Je trouve presque malsain d’aimer ce livre

Dans le titre, sur l’image de couverture et dans le résumé, on devine immédiatement le sujet dont parle le livre : de femmes, de meurtres et de violence. Mais pas cette violence habituelle, souvent celle qu’on retrouve dans les combats et qui doit générer au lecteur de l’adrénaline, du plaisir et peut-être de la peur ; Sur la photographie de la couverture , j’ai imaginé une jeune femme nue en train de dire « qui touche à mon corps je le tue ». ; il m’est arrivé en y songeant d’en ressentir de la gène ! J’étais mal à l’aise, et cela a été le cas régulièrement durant ma lecture, notamment devant certains propos sur la souffrance des corps qui est exprimée sans complaisance.
Aussi j’ai trouvé que les passages les moins captivants étaient les plus longs et les plus détaillés, il y a même certaines lignes que j’ai simplement survolées.
Ceci dit,j’ai trouvé intéressant de voir comment Henri D., le bourreau,  se retrouve totalement coincé dans l’inertie, dans le passé ; il se victimise tout en ayant l’air insensible. On trouve chez lui un paradoxe, il est persuadé d’avoir tué sa mère et il s’en veut, mais son spectre vient le hanter lorsqu’il abat les personnes en qui il ne voit pas la victime  : elle vient lui faire comprendre qu’elle ne veut pas d’un fils assassin, mais lui continue ! Il pourrait arrêter cette profession, écouter sa mère espérant se faire pardonner mais il reste pensant qu’il le mérite, il se noie dans l’inertie. Cette vision intéressante se retrouve en partie dans cette phrase « Je ne suis plus Jules Henri, l’enfant qui mangeait des pelures de pommes frites sur les genoux de sa mère, je ne suis plus son meurtrier, je suis un meurtrier tout court ».
J’ai trouvé intéressant également lorsque Lucie L. vient de subir un avortement,  elle réfléchit à sa vie  et elle se met alors à se poser des questions .  « Suis-je victime, bourreau, les deux à la fois, quelle est la part de consentement, de libre arbitre, où est  « je» […] ? » ; « Quand devais-je être quelqu’un et qui pouvait m’aider […] le temps est-il rattrapable, est ce que je peux espérer l’homme […]? « Peut-être il y a[…] une sorte de plénitude où coexistent mon corps ma voix ma tête » « Ai-je raison […] D’espérer ? »
J’ai apprécié les tournants psychologiques du livre, mais le thème à la limite du sadomasochisme m’a déplu, il m’est difficile d’aimer les romans de manière générale ; je trouve qu’ils n’instruisent pas directement. Je trouverais presque malsain d’aimer celui-ci.

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