Une contre tous.

« L’unanimité moins une voix » est un texte du recueil « Petites natures mortes au travail » d’Yves Pagès dont le thème principal est le monde du travail.Ce récit nous raconte l’histoire de Mado, institutrice dépressive profonde, sous l’emprise de médicaments. Le soir de la victoire de la France lors de la coupe du monde de 1998, elle roule sur l’avenue des Champs Elysées. Elle tue une personne et en blesse de nombreuses autres.                                                                                                           Yves Pagès dénonce le dysfonctionnement de la société et relate cette tragédie avec ironie. Il associe l’arrêt maladie avec des congés payés, l’image festive d’un apéritif est ternie par la prise de gélules. Il emploie des termes associés à une voiture pour décrire l’état de Mado « panne sèche », « point mort ».                                                                             Il dévalorise la victoire de la France en doutant de la santé des joueurs brésiliens en la comparant à celle de Mado « Brésiliens somnolents », « médiqués à forte dose ».             L’auteur pointe le décalage entre la tristesse, le mal être de Mado et l’euphorie de millions de personnes ce soir là, et met en évidence l’égoïsme de notre société.                           L’isolement que vit cette institutrice, coupée de la réalité, du monde, est bouleversant car il aboutit à la mort d’une personne.

Le déroulement du récit m’a beaucoup plu, ne connaissant pas ce fait divers je ne m’attendais pas à cette chute. L’humour noir de l’auteur atteint le sommet dans la conclusion « Score provisoire : un mort, cent dix blessés ».

 

Allergique aux élèves

  • La nouvelle qui m’a le plus plu est sans hésiter « Poste restante. » C’est une nouvelle à la fois facile à lire mais aussi facile à comprendre. Yves Pagès a écrit dans son livre « Petites natures mortes au travail » beaucoup de nouvelles assez difficiles à lire comme « il était une fois l’aliénation » avec un lexique parfois complexe mais aussi difficile à comprendre comme « pseudo pseudo » qui  m’a  paru étrange.
  • Le thème était aussi intéressant parce que nous, élèves on a tendance à juger le métier de professeur un peu trop vite, et ce récit nous donne un aperçu de ce que peuvent vivre certains professeurs et comment ils nous voient. Eric est « allergique aux élèves » il ne supporte plus son métier et essaye à tout prix de prendre le plus possibles de congés.
  • Ce que j’aime bien, c’est qu’au milieu de cette nouvelle, j’ai été assez surprise, c’est seulement au bout d’une page qu’on apprend qu’Eric n’enseigne plus les mathématiques depuis un bon moment.
  • La situation finale m’a particulièrement plu parce que il y a un effet de cause à conséquence quand le collègue d’Eric parle des Tziganes, et on apprend deux lignes en dessous que Eric a décidé de vivre avec une famille gitane pour pouvoir voyager un peu partout.

Vivre encore

Le texte que j’ai choisi est Poste Restante , d’Yves Pagès . C’est l’histoire d’Eric, un jeune professeur malade du sida qui ne veut pas culpabiliser , il estime qu’il doit vivre encore , profiter pleinement du moment présent . Il échappe à la solution administrative qu’on lui propose et choisi ce qui lui plait de vivre.

Ce qui m’a plu dans ce texte, c’est le fait que l’auteur arrive à transmettre au lecteur son empathie et sa compassion pour ce jeune enseignant injustement frappé par la vie , ce pseudo héros ordinaire atteint probablement du sida  » trithérapie » et aventure homosexuelle  » amouraché d’un comédien Andalou  » « Aux Antilles ».

Deuxième intérêt à mes yeux , c’est le fait que ce jeune professeur malade devient un réel personnage littéraire par le fait de son décalage manifeste avec les autres enseignants rendus malades par l’usure du métier , probablement dépressifs , alors que lui ne semble pas atteint sur le plan psychologique . Ne culpabilisant pas d’être indemnisé du fait de sa maladie, il détonne dans le concert de professeurs examinés par la médecine du travail «  Tous ont été à rude école »  » il se sent à part ».

Enfin, troisième élément qui m’a paru très intéressant c’est la chute que nous propose l’auteur . Elle est liée à l’opposition ,entre  Eric et ses « collègues » . Eux sont rebutés voire indignés de devoir corriger à distance des copies d’élèves en difficulté « Tous exultent à l’idée de biffer, souligner, s’indigner dans la marge des copies fautives … »  , tout en étant excités par ce travaille de correcteur » ils n’ont qu’une hâte: rentrer vieillir chez eux pour mieux traiter les tares infantiles à l’encre rouge… » . Et lui qui visiblement à tout fait pour échapper à ce qui lui parait être une folie et qui plutôt que de devoir rougir les copies de jeunes Tziganes , prend le contre pied et fini par parmi eux chez des gitans d’Andalousie  » hébergé par le cadet d’une famille de gitan « .