Elle compte les silences.

 » Elle compte les silences … «  , ici nous allons étudier une des phrases énigmatiques de Valentine Goby.

Marie.G est dans sa cellule, assise, patiente, à moitié rassurée . Souvent le soir, elle entend le bruit du personnel de prison se chargeant d’installer le matériel pour exécuter les prisonniers, mais ce soir là,  elle n’entend rien, elle attend , mais toujours rien.
Par habitude elle est attentive aux bruits car ceux-ci sont synonymes de mort pour elle .
Elle va être exécutée dans les jours qui viennent , elle le sait . Dans cette phrase citée elle est juste soulagée, elle est sûre que la mort n’est  pas pour aujourd’hui. Mais pour être sûre elle compte les silences , elle énumère tous les bruits qu’elle n’entend pas ce soir ,  des bruits très familiers.  A travers ces quatre mots, nous pouvons voir que Marie ressent différents sentiments en un corps.
Aujourd’hui à l’aube elle peut donc s’endormir calmement elle sait que la mort n’est  pas pour aujourd’hui .
Tricia Massol

C’est une femme transparente qui disait mon prénom. Je me sentais comme elle.

Henry D exprime l’absence physique de sa mère, qui  meurt un peu plus chaque jour. Sa mère est dépressive et tuberculeuse p 30. Henry a un frère et tous les deux font trop de bruits pour sa mère malade qui lui répète  » tu me tues », cette phrase obsédante lui donne l’impression d’avoir tué sa mère. « Elle est debout, pas transparente encore, le moment est proche mais il reste quelques semaines ou quelques mois, et elle dit que je la tue » .Une fois morte, il devient mutique. C’est à dire qu’il ne dit plus rien , il se sent coupable de la mort de sa mère.
Mathilde Cabrol

Le tissu craque à cause de mon père…

Le tissu craque à cause de mon père…

Son père envoie Lucie.L chez sa tante où elle pourra intégrer une école de chant puisque son père trouve qu’elle a une merveilleuse voix. Le père de Lucie.L, homme d’affaires n’a pas été souvent prèsent au domicile conjugal. Par contre, Lucie.L entretenait de très bonnes relations avec sa mère, en effet elles étaient très proches et partageaient de nombreuses activités tel que le tissage au grenier. Malheureusement, suite au départ de Lucie, sa mère a déprimé mais n’a porté aucun jugement sur la décision du père du Lucie. Elle s’est tue. Ce silence montre également la soumission des femmes vis à vis des hommes dans les années 40. L’homme de maison n’est pas souvent là mais c’est lui qui prend les décisions. Comme le dit Lucie, elle est outrée, vexée et fachée que sa mère n’ait rien dit pourtant sa fille était tout pour elle; Lucie Lux, la lumière.

Pour moi comme elle raconte ça lors de son avortement, cela nous montre aussi les raisons qui poussent Lucie.L à avorter. On peut également penser que le tissu peut être le placenta qui craque :  à cause de son père elle s’est séparée de sa mère et de ses tissus et elle a été poussée à avorter.
Quentin Bonnafous

Trois vies condamnées en vingt-quatre heures

En passant

Ce roman Qui touche à mon corps je le tue de Valentine Goby nous mène au coeur du sujet, à travers trois personnages qui ont vécu de près ou de loin  cette journée du 29 juillet 1963 à Paris.
Les trois personnages prennent tour à tour la parole dans l’ouvrage, Marie G faiseuse d’anges dans sa cellule, condamnée à mort; Lucie L, femme avortée enfermée dans sa chambre,  Henri D, exécuté qui “ attend son heure ». Chacun, quel que soit son rôle, victime au bourreau, coupable ou innocent, donne une certaine émotion au lecteur. Marie G. à la prison de la petite Roquette imagine ses dernières secondes de vie avant que la guillotine ne tranche sa tête. Lucie L. dans son appartement vide “attend avant que la foetus glisse hors d’elle ». Henri D. “exécuteur en chef des arrêts criminels » se projette dans sa mission matinale .
L’ouvrage commence à l’aube et s’achève à l’aube. Valentine Goby décrit les émotions de ces trois personnages aux profils opposés et pourtant que tout raproche.
Shérif Bérisha

Toutes les chairs craquent

Après avoir lu le roman Qui touche à mon corps je le tue, tiré d’une histoire vraie de Marie-Louise Giraud, on peut voir les différentes conditions de vie, les véritables douleurs et les vraies souffrances endurées par 3 personnages dans ce livre.Les trois personnes de ce texte sont :  Lucie L. qui avortera dans l’obscurité de sa chambre, Marie G. qui sera condamnée et guillotinée puis Henri D. t bourreau, qui exécutera la condamnée.
Tout d’abord, nous trouvons beaucoup de descriptions sur les corps blessés des personnes qui nous montrent leur souffrance ; on imagine alors les conditions atroces dans lesquelles ils ont vécu : « Elle ne touche pas son ventre. Hier, la sonde plantée dans l’utérus, elle a roulé des heures à bicyclette. Elle a choisi les rues pavées. Elle a freiné fort, elle s’est retenue de vomir, de hurler à cause de la selle en couteau de boucher ».
Ensuite, ce roman nous parle de la mort, durant toute la lecture, il nous montre que dans les années 1940,la mort était omniprésente:  on pouvait mourir guillotiné, mourir des mauvaises conditions de vie ou avorter : « La manette est posée. Tout à l’heure, une simple pression du doigt actionnera le mécanisme, ouvrira la grenouille qui retient la flèche, libérera l’énorme masse du mouton surmontant le couperet. Le paravent, la corbeille sont mis en place, pour la tête. Pour le corps, la baignoire ».
En outre, les descriptions des corps nous font ressentir la souffrance comme si elle était en nous, en tant que lecteur. On imagine les véritables douleurs : « Toutes les chairs craquent. Tous les tissus. Tissus trop larges ou trop étroits, tissus de peau, tissus de soi ».

On devient une machine

Sans titre

L’Excès-l’Usine écrit par Leslie Kaplan a été publié en 1982 par les éditions P.O.L. C’est un écrivain français né à New York mais elle a grandi en France et participé au mouvement de Mai 1968.
L’histoire se passe dans différentes usines situées près des grandes villes. Leslie Kaplan veut nous raconter la vie à l’usine. Elle se met dans la peau du personnage, une ouvrière travaillant à la chaîne. On comprend que l’usine nous fait perdre la notion du temps, qu’on vit et qu’on meurt avec l’usine. On en devient même une machine, on ne se pose pas de questions, on survit.
Bolzan Sonny

L’usine d’après Leslie Kaplan

     L’excès-L’usine est un roman contemporain de Leslie Kaplan. Elle est née à New-York en 1943, elle a été élevée à Paris par une famille américaine mais elle écrit ses livres en français. Après des études de philosophie, d’histoire et de psychologie, elle travaille deux ans en usine et participe au mouvement de Mai 68 (révolte étudiante parisienne qui gagne peu à peu la France et le monde ouvrier).
Elle commence à publier des livres en 1982, notamment avec son livre L’excès-L’usine.

Dans cet ouvrage, l’auteur plonge le lecteur dans l’univers de l’usine, univers qu’elle connait bien pour y avoir travaillé pendant deux ans.                                                                    Au fil de la lecture, il ne semble n’y avoir plus qu’un univers, celui de l’usine, dans laquelle on  vit jour et nuit. Elle est le poumon des ouvriers : <<On est dedans, dans la grande usine, celle qui respire pour vous.>> (page 11)                                                                 De plus, son écriture, proche de la poésie, est faite de mots simples et de phrases courtes qui créent un rythme saccadé, propre à l’usine :
<<On est dans l’usine, on va.                                                                                                   On se déploie, on avance.                                                                                                       On bouge un peu la pensée.>> (page 25)                                                                                      Enfin, en optant pour le pronom personnel indéfini « on », l’auteur donne à son texte un caractère universel : tout le monde peut se reconnaître dans cet univers que l’on a côtoyé de près ou de loin : <<On est debout devant une chaîne de biscottes. L’atelier est à côté du four, il fait très chaud. On ramasse une rangée de biscottes, on l’empile dans un sac. La chaîne passe. On remplit le sac. Les doigts sont écorchés par le grain des biscottes.>> (page 35)                                                                                                                                                   En conclusion, ce livre est à recommander pour mieux comprendre ce que vivent les ouvriers dans cet univers qu’est l’usine.

Douloureux

thDans une semaine, un homme va sortir de prison après avoir purgé une peine de douze ans pour parricide. Il va enfin sortir et l’angoisse point. Où aller ? « Une chose était encore possible : m’en revenir auprès de ma mère vieillissante, usée par la vie et le chagrin. On n’échappe pas au passé. Ma mère, le seul être au monde qui m’ouvrira encore sa porte parce qu’elle sait pourquoi j’ai tué Papa. »Le lecteur va apprendre au fil des pages ce qui l’a construit ou plutôt  « déconstruit », ce qui l’a acculé dans cette situation désespérée. La vérité éclatera dans les toutes dernières pages de ce huis clos maîtrisé, terrible et magnifiquement humain.

Kidnapping

ClickHandler-2Le livre débute sur un mariage, celui de Lise. c’est son frère Sam qui raconte avec dans la voix comme une douleur. C’est que Sam n’est pas vraiment le frère de Lise… Ils rêvaient tous deux d’Amérique, de dollards mais Lise n’était que call-girl pour riches hommes désoeuvrés. Ce mariage , c’est celui de Lise avec Henri un commissaire-priseur de cinquante, veuf et riche. Tout d’un coup, les « states » deviennent visibles et Henri le pigeon rêvé. Mais tout ne se passera pas comme prévu… Tanguy Viel touche encore là à des sujets sensibles , les faux-frères, le mari, l’amant , les codes sociaux. Ses phrases, pleines de douleur et d’ironie possèdent une beauté qui fait mal: c’est le roman fatal de la perte irrémédiable. Magistral derrière cette apparente banale histoire policière.

« Je me suis demandé si c’était à cause de Chostakovitch, à cause de la même valse épuisée,mais quand j’ai compris qu’il y avait du chagrin là-dedans, quand j’ai compris ton visage qui s’inscrivait maintenant en surimpression sur le pare-brise, je me suis effondré. Avec la télécommande au volant, par quelle pulsion de haine j’ai mis le volume à fond. Le luxe absolu, j’ai pensé. Je crois que j’ai chantonné sur l’air de la valse. Et je te voyais encore, Lise, dans la nuit bleue, je te voyais mais dans ma tête il n’y avait plus rien. La valse épuisée peut-être. Le mot dollar. Le mot nuit. Le mot soeur peut-être. »