant, puisque cette pièce n’a donc plus aucun secret pour nous dès les toutes premières pages.

D’autre part, j’ai beaucoup aimé la tragédie de cette pièce. Bien que les morts de certains personnages nous sont citées dans le prologue, le déroulement de leur fin reste cependant troublant et impressionnant à apprendre lors de notre lecture.

Je vous invite tout de même à lire cette pièce pour que vous vous en fassiez votre propre avis. Mais aussi, je vous invite à faire comme moi durant votre lecture. C’est-à-dire, vous répéter sans cesse dans votre tête « Non je n’ai pas lu le prologue! ». Croyez-moi, votre lecture sera beaucoup plus intéressante après cela. Après, comme vous êtes avertis, ne lisez pas ce prologue !

Anouilh, Jean. Antigone. La Table ronde, 01-03-2008. 122 p.

LOUH Asma, 1ère L

Leur dire, puis mourir

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Juste la fin du monde est une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce. Elle raconte l’histoire de Louis, âgé de 34 ans, qui revient après plusieurs années pour révéler à sa famille qu’il mourra dans les prochains mois. Cependant, au lieu d’être face à de grandes retrouvailles, il est confronté à des querelles et des conflits entre son frère Antoine et sa sœur Suzanne, comme lorsqu’ils étaient encore enfants. Cela lui fait changer d’avis et il décide de rebrousser chemin sans même leur annoncer la terrible nouvelle.

Pour ce qui est de mon avis personnel sur cette pièce, je l’ai vraiment aimée. En effet, ce qui m’a le plus marquée est le prologue ainsi que l’épilogue, qui présentent tous deux un monologue de Louis. Dans ses tirades, nous pouvons percevoir ses émotions et ses ressentis au moment même où il s’adresse au lecteur. Cette pièce commence et se termine donc avec les mêmes paroles qui sont, en réalité, des adieux. Pour ma part, je m’attendais à ce que la fin soit moins triste et que les membres de sa famille soient à ses côtés jusqu’à son dernier souffle comme est censée le faire une véritable famille. Au lieu de cela, nous terminons cet ouvrage avec un personnage qui se retrouve seul, ce qui rend notre lecture triste et troublante. En tant que lecteurs, nous sommes au courant de la situation dans laquelle se trouve Louis. C’est pour cette raison que je n’ai pas du tout apprécié l’attitude d’Antoine et de Suzanne, leur incompréhension lors de l’arrivée soudaine de leur frère, laquelle ne nous rend pas indifférent. Je me suis même posé les questions suivantes : « Agiraient-ils ainsi s’ils étaient au courant de la situation dans laquelle se trouve leur frère ? » et  »Pourraient-ils tirer un trait sur leurs querelles s’ils apprenaient que leur frère n’est revenu que pour une seule et unique raison, à savoir annoncer sa mort?  »

En tout cas, je recommande absolument cette pièce de théâtre. Non seulement elle est très intéressante, mais elle nous aide également à développer notre esprit critique et à nous interroger sur ce type de situation.

Lagarce, Jean-Luc. Juste la fin du monde. Les Solitaires Intempestifs, 1990, 77p.

LOUH Asma, 1ère L

 

Est-ce parce que nous sommes différents que nous ne pouvons nous comprendre ?

 

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Dans cette pièce écrite par Dennis Kelly nous nous plongeons dans un univers enfantin : l’école primaire, les enfantillages, les bêtises, les enfants, les instituteurs et les cours de récréation. Cependant à la lecture de cette pièce nous nous rendons compte qu’elle n’est pas du tout faite uniquement pour les enfants…
Alice et Max, des jumeaux, sont deux élèves turbulents. Leur activité favorite? Propager la pagaille partout où ils passent et rendre fous les instituteurs jusqu’à les envoyer en dépression. Ce qui est le cas de la pauvre Mme Lépine. Mais ces derniers vont aussitôt regretter leurs actes lorsqu’un nouveau directeur, plus précisément un troll, prend le pouvoir sur leur établissement scolaire. Des règles tout aussi farfelues les unes que les autres sont mises en place. Chaque élève ou instituteur faisant des bêtises est alors mangé par ce troll et les élèves doivent désormais passer leurs journées à creuser des mines dans la cours afin de récolter un maximum d’or (pour les biens personnels du troll). Les deux jumeaux sont alors confrontés à l’envie de multiplier leurs bêtises, à s’en prendre de plus en plus aux professeurs ou à leurs camarades, mais aussi à l’envie de tout raconter aux adultes de l’horrible situation qu’ils subissent chaque jour. Bien évidemment aucune personne plus âgées qu’eux ne les croient et pensent :  » Ah ! Les enfants, ils débordent toujours autant d’imagination n’est-ce pas?  »

Cet ouvrage peut être comprit différemment selon l’âge du lecteur ou du spectateur. En effet, alors que pour un enfant cette pièce n’est autre qu’un divertissement et un rappel pour les perturbateurs qui sèment la pagaille, elle est aussi une métaphore sur  l’acceptation de l’étranger. Elle dénonce le rejet et l’incompréhension que portent certains sur les différentes coutumes, langues et nationalités d’autrui.

Pour ce qui est de mon avis personnel sur cette pièce, je l’ai beaucoup appréciée. Tout d’abord, à en juger la page de couverture on pourrait s’attendre à une histoire tout à fait basique que l’on pourrait trouver dans une bibliothèque pour enfants de moins de 8 ans. En réalité elle « cache » un message sur la tolérance que l’on comprend si on a un minimum d’esprit critique. Ensuite, j’ai beaucoup aimé la répétition des tournures que prennent les journées quotidiennes des personnages au sein de l’établissement. Tous les jours une personne se fait manger par le troll à cause des bêtises incessantes des deux jumeaux. Tous les jours ces derniers essayent de convaincre un adulte pour les sauver de ce monstre sans pitié et tous les jours ils sont confrontés à de nouvelles règles toutes aussi hilarantes que les précédentes. J’ai aussi énormément apprécié la répétition des tirades agaçantes  – à en rendre fou leur entourage – des deux jumeaux.
Enfin, dans cet ouvrage, le monde des adultes et celui des enfants sont mélangés et sont tous deux confrontés aux même règles imposées par le troll. Ce qui est très drôle puisque les enseignants, qui ne partagent absolument pas les règles imposées par le nouveau directeur, ne peuvent manifester par peur d’être mangés. On a ici une situation d’impuissance ce qui rend la pièce très comique.

Je vous conseille fortement de lire cette pièce. Celle-ci nous aide à développer notre esprit critique, à percevoir les histoires pour enfant d’une toute autre manière et à nous poser la question suivante: « Aurais-je compris et apprécié cette pièce de la même façon lorsque j’étais enfant?  ».  Enfin, en plus d’être comique et divertissante, on peut, grâce à elle, se placer dans l’esprit de ces deux élèves provocateurs et se plonger dans un monde enfantin !

Kelly, Dennis. Mon prof est un troll. L’Arche, 2010. 81 p.

Louh Asma, 1ère L