Un texte fondé sur la description

Le soir du chien, de Marie-Hélène Lafon

Cet ouvrage, est d’après moi, très prenant avec une histoire que l’on découvre par des événements évoqués petit à petit au fil de l’histoire.
Ce livre m’a particulièrement plu pour son aspect descriptif, descriptions  des choses, des lieux ou encore des personnages. « Roland montait régulièrement. Il était menuisier, fils de menuisier,vieux garçon,silencieux par nécessité et solitaire par vocation ou habitude…il avait vécu jusqu’à trente-cinq ans sous la férule d’une mère terrible,ogresse et tyrannique ».  On peut bel et bien remarquer une  description pleine de détails du personnage de la part de l’auteur, jusqu’à remonter à l’enfance du personnage.
Ce qui m’a  moins plu, c’est que parfois, l’auteur « passe » d’une écriture simple  à une écriture plus sophistiquée où il faut comprendre le ressenti du personnage. « Ici, il n’est que printemps furtif, comme honteux de recommencer, de réveiller les vielles écorces, les plates étendues d’herbes lisse, de sonner le rappel des choses vertes, sommées d’exister encore, vouées à un sursis dans la très brève gloire de l’été ».
Pour finir, un dernier aspect que j’ai particulièrement apprécié : le fait que dès la première page voire la première ligne, l’ auteur commence son ouvrage par une description très précise d’un personnage que l’on ne connait pas,qui n’est pas nommée,  ce qui met déjà le lecteur dans l’ambiance un peu « suspens ».  « Elle portait des mintaines et surveillait d’un oeil distrait ses deux soeurs en maillot en maillot de laine rose. Elle lisait. En noir, dans le soleil, elle lisait ».

Bibine

Ce livre m’a plu mais n’est pas simple à lire car le récit du narrateur est souvent interrompu par des commentaires de différents personnages. C’est l’histoire de la vie d’un jeune couple (Laurent et Marlène) vivant dans un petit village du Cantal et qui ont un chien. Un soir d’Avril, leur vie va être brisée par l’accident de leur chien « Bibine ». Le vétérinaire n’aimait pas soigner les animaux de compagnie « Le vétérinaire ne faisant pas de sentiment ; il avait l’habitude de soigner ce que ses clients et lui appelaient des « bêtes », et non des chiens, des chats et autres canaris. Il faisait dans le bétail utile, veaux, vaches, chevaux, cochons, et non dans l’animal de compagnie. » (page 73). D’avoir soigné Bibine a permis à Alban, le vétérinaire, de se réconcilier avec les chiens « J’ai voulu payer le vétérinaire. Il a dit non, qu’il reviendrait, ça n’était pas gagné pour le chien, il passait souvent dans le coin« . (page 81). Bibine guérira de ses blessures « cette année-là, il a neigé à la mi-Mai. Nous nous sommes réveillés un matin, cernés de lumière diffuse. Le chien était guéri ; il mangeait la neige ; il la mordait, de ses jeunes dents blanches. » (page 86)
Le narrateur Laurent raconte tout au long du livre sa rencontre avec Marlène, sa différence d’âge. Marlène n’est pas une fille du pays, elle vient de Normandie. Il décrit ses émotions, ses sentiments lorsqu’il a rencontré Marlène, de leur amour passionné. Puis les questions sur cet amour envolé.
Le narrateur cherche à comprendre, à expliquer cette séparation. Les questions se bousculent dans sa tête. Alors il repasse son histoire avec Marlène dans les moindres détails, les instants passés auprès d’elle, essaye de trouver la faille qui les a conduit à cette séparation.
Son récit est interrompu par de nombreux commentaires de personnes les connaissant. Ces personnes donnent leur avis sur cette rupture avec beaucoup de non-dits, de sous-entendus, de silences. Ces passages perturbent la réflexion de Laurent, intensifient ses doutes, ses craintes.
Ce livre est déroutant et émouvant. Il en ressort de la souffrance et en même temps une certaine sensibilité.

 

 

 

 

 

 

Jusqu’où peut mener l’amour ?

La chambre des parents est un livre de Brigitte Giraud .

Ce livre est particulier car dès le début le narrateur annonce qu’il a tué son père, cela intrigue le lecteur jusqu’à la fin du livre, nous nous posons des questions,  ce qui peut nuire a la lecture. « j’ai tué mon père »
De plus nous ne connaissons rien du narrateur, même pas son nom, juste qu’il va sortir de prison car il a tué son père et qu’il lui tarde de retrouver sa mère. Il avait un ami en prison « Mario » , c’est à cet ami que le narrateur racontait pourquoi et comment il en était arrivé là.

Sa famille est sous l’emprise d’un père qui ne décide de rien, qui ne s’occupe pas de ses enfants avec une mère soumise a celui-ci  » l’engourdissement de mon père la terrifiait, lui ôtait toute confiance »

Enfin vient l’histoire d’amour avec Marianne qui l’entraine vers une fin dramatique, l’amour du narrateur pour Marianne va lui valoir 12 ans de prison (le père du narrateur trompait sa mère avec la mère de Marianne), ces 12 ans pour avoir avoué un crime qu’il n’a pas commis à cause de l’amour « C’est Marianne qui a tirée » car lui ne pouvait pas accomplir un tel geste  « j’ai dit que c’était moi qui avais tiré ».

J’ai bien aimé ce livre pour la description des personnages et pour la démonstration de l’emprise de l’entourage sur  certaines personnes faibles jouant avec leurs sentiments . L’auteur fait des allers-retours dans le temps pour raconter son histoire, ce qui peut désorienter le lecteur.

Le soir, où tout bascula !

Marie-Hélène Lafon, née en 1962 à Aurillac (Cantal), est un écrivain français.
Originaire du Cantal, Marie-Hélène Lafon vit et enseigne les lettres classiques à Paris. Son premier roman « Le soir d’un chien » est récompensé par le Prix Renaudot des lycéens    en 2001.
Ce livre est assez difficile à comprendre à mon avis, car l’auteur rentre trop en détail dans la vie de chaque personnage. Et au final on ne sait plus de quel personnage l’auteur parle.
J’ai quand même apprécié le livre, car l’histoire est assez quotidienne et au fur et à mesure la vie du personnage principal se dégrade, il lui arrive plein de choses, premièrement son chien se fait heurter par une voiture, ensuite sa femme le quitte pour vivre avec le vétérinaire, et pour finir Roland son ami d’enfance Se suicide.

1- En effet ce livre est assez difficile à comprendre à mon avis , car l’auteur s’attarde trop sur les détails comme,  » Elle restait assise dans la lumière pendant des heures la tête dans les mains, fourrageant dans ces cheveux qu’elle avait lourds, denses, annelés, parfumé ; une vraie crinière de femelle fauve, à mordre, à caresser. » Dans cet extrait je trouve que l’auteur a vraiment recherché le moindre détail, pour moi c’est beaucoup trop, et à des moments je ne sais plus si l’auteur est dans la description ou la narration.

2- La vie du personnage principal est assez quotidienne, banale, il ne se passe rien de particulier : il est jeune , rencontre une jeune fille qui s’appelle Marlène, et ils s’installent ensemble, dans une petite maison à l’extérieur du village, quand tout se dégrade petit à petit, le chien se fait renverser par une voiture et Marlène amène le chien chez le vétérinaire et il tombe fou amoureux d’elle.« Un soir d’Avril, ils rentraient de promenade, en traversant la route du bourg, bibine fut heurté par une voiture ».

3-Puis à la fin du livre je pense qu’il ne peut rien lui arriver de pire, il perd sa femme, son chien a été blessé, son ami Roland se suicide mais il préfère aller vivre chez sa mère.Tout ce qu’il avait de plus cher au monde disparait petit à petit, «  Les traces de vie de Roland et de la chienne sont là,dans l’atelier;elles se taisaient.Elle ne peuvent rien me dire de ces moments où il savait qu’ils allaient mourir,les deux, parce qu’il l’avait choisi, lui. »

Douloureux

thDans une semaine, un homme va sortir de prison après avoir purgé une peine de douze ans pour parricide. Il va enfin sortir et l’angoisse point. Où aller ? « Une chose était encore possible : m’en revenir auprès de ma mère vieillissante, usée par la vie et le chagrin. On n’échappe pas au passé. Ma mère, le seul être au monde qui m’ouvrira encore sa porte parce qu’elle sait pourquoi j’ai tué Papa. »Le lecteur va apprendre au fil des pages ce qui l’a construit ou plutôt  « déconstruit », ce qui l’a acculé dans cette situation désespérée. La vérité éclatera dans les toutes dernières pages de ce huis clos maîtrisé, terrible et magnifiquement humain.

Kidnapping

ClickHandler-2Le livre débute sur un mariage, celui de Lise. c’est son frère Sam qui raconte avec dans la voix comme une douleur. C’est que Sam n’est pas vraiment le frère de Lise… Ils rêvaient tous deux d’Amérique, de dollards mais Lise n’était que call-girl pour riches hommes désoeuvrés. Ce mariage , c’est celui de Lise avec Henri un commissaire-priseur de cinquante, veuf et riche. Tout d’un coup, les « states » deviennent visibles et Henri le pigeon rêvé. Mais tout ne se passera pas comme prévu… Tanguy Viel touche encore là à des sujets sensibles , les faux-frères, le mari, l’amant , les codes sociaux. Ses phrases, pleines de douleur et d’ironie possèdent une beauté qui fait mal: c’est le roman fatal de la perte irrémédiable. Magistral derrière cette apparente banale histoire policière.

« Je me suis demandé si c’était à cause de Chostakovitch, à cause de la même valse épuisée,mais quand j’ai compris qu’il y avait du chagrin là-dedans, quand j’ai compris ton visage qui s’inscrivait maintenant en surimpression sur le pare-brise, je me suis effondré. Avec la télécommande au volant, par quelle pulsion de haine j’ai mis le volume à fond. Le luxe absolu, j’ai pensé. Je crois que j’ai chantonné sur l’air de la valse. Et je te voyais encore, Lise, dans la nuit bleue, je te voyais mais dans ma tête il n’y avait plus rien. La valse épuisée peut-être. Le mot dollar. Le mot nuit. Le mot soeur peut-être. »

 

 

Marlène et Laurent

ClickHandlerLe premier roman de Marie-Hèlène Lafon que j’adore. Je ne suis pas la seule puisque qu’il a obtenu le prix Renaudot des lycéens en 2001. c’est l’histoire de Marlène ( encore un des clins d’oeil autobiographique de Marie-Hélène), 18 ans et de longs cheveux fauves, elle attire tous les regards. Ceux des hommes et leur désir. Mais Marlène est spéciale, elle reste avec Laurent, dans leur petite maison à eux perchée en haut du bourg : elle dévore les livres. Elle va la nuit par les petites routes du Cantal avec le Chien. puis tout bascule, le chien un soir se fait renverser..le vétérinaire… non ce n’est pas du tout un roman à l’eau de rose, c’est sensible, tragique , cela ressemble à une chronique rurale où tout le monde regarde, parle ou se tait mais où personne ne se connait vraiment. Je suis une inconditionnelle de Marie-Hélène Lafon.